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Chapitre-3
Le plus ennuyeux, c’est que Mathéo souffrait de plus en plus du froid de la pièce.
-Te bile pas, bébé, bientôt tu auras très chaud. Grimpe sur le lit et mets-toi sur le dos.
Le jeune homme se demanda comment c’était possible de recharger aussi vite alors que son mâle venait à peine de jouir dans la bouche, il n’y avait pas trois minutes.
Là encore, le géant des Carpates lui répondit précisément.
-Je ne suis pas comme vous, simples mortels, je peux renouveler mon stock de sperme en quelques minutes et je peux jouir cinquante fois dans la journée, si ça me chante.
-Vous voulez dire que vous n’êtes pas mortel, Maître ?
- Il n’y a qu’une chose qui peut me détruire mais tu n’as pas besoin de savoir.
Le maître s’était lui aussi déshabillé complètement, découvrant ainsi sa musculature de bûcheron canadien à mi-chemin entre l’ours et le yéti. Ses bras étaient de longs tentacules dignes des meilleures pieuvres de chez Jules Verne.
La queue de Mathéo, elle, avait fondu littéralement, au point de disparaître presqu’entièrement dans son pubis sous l’effet conjugué de la peur et du froid.
Le mâle Alpha, lui ne semblait pas craindre les variations climatiques, habitué peut-être qu’il était des steppes mongoles ou des plaines sibériennes.
Puis Mathéo vit son mâle se pencher légèrement en avant et lui lancer :
-Qu’est-ce que tu attends pour venir me lécher le cul, salope ?
Sans grand enthousiasme, il fit donc son office dans l’orifice animal.
Animal était le mot adéquat et il n’eut guère de plaisir à aller fourrer son nez et le reste dans cette espèce de jungle tropicale qui était loin d’exhaler des senteurs divines ou même quelques arômes de cuisine, type salmis de palombes ou encore civet de lièvre.
L’odeur, en réalité, rappelait davantage celle d’un vieux chien mouillé et c’est quasiment en apnée que le jeune homme s’abandonna à débroussailler comme il put et à lécher le cul de cette bête qui poussait de temps en temps de petits grognements du plaisir.
Enfin, le mâle se redressa.
-C’est bien, femelle, tu t’es bien débrouillée. Maintenant, supplie-moi de te baiser.
-Baisez-moi, Maître ! articula-t-il timidement.
-Mieux que ça, sale PD ! Je veux t’entendre dire que tu es une chienne et que tu as envie d’être fécondée.
-Je vous en supplie Maître, je suis une chienne et je veux être fécondée.
-Tu répètes mécaniquement mais tu n’as pas l’air de comprendre ! C’est un honneur que je te fais en acceptant de t’inséminer. Tout le monde n’a pas droit à mon sperme, tu sais. Mon sperme te donnera des pouvoirs que tu ne soupçonnes même pas.
Mathéo repensa à son oncle et il n’avait pourtant pas noté de changements physiques particuliers chez lui ni qu’il avait bénéficié de quelconques pouvoirs.
-C’est normal, ton oncle n’a pas supporté le goût de ma semence et il l’a recrachée presqu’immédiatement. Ce qui à mes yeux est un crime impardonnable et crois-moi, il l’a amèrement regretté. D’ailleurs, quand tu le reverras, tu ne le reconnaîtras à peine.
Mathéo sentit un autre violent frisson lui traverser le corps.
-Maintenant, petite soumise, montre-moi ta chatte.
Le jeune garçon écarta alors délicatement ses cuisses sur les draps en lin.
- Voilà ce que j’aime. C’est bien.
Le jeune garçon se demanda comment il allait pouvoir absorber un engin pareil à moins d’être anesthésié juste avant.
-Pardon, maître mais peut-être qu’un peu de gel …
- T’as pas besoin de gel, sale pute ! Le jus que je t’ai donné à avaler ne va pas rester dans ton estomac, il va se propager dans tout ton corps et va te servir de lubrifiant. Si tu ne me crois pas, mets un doigt dans ton cul et tu verras.
Mathéo glissa son index à l’intérieur et constata à sa grande surprise que son fion était déjà copieusement enduit d’une épaisse couche grasse comme si pendant la nuit, des petits lutins facétieux l’avaient tartiné à la truelle.
-Tu sens comme ton petit trou palpite ! On dirait le cœur d’une jeune biche qui a entendu le brame du cerf.
Mathéo se sentait désormais inexorablement happé par une torpeur envoûtante. Quelque chose qui lui échappait se mettait en place.
-Regarde, ta chatte est en train de m’appeler, mieux que ça, elle me réclame, elle s’ouvre comme une belle corolle, je sens déjà le fumet qui s’en dégage. Hum !!!
A ces mots, le cerveau du jeune homme se mit à vriller complètement et il écarta de ses mains ses jolis lobes.
Se positionnant alors entre les cuisses de sa proie, la bête fauve baissa alors sa crinière noire et entreprit de passer sa langue râpeuse sur la pastille humide de Mathéo qui, sentant cette lèche animale, se mit à gémir et à se tortiller dans tous les sens.
- Oui, c’est bien, mon petit. Laisse-toi bouffer par ton maître. Je suis sûr que personne ne t’avait jamais brouté comme ça, avant, hein ?
-Non, Maître, personne. Vous êtes le premier.
-Ah ! Voilà ce que je voulais entendre. Et il continua d’enfoncer sa longue langue de tamanoir à l’intérieur de ses parois intimes et de la promener jusqu’à lui en badigeonner tout l’habitacle d’une salive visqueuse.
Le jeune homme se tordait de plus en plus de plaisir, noyé par une excitation extrême.
Puis la bête se releva, majestueuse.
-Maintenant, je vais t’engrosser comme la femelle que tu es et ne t’avise pas de gueuler trop fort sinon tu le regretteras, crois-moi !
-Oui, Maître.
-Tu vois ces lanières de cuir qui sont fixées à ta droite et à ta gauche en haut du lit ?
Non, Mathéo ne les avait jusqu’ici pas remarquées et il commença à envisager le pire.
-Ce ne sont pas des menottes, mais je te conseille quand même de glisser tes poignets à l’intérieur parce que ça va déménager, tu peux me croire.
De moins en moins rassuré, il accepta de s’attacher grossièrement et il attendit, prêt à être offert à la jouissance du maître.
Et sans attendre davantage, la créature plongea d’un coup sec, son membre viril dans la chatte offerte de Mathéo qui engloutit entièrement l’énorme gourdin, lui arrachant au passage un cri de douleur qui se répercuta dans tout l’immeuble.
-Ta gueule ! Ne me fais pas croire que tu ne t’es jamais fait tamponner !
-Je n’ai pas trop l’habitude, Maître, articula-t-il en grimaçant.
-L’habitude, ce n’est rien d’autre qu’une question d’habitude. Maintenant, ferme-là et garde ton souffle, tu vas en avoir besoin.
Il n’avait pas tort. La houle était forte et il fallait s’accrocher aux bastingages. Le corps du jeune homme ballotté dans tous les sens comme un bateau déjanté, résistait tant bien que mal aux assauts de l’Alpha qui lui balançait son haleine torride sur le visage. Pour mieux supporter l’épreuve, le garçon lâcha une des lanières et entreprit de se toucher un peu. Mauvaise idée.
La bête lui décocha alors toute une batterie de tirs laser qui le foudroyèrent instantanément.
-Je t’interdis de te branler pendant ma baise, petite merde ! Lâche ta nouille, immédiatement ! ordonna-t-il en faisant tinter ses crocs qui s’allumèrent dans la pénombre.
Le jeune garçon n’eut d’autre choix que d’obtempérer au plus vite. Alors que le scorpion déchaîné continuait à le darder ardemment, les jambes de Mathéo s’enroulèrent naturellement autour du cou puissant de la bête qui l’empoignait de plus belle, le soulevant telle une vulgaire poupée de chiffon. Par moments, son bassin pris dans la tourmente de soubresauts incessants tentait de reprendre contact avec le matelas et de s’y accrocher désespérément comme à une bouée improbable.
L’Alpha lui imposa ensuite de changer de position et de se mettre à quatre pattes. C’était en principe la position préférée de Mathéo mais là, il ne savait plus trop où il en était. C’est dans un état second qu’il présenta donc son postérieur déjà largement explosé pour qu’il soit harponné une nouvelle fois.
-Supplie-moi de transformer ton cul en vagin ! Vas-y ! Je t’écoute !
-Maître, je voudrais un vagin à la place de mon cul.
- Ah ! Oui ? Dans ce cas, tu l’auras voulu !
Et sans attendre, le jeune homme fut pénétré et limé avec une rare violence, fouraillé dans les profondeurs les plus insondables, à tel point que son conduit rectal faisait maintenant des bruits sourds de muqueuses ivres comme si le cul saturé de ses coups de butoir répétés, demandait grâce. Jamais Mathéo n’avait autant été baisé.
-Il en veut encore le petit chéri à sa maman ?
Mathéo ne put répondre, emporté par la tempête qui faisait rage dans son corps, il avait même l’impression que son cul rejetait de l’écume.
Pour la première fois depuis longtemps, il comprit qu’il n’était qu’un trou au service des vrais mâles de la Création. Il prenait conscience d’être devenu une vraie femelle en chaleur et le pire, c’est qu’il commençait à aimer ce traitement. D’ailleurs, le maître Alpha s’en rendit compte et lui lança :
-Alors, ça te plaît, hein, ma chienne ?!
Oui, c’est vrai qu’il prenait son pied, le gamin. Il en eut presque honte.
-C’est ça, cambre-toi bien, petite pute, que ton maître puisse te déglinguer comme tu le mérites.
-Allez-y Maître, baisez-moi encore plus fort !
-Tu la prends bien, maintenant, hein ?
-Oui, je suis un vilain garçon et je mérite une punition.
-Un vilain garçon ou une vilaine fille ?
-Une vilaine fille !
Mon dieu, qu’avait-il dit là ? Si son père l’avait entendu, lui qui avait de toutes ses forces souhaité un fils pour perpétuer le nom de sa famille, pour…enfin, bref, son père qui avait été si fier quand il était né, avoir un garçon, un fils, un prince, un roi. Heureusement qu’il n’était pas là pour assister à la scène et entendre ce que son cher Mathéo avait fini par lâcher car ces mots étaient sortis tout seuls de sa bouche. C’est comme si un autre que lui les avait prononcés. Pourtant, c’était bien lui qui les avait dits.
-C’est bien, ma petite princesse, je vois que ta transformation est commencée, tu vas être bien docile, maintenant.
-Oui, Maître, humiliez-moi comme vous voulez !
-Bien, continue, tu es sur le bon chemin, tu as enfin compris qui tu étais maintenant, hein ?
-Oui, Maître, je veux être baisée comme une reine !
La bête redoubla d’efforts pour le bourriner encore plus violemment. Comme dans une fanfare, il se servait de lui tel un trombone à cul lisse.
- C’est ça, viens chercher ma bite au plus près ! Tu es ma petite pouliche, hein ?
-Oui, Maître, j’avais besoin d’une bonne saillie.
Les mots les plus crus et les plus imagés sortaient à présent de sa bouche avec une facilité déconcertante. Il aurait voulu en retenir quelques uns mais c’était impossible, comme un bolide qui avait pris un virage trop serré, il était désormais impossible de reculer. Un moment Mathéo prit vraiment peur car il ne se reconnut pas. Il était vraiment devenu une belle jument à inséminer. Heureusement que le miroir était loin car il n’aurait peut-être plus eu le courage cette fois, d’affronter son image.
C’est à ce moment qu’il entendit le râle puissant de son maître qui une fois de plus, déchira l’espace. Les murs résonnèrent, l’armoire tressaillit sur ses pieds, les chaises tremblèrent, le miroir vibra, les serviettes de bain tombèrent de l’étagère, jusqu’à la porte qui elle aussi fut prise de spasmes. Il sembla même à Mathéo que quelques tuiles avaient glissé du toit pour s’écraser dans la cour voisine.
Le maître reprenait son souffle après avoir lâché des litres de semence dans le cratère béant de sa victime. Le jeune garçon avait joui presqu’en même temps, sans se toucher, et il était maintenant trempé de sueur et de sperme qui lui coulait le long des cuisses car son parking intérieur était désormais archi plein et refusait du monde.
Quant à la sensation de froid, du début, il y avait longtemps qu’elle avait fait ses valises.
-Retourne-toi maintenant, petite salope et viens nettoyer ma queue ! Qu’elle soit bien propre !
-Oui, Maître.
Encore tout étourdi, il s’occupa de l’engin monstrueux qui l’avait perforé pendant presqu’une heure. Il lécha toute la semence qui continuait à perler doucement comme un robinet mal fermé.
-Et ne t’avise pas d’en perdre une goutte. Que tout soit impeccable !
Mathéo fit tout cela avec délicatesse comme une vraie fée du logis. Il se dit que c’était peut-être cela au fond, qu’on appelait l’amour « propre ».
-Je suis fier de toi, petite traînée. Tu as bien encaissé. Tu peux aller prendre une douche, maintenant.
Mathéo ne se le laissa pas dire deux fois. Il avait besoin de toute façon d’une pause.
-Bien, Maître.
Il se leva péniblement, les jambes coupées avec la sensation d’avoir un gouffre à ciel ouvert entre les fesses. Le tunnel de Fourvière mais sans le péage.
-Ce n’est pas toi qui voulais un vagin à la place du cul ? Réjouis-toi, maintenant, tu en as un ! fit le mâle Alpha en ricanant.
La douche bien que pas très chaude lui fit du bien. L’eau semblait le régénérer quelque peu. Il se savonna et repensa à tout ce qui venait de se passer. Il savait pourtant que ce n’était pas fini.
-Surtout ne t’avise pas d’expulser mon jus de ton cul, tu dois le garder à l’intérieur de toi. T’as compris ? Il faut que ton métabolisme l’assimile complètement.
-Oui, Maître !
D’accord mais il faudrait bien que tôt ou tard, il aille aux toilettes.
-Tu ne vas pas aux chiottes avant que je te le dise.
Quelques instants plus tard, alors qu’il était en train de se sécher, le mâle Alpha lui arracha la serviette et la jeta par terre.
-ça suffit comme ça ! Maintenant, tu vas monter sur ma queue et faire un peu de rodéo.
On ne chômait pas avec ce genre de créature. Dommage car Mathéo serait bien rentré chez lui pour boire un thé ou un bon chocolat chaud. Au lieu de ça, il se retrouva quelques instants plus tard, empalé comme sur une licorne d’un manège infernal. Manquait plus que la musique du carrousel. Seuls, les ressorts du lit n’étaient pas à la fête.
-Voilà, masse bien mon gland avec tes petites fesses.
-Oui, Maître !
Le jeune garçon prenait appui comme il pouvait sur les pecs impeccables et poilus de la bête ce qui ne l’empêchait pas de voltiger à la manière d’un acrobate ivre. Le numéro était parfait, le dompteur connaissait son affaire, pas besoin d’entracte, le cirque des bonds jouait à guichets fermés.
-Tu aimes quand ton maître te prend, hein ?
-Oui, Maître, je suis votre esclave.
-Voilà ce que je veux entendre !
Il se rappela ce que lui avait dit Sam. « A la fin de la baise, tu lui appartiendras. »
Comment était-ce possible de se renier à ce point et d’appartenir à quelqu’un, d’être juste l’objet sexuel d’un mâle Alpha. Il en ressentit aussitôt une certaine fierté et en même temps une sorte de dégoût de lui-même. Les deux sentiments se mêlaient étrangement et cela l’excitait encore plus.
-Ne cogite pas, je te l’ai déjà dit, tu te concentres sur ma queue, c’est tout. Décidément, l’Alpha avait le pouvoir de lire ses émotions et sans doute d’entendre toutes ses pensées. Il comprit ce qui allait se passer. Ce qu’il était en tant qu’individu, allait progressivement s’effacer pour ne devenir qu’une autre partie de cette même bête. A terme, il en deviendrait une lui aussi, mais une bête soumise à son maître.
Un autre râle survint bientôt, le libérant de ses réflexions et il reçut une nouvelle décharge au fond de son cul.
Cette fois, le cri de jouissance de la bête avait percuté les murs de la chambre qui se renvoyèrent l’écho du plaisir comme une boule de billard complètement shootée.
Puis le sommier cessa ses hoquets et le matelas reprit enfin son souffle.
-Remets-toi sur le dos comme au début. Tu vas maintenant prendre mon urine.
-Euh…
-Quoi ? Il y a un problème ?
-Euh…non, maître.
Mathéo qui n’avait pas envie d’un tel sacrement doré comprit tout de suite ce que cela voulait dire. L’animal allait définitivement marquer son territoire.
-Exactement ! Ainsi, tu auras toujours mon odeur sur toi, même que tu prennes cinquante douches par jour, cela ne changera rien. Cela signifiera aussi aux autres mâles Alpha que tu es déjà pris et que tu es ma propriété.
Certes mais comment diable ses entrailles allaient-elles absorber les trois litres d’urine qui s’annonçaient ?
-Te bile pas et savoure !
La bête planta une nouvelle fois son engin tel le pistolet d’une pompe à essence et libéra son liquide dans le cul du jeune homme. Voilà, tu l’as bien mérité. Je te baptise de ma pisse royale.
Mathéo sentit son ventre se remplir à tel point qu’il prit une forme ronde qui eut pu rendre jalouse une femme enceinte.
Il allait carrément exploser tant la peau de son ventre se tendait à présent comme un jeune tambour de fanfare.
-Nous allons nous arrêter là pour aujourd’hui mais sache que ton dressage n’est pas terminé. Je reviendrai et quand j’en aurai fini avec toi, tu n’auras plus besoin de ta queue, tu jouiras seulement par le cul.
- Ah ? Je…
-Tu deviendras ainsi ma louve. J’ai déjà beaucoup de louves dans ton genre mais peut-être deviendras tu ma louve préférée. Cela te plairait d’être ma louve n°1 ?
-Ce serait un honneur, Maître.
-C’est bien et comme j’ai pris possession aussi de ton esprit, quand je t’ordonnerai de venir me retrouver ici, dans cette chambre ou ailleurs, tu ne te poseras pas de questions, tu lâcheras immédiatement ce que tu es en train de faire et tu accourras pour me retrouver et je terminerai ta formation. T’as compris ?
-Oui, Maître.
-Maintenant tu peux aller te vider dans les toilettes.
Mathéo expulsa alors ce que l’on aurait pu qualifier de chutes du Niagara. Aussitôt le ventre du jeune homme reprit sa forme normale, ce qui le rassura.
Le mâle avait commencé à se rhabiller, satisfait de ce premier contact.
-Si tout se passe bien, par la suite, je te mettrai sur le marché.
-Le marché ? Que voulez-vous dire, Maître ? s’inquiéta-t-il soudain.
- C’est très simple. Tu vas aider tous les mâles Alpha à corrompre le plus possible d’hommes de cette planète.
-Corrompre ?
-Oui, le but est de remplacer les hommes de la Terre par des êtres supérieurs. Les rôles sont bien définis. D’un côté, les mâles Alpha comme moi, nous baisons le plus d’hommes hétéros possible, par exemple, ton oncle, pour qu’ils deviennent nos esclaves et ne puissent plus jamais féconder aucune femme. Quant à vous, les louves, vous devez vous faire baiser par ceux qui nous auront échappé et alors là, le piège se refermera sur eux. Ils deviendront à leur tour des louves comme toi.
-Mais comment est-ce possible ?
-Ne cherche pas à comprendre ! Le fait de baiser nos louves rendra tous les hommes stériles ou impuissants. C’est tout.
-Mais… ce sera à terme, la fin de l’humanité ?
-Cela te pose un problème ? fit-il en haussant le ton.
-C'est-à-dire que…
La discussion prenait mauvaise tournure et on était loin de l’excitation récente.
-Tu ne sais donc pas que nous sommes trop nombreux sur Terre ? Et qu’il est temps que cela s’arrête ? Seuls les mâles Alpha comme moi pourront féconder quelques femelles et ces mêmes femelles engendreront des êtres supérieurs qui deviendront eux-mêmes des mâles Alpha, tu comprends ? Nous préparons une nouvelle génération de surhommes qui gouvernera le Monde.
-Euh…
-Qu’y a-t-il ? Tu n’es pas d’accord ? s’emporta t-il.
-Eh !bien…
-De toute façon, ça n’a aucune importance. Désormais, tu m’appartiens et tu feras ce que je te dirai.
Mathéo comprenait tout ce que cela signifiait et il ne pouvait l’accepter. Une heure de baise avec un inconnu aux allures de bête, pourquoi pas ? Mais le reste du programme, non. Quelque chose s’était soudain cassée dans ce tableau aux accents orgiaques. L’emprise mentale avait tout d’un coup disparu, les fantasmes volatilisés, le plaisir évaporé, les illusions de Sodome et Gomorrhe envolées. Le rideau venait de tomber dans cette petite chambre qui faisait maintenant figure d’un théâtre inutile. Fin du spectacle, fin de la soumission et même fin de la peur. Le réveil était brutal.
Mathéo avait repris le contrôle de lui-même et cela lui redonna quelques forces.
-Désolé, Maître mais je ne tiens pas à participer à ce genre de plan, fit-il un peu plus sèchement qu’il ne l’aurait voulu.
Le mâle Alpha parut quelques secondes décontenancé par tant d’effronterie surtout de la part de quelqu’un qui était à sa merci quelques instants plus tôt.
-Tu ne comprends rien, misérable vermine. Ce n’est pas un plan, c’est un projet universel pour le bien de l’humanité.
-Le bien de l’humanité en asservissant la majorité d’entre elle ? répliqua Mathéo qui se surprit à braver le géant qui lui faisait face.
Le maître hésita à lui mettre une baffe retentissante mais il préféra lui répondre en contenant sa violence qui affleurait maintenant dans chacune de ses cellules.
-Tu te trompes, les hommes aiment être soumis, ils aiment ramper. Les hommes ne sont que des femelles qui s’ignorent. Tu en es le parfait exemple.
-Moi peut-être mais…
-Tu oses encore me contredire ? continua-t-il maintenant gagné par la haine.
- Ce projet n’est pas le mien, c’est tout, répliqua Mathéo en relevant la tête tout en se rappelant que Sam l’avait pourtant prévenu de ne pas contrarier le mâle Alpha.
-Tu prends beaucoup de risques, esclave, en osant ainsi m’affronter, cingla le maître.
A cet instant, Mathéo se souvint en rafales des vieilles histoires comme « Le loup de l’agneau » ou encore « La chèvre de Monsieur Seguin ». Dans tous les cas, cela finissait mal.
-Oui, très mal, surenchérit la bête. Tu sais ce qu’il en coûte d’oser s’opposer à mes désirs ?
La colère du volcan était maintenant à son paroxysme et des coulées de lave commençaient à descendre de ses naseaux.
Il était inutile de discuter plus longtemps. L’urgence commandait de mettre les voiles et vite.
-Puis-je partir, Maître ? risqua-t-il, maintenant qu’il avait fini par se rhabiller.
-Non, tu n’iras nulle part ! Tu as joué et tu as perdu. Tant pis pour toi !
Et l’Alpha approcha ses deux mains immenses et poilues en direction du cou de Mathéo qui crut sa dernière heure arriver. Mais soudain, le géant s’immobilisa. Ses oreilles s’étaient dressées comme celles d’un félin aux aguets et son nez s’était mis à bouger nerveusement, dilatant au maximum ses puissantes narines. La bête avait senti quelque chose d’inhabituel.
-Il y a quelqu’un qui nous observe, chuchota t-il.
A ce moment-là, comme pour confirmer ses dires, une marche de l’escalier en bois par lequel ils étaient arrivés, craqua bizarrement.
-J’ai déjà flairé cette odeur…
- Sans doute, la vieille dame d’en bas qui…
-Non ! Ce n’est pas elle ! Il se précipita vers la porte et l’ouvrit à toute volée…
Mais il ne vit rien. Il poussa un grognement de dépit et referma la battante d’un coup sec.
-Toi, tu viens avec moi !
-Non !
-Tu dois m’obéir !
Mais encore une fois, le mâle Alpha s’arrêta dans son élan. Son poil se hérissa et il huma à nouveau l’air.
-De l’essence, fit-il, traversé aussitôt par un début de frayeur.
L’animal redoutait le pire et il avait raison. Déjà, une lente nappe s’écoulait depuis le dessous de la porte et arrivait jusqu’à eux comme une marée inexorable. C’est alors qu’en un instant, la porte s’enflamma comme si le diable lui-même avait soudain décidé de craquer une allumette transformant en une seconde, la pièce en antichambre de l’enfer.
Mathéo, pris de panique, essaya vain d’ouvrir la fenêtre pour s’échapper par les toits. Mais hélas, elle était bloquée.
Allait-il devoir périr dans cette prison devenue subitement le laboratoire de Vulcain ?
-Vite, maître, aidez-moi ! cria le jeune garçon qui avait de plus en plus de mal à respirer. Mais la bête, les yeux exorbités ne bougeait pas, comme fasciné par le feu qui progressait, imperturbable, avalant centimètre après centimètre chaque latte du plancher qui venait s’offrir vaincue aux langues de feu.
La chaleur devenait insupportable. Mathéo trouva refuge dans la salle de bains et ouvrit tous les robinets au maximum mais il fut bientôt enveloppé par des volutes de fumée de plus en plus noires, comme des suaires de dévastation.
Les flammes dévoraient tout ce qu’elles trouvaient sur leur passage, menaçant jusqu’au lit qui n’avait jamais eu aussi chaud. Dire qu’au début, Mathéo se plaignait de la température trop basse.
En bas, la vieille femme criait et réclamait des pompiers.
Ces cris stridents sortirent l’Alpha de sa torpeur et il se mit à hurler à la mort. Enfin, d’un coup de poing rageur, il défonça le châssis fatigué de la fenêtre puis il fractura en suivant les volets qui s’ouvrirent dans la douleur.
Une lumière traversa aussitôt la petite chambre tandis qu’un appel d’air vint renforcer le feu qui n’avait pas besoin de ce renfort.
Avant de sauter sur le toit mitoyen, le mâle Alpha hésita à prendre Mathéo avec lui. Mais les flammes beaucoup trop près maintenant l’en dissuadèrent et il disparut dans l’espace ouvert, bondissant comme un chat sauvage.
Mathéo, lui, gisait dans le carré de douche et ne put donc voir l’homme de taille moyenne vêtu d’un casque à visière et d’une combinaison de pompier qui pénétrait dans la pièce et l’appelait par son prénom.
-Mathéo ! Mathéo ! Réponds-moi !
Quand il vit le corps du jeune homme inanimé, il l’enveloppa d’une couverture ignifugée et s’empressa de repasser par l’encadrement de la porte ou plutôt ce qu’il en restait. Il aperçut en bas la femme affolée qui jetait des seaux d’eau sur l’escalier. Au moment où l’homme atteignit la cinquième marche, celle-ci s’effondra et l’homme tomba au sol avec le jeune homme dans ses bras. Par bonheur, il put se relever sans encombre et ils sortirent à l’air libre.
-Mon dieu ! Mon dieu ! répétait la vieille femme qui épongeait Mathéo avec une serviette d’eau fraîche, le pauvre petit !
-Merci madame, fit simplement Sam. Je crois qu’il est sauvé.
Quand les premiers camions de pompiers stoppèrent devant l’immeuble, Sam et son jeune protégé venaient de tourner au coin de la rue.
Estevan
estevan33@free.fr
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