Premier épisode
Chapitre-2
Le mâle Alpha entraîna sa victime tétanisée dans le quartier Saint Michel.
Mathéo le suivait trois pas en arrière, tête baissée, comme un condamné se dirigeant vers l’échafaud. Il avait compris qu’il ne servait à rien de fuir, que son odeur avait été enregistrée dans la carte mémoire de l’Alpha et que désormais, il ne lui restait plus qu’à s’offrir entièrement et que sans doute, plus vite son mâle prendrait son plaisir, plus vite ce serait terminé.
Cela dit, les dernières paroles de Sam commençaient à le tourmenter comme quoi, après la longue saillie avec ce voyageur du Temps, Mathéo lui appartiendrait. De quelle façon ? Allait-il réellement se transformer en louve ? Etait-ce cela son destin ?
Combien y avait-il de femelles comme lui en France et dans le monde ? Il en était là de ses réflexions, quand le maître s’arrêta devant un immeuble délabré de la rue dite du « Chai des Farines ». Il poussa une porte en bois autrefois repeinte en bleu qui grinça à leur passage. Un escalier leur faisait face. Au moment où ils allaient monter, une vieille femme avec un tablier blanc en dentelle accourut vers eux depuis le couloir en face. A la vue du maître, elle se signa.
-La chambre est prête, Maître Drago, fit-elle en s’inclinant.
Ces simples mots mirent le mâle Alpha en fureur.
-Ne prononce jamais mon nom, vieille sorcière ! C’est la dernière fois que je te le dis, ou alors il t’en cuira ! beugla-t-il.
-Pardon, Maître.
Elle se confondit en excuses et donna rapidement d’épaisses serviettes de bain chaudes à Mathéo, ainsi qu’un savon. Le jeune garçon dévisagea la bonne femme qui ne prononça pas un mot mais il put lire dans ses yeux quelque chose, comme « Courage ! ».
-Te bile pas, mémé, celui-là, je ne vais pas trop l’abîmer, tu pourras le chouchouter quand je serai parti.
Et pour la première fois, comme s’il prenait possession de la marchandise, la créature plaqua sa main velue sur les fesses insolemment rebondies du jeune homme, ce qui déclencha chez lui, un frisson brûlant.
-Tu vas être à moi mon garçon, ton ancienne vie est terminée. Allez, monte !
Et d’un coup sec dans le dos, il le fit passer devant dans l’escalier.
Ils pénétrèrent rapidement dans une chambre sinistre où à peine un filet de jour passait. Il y avait juste un grand lit et une armoire avec quelques chaises en bois dépareillées ainsi qu’un vieux miroir posé à même le plancher. Dans un renfoncement, équipé d’un simple néon, on pouvait deviner un semblant de lavabo avec une douche où Mathéo put déposer les serviettes. Une autre porte devait certainement conduire aux toilettes.
-Fous-toi à poil, gamin ! ordonna le mâle Alpha en allumant une petite loupiote rouge qui trônait sur la table de chevet.
-Oui Maître !
Mathéo s’exécuta, complètement terrorisé. Pour la première fois depuis longtemps, le jeune homme eut envie de pleurer. Si seulement, il était né avec un physique quelconque, une bouille ordinaire, jusqu’à passer totalement inaperçu, un anonyme parmi les anonymes, il n’en serait pas là.
-Rassure-toi, ce n’est pas le physique qui me guide, juste l’odeur, l’odeur de ta chatte. Mais cela ne m’empêche pas de remarquer quand la marchandise est de qualité. Et il partit alors dans un rire caverneux qui résonna méchamment dans la petite chambre. Du coup, la vieille tapisserie à fleurs mauves qui recouvrait maladroitement les murs par endroits, sembla se décoller un peu plus comme des lambeaux de solitude.
Entre temps, Mathéo avait non sans difficultés, finit par se déshabiller complètement. C’est à ce moment qu’il prit conscience que la température n’était pas des plus élevées. Pourtant, il y avait un semblant de chauffage électrique mais manifestement, il fonctionnait mal.
L’animal, lui, n’avait cure de ces questions de mercure et se contentait de toiser sa victime tout en salivant abondamment.
- Maintenant, rampe devant moi, esclave ! Je veux te voir ramper et supplie-moi de t’humilier !
-Humiliez-moi, Maître !
-Mieux que ça !
-Humiliez-moi, Maître, s’il vous plaît ! fit Mathéo en s’aplatissant le plus possible sur le plancher crasseux.
-Voilà, tu es un bon garçon. Lèche mes godasses, maintenant, passe bien ta petite langue partout, c’est ça !
Le jeune homme put alors apercevoir au passage, une souris apeurée qui s’enfuyait à toutes pattes, le long du mur.
-C’est ça ! Continue et regarde-toi bien dans le miroir comme tu es minable devant moi.
Il se vit alors en train de lécher les pompes en cuir d’un homme bestial dont il ignorait tout dans une chambre sordide d’un immeuble encore plus miteux.
Il pensa soudain à son portable qui était à la merci de cette bête. Pourvu qu’il ne lui vienne pas à l’esprit de filmer l’accouplement et de l’envoyer à tous ses contacts, y compris ses propres parents. Cela les achèverait à coup sûr et pour chasser cette sombre perspective qui lui glaça le sang, il se mit à lécher encore mieux et encore plus profondément les semelles de son maître.
-Toi, tu cogites trop ! J’ai pas besoin d’un esclave qui cogite, grogna t-il. Et ton bigophone, je n’en ai rien à foutre, je ne vais rien filmer du tout si ça peut te rassurer.
Comment diable avait-il pu lire dans ses pensées ? Il se souvint alors que Sam lui avait dit que ce type de créature avait de super pouvoirs.
-Je t’ai déjà dit de ne pas gamberger ! Maintenant, enlève mes chaussures et sniffe mes chaussettes ! ordonna t-il.
Mathéo défit méticuleusement les lacets et retira difficilement les boots du mâle Alpha qui ne fit rien pour l’aider. Une forte odeur de transpiration s’échappa alors comme une nuée de mouches capricieuses, ce qui l’écœura au plus haut point.
-Sniffe bien, pétasse, je vais te gazer comme un vulgaire furet.
Malgré le dégoût que cela lui inspirait, Mathéo s’appliqua à bien renifler les effluves pestilentiels.
-C’est ça ! Sniffe ! C’est bon, ça, pour toi, hein ? Remercie-moi pour cette bonne odeur.
-Merci Maître ! Pour le coup, le jeune homme, loin d’être enivré, avait surtout envie de vomir mais il continua malgré tout.
-Tu connais ta place désormais, hein ? Elle est où ta place ?
-A vos pieds, Maître.
-Parfait. Maintenant, enlève mes chaussettes et bouffe mes panards. Je te conseille de n’oublier aucun orteil. Compris ?
-Oui, Maître.
Mathéo n’avait jamais pratiqué ce genre de fétichisme mais il s’employa à faire du mieux qu’il put, gobant un à un les orteils plus ou moins difformes qui étaient autant de ceps de vignes noueux à souhait. Un goût de terre et de sable venait à présent lui polluer les papilles. Ses pieds en effet, tenaient plus de l’homme de Cro-Magnon, en tout cas, celui qui était dessiné dans ses livres d’histoire de l’école primaire, que de l’homme contemporain.
-Lèche bien comme il faut, petite merde ! Il va falloir que tu fasses des progrès de ce côté-là. Tu dois apprendre à vénérer mes pieds comme ceux d’un dieu car je dois être pour toi comme une divinité.
Mathéo se fit la réflexion, qu’il ne s’était jamais représenté Dieu de cette façon ou alors il avait bien changé.
-Redresse-toi et regarde-moi dans les yeux, petite lope ! Tu verras ce que tu dois voir.
A genoux, il planta alors ses yeux dans ceux du maître mais il ne vit que deux billes noires comme deux tunnels sans fin. Il resta hypnotisé par ce regard sombre qui semblait décrypter son âme. Au bout de quelques instants, quand il finit par s’habituer à cette obscurité oculaire, il crut distinguer au bout de ces profonds corridors, une lumière rouge incandescente qui brillait par intermittence. Puis des flammes bleutées apparurent qui se mirent à danser comme des gitanes endiablées autour d’un feu de camp. Elles venaient envelopper un berceau d’enfant, un berceau qui ressemblait étrangement au sien, sa mère le lui avait montré, il n’y a pas si longtemps. Mon dieu, comment cela était-il possible ?
Mais la voix grave et sonore du mâle Alpha le tira de sa rêverie.
- ça suffit ! Suce-moi la bite, maintenant !
Encore un peu étourdi, Mathéo dégrafa le pantalon de toile trop large du maître et il vit rapidement apparaitre l’obélisque majestueux auquel désormais il devait se soumettre.
-Suce et je te préviens, je ne veux pas sentir tes dents. Applique-toi. Tu as devant toi l’instrument de ton futur alors prends-en soin.
L’engin était disproportionné et tatoué entièrement d’un gigantesque scorpion rouge et vert qui semblait plus que vivant et même se déplacer au fur et à mesure de l’érection grandissante du maître.
-Mets ce scorpion dans ta bouche, mon petit, tu verras, il va te tapisser les muqueuses de son poison délicieux.
Le garçon eut toutes les peines du monde à enfourner l’immense tatouage. Sa bouche pourtant n’était pas des plus modestes et il avait déjà eu quelques expériences au préalable mais jamais dans ces proportions.
D’ailleurs, il manqua plusieurs fois de s’étouffer quand le maître appuyait sur sa tête et lui imposait le mouvement.
-Continue à sucer, applique-toi ! Lèche bien sur les côtés, partout, branle-moi les boules en même temps, ne t’arrête pas.
Les fameuses boules, enfin fameuses, si on veut, étaient lourdes et rappelaient à Mathéo les balanciers de la vieille pendule de sa grand-mère, l’odeur en plus.
-Voilà, c’est bien, tu es une bonne pute. Dis que tu es ma pute !
-Je suis votre pute, Maître.
-Tu dois le dire sans que tu attendes que je te le demande ? T’as compris ?
-Oui, Maître.
-C’est bien. Je peux déjà te dire que tu suces mieux que ton oncle.
Le jeune soumis s’arrêta brusquement et leva la tête vers le mâle Alpha. Avait-il bien entendu ? Son oncle ?
-Oui, une belle chienne, celui-là !
Mathéo était choqué. Il mit du temps à retrouver ses esprits.
-T’arrête pas de sucer ! Tu continues jusqu’à ce que je te dise d’arrêter….
Les pensées continuaient à s’entrechoquer dans sa tête pendant que le maître ricanait de plus belle.
-Tu t’en doutais pas, hein, de celle-là ? C’est vrai qu’il n’a jamais osé te le demander mais tu l’as toujours fait bander à ce vieux réac avec ton petit cul de minet et il aurait bien voulu te la mettre bien profond !
Son oncle ? Lui qui se vantait de baiser toutes les meufs qu’il voyait ? Il avait aussi fantasmé sur son neveu ?
-Et comment ma petite pute ! Même qu’il se branlait chaque soir en pensant à toi ! Ça t’épate, ça, hein ? Mais t’inquiète ! J’ai fini par lui régler son compte à ton cher tonton. Il ne savait pas qui j’étais mais il a vite compris qu’il valait mieux être très obéissant alors je l’ai tringlé comme il faut et à la fin, il ne voulait plus lâcher ma queue.
Mathéo n’en revenait pas ! Son oncle avait été enculé par le maître ?
-Oui, je baise qui je veux, mon petit ! Mais c’est pas ton problème, continue à me téter le gland avec tes jolies petites lèvres de pute ! Oui, c’est bien comme ça… Aaaaaahhhhh. ! Tiens, salope, régale-toi de mon jus !
Le mâle Alpha avait joui sans prévenir, larguant sa sauce en plusieurs jets crémeux que sa jeune victime s’apprêtait à avaler.
-Non, tu avales quand je te le dis ! Ouvre ta bouche et tire la langue, que je vois ma semence te recouvrir toute la cavité. C’est bien ! Maintenant, tu peux avaler et ensuite tu viendras nettoyer ma queue !
Mathéo s’exécuta une fois de plus. Il avait mangé une fois un yaourt périmé, un de ceux qui sont vendus sous l’appellation « goût bulgare ». Mais là, ce n’était pas vraiment le goût de la Bulgarie, par contre, le laitage qu’il venait d’ingurgiter bien que tout frais, semblait périmé depuis très longtemps.
-C’est bien, je suis fier de toi, tu obéis bien à ton maître.
Estevan
estevan33@free.fr
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