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12 | Baptiser – Le récit de Julien.
Jérôme s’est effondré à mes pieds pour engloutir ma bite et j’en suffoque.
Je rugis, me dresse sur la pointe de mes orteils, cambré, tendu, menton au plafond.
Mais il tient bon.
Dans l’instant, mes jambes flageolent, ma main, incertaine, vient se raccrocher à ses cheveux fins et bouclés comme pour un hommage de vaincu, lui, il amorce un très lent glissement, à la fois précis et soyeux. Une vraie torture pour les nerfs, infiniment délicieuse.
J’en gémis.
Mais, mécanique et impitoyable, il me pompe, littéralement ; ses deux mains se sont refermées, chacune sur une de mes fesses, comme des serres d’oiseau de proie et m’envoient sèchement vers l’avant en saccades régulières, là où mon gland est merveilleusement compressé entre sa langue et son palais, détrempé de salive, aspiré dans un souffle qui me sidère. Tu fais de moi un objet de plaisir ébloui, je suis comblé, Jérôme ! Quel pied, et quel goinfre, quel affamé !
Merci, merci, ah ! Merci.
Mais que t’arrive-t-il, mon ami ? Quelle est cette fièvre soudaine, cette quête follement éperdue ? Mes pensées en garderont trace pour s’en inquiéter ... plus tard, cependant !
Pour le moment, mes mains agrippent tes cheveux pour ne pas perdre pied et je m’abandonne à ta folle générosité, à la cruauté implacable de tes caresses qui me disloquent éperdument, me font défaillir vertigineusement. Je cède aux plaisirs indicibles que tu me dispenses avec fougue.
Mais voilà que, soudain, le stakhanoviste de la fellation tousse, s’étrangle ; asphyxié, il bave d’abondance et substitue son joli coup de poignet aux succions qui m’envoyaient dans les limbes, sa langue largement déployée ne parvient plus à s’employer qu’en balayant la surface mon vit qui, il y a peu, connaissait les profondeurs délicieuses de sa bouche. J’en souris, il le voit.
Il achève de délivrer mes chevilles de mes vêtements entortillés qui les empêtrent puis, en grommelant, se relève et, sa main s’emparant de ma queue comme d’un timon, il m’entraîne à sa suite vers la chambre.
J’en souris encore plus largement. Mais une fois dans la pénombre de la chambre, je l’enlace étroitement, je l’encombre, l’embarrasse, l’entrave, cherchant ses lèvres avec opiniâtreté.
J’y parviens ! Il ferait beau voir que ce poilu résiste à mon goût pour les baisers, goût qu’il partage. Une fois capturé, il y répond même avec entrain. Mes mains encadrent sa tête, mes doigts se perdent entre ses cheveux fins et frisés et sa barbe drue, elles basculent et roulent en tous sens sa dure caboche de fonceur, redressent sa nuque ou la ploient pour offrir en toute commodité sa bouche à ma faim d’ogre, sa langue à la mienne, conquérante, expansionniste, hégémonique, qui ensorcelle la sienne, la supplante, l’entortille et, au final, la dompte en l’entraînant dans sa danse. Je le libère suffocant, ébranlé.
Je l’enveloppe alors dans mes deux bras croisés dans son dos qui, en s’élevant, le dépouillent de son maillot lustré, trop lustré pour être honnête, puis le délestent pareillement de son short avant de le reprendre, nu, de le tenir serré contre moi pour le coucher sur mon lit et m’allonger à son côté.
D’une pirouette, je me suis retourné tête-bêche mais en prenant soin de m’aplatir sur le ventre pour échapper au retour de sa redoutable lubricité gloutonne. Disposant de sa jolie queue qui me fait face dans son brouillard de poils avec la même liberté dont il avait lui-même usé, je l’embouche goulûment et lui administre promptement quelques aspirations buccales dont je sais que l’expérience les a rendues magistrales. Quand ses soupirs se font nettement audibles, mes attouchements se font plus légers, plus libres et je bascule sur le flanc, cuisse ouverte en triangle, symétriquement à lui et, à l’évidence, à sa disposition.
Bien sûr, il se précipite sur ce qui lui avait été dérobé pour se venger en quelques tétées bien senties qui me suffoquent mais son acharnement cannibale, sa rage précédente semble céder la place à une attente, une écoute de l'autre ; il guette mes réactions pour me surprendre par quelque raffinement inattendu en retour. J'y réponds par une vague de caresses encore plus sensuelles et s'ouvre ainsi un plaisant dialogue où chacun est tour à tour meneur ou assailli de vertiges dans un crescendo étourdissant.
D'un coup, rassemblant mes forces, je soulève ses cuisses, enroule son rein et fond sur sa rosette au travers de son buisson crêpu. Ma langue forcenée s'agite, chatouille, frise, détrempe, pèse sur sa corolle dont, en soupirant, il me facilite volontairement l'accès, ses geignements de plus en plus sonores signant son acte de reddition. Soudain, mon majeur pique et touche, quelques succions bien senties suivies d'une brève agitation de mon poignet achèvent de le désarticuler, pantin secoué de soubresauts en rafales, nous baptisant de sa sève dans un grognement.
Je roule à ses côtés et il se soulève sur un coude pour m'embrasser, un baiser de goujat, gras, mouillé, profond tandis que la plante de mes pieds ancrée dans le matelas pour relever mon rein, ma main droite étreignant mes couilles, la gauche s'emploie à m'astiquer frénétiquement jusqu'à crisper mon dos, secoué de spasmes, hahanant comme un boeuf qui épuise ses dernières forces sous le joug en nous éclaboussant de concert dans un ultime effort.
La suite s'écrit avec un rire partagé, un échange de noms d'oiseaux, entre "goulu, gourmand insatiable" et "bachibouzouk priapique". Nous roulons l'un sur l'autre, pressant l'une contre l'autre nos toisons maculées pour nous baptiser mutuellement. Heureux.
Épuisés mais heureux.
- "À la toilette, j'ai faim!"
Amical72
amical072@gmail.com
C'est tout le mystère de ces musiques , pourquoi leurs rythmes nous chavirent-ils ainsi ? Essayez-vous à suivre celui donné par les claves entre clarinette et hautbois, au tout début, bon courage! Composée par Arturo Márquez, interprêtée par l'Orquestra Sinfónica Simón Bolivar dirigé par Gustavo Dudamel, voici la danzon N°2
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