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Agriculteur | S20 Payer mes dettes

12 | Des yeux habillés de velours – Le récit de Jérôme

Je suis parvenu, ce jour, à rassembler forces et courage pour affronter toutes mes hantises ... pour, ensuite, courir me réfugier aux Chênaies, auprès de Julien.

Vers qui d'autre aurais-je pu me tourner ?

En poussant sa porte, je n'ai qu'une envie : baiser ! Baiser follement avec lui, pour me laver de cette détermination obtuse et forcée dont je me suis caparaçonné toute la journée, qui maintenant m'étouffe, m'en libérer pour plonger dans la douceur, la volupté, l'éblouissement ... tout ce qui fait que, parfois, la vie vaut vraiment d'être vécue.

Je le trouve absorbé par la préparation d'un velouté de carottes et ... il résiste à mon empressement, affiche sa détermination à terminer posément sa cuisine, opposant sa volonté propre de sujet à mon exigence qui l'aurait volontiers utilisé en objet.

Cependant, je sais qu'il m'écoute, attentivement.

Alors, il cède car il entend que j'ai besoin. Mais encore une fois, il refuse d'abdiquer en tout, m'obligeant à sortir d'une confrontation de deux volontés belliqueuses, chacune n'aspirant qu'à écraser l'autre pour en triompher ; lui m'amène à composer, à entrer dans le dialogue jusqu'à parvenir à la concorde, cette intelligence du rapport humain où chacun se sent considéré et, à force de concessions réciproques, obtient satisfaction, du moins en partie!

Car ainsi, personne ne perd la face.

- "Toi, tu as besoin que je prenne soin de toi" me dit-il.

Dés lors je sais qu'il m'a entendu, que je peux m'en remettre à lui, que je peux exposer mes stigmates à sa vue et qu'il saura les conjurer.

Car, tout le jour durant, à mon travail, j'ai ostensiblement joué au preux chevalier portant haut les couleurs de la virilité, arborant tous les stéréotypes de la masculinité pour m'affirmer "homme" tout en imposant mon coming out de pédé, d'inverti.

Le grand écart.

A la première tentative de réaction graveleuse, je me suis glissé à nouveau dans la peau du petit taureau, j'ai grondé.

- "Entre adultes responsables qui ne parlent qu'en toute connaissance de cause, j'entendrai désormais le mot "enculé" comme une invitation à vérifier."

Ayant ainsi coupé court à tout ricanement, c'est dans le silence que j'ai poursuivi, toujours à voix base.

-" Je pense qu'en tant qu'éducateurs, nous sommes des gens avertis ; aucun d'entre nous ne s'autorisera donc l'amalgame entre l'homosexualité que la loi protège et le crime de pédophilie que, comme elle, je condamne sans exception. Personne ne s'étonnera donc que je sois intransigeant avec certaines formes d'humour poisseux mais je nous sais tous assez intelligents pour continuer à travailler dans l'intérêt des jeunes dont nous avons la charge."

Alors quand j'arrive aux Chênaies, c'est en me détestant d'avoir à nouveau endossé le costume de cet homme qui se rendait sourd et aveugle puis fonçait dans la vie tête baissée, ignorant jusqu'à sa propre douleur, sans vouloir écouter en lui ces voix, celle de ses ressentis, de ses aspirations aussi.

Je n'ai qu'une hâte : mettre fin à ma mascarade, car JE NE SUIS PLUS celui-là. Parvenir à prêter à mes sentiments toute l'attention requise est un apprentissage long et difficile, ce chemin est une conquête à laquelle je refuse désormais de renoncer et dont Julien a été l'artisan. C'est encore une fois à lui que j'ai recours. Je ne suis pas seulement ce mâle qui pointe son désir comme une épée au bout de son bras tendu et en pénêtre le corps de l'autre ; je suis aussi cet "autre", celui qui accueille ce bâton de feu dans ses entrailles, qui l'engloutit, l'aspire, le dévore, s'en nourrit.

Et là, c'est de ça dont j'ai besoin. Pour rétablir en moi un équilibre. Mais quand je m'effondre, anéanti par ma propre jouissance, Julien réussit à m'entraîner au-delà de mon plaisir qui se voit comme mis en abyme, dans un espace presque irréel, avec à la fois des contours évanescents et des perceptions si précises qu'elles nous submergent ; des ogresses qui s'emparent de nous, nous dictent nos gestes, nous débordent et nous livrent à nos instincts les plus bruts. Les plus grossiers.

J'en serais effrayé si mon partenaire n'était Julien et si je n'accordais toute ma confiance à sa capacité à rester maître de lui, à ainsi épauler la mienne et réciproquement.

Quand nous retrouvons nos esprits, c'est d'abord pour rire de l'extravagance de nos émois, jusqu'à une toilette réciproque et joyeuse. Il me place alors ventre en appui contre la vasque et, à nouveau, il "prend soin de moi", enduisant mon anus malmené de crème apaisante, sa science du doigté me procurant quelques fulgurances supplémentaires.

Puis, à ma surprise, il m’impose le tube entre les mains et, inversant nos places, réclame la réciproque. Je masse en rond son trou du cul encore contracté avec application quand il déclare :

- « C’est bon pour me détendre, entretenir à la fois mon élasticité et ma modestie. Et je reconnais ne pas détester ce genre de câlin. »

C’est cette remarque un soupçon présomptueuse qui déclenche mon réflexe ; je lui décoche la flèche de mon majeur et son sursaut, le raidissement de son dos, sa brusque inspiration sonore m’indiquent assez que j’ai fait mouche. Je le soutiens en l’observant affectueusement pendant qu’il revient à lui.

Il m’adresse un clin d’œil et, précipitamment, m’invite à passer à table mais, le voyant chancelant à son premier pas, ma main vient à son coude pour l’assurer alors que je me réjouis, fier d’avoir, à mon tour, su lui procurer un supplément d’étourdissement.

Or voilà qu’il me jette un regard furibard et quand je veux enfiler mon shorty, sa main bloque fermement mon geste.

- « Puisque tu te dis désormais officiellement pédé, tu peux bien rester le cul et la bite à l’air, non ? »

Sous la morsure de son ton acerbe, je jette le sous vêtement au loin et lui fais face. C’est d’un regard de coq belliqueux qu’il me défie.

Mais quelque chose cède alors en moi, un flot de bienveillance m’envahit, me transforme et je signe une victoire sans appel sur le petit taureau fonceur, celui que j’étais venu conjurer : mes bras se tendent vers Julien, le ramènent à moi et l’emprisonnent, ma bouche souffle à son oreille.

- « Que se passe-t-il, Julien, pourquoi cette nuée maussade, tout à coup ? »

Et tandis que je le sens progressivement s’abandonner dans l’amicale chaleur de mon étreinte, revient comme un boulet dans mes pensées le mystère que constituait pour moi cette anecdote qu’une mémoire approximative me fait attribuer à Bruno Bettelheim, celle de sa réaction suite à la cruelle morsure que lui avait infligée un enfant autiste, quand il s’était précipité, s’inquiétant avant toute chose de savoir si l’enfant s’était fait mal aux dents, là où l’expression d’un comportement pathologique ne rencontre qu’affection et compréhension en retour. Cette abnégation m’avait jusqu’alors interloqué, car dans une situation similaire, je me voyais incapable d’avoir d’autre réflexe que de vigoureusement repousser mon agresseur en retour.

Or j’ai là une démonstration que chacun de nous a, en lui même, des ressources insoupçonnées et mes bras ne s’en arrondissent que plus souplement autour de Julien qui s’y blottit puis murmure une sorte d’explication d’un ton désabusé.

- « Pourquoi est-on parfois brusquement envahi de la sorte par une sourde mélancolie amère, particulièrement après de si vives émotions ? Ou, peut-être, justement à cause d’elles. Pourquoi, après un éblouissement, ne voit-on plus, soudain, que le gris des jours, la brièveté de la route, le vent que brassent nos dérisoires gesticulations ? Mais surtout, dans ce mouvement spontané de révolte qui nous emporte alors, pourquoi imputer la cause de cet effondrement à l’Autre, celui qui, juste avant, nous dispensait ses caresses, alors qu’il est le seul dont on puisse attendre un peu de consolation réparatrice ? Pardonne-moi, Jérôme. »

Je le berce alors, silencieusement, pour laisser cet accès de tristesse se dégonfler petit à petit, vaincu par la douceur et l’empathie. Puis, quand il se redresse, à nouveau courtois, nous rejoignons la cuisine, sans rien ajouter, affectant de faire comme si de rien n’était.

Après l’avoir mixée, nous partageons en silence la soupe épaisse qui a mijoté le temps de nos galipettes. Je vois les yeux de Julien se lever sur moi à plusieurs reprises ... pour, chaque fois, retomber dans son assiette comme s’il renonçait à formuler ce qui lui vient.

Alors je repose ma cuiller, croise les bras et d’une voix que je voudrais la plus paisible, je l’invite : « Qu’y a-t-il encore, Julien ? »

Il secoue la tête latéralement, parvient enfin à me regarder.

- « Je ne sais pas ce qui s’est emparé de moi, soudainement, cette vague de dépit, cette bouffée d’irritation ... »

Je lui souris, aussi chaleureusement qu’il m’est donné. Je n’ai jamais connu Julien que de tempérament constant, il n’est pas de ces créatures fantasques qui passent du sourire à l’abattement en un battement de paupières et sans plus de raison mais, pour avoir moi-même connu bien des ruptures d’humeur qui m’envoyaient errer dans la nuit, anesthésié par l’alcool et libéré de tous mes contrôles, je ne peux me montrer que bienveillant envers celui qui m’a recueilli et soutenu et qui vient, à son tour, de traverser de violentes perturbations émotionnelles.

- « Ne t’inquiète pas, j’étais là ! Comme, un moment plus tôt, tu avais été là pour moi, à écouter mon trouble, comme tu l’as souvent été. »

Voyant que ma gratitude contribue visiblement à le restaurer, je m’autorise à lui raconter Thomas, le chantage qu’a amorcé cet adolescent de l’institut et la pirouette qui, sur le moment, m’a permis d’échapper à cette tentative d’emprise. Ajoutant que c’est ici, aux Chênaies, devant lui, Julien qui flatte son cheval au pré, que j’ai compris la vanité d’une tactique qui me ferait vivre en redoutant à chaque instant d’être démasqué et pris la décision de faire mon coming out, préférant être détesté par certains et aimé par d’autres pour ce que je suis à la servitude anxieuse d’entretenir un périlleux malentendu qui ne serait qu’une trahison de moi-même.

- « Quand tu m’as recueilli, Julien, tu m’as montré une direction, celle que tu suis, celle d’un lent cheminement vers une vie d’homme en paix avec lui-même.

Je m’efforçais, depuis, d’être ton suiveur, une sorte de disciple. Mais j’ai eu la chance d’être présent alors que la vie t’a fait trébucher, selon le destin ordinaire de tout homme, et tu m’as alors fait l’honneur de te raccrocher au bras de celui que tu avais si fidèlement soutenu, de prendre appui sur mon épaule sans me dédaigner, moi qui ai eu si souvent besoin de toi, faisant de moi ton pair avec qui tu partages équitablement ta quête … et ta soupe. Elle est d’ailleurs délicieuse ! »

Cette chute lui offre le prétexte à sourire, nous ancre à nouveau dans le réel, le prosaïque même, nous fait reprendre pied dans le quotidien et ses attentions banales avec lesquelles il nous est si aisé de donner à nos proches des preuves qu’on les aime.

Nos yeux perdent leur noirceur de puits sans fond pour s’habiller de velours.

Julien a débouché une bouteille d’un « petit » Bordeaux réjouissant et nous avons gaiement poursuivi le repas.

Amical72

amical072@gmail.com

A propos de : Bruno Bettelheim, psychothérapeute et pédagogue américain, juif d’origine autrichienne dont les ouvrages (la forteresse vide, 1967 et psychanalyse des contes de fées, 1976) ont fortement marqué la pensée et les pratiques en France, disparaît en 1990. Son suicide ouvre à de violentes remises en cause. Sa biographe, Nina Sutton, fait la part des choses, lui reconnaissant ses parts d’ombre, car il n’était qu’un homme bousculé par sa propre histoire, et ses apports, incontestablement novateurs, à la prise en charge de l’autisme, dans cet article.

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