Premier épisode | Épisode précédent
14 | Pour oublier que j'ai eu mal – Le récit de Joris.
Sa grosse main velue m'arrête, me fait pivoter, l'autre dénoue la ceinture de son peignoir qui s'écarte. Putain, sa queue ! C'est un bouc et j'aime ça.
Je relève mes yeux dans les siens, mon sourire est une réponse à la question muette que m'adresse le sien ; nous sommes deux chasseurs, par chance complémentaires, deux diables lubriques !
J'avance la main, elle vient entourer délicatement sa colonne de chair, l'effleurer en scanner traçant une cartographie du relief, débusquant les zones les plus sensibles – Il prend alors une profonde inspiration et se mange la lèvre inférieure – ma paume l'enveloppe, la pulpe de mes doigts y trace des enluminures, se fait frôlement soyeux, remonte souligner le dessin du bourrelet jusqu'au méat où mon pouce écrase cette goutte visqueuse qui enfle, avant d'en badigeonner la muqueuse.
Puis je le porte à mes lèvres.
Humide de salive, il revient frotter le frein, le polir finement. Et son mat se tend encore.
-" Tu me la fourres ?"
Son sourire redessine sa moustache en une longue brosse à linge, sombre et droite au-dessus du chapelet de ses dents règulières.
- " Mais avant, tu t'occupes un peu de moi !"
D'un sursaut des deux épaules, il fait glisser le peignoir. En trois pas rapides, il rejoint la pile de vêtements dont il l'a extrait pour l'y redéposer avec soin. Il tourne son visage vers moi mais tout, son corps, son élan, l'éclat lubrique de ses yeux, tout me désigne ce fichu divan sans que je comprenne clairement ce qu'il attend de moi sans le dire, comment il souhaite que je ...
Une quinte de rire me secoue, mon regard s'éclaire, j'ai compris : il espère quelque chose qu'il ne peut formuler, qu'à ses yeux, un vrai homme ne saurait quémander ... surtout pas à un enculé.
Alors je tombe à ses genoux, juste devant le sofa, levant vers lui des yeux implorants. Il pose un pied sur l'assise en écartant largement les cuisses, se cambre, abaisse d'un doigt sa tige orgueilleuse et, en me haussant, je l'aspire jusqu'à la glotte pour la pomper tandis que mes mains courent, parcourent, conquièrent ses cuisses, ses fesses, ses couilles, son périnée, poussant jusqu'à ses reins, sans s'attarder mais démontrant ainsi qu'elles sont partout chez elles.
Et ma bouche fait de même à la suite, ma langue lèche le mat, mes lèvres têtent le gland, et ça repart. Je mouille, chatouille, détrempe ... dérape sur ses bourses, l'intérieur des cuisses ...
Il s'effondre sur la banquette, roule sur le dos, relève ses cuisses, enroule le rein. Profitant aussitôt de l'aubaine, ma langue pointe et pique, traverse le roncier ; elle touche. Sa grosse paluche épouse vigoureusement mon crâne pour m'écraser la face dans sa broussaille et je l'entends rugir un encouragement.
Mes deux mains s'appliquent sur ses fesses et ma langue se dévoue furieusement à servir ce trou du cul qui palpite, somptueusement aromatique, de toute sa vélocité, léchant, lapant, frisant. Besogneuse frénétique et affamée.
D'un rétablissement, il a basculé sur son séant, m'arrachant à mon banquet par une poignée de cheveux, mon menton baigné de salive, lui, les yeux exhorbités, fous.
- " Je vais t'enculer!"
Vite, tatonner pour trouver les étuis sur le plateau de cuivre voisin et le capoter prestement.
- " Retourne-toi!"
Il a glissé jusqu'au bord de l'assise, ses cuisses ouvertes à cent quatre-vingts degrés, la bite comme un rostre ; ses mains sur mes hanches me font pirouetter. Je bascule le torse vers l'avant et, entre mes cuisses, je badigeonne hâtivement de gel mon trou du cul et ensuite sa queue gainée de latex ; c'est moi qui la guide, qui l'embouche, puis qui la soutiens pour que cet impérieux trait me perce sans jamais fléchir. Avec constance, ses mains pèsent impitoyablement sur mes hanches et il m'empale. Lentement, avec délectation.
- " Retiens bien ça, petit pédé! Tu me suces, tu me lèches et moi, je t'encule. Compris?"
Cette tige brûlante qui me fourre directement, sans autre préliminaire qu'une sommaire lubrification, avec une détermination inflexible me coupe le souffle et, malgré la sourde menace de sa voix qui gronde, je ne peux acquiescer que d'un chapelet de"oui" tremblés, difficilement intercalés entre mes suffocations.
Car je défaille sous cette poussée qui me gave ; à chacun de mes gémissements répond un éclat de rire grave et satisfait car rien ne pourrait interrompre notre encastrement, il est aussi vital pour moi que pour lui.
Passant par dessus ses bras qui m'arriment à lui, mes mains tentent d'effacer davantage mes fesses en les écartant autant que je peux pour favoriser son intromisssion pourtant, rien n'y fait plus. Son bras vient alors enserrer mon ventre et, me soutenant, il bascule soudain vers l'arrière et une détente de ses reins me soulève sur son pieu, mes pieds décollent du sol.
J'ai crié.
Il rit, encore un rire, gras.
- " Avale bien toute ma queue, p'tit pédé gourmand ! Tu l'aimes ma bonne queue, hein?"
Il a renouvelé sa question et , malgré mon souffle court, j'ai pu acquiescer, et encore.
- " Plus fort, que je t'entende !"
Il me renverse, me redresse, me dispose selon sa commodité, bras tendus, mains en appui, pieds écartés. Il flatte ma croupe, lui administre deux ou trois tapes sèches puis autant de giclées de lubrifiant qu'il rassemble d'abord dans ma raie puis sur ma rosette où il l'introduit d'abord d'un doigt puis avec deux ; joueur, presqu'espiègle.
Puis il niche sa queue et, s'arcboutant, il m'attire à lui sans effort et sans pause ; sa bite, aussi énorme qu'un piston, s'enfonce pourtant en moi sans effort, chassant tout l'air de mes poumons ; ces courtes asphyxies me grisent.
- "Bieeeen! Et maintenant, mets-y un peu du tien pour montrer que tu aimes ça!"
Il amorce un retrait, enroule l'élastique de mon jock autour de sa main comme une sangle de sécurité grace à laquelle il installe une tension, un ressort.
- "Aller, viens chercher!"
Je repousse mon bassin vers lui avec toute l'énergie dont je suis capable pour rebondir sur son pubis et revenir, mécanique poussée ses extrèmes limites, forcenée, qu'il encourage d'une voix sourde.
- " Bien, bouffe-la, ma bonne queue! Tu vois qu'elle est faite pour toi, pour te faire jouir du cul, p'tit pédé ! Au boulot et je veux entendre que t'aimes ça!"
- "Oui !"
J'ai rugi et, aussitôt, je m'emploie avec énergie.
Oui, j'aime me le faire baiser sans ménagement, mon gros cul ; je sais combien j'aime ça et que je ne suis pas en porcelaine. J'aime aussi qu'il me laisse l'entraîner à explorer de nouveaux territoires ouvrant à de nouvelles sensations , à repousser nos limites, ces frissons grisants de l'aventure dans l'inconnu, j'aime sentir ses gros doigts s'imprimer dans mes chairs alors qu'il me fourre comme un gougeat, ses mots orduriers ...
Car j'ai aussi une certitude : pour l'avoir éprouvé, il sait se lâcher sans perdre tout son contrôle.
Alors, d'un coup, je crie et m'effondre, chiffe molle plantée sur sa banderille, secoué de spasmes quand ses grosses pattes, fixes, m'arriment à lui alors que, de toutes mes tripes crispées, j'étreins ce dard rouge qui les enflamme pour le retenir en moi, profond, lui et ses sortilèges.
- "Putain ! T'aimes ça, hein, jouir du cul ! A moi maintenant, accroche-toi."
Il effectue un premier aller retour souple et lent et, mon étourdissement à peine dissipé, un énorme frisson me parcourt à me faire grincer des dents. Il rit.
- "Aucune dispense ne te sera accordée, t'es pas en cours de gym !"
Il rit encore, doucement. Sa large main ouverte part de mes reins et remonte jusqu'à ma nuque en pressant ma colonne pour la redresser, m'aligner, tandis qu'il poursuit son balancement régulier.
- "Serre bien ton cul, p'tit pédé, occupe-toi de l'ajuster à ma queue."
Son rythme s'accélère et ses intromissions se terminent par une sèche détente du bassin qui me projette vers l'avant et me secoue jusque dans la molle épinière. Il n'y a plus d'autre bruit que nos respirations un soupçon décalées et ces claquements de chairs qui se percutent, à quoi il ajoute un "han" de plus en plus audible et cette litanie en devient hynotique. Oui j'aime ça, sa puissance, son barreau chaud et dur qui me ramone, ce lent crecendo, cette ivresse ...
Je perds mon souffle,halète, secoué de décharges, je déglutis avec difficulté, cherche de l'air. Il ricane.
- " Ma queue va t'apprendre combien un homme peut te faire reluire quand tu l'as bien chauffé, elle va t'épuiser mais tu vas encaisser, parce que tu es une vraie salope!"
Car la machine a trouvé son rythme, régulier, implacable. C'est un bombardement sans pause, qui ne me laisse ni le temps de respirer, ni celui de recouvrer mes esprits. La foudre s'abat à l'aveugle, chaque impact me pulvérisant ; je suis ballotté, chahuté, renversé, aveuglé par les éclairs qui se succèdent, assourdi par les explosions qui me soufflent, me soulèvent le coeur, rabottent mes tripes. Je suis tout petit, à sa merci, soumis à ces vagues de sensations qui me tourneboulent, m'éreintent, me submergent. Une saturation, l'extase.
Cependant, dans cet affolement de mes sens où me précipite la répétition inlassable de ses coups de boutoir, je perçois maintenant comme des hésitations, des accrocs, puis un infime instant où il doit se rassembler avant de m'envoyer ce coup de rein magistral qui m'écrabouille ; d'évidence, sa fluidité se grippe et je m'efforce de me concentrer sur l'émerveillement que fait naître chacun de ses coups de lime, ces écrasements, cette perte d'équilibre, de repères.
- "Salope !"
Il a crié, m'a décoché une poussée de toute sa puissance, s'échouant sur mon inertie de granit battu en vain par les vagues. Il est secoué de soubresauts, ses mains crispées tyrannisent mes bourrelets à me faire hurler, il geint à mi-voix ... avant de s'effondrer.
Je le fais rouler sur la banquette, me précipitant entre ses cuisses pour le débarrasser du latex et aspirer, lécher, laper sa sève, suçoter sa verge molle, comme un enfant sa guimauve.
Et lui sa main ébourrifant mes cheveux.
- "Ça va ? T'as pu oublier que tu as mal ?"
Je suis à genoux entre ses cuisses, cambré, à contracter puis détendre mon anus, pour en reprendre la maîtrise et cette quête de mes perceptions me fait ignorer ce nouvel ornement à mon téton droit qui me berce pourtant d'une douleur sourde.
Je parcours des yeux ses toisons évaluant à ses moiteurs qu'il ...
Il rit.
- " Tu reviens quand pour prendre une autre leçon ?"
- " mardi matin, j'ai un trou."
D'abord, il sourit, sans doute à cause de ce "trou", l'usage maladroit d'un mot dans ce contexte, puis soudain, il se redresse, sa main glisse pour envelopper ma nuque, l'ongle de son pouce pressant le creux tendre sous ma mandibule comme une lame prête à trancher, l'oeil noir, les lèvres pincées.
- " Mais pas un mot de ce qu'on a fait, sinon ..."
J'ai perçu le danger, la fureur de l'homme qui, après la jouissance, une fois les hormones de satisfaction dissipées, réalise qu'il s'est dévoilé, qu'il a exposé ce qu'on pourrait considérer comme une faiblesse susceptible de ternir l'image de sa virilité ... Réflexe de sauvegarde, je choisis de sourire en coin, un brin narquois.
- "Sinon ? Tu vas dire à mes parents que je viens te supplier de m'enculer et que c'est toi qui m'offre les jocks de salope que je porte ? Ne crains rien! ... j'aime trop ta belle queue. "
Son inquiètude semble refluer quelque peu et, sans plus m'attarder sur ce doute que je veux effacer, je saute sur mes pieds. Il en fait autant et dans son immédiate proximité, le flot de ses effluves, je ne peux me retenir d'enfouir mon visage dans ses toisons, puis sous son aisselle qu'il offre complaisamment à mes lècheries ; ça l'amuse, ça, de me voir le lècher !
Sa main flatte ma croupe et il me regarde me rhabiller, souriant de me voir enfiler mon jean par dessus mon jock souillé.
J'ai guetté le moment propice et j'ai annoncé à ma mère que je me suis fait percer. Elle fronce les sourcils comme inquiète.
- "Fais-moi voir !"
Elle examine mon téton durci, la pulpe de son majeur palpe l'induration avec la légèreté d'une plume, l'explore ; des mains de mère qui soigne et apaise. Un remède souverain.
- " Bah, je suppose que ce n'est pas plus préoccupant que de se faire percer le lobe de l'oreille ... Nettoie ça soigneusement, s'il te plaît !"
Sa prescription qui ne souffre pas discussion, son air sérieux agissent comme un baume après toutes ces émotions ; quoi que je fasse, que je sois, que je devienne, je sais que ma mère sera toujours présente pour moi ; d'ailleurs, elle me sourit maintenant, comme amusée. Je ne sais ce qu'elle a deviné, nous n'en dirons pas plus car ce qui importe VRAIMENT est proclamé sans qu'un seul mot passe nos lèvres : elle est MA maman et moi, même si j'ai grandi, je reste à jamais SON petit garçon qu'elle chérit.
* Comment avez-vous dit? "sérieux" ? Non! Plutôt joyeux avec L'Arpeggiata / Christina Pluhar au très sérieux festival d'Utrech en 2016 pour "encore"
Amical72
amical072@gmail.com
Autres histoires de l'auteur :