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10 | Un homme accompli
Le récit de Julien
Je vois le regard que Cyrille pose sur la pendule, sans doute préoccupé par le temps qui passe et la vraissemblance de son alibi familial. Pour ses premiers pas hésitants au sauna, j’ai assisté à ses émois sans rien dire jusque là mais, à la tension dans mes reins, je perçois combien le spectacle m’a moi aussi allumé et j’ai désormais l’œil du chasseur, décidé à le précipiter dans une expérience plus à même à satisfaire ce que je devine de ses désirs ... et, accessoirement, répondre un peu aux miens.
Nous nous approchons du bar où le garçon de service, délaissant une petite troupe bruyante, s'approche, souriant avec une courtoisie commerciale chaleureuse à l'ancienne, pour s'enquérir de nos souhaits. C'est, sans doute, ce qui fait la réputation conviviale de cet établissement ! Sur ma proposition, Cyrille obtient une serviette sèche et, sous nos regards qui l'en pressent et l'examinent, rosissant de son audace toute neuve, il dénoue celle qui est trempée qu'il tend au serveur pour ceindre prestement sa taille de la nouvelle.
Puis le garçon s'éloigne pour aller chercher nos boissons. C'est un mec dans une petite trentaine, aux belles épaules et un peu grassouillet. Selon les habitudes de la maison, il ne porte qu'un sous-vêtement et a choisi un jockstrap dont les lanières blanches rayées de rouge encadrent et dessinent merveilleusement ses fesses charnues et mobiles moussant d'un clair duvet. Cette croupe magnifiée semble luire de l'éclat d'une pleine lune dans la nuit et nous capte, fascinés. Cyrille tourne vers moi un regard appréciateur qu'appuie un large sourire.
Mais le propriétaire de l'astre nocturne est en service et reste inaccessible pour le moment.
En revanche, en tournant la tête, j'ai brièvement accroché une lueur complice et entendue dans le regard d'un autre client accoudé au bar un peu plus loin et, s'il a aussitôt éteint cet éclat, ramenant son oeil charbonneux dans un vague indifférent, je SAIS que ce trentenaire nous garde dans son champ de vision.
Il a posé ses deux avant-bras sur le comptoir et se laisse aller sur cette suspension. Il a les cheveux et les sourcils drus et très bruns, une mandibule carrée ombrée d'une barbe du matin soigneusement redessinée au rasoir, des lèvres fines et ourlées, la peau légérement mate d'un type méditerranéen. Son deltoïde et, en-dessous son triceps, sont étirés, dessinés et secs, une musculature de sportif ou de travailleur, naturelle et sans OGM. Sa large main fait tourner machinalement son verre de soda.
Quand le garçon nous apporte nos consommations, je laisse Cyrille rejoindre seul la table basse qu'il m'a proposé du menton et fais quelques pas de côté.
- "Bonjour, moi c'est Julien!"
Il s'est immédiatement redressé, découvrant un torse où de fins poils sombres plaqués gribouillent une feuille de gingko en traçant un trait horizontal entre ses deux tétons foncés et s'épanouissant en demi-cercle au dessus, sur son torse, la ligne du pétiole cascadant vers son nombril. Il a vaguement souri et hoché la tête en retour mais, sans attendre, je reprends.
- "Tu viens boire ton verre avec nous ?"
Ses yeux vont et viennent, détaillant d'abord Cyrille qui est resté debout son verre à la main devant son fauteuil puis revenant me balayer de pied en cap. J'ai arrondi mon bras libre ouvert vers lui en invite soutenue d'un coup de tête et j'ai la bonne surprise de le voir glisser de son tabouret et s'avancer. De la main, je lui présente Cyrille puis je me tourne vers lui.
- "Mehdi"
- "Tu attendais peut-être quelqu'un?"
Il a secoué négativement sa tête, qu'il a baissée pour vérifier entre ses cuisses ouvertes qu'il ne s'asseoit bien qu'à la limite extérieure de l'assise, comme s'il ne cédait à mon invitation que par simple courtoisie, libre encore de se reprendre puis de s'esquiver poliment. Il a brusquement cambré le cou sans redresser son dos, me transperçant d'un regard sombre.
- "Vous êtes ensemble ?"
Je me suis laissé glisser en travers de mon siège, les jambes et le regard en direction de Cyrille mais, à l'opposé, le buste incliné vers lui, pour tracer un lien, esquisser un rapprochement, lui soufflant aussi prêt que possible de l'oreille, sur un ton de confidence amusée:
- "J'ai accepté de servir de mentor à ce jeune homme qui fait ses premiers pas ici ..."
Cyrille me regarde un peu embarrassé par le dévoilement de son inexpérience et je renverse subitement la tête vers Mehdi, le découvrant très proche et observateur soudain extrêmement attentif. Mon bras retombe en effleurant son genou qu'il ne retire pas et je lui murmure.
- "Jusque là, ses choix ne l'ont pas vraiment comblé, alors quand je t'ai vu l'examiner ..."
Il a eu un sursaut et un petit rire.
- "Et si c'était toi que je matais?"
- "Ne me dis pas que ce joli jeune homme avec sa belle queue toute neuve n'aiguise pas ton appétit ..."
Quand je me redresse sur mon siège, j'écarte un soupçon mon bras, assez pour balayer son mollet, profitant de tourner le dos à Cyrille pour proférer :
- "Et si tu allumes des étoiles dans ses yeux avant qu'il parte rejoindre sa mère, je te promets de m'occuper sérieusement de ton matricule ensuite."
Si grossièrement outrée qu'elle ne peut qu'être teintée d'humour, il semble que ma forfanterie a rallumé l'étincelle d'excitation que j'avais aperçue auparavant, filtrée par ses cils denses, du moins l'esquisse de sourire me le laisse-t-il à penser ...
Il se décale, saisit son verre et le tend en direction de Cyrille pour porter un toast. Déstabilisé par l'impression d'être exclu de nos échanges, celui-ci s'est levé, a contourné la table pour se glisser dans cet étroit espace entre nous et nous interroge du regard. Nous nous sommes relevés d'un même élan et je plaque la main de Mehdi sur le paquet du jeunôt dont j'enserre les épaules de mon autre bras libre. Et j'ai parfaitement saisi son fier réflexe d'érection.
Sans plus attendre, je bouscule les deux garçons en direction de la cabine la plus proche et, repoussant la porte du pied derrière nous, j'arrache la serviette du plus jeune et saisis Mehdi par la nuque pour le galocher brièvement en mufle avant de le plier sur la jolie hampe dressée qu'il engloutit sans tergiverser, la soumettant sans plus d'égards à une pipe implacable qui sidère Cyrille sur le champ.
Entourant sa taille des deux bras, je dénoue la serviette en pagne qui protégeait encore les avantages de Mehdi et je le redresse d'une main quand de l'autre, je pèse sur l'épaule d'un Cyrille qui cède souplement et engloutit à son tour la hampe qui s'offre à lui. Amusé, je vois les yeux du sucé chavirer, sans doute est-il surpris par les talents de mon poulain. Je viens le goinfrer de ma langue, ma main cascadant dans ses reins, mon majeur perce souplement son petit fripé. C'est à moi qu'il arrache un murmure d'approbation quand son conduit se fait carnassier et velouté pour me le dévorer, sans cesser de coulisser dans la bouche de Cyrille.
J'ai repoussé Mehdi vers l'arrière et il bascule, à plat dos sur la banquette, cuisses relevées, sa hampe, luisante de salive, échappe à la bouche de Cyrille et vient claquer sur ses abdominaux tandis que ce dernier empoigne ses cuisses par en dessous pour soulever la jolie croupe et rendre plus accessible son fion qu'aussitôt il dévore en glouton.
Je me suis accroupi devant Cyrille et j'ai capturé la jolie tige qui balle de gauche à droite pour parvenir à la suçoter malgré la position inconfortable avant de la gainer soigneusement de latex. Sans plus d'hésitation, il s'est redressé entre les cuisses ouvertes devant lui, animé d'une farouche détermination qui n'admet aucune échappatoire, rabattant de la main sa hampe à l'horizontale pour pointer le petit trou du cul qui brille de salive.
Et s'y ficher franchement.
Ses deux mains ont saisi les chevilles d'un Mehdi à la bouche grande ouverte, pour enrouler son rein à la demande puis elles ont glissé dans le pli poplité des genoux à mesure qu'il se laisse peser sur lui qui respire à profondes goulées pour l'accueillir.
Je vois Mehdi rouvrir les yeux, un sourire éclairer son visage. Un frisson court alors sur les fesses contractées de Cyrille qui enclanche derechef un léger balancement. Je me rapproche d'eux, pour ne rien perdre de leurs soupirs, de la nouvelle fierté arrogante de Cyrille qui ne se retient pas de sourire en ondulant maintenant franchement du bassin avec une joie non feinte. Je me suis rapproché à le toucher, posant précautionneusement ma main en encouragement sur son épaule, complice de cet élan qui me fait, moi aussi, bander comme un bouc.
Dans la position du missionnaire, Cyrille s'est écrasé sur Mehdi, le galoche somptueusement et son joli petit cul monte et descend frénétiquement. Il le pilonne joyeusement, sans retenue, comme un premier galop à bride abattue, tout à l'ivresse d'expérimenter sa juvénile puissance. Les peaux claquent l'une contre l'autre, les souffles se font sonores, saccadés, se précipitent.
Cyrille s'est cambré dans un sursaut, avec un bruit de gorge qui s'étrangle ... une réplique, une autre ... il est retombé dans un soupir, s'est affalé sur Mehdi qui le berce. Lui aussi reprend son souffle et garde les yeux fermés. Quand il les rouvre, ils plongent dans les miens. Ils sont chauds, rieurs, presque noirs et semblent me souffler : "contrat rempli!"
D'une pirouette, il se rétablit et relève Cyrille lequel cherche aussitôt mon regard. Ses yeux pétillent de la fierté muette d'avoir relevé sans faillir ce défi qui légitime chacun de nous en homme accompli. De son bras, il entoure le cou de Mehdi, se tourne pour embrasser ses lèvres et celui-ci se coule souplement entre nous, ses fesses venant glisser sensuellement, comme au ralenti, contre mon bas ventre.
Chez moi, un électrochoc. Instantané.
Cyrille a replongé ses yeux clairs dans les miens pour me donner à voir sa pétulance irrépressible, sa gratitude mais aussi mesurer son émancipation. Sevré, il volera désormais de ses propres ailes, rompant avec mon accompagnement qu'il avait requis pour ses premiers pas.
Et j'en suis heureux pour lui.
D'autant que mes deux pognes encadrent la taille de Mehdi qui maintient ses fesses plaquées sur mon barreau aussi frustré et impatient que tendu.
Mais, tout à sa joie communicative, Cyrille nous entraine sous la douche, se plaçant entre nous deux qu'il savonne tour à tour, me gratifiant d'un clin d'oeil et d'un bisou affectueux puis se retournant vers Mehdi qu'il embrasse à son tour.
Amical72
amical072@gmail.com
* On laisse trop sa chance au hasard/ Si l'on écrivait notre histoire pour voir/ Et mener la danse, faire le choix/ du bon endroit au bon moment. C’est Arthur Le Forestier (le fils) qui chante ces opportunités dans notre vie.
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