Premier épisode | Épisode précédent
Chapitre 4 | Retour du travail
C’est en montant dans le tram que je regarde l’heure, laissant enfin les préoccupations professionnelles derrière moi :
- « putain, il est 19h30 ! Où est Toni ? »
Je l’appelle, il décroche :
- « je suis rentré. Tu arrives dans… ? »
- « Vingt minutes »
- « Parfait ! je t’attends »
Quand j’ouvre la porte, il surgit à l’instant dans l’entrée et je ne vois que son sourire éclatant, avec cette fossette qui marque sa joue droite, et ses yeux de méridional, ourlés de cils noirs sur ces iris marrons qui pétillent, sous son casque de mèches brunes. Sans poser ma sacoche, je l’attrape par la taille de mon bras libre pour le coller contre mon bassin et je sens instantanément nos bites en acier tinter l’une contre l’autre. On échange juste un petit bisou. Ses deux mains s’attaquent à ma cravate et son regard oscille entre mes yeux et ce qu’il fait, dans ce mouvement qui capte toute mon attention :
- « quand tu rentres chez toi le soir, tu fais comment ? »
Je ris : « tu veux dire : comment je FAISAIS … avant ? … Et bien je me douche, je me change et je commence ma vie perso »
Toni sourit et pose ses doigts sur mes lèvres :
- « alors, va te doucher puis viens diner »
Il a le regard en dessous de ses sourcils, en partie masqué, avec du chaud et du velours, quelque chose de sucré aussi. Je tente de lui dévorer la bouche mais il se retire juste assez pour échapper à mon attaque de requin et je me retrouve à juste effleurer ses lèvres qui protestent d’un « tsss ». Je mobilise toutes mes grimaces d’imploration pour qu’il dénoue ma cravate, les premiers boutons de ma chemise, glisse ses doigts dans ma fourrure pendant que ma main pétrit ses reins. Mais il fronce le nez :
- « à la douche d’abord, ensuite à table »
Il est intraitable, je capitule.
En sortant de la douche, j’opte pour un jogging et un teeshirt informe et confortable. Toni a dressé la table avec la vaisselle du quotidien mais il a allumé une bougie. Il déclare :
- « c’est maman Amélia qui régale. Moi, j’ai seulement fait cuire du riz pour accompagner son ragout ».
Et c’est délicieux ! En dessert, le Pudim, ce flan au caramel saupoudré de noix de coco râpée, me renvoie à mon enfance :
- « il faut que je te présente Monique, Toni » Je lèche lascivement ma cuiller en le dévorant des yeux, il rit sous cape en débarrassant la vaisselle dans la machine, claque le battant et se retourne face à moi. Les yeux dans les yeux, uniquement, et, seulement avec ça, ma queue soulève brutalement mon jogging. Je lui dis :
- « merci pour le diner, Toni. »
Et il sourit. Il ne me lâche pas du regard en contournant le comptoir. Il approche et pose sa main sur la bosse, puis remonte en soulevant mon teeshirt, découvrant ma toison où s’attardent ses doigts. Il tortille mes poils en boucle, puis pose ses mains à plat et enfouit son visage dans ma broussaille. Il souffle pour coucher ce champ d’herbes puis inspire profondément. Ensuite, il saisit la ceinture élastique d’une main et d’un geste vif, libère ma queue qu’il engloutit alors que je me cambre pour lui en offrir toute l’envergure. Sa bouche est vorace ; ses lèvres et sa langue me pressent, m’aspirent, me caressent : je bande comme un cerf. Je le redresse, glisse de mon tabouret, me colle à lui :
- « je m’étais habillé pour sortir mais je crois que nous allons rester sagement à la maison »
Il sourit :
- « moi, j’ai eu une rude journée. Imagine : j’ai dû courir à un rendez-vous à l’heure du déjeuner, alors je vais aller au lit de bonne heure »
Alors, je l’embrasse. Non ! Je me jette sur ses lèvres et j’entortille ma langue à la sienne dans un mouvement souple et caressant.
Amical72
amical072@gmail.com
Autres histoires de l'auteur :