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Premier épisode | Épisode précédent

Étudiant appliqué | Saison 7 | Arnaud

Chapitre 3 | Confidence

Le récit de Julien

Après ce premier contact avec Arnaud, je suis préoccupé par ce qu’il a pu connaitre.

Or j’ai tout mon temps ! Les animaux ont déjà eu leur ration, rien ne presse davantage que les signaux envoyés par le rouquin allongé à mon côté et qui n’ose bouger. A ma proposition d’aller à la douche, il répond avec une docilité résignée :

- « comme vous voudrez, boss ! Je suis chez vous, j’obéis ! »

Je pouffe.

- « Sais-tu ? Quand j’étais petit et que je me chamaillais avec mon frère et ma sœur à propos d’un jouet, mon père nous le confisquait en chantonnant « Attention ! Tout est au Duc ici, Monsieur, Tout est au Duc, Tout est au Duc, Tout est au Duc*. » Cela l’amusait et nous contraignait à surmonter notre différent et, réconciliés, nous allions le lui réclamer ensemble afin de pouvoir reprendre notre jeu. »

Puis sur un ton de confidence, j’ajoute :

« J’ai découvert, plus tard, que la suite des paroles de la chanson était à double sens et c’est sans doute plutôt cela qui le distrayait … » Et je reprends, déterminé.

« Eh bien vois-tu, ici aussi, « tout est au duc ! » Je suis juste … le fermier et même si c’est moi qui dirige l’exploitation, rien ou presque n’est à moi ! »

Ce disant, je l’ai poussé sous la douche et, maintenant qu’il est enfin, en pleine lumière, je le détaille à loisir dans son embarras, alors qu’il se contorsionne pour essayer de soustraire à ma vue son joli paquet qui bandouille à demi. Mes mains le placent d’autorité sous le jet d’eau chaude et le retournent pour lui masser virilement les épaules avec le gel moussant.

« J'aurais tant voulu vous aider / Vous qui semblez autres moi-même … » *²

- « laisse-toi aller, maintenant ! »

Il a des poils entre les omoplates, un petit semis d’herbes folles qui se couchent quand je souffle dessus. Il s’est appuyé d’une main à la vitre, partiellement enveloppé par la mousse et, de friction, une puis l’autre de mes deux mains lui dispensent maintenant ce qui s’apparente évidemment à des caresses. A voir sa peau se hérisser, je suis certain qu’il bande … Alors je renverse la situation : je le fais pivoter et, au même moment, je me retourne pour lui présenter mon dos. Puis, d’une main ferme tournée vers l’arrière, je lui impose le flacon :

- « à toi ! »

Je le laisse s’enhardir et ferme les yeux pour l’imaginer ; son corps tonique s’est engagé dans un bouchonnage énergique sans doute pour s’interdire tout dérapage.

D’un seul mouvement, je me retourne face à lui et, bombant le torse, j’attrape ses yeux bleus avec les miens. D’abord, ils se troublent puis il se stabilisent tandis qu’il poursuit le savonnage de ma toison. Sans le lâcher des yeux, je pose mes deux mains sur sa poitrine et le savonne en retour. J’ai un léger avantage de stature et je m’incline légèrement vers lui. Or, dans la vigueur de ses mouvements, le balancement de son corps le trahit ; ce doit être l’effet de sa « ferme excitation », ce truc dur qui vient heurter ma cuisse... Ma main n’a qu’à se refermer, à hauteur, pour masturber sa queue tendue lentement en souriant.

Mais il y a quelque chose de douloureux, d’indicible dans ses yeux qui noircissent.

Soudain, il me tourne le dos, les deux mains et le front sur la paroi, la jambe gauche tendue vers l’arrière, la droite repliée avec le talon relevé. Il est incliné en appui et je me colle à lui. Mes bras enveloppent son buste et sa croupe vient souplement encadrer ma bite qui se loge exactement entre ses deux globes. Un soudain afflux de testostérone me revient, inattendu et franc comme la gifle d’une vague de l’océan, m’embarque dans une ivresse familière que je redécouvre, un désir d’équipage en haute mer pour une puissante régate du plaisir dont je suis, d’avance, étourdi.

Ma main droite, savonneuse, a glissé dans sa raie pour une caresse. Il réagit par une profonde inspiration et une infime cassure de son rein, l’amorce d’une cambrure. Dans la vaporeuse mousse de ses poils mêlés à celle du gel de douche, la pulpe de mon doigt vibre son anneau, le presse et, quand il cède, l’investit souplement. Son tunnel est doux et chaud, et je retrouve ce bonheur de doigter un mec, de le regarder s’adonner au plaisir quand s’exhale son âme mise à nu.

Son long soupir filé est une précieuse confidence : ainsi, la voilà cette inclination à laquelle il a succombé et qui, découverte, l’a exilé au motif d’infamie.

Le voici cet abandon dont il m’honore, avec une telle confiance que je me dois de lui rendre la pareille.

Je retrouve des automatismes, des gestes précis et méticuleux que je croyais avoir oubliés. Mon doigt s’anime souplement et toute ma conscience se mobilise pour capter le moindre de ses frissons. Je contemple ses yeux clos, ses sourcils relevés, sa bouche qui s’ouvre plus grand à chaque aspiration et il me monte une antienne immémoriale :

- « là, ça va aller ! Tu peux lâcher prise, je suis là ! »

Fébrilement, nous nous sommes rincés, séchés et, de retour dans la chambre, il s’est installé au bord du lit. J’écarte ses cuisses en grenouille, il est en appui sur ses bras rigides, nuque baissée. Je me suis prestement capoté et j’ai repris mes caresses après avoir inondé son étoile de lubrifiant. Il s’ouvre en creusant le rein et mon doigt, de nouveau, fait immédiatement mouche. Parmi ses faibles murmures, tout son corps est en tension, réactif au plus petit frôlement qui le précipite pour chercher de l’air.

Je saisis ses bourses d’une main et abaisse ma queue de l’autre pour que mon gland vienne trouver son nid. Sa rosette est parcourue de spasmes et, souplement, m’accueille, m’aspire.

Je regarde ma peau de brun lentement s’enfoncer entre ses fesses de blond aux reflets dorés, étonné par ma blancheur dans le contraste coloré ainsi révélé.

D’un coup, il s’effondre.

D’abord sur un coude, faisant entendre le son grave d’une soufflerie profonde, puis complètement, la tête dans les draps qu’il froisse entre ses poings serrés. En gémissant, il roule en appui d’une épaule à l’autre, relève la tête, respire à grandes goulées puis se rétablit d’un geste décidé pour reprendre ses lentes glissades, entrecoupées de hoquets, de respirations profondes.

Je caresse doucement sa peau fine qui voile ses muscles fermes et je sens sa transpiration mouiller mes doigts quand il gargouille quelques borborygmes, semblant rassembler ses forces et sa volonté de poursuivre son cheminement. Mes deux bras le soutiennent et je le redresse, le haut de son dos collé à mon torse. Il dodeline de la tête, et se laisse peser entre mes bras. Je sens son conduit dévorer patiemment mon pieu durci, millimètre après millimètre, extraordinairement ajusté et fébrile.

Qu’il est beau ce rouquin dans sa détermination de tout son être à m’avaler, soufflant, poussant, haletant. Il est secoué de tics brefs, se raccroche des deux mains à moi, casse sa nuque qu’il renverse sur mon épaule, souffle lentement en s’empalant sur ma grosse queue. Ma main remonte, légère, du brouillard soyeux au creux de sa cuisse, sur ses abdominaux jusqu’à son téton maintenant minuscule bouton, puis retombe pour trouver sa queue chaude et mi molle, pleurant d’abondance. Quand je dépose une trace de ses humeurs sur sa lèvre comme une huile de sacrement, il murmure dans un souffle.

- « là ! »

Juste une syllabe, brève, mais il y a le son d’une voix, de SA voix : il me dit !

Je l’allonge sur le côté droit en veillant à rester étroitement plaqué à lui pour ne pas m’échapper, redoutant par-dessus tout la maladresse qui me ferait quitter ce paradis alors qu’il vient de m’ouvrir sa porte. Nos jambes droites sont étendues et nouées. Ma cuisse gauche remonte la sienne par en-dessous et, contractant progressivement mon ventre, je me fiche plus profond en lui qui encaisse d’une longue expiration. Nos bras droits sont emmêlés, son gauche est jeté vers l’arrière pour s’arrimer à moi. Ma main gauche épouse ses formes, dispose vers l’avant sa queue bandée, écrase puissamment son pectoral pour faire saillir son téton qu’ensuite mon doigt agace pour le voir se dresser.

J’ai amorcé de petits mouvements de bassin et, aussitôt, il a gémi et m’a accompagné en sens inverse. La mélodie est simple, le rythme à deux temps, le volume et la fréquence s’accroissent rapidement et nous emportent en un tournoiement hypnotique jusqu’à l’explosion qui nous secoue de concert. S’aidant de sa main, il a éclaboussé le drap en puissantes saccades bruyantes. Je me retire en basculant sur le dos, me décapote et noue le latex puis je me retourne vers lui, me penche sur son épaule.

Morphée l’a déjà emporté loin dans le sommeil. Allongé en cuiller contre lui, je m’y abandonne à mon tour.


* La chanson « Tout est au duc » est interprétée par le duo que Charles Trenet formait avec Johnny Hess : en voici les paroles. Ensemble, de 1933 à octobre 1936, ils écriront une vingtaine de titres dont le célèbre « vous … qui passez sans me voir » créé par Jean Sablon en 1936 et repris par Charles Trenet en 1954. http://www.dutempsdescerisesauxfeuillesmortes.net/50_chansons/39_vous_qui_passez_sans_me_voir.htm

*² « J’entends, j’entends » 1961 pour retrouver les paroles et la voix chaude de Jean Ferrat.


Amical72

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