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3 | Dansez sur moi
Le récit de Julien
Arnaud se jette nu sur le lit, cassé en deux, le torse sur le matelas, les jambes tendues, écartées en appui sur les orteils ; chacune de ses deux mains s’empare d’une fesse pour m’offrir son étoile d’un rose soutenu auréolé de sa couronne de poils dorés.
- « Baise-moi ! »
Trop simple ! Mon joli roudoudou a remporté tant de victoires sur lui-même, ce jour, qu’il a bien mérité que je m’emploie le faire reluire au mieux !
Une main pesant à plat sur son sacrum, je contemple un instant ce joli sillon offert, cette peau laiteuse de roux, ces poils fins, presqu’incolores et qui pourtant, flambent soudain à la lumière, ce plissé, si rose par contraste … mon doigt dévale, s’arrête et presse. Arnaud se tend, pousse et s’emploie, tant et si bien que son anus palpite.
Mais, soudain, j’y enfouis mon visage, râpant ses rives avec la barbe de mes joues, ses bourses avec mon menton, le faisant sursauter puis céder quand j’écrase ma grosse langue humide et grasse sur ce vaillant sphincter. J’aime son léger arôme piquant et que mes caresses parviennent à provoquer ces pulsations désordonnées en retour.
Quand mon doigt revient le caresser, il est souple, chaud, doux, profond et déverrouillé, m’accueillant comme un visiteur espéré.
Et il est réactif ! Voilà le premier soupir, puis le premier gémissement, la première prise d’air qui s’ouvre, subite. Là, il fond et ma seconde main couche ses poils brusquement relevés en vague, le pétrit, le retient. Je me presse contre lui, ma barre brûle sa cuisse, ma bouche à son oreille ; le froid du gel le crispe et je le détends à deux doigts. Redoutable.
- « Répète-moi encore ce qu’Adrien voulait entendre de Toni … »
Il a tendu le cou, rouge d’apoplexie ; sa voix est éraillée.
- « Remplis-moi ! Viens, maintenant, j’ai envie. »
Quand je m’écarte pour enfiler la capote, il a un soupir de dépit mais je tiens bon et reviens bientôt, équipé et lubrifié, la dague tirée en main. Il gigote, s’active, désordonné, empressé, jusqu’à pousser un « Ah » qui soutient son effort dès que mon gland a enfin trouvé où se nicher. *
Car c’est bien lui qui m’avale, franc gourmand. Il ventile fortement comme pour un sprint et je caresse son dos, le temps pour lui de reprendre son souffle. Mais il remonte ses cuisses, prend appui sur ses mains disposées de part et d’autre de ses épaules et, dans une grande inspiration, se cambre et recule vivement sa croupe qui dévore mon vit. Moi aussi, j’ai le feu ! Et mes deux mains écartèlent son fessier, quand, d’un vigoureux coup de rein, je le sers d’un planter définitif qui lui exprime un hoquet.
Mais je chasse immédiatement la tentation de cette facilité de gougeât et je décroche. Et s’il soupire désespérément, je n’en ai cure ! Je le retourne sur le dos sèchement, comme une botte de foin. Je bataille avec ses jambes pour parvenir à les maintenir relevées et à m’insérer dans leur entrebâillement. Je le fixe du regard, ses mollets à mes épaules, mes bras pressent ses cuisses par le dessus et rapprochent ses fesses. Mais ma queue se dresse par-dessus la sienne.
- « Maintenant, Arnaud, aide-moi, si tu en as vraiment envie ! »
Son regard est farouche ; ondulant des hanches, il parvient à me rabattre et à me guider du bout des doigts. Je me cambre et il s’aligne d’une inclinaison du bassin, je le pénètre, lentement, il me gaine somptueusement de son fourreau soyeux. Il a relâché ses épaules, ses deux poings froissent le drap, ses abdos sont parcourus de vagues comme il m’avale avec délice.
Putain, c’est le paradis !
Et lui aussi sourit !
Je l’ai posté le cul en porte à faux au bord du matelas et j’incline mon buste vers lui, jusqu’à toucher son visage du mien, enroulant son rein sous mon poids, écartant ses cuisses tendues en le plantant aussi profond que je peux. Le bleu de ses iris s’éclaircit sur le fond du blanc de ses yeux écarquillés et fixés dans les miens ; bouche ouverte, il respire à grands traits. Nous nous berçons d’un subtil balancement. Il déglutit, une fois, … une autre, … casse sa nuque, décolle les épaules et relève le menton comme pour trouver de l’air. Une brève détente secoue son rein, une autre, et je sens son foutre pulser entre nous.
Mais de ses deux mains, il vient crocheter mes hanches pour me retenir. Moi je n’ai pas dit mon dernier mot ; j’attends qu’il revienne à lui.
Il cligne des paupières ? J’amorce alors un lent mouvement de retrait et le vois aspirer l’air à grand trait. Quand je m’avance à nouveau, il souffle et me regarde, les yeux exorbités, hagard. Par sécurité, il croise ses pieds dans mes reins et sa main gauche s’agrippe sauvagement à mon épaule. Il parait fébrile, presqu’anxieux avec ses sourcils froncés, sa respiration courte et précipitée, suspendu à mes mouvements mesurés et précautionneux.
D’un coup, il éclate ; ses petits geignements déraillent, légers, d’une dernière note dans l’aigu, sa tête bascule d’un côté à l’autre, ses mains s’ouvrent et se ferment, ces hoquets redressent ses épaules puis il s’abat, vaincu sur le dos.
Qu’il est beau ! Combien je me dois d’être attentionné pour entretenir son chant ! Pour le faire encore vibrer ainsi, robuste et pourtant fragile, son corps d’homme aux muscles dessinés face à l’expression délicate de sa jouissance.
Je savoure, désormais, chaque soupir, chaque sursaut, la moindre précipitation de son souffle, que je le lime imperceptiblement ou le laboure plus vigoureusement, chaque mouvement me rapprochant inexorablement de mon propre orgasme.
Le voilà qui se crispe à nouveau, poings serrés, bouche grande ouverte chassant l’air puissamment à chaque flux, yeux ronds, … un appel pour tous les voyageurs à destination de la Grande Ourse. Alors, je l’attire vigoureusement à moi, nous arrimons nos corps, nos yeux et nos élans pour ces spasmes qui nous secouent, nous disloquent, nous effondrent.
L’un sur l’autre, membres entrelacés, peau et poils collés, inextricablement entortillés dans les draps. Après l’extase, l’absence.
Lorsque je reviens à moi, je découvre qu’une ultime attention nous a recouverts de la couette. A mes côtés, la respiration d’Arnaud est régulière, il a eu tant d’émotions aujourd’hui ! Je me lève discrètement et revient dans le salon pour remettre deux ou trois choses en ordre. En sourdine, j’écoute le petit taureau chanter « dansez sur moi » en roulant les « R » comme des cailloux avec tout son swing sensuel, ce balancement des hanches, ce rythme syncopé avec son temps suspendu ... *²
- « Julien ! »
Il est nu, planté dans l’embrasure de la porte de la chambre, avec les yeux plissés de celui qui ne parvient pas à se réveiller tout à fait, la mine chiffonnée, les cheveux en désordre, hérissés d’éclairs chauds. Ses avant-bras noueux, légèrement hâlés, comme son visage et son cou, ballent de chaque côté de son corps laiteux et sa touffe pubienne couronne de reflets mordorés le trait vertical de peau claire de sa bite flaccide.
Il attend et son air désemparé me touche. A ce moment-là, en mon for intérieur, je me dis qu’il y a une chose que je pourrais faire pour lui.
Je le rejoins, l’entoure d’un bras pour le faire refluer, j’éteins les lumières et referme la porte puis je le guide jusqu’au lit. Et c’est bien différent de la fois précédente car, plutôt qu’un empressement bouillonnant à tenter de canaliser, c’est un somnambule traînant des pieds que j’accompagne dans cette quasi obscurité.
Pourtant, nos effleurements ravivent en moi un désir, une aspiration à la complétude qui m’apaise. Nous nous allongeons et, spontanément, son dos me fait face dans un enroulement, nos jambes s’entrecroisent, mon bras nous arrime, au contact l’un de l’autre.
- « bonne nuit, Julien ! »
Il a déjà embarqué et je n’ai que le temps de penser « je suis bien » et je me fonds avec lui dans le sommeil.
*La sexualité anale, quels sont les risques encourus ? Voici des réponses par l’institut médical de formation.
*² Claude Nougaro, dit le petit taureau, chante en public « dansez sur moi » le soir de vos fiançailles …
Amical72
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