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Saison 2 | Chapitre 3 | Compensation
Cependant je n’en peux mais. J’ai, nouée au creux des reins, une exigence qui m’envahit. Je la reconnais, elle me dévore et ne me laissera en paix que satisfaite. Je prends le car et vais trainer en ville, là où je sais que…
Une large rue bordée d’une double rangée d’arbres qui étouffent un peu la lueur des lampadaires, un grand bâtiment administratif, désert à cette heure, aux abords agrémentés d’arbustes touffus et persistants, plus loin, les tasses. Des voitures passent et repassent, tournant comme des métronomes autour du bloc, sans qu’on aperçoive plus qu’une silhouette dont on ne voit pas même avec certitude s’il elle est masculine. Je marche posément dans la contre-allée pour me montrer, juste assez, aux chasseurs comme aux gibiers. Jusqu’au bout et retour vers les vespasiennes. Je me faufile derrière la paroi de béton, deux des places sont occupées et je passe, frôlant les culs du dos de la main. L’un a baissé son froc et ma main revient sur les globes dénudés et offerts. Je caresse légèrement la peau qui frissonne dans la fraîcheur du soir. Le bout de mes doigts dessine la raie que je devine ombrée de poils. Mais quand sa main tente d’agripper la mienne, je m’esquive : je veux pouvoir choisir.
Et je ressors pour aller me poster sur un des sentiers que les allées et venues ont tracés dans l’herbe entre les bosquets protecteurs. Des fantômes y circulent en silence. Jeune homme, je me vois surtout entouré d’hommes plus que murs. Dans l’ombre, chacun s’examine de pied en cap, impitoyablement, sans quitter un air indifférent, affecté avec, parfois, un sourire. Est-il de dédain ou de renoncement ? Il n’y a que ma posture qui varie imperceptiblement. Là, mes épaules se voutent, mon corps se ferme, ma tête se détourne sèchement, il passe. Et s’il fait un pas de côté pour tenter tout de même sa chance, un « tsss » ou un claquement de langue suffit à rappeler que rien ne l’y a invité. Celui-ci est plus jeune, plus assumé aussi. Nos regards s’accrochent, il s’arrête. Je suis adossé au mur, je roule un peu sur mes épaules en me cambrant légèrement, il avance et sa main vient s’appliquer sur ma braguette offerte. Il ne lâche pas mes yeux, tout en pétrissant un paquet qui se développe activement. Je ne fais pas un geste vers lui qui moule l’objet de sa convoitise. D’un signe bref de la tête, il m’invite à m’enfoncer dans l’ombre où je le laisse batailler avec mes boutons après avoir débouclé ma ceinture. Je retiens fermement mon pantalon d’une main pour éviter qu’il s’effondre tandis qu’il se penche pour flairer prudemment mon outil avant de, rassuré, l’engloutir pour me pomper magistralement. Je lui caresse ostensiblement les fesses du plat de la main d’un geste appuyé et enveloppant, un message clair. Soudain, il y a foule autour de nous, des silhouettes ralentissant leur pas. Espèrent-ils entrevoir quelque détail croustillant ou être appelé à nous rejoindre ?
Dans l’ombre, je distingue d’abord ses yeux brillants. Il scrute lui aussi la scène et relève le regard vers moi avec un sourire entendu et son visage est éclairé par la lueur nocturne. Il est plus petit que moi, assez râblé. Il est jeune avec, pourtant, le front déjà dégarni, il affiche un air assuré. Il s’approche encore, se hausse et me tend ses lèvres. J’incline mon visage et les miennes rejoignent les siennes. Il s’accroche à ma nuque pour aspirer ma langue dans un vrai baiser agile. Puis j’entends sa ceinture tinter et je pose ma main sur ses reins, la laisse glisser... Putain, il n’a pas de slip ! Deux jolies fesses lisses et fermes. Son cul est offert et il se cambre. Ma main explore plus avant et trouve la raie moite et l’œillet où mon doigt se fiche souplement. Le baiser se fait sauvage. Pendant ce temps, mon suceur s’accroche et, d’une main sur sa tête, je lui offre quelques coulissements de pleine envergure avant de tenter de le rediriger vers la queue du petit Jules qui me bouffe la langue. Mais il se dégage et s’éloigne tandis que j’enlace son successeur dont je vibre franchement l’anneau. Un profond soupir lui fait décoller ses lèvres et il recule encore son bassin pour me permettre un mouvement plus aisé. De la main, je guide fermement sa tête vers mon gourdin qu’il saisit et lèche avec un murmure de satisfaction, puis pompe avidement. Alors qu’il est ainsi penché vers l’avant, sa raie s’ouvre à un doigtage plus efficacement appuyé.
Je récupère l’étui magique que, prévoyant, j’avais pris en poche. Je perce le sachet de gel que je laisse s’écouler dans sa raie, le récupérant d’un pouce que je fourre puissamment en lui. Il en souffle. De l’autre main, je lui donne la capote avec insistance, le laissant disposer du moment où il en coiffera le pieu que, pour le moment, il lèche encore avec gourmandise. Mon pouce le masse en longs mouvements tournants et inquisiteurs dont mes maitres es sensualité m’ont enseigné l’efficacité éprouvée. Et il en lâche ma queue, tétanisé par des frissons que traduit son souffle court. Je retire mon pouce pour travailler à deux doigts l’élasticité de son anneau et il se retourne, en appui sur son bras replié adossé au mur pour s’offrir. Je le fore progressivement et lui bifle les fesses. Il s’empare de ma queue et craque l’étui étanche pour me capoter vivement puis reprend sa posture, écartant à deux mains son petit cul que je bats du bout de ma queue oscillante. Il est cambré, le froc aux chevilles, le cul offert et la rondelle palpitante. Je saisis mon mandrin pour le caresser erratiquement comme si je cherchais mon chemin ; puis ma main se pose au creux de ses reins et je guide de l’autre mon gland vers sa cible.
Un petit coup de rein m’assure que je suis en place. Et là, je l’entraine avec moi dans un balancement, tout en le gardant au contact. On fléchit légèrement sur nos cuisses, reculant le bassin pour le ramener en remontant vers l’avant et je presse ainsi l’entrée de son antre. Au second tour, je lui bloque soudain le bassin à deux mains avant la fin de mon mouvement. Je le sens céder, souplement pour un début de pénétration, avec une profonde respiration. Ce n’est pas un débutant. Alors je recommence, sans le bloquer cette fois. Mais au passage suivant, je le sabre à demi et il encaisse bien, en prenant une grande goulée, cependant. Des mains se tendent vers nous dans le noir et je gronde pour écarter ceux qui nous importunent dans ce moment-là. Je poursuis les balancements jusqu’à l’avoir introduit aussi profond que possible. J’aime que ma touffe frotte son joli cul lisse.
Je reste alors immobile quelques secondes, ma queue bien fichée en lui et laisse maintenant des mains anonymes nous parcourir, palper nos couilles et jusqu’à vérifier notre emmanchement, cause de ses petits gémissements. Puis je commence à onduler du bassin, entrecoupant de petits tampons vifs un peu désordonnés avant d’adopter un mouvement coulé et régulier, avec juste un petit coup de Jarnac en fin de course. Je l’entends monter doucement en pression. Il se branle frénétiquement et commence à râler bruyamment. Un type s’est mis à genoux à nos pieds, suivant hypnotiquement nos élans du balancement de son propre corps. Puis, après quelques minutes, mon partenaire est saisi de soubresauts et envoie sa purée alentour dans un han rauque et je jouis aussi, m’arrachant déjà à son cul alors que mes reins tressautent encore à deux, trois reprises. Le type à genoux me bloque et, arrachant ma capote, engloutit gloutonnement ma queue. Ses succions provoquent quelques éclairs après lesquels je la lui retire fermement. Il s’écarte silencieusement. Mon partenaire s’ébroue et reprend sa respiration. Il se reculotte en faisant tinter sa ceinture et me souffle simplement « salut » puis s’éloigne d’un pas vif et disparait. Je m’adosse au mur et, la bite encore à l’air, je prolonge un peu la scène les yeux fermés. Je souris de me sentir parfois si bourrin. Puis je me rajuste et pars d’un pas ferme. A cette heure, je n’ai d’autre solution que de rentrer à pied ou espérer en l’auto-stop.
Amical72
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