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6 | Agriculteur – S22-06 – Charmant – Le récit de Julien.
Je gare mon véhicule au pignon de ma maison, les portières claquent, David me suit sans un mot. J’ouvre ma porte et m’efface pour le laisser entrer en premier, puis je referme soigneusement derrière nous. De la pointe du pied, j’arrache mes bottines puis je m’empare de la baguette et du sachet de papier dont les mains du dadais paraissent embarrassées et, en deux pas, les dépose sur la table de la cuisine.
En revenant sur mes pas, je saute d’un pied sur l’autre pour retirer mes chaussettes. David m’a imité et lui aussi s’est déchaussé, il a retiré sa parka qu’il garde à la main avec son bonnet , l’air toujours emprunté. En souriant intérieurement de sa malaisance, je lui désigne la chaise, à son côté, où il les dépose en les pliant soigneusement.
Quand il se redresse, il est déjà dans mes bras, j’encadre sa tête à deux mains, ma bouche dévore la sienne que ma langue envahit hardiment. Elle a gardé des traces sucrées.
Mes doigts en étoile fouillent ses cheveux, sa barbe bouclée mais quand il veut à son tour m’enlacer, j’écarte vigoureusement les coudes pour l’en dissuader: c’est MOI qui mène le bal et lui, qu’il s’accroche donc et qu’il s’essaie à suivre l’emballement de nos langues qui tournoient ! La mienne est à l’offensive, la voracité de ma bouche conquérante le suffoque.
Ma main retrousse le bas de son sweat, se glisse sous son tee-shirt, le soulève et, à peine a-t-il compris comment il peut contribuer utilement à l’entreprise que, déjà, mes doigts font sauter le bouton fermant à la taille son pantalon qui, bientôt, s’effondre à ses chevilles.
Je m’accroupis pour le délivrer du vêtement, soulevant son pied puis l’autre pour ôter ses chaussettes et, en même temps qu’il vacille sur une jambe puis sur l’autre, il extrait son torse de ses frusques et les jette au loin sans égards. Comme pressé de s’en débarrasser.
Mais déjà, je l’ai saisi par un abattis, je l’entraîne à ma remorque pour le projeter sans ménagement sur le canapé où il s’étale et devant lequel je me campe, mains aux hanches, un simple claquement de langue suffit à lui interdire toute velléité de se redresser et, capitulant, il retombe mollement allongé sur la banquette.
Pour la première fois, je le contemple et le détaille comme une offrande avant le sacrifice. Il a soulevé sa tête sur son bras replié et il sourit, confiant, dans son auréole de cheveux et de barbe bouclés. Le buste ainsi redressé de profil sur la banquette, le brouillard vaporeux de longs poils fins qui moussent entre ses larges tétons roses s’estompe dans le contre-jour qui, en revanche, marque d’ombres la succession de courbes de ses côtes à son flanc.
Mais qui lui achète ces infâmes shorty bariolés en synthétique ? Ils noient ses arguments de jeune homme sous leurs bigarrures et ses cuisses en jaillissent comme de minces branches pâles couvertes d’un duvet blanc.
J’insinue ma main en coupe sous le galbe du mollet et la fait glisser jusqu’à sa cheville, soulevant la jambe pour venir poser son grand pied en appui sur ma cotte à mon épaule. La pulpe de mes doigts en pince vient effleurer la peau tendue et glabre sur les deux faces du triangle délimité par la malléole, le talon et le tendon d’Achille. Ce frôlement lui arrache un vif frisson et, d’une détente, il tente de se soustraire à ma caresse mais ma main se referme et le maintient.
Comme elle remonte sur son mollet, ébouriffant son duvet doré, égratignant la peau, il fait riper plusieurs fois la plante de son pied sur la toile de ma cotte comme s’il voulait la chasser de mon épaule par de drôles de grognements, une grimace et le nez retroussé par la contrariété.
D’un index recourbé, j’esquisse le geste de crocheter la languette médiane de ma combinaison et alors, son visage se détend sur son joli sourire, sa protestation se mue en murmure d’encouragement, ses yeux se plissent de malice.
J’abaisse prestement la patte de tissu, dégage mes épaules d’une cotte que l’élastique de ceinture retient sur mes hanches - le rostre qui tend le tissu vers l’avant y contribue également !- arrache sweat et tee-shirt. La plante de son pied vient se poser sur la peau nue de mon torse, slalomant dans mes toisons jusqu’au creux de mon épaule où ses longs orteils pianotent délicatement. Ils batifolent et s’égarent, s’essaient à agacer mon téton, glissent sur mon flanc, remontent, …
Ma main chasse soudain vers le haut son pied qui ripe par dessus mon épaule et je plonge, un genou sur l’assise, les deux bras en avant. Mes deux mains accrochent le large élastique noir de chaque côté de son bassin et je le tire franchement à moi, sans ménagements ni égards. Il prend appui sur ses épaules, soulève ses fesses, se contorsionne et je finis par brandir le sous-vêtement comme un trophée avant de l’expédier à l’autre bout de la pièce.
Mon regard revient en surplomb sur lui qui se tortille, remonte ses jambes jointes et repliées à son torse, les pieds réunis en extension, faisant mine de se dissimuler. Ses paupières papillonnent sur ses yeux qui jouent les ingénus.
J’en ris !
De mes deux mains collées dos à dos, j’écarte lentement ses tibias comme on ouvre un coquillage pour découvrir, entre ses cuisses, la broussaille claire de son pubis dont émergent la barre blanche de sa bite raide posée de travers, deux petits œufs lisses et, en-dessous, la vallée creusée entre les deux éminences de ses ischions. Il remonte ses mains à sa poitrine puis par dessus tête, se dévoilant, me livrant le panorama dans son intégralité. Cadeau.
Je sens la fossette de ma joue droite se creuser et un flux de salive emplir ma bouche comme devant une belle assiette. Voyons, par quoi vas-je commencer ? Sur quel élément de ce joli tableau vais-je fondre en premier, détruisant ainsi son harmonieuse présentation ? Que dois-je goûter d’abord si je veux en cueillir les arômes subtils avant qu’ils ne soient étouffés par d’autres, plus affirmés ? De quelle texture mon palais souhaite-t-il se repaître pour cette entrée en matière ?
J’écarte, légèrement, un genou, puis l’autre, je balance le tout, le faisant rouler sur son bassin. Il attend, patient, peut-être s’interroge-t-il comme moi, curieux de deviner où se portera ma prime attaque ? Je m’incline vers l’avant, il retient son souffle et cette tergiversation est délicieuse.
J’ai gobé un œuf, boule souplement mobile dans son scrotum détendu, puis l’autre. Il sursaute sous la brosse métallique de mes joues qui érafle l’intérieur de ses cuisses. Je ne me suis pas rasé ; ce soir, le pauvre garçon aura la peau égratignée.
Puis, immédiatement, son dos s’est tendu et il a soupiré, comme soulagé de me voir prendre une décision, qu’importe laquelle pourvu que cesse son attente, que se soulève enfin cette vague qui arque son rein. Ses bras se sont rabattus de chaque côté du coussin que ses doigts en crochets griffent. Déjà il gémit, réclame.
J’ai recraché le bonbon et mon menton dévisse, ma langue se lance comme un bras qui tente de rattraper, de se raccrocher. Ou est-ce pour percer ce fouillis pileux, soulevant ses couilles pour viser sa corolle et la détremper ? Encore un sursaut et un gémissement, pour demander grâce.
Mais j’ai déjà changé de cible !
Il s’est effondré, jambes étendues, ouvertes, bras inertes, vaincu.
Mes mains viennent alors à ma rescousse, l’une redressant sa queue qu’aussitôt j’embouche férocement, l’autre veillant sur mes récentes conquêtes, venant presser ses couilles, un doigt restant à la traîne ; il pèse sur sa pastille souple et humide et accentue sa poussée à chacune de mes aspirations, quand David est secoué par une brève prise d’air comme s’il déglutissait précipitamment pour ne pas étouffer.
Ce doigt vibre discrètement lorsque mes lèvres remontent le long de la jolie queue que ma langue étreint de son flot serré ; il pousse son avantage lorsque ma mandibule cède et la dévore à nouveau goulûment, en ogre effrayant dont on tente de calmer les appétits exigeants en lui offrant … Quoi ? cette simple bite tendue. Est-ce ainsi qu’il espère me rassasier ?
Mes lèvres aspirent son gland, le tètent, ma langue l’enrubanne, coulisse dans le sillon, titille son frein tandis que mon poignet astique souplement la peau soyeuse de ce mat fièrement brandi quand, brusquement, mon doigt décoche sa flèche.
David crie et se casse en deux, replié par ses abdos soudainement contractés ; il s’éclabousse le torse du jaillissement de sa propre sève en tressautant, le visage figé par l’incrédulité. Puis il retombe et, sitôt qu’il retrouve ses esprits, il bafouille de confusion. Charmant !
Il va vouloir se rattraper et je m’en réjouis déjà.
De la tranche de l’index droit, je cueille une de ses larmes épaisses sur son ventre et lui l’offre à sucer ; il s’exécute sans discuter, manifestant même un entrain certain pour l’exercice.
Le gauche, lui, reste toujours solidement engagé dans son fondement.
Amical72
amical072@gmail.com
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