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HISTOIRE

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Premier épisode | Épisode précédent

Étudiant appliqué | S12 | Affirmations

8 | Relève

Récit de Julien

Voilà que Patrick débarque sans crier gare « à l’heure du thé. »

Patrick Rousseau, je le connais depuis mon premier comice avec Les Chênaies. Il riait de « la tapette du père Lecourt » avec ses potes*1 mais, après une petite mise au point plutôt cordiale, on est devenus copains et, même, bons amis puisque, agriculteurs et voisins, on s’entraide, naturellement. Mais aussi parce qu’il est … un chouette type.

Alors là, à le voir, les pognes enfoncées au fond des poches de sa cotte, danser d’un pied sur l’autre puis pétrir sa casquette, je devine qu’il a quelque chose de pas facile à dire.

Je l’invite donc à boire un verre. Je connais sa faiblesse pour un bon blanc tiré de la fraîcheur de la cave. Assis dans son fauteuil, il contemple un moment le contenu de son verre puis relève les yeux vers moi, l’air las.

- « Je suis fatigué, Julien ! Mon père ne connaît qu’une seule vertu : le travail ! Du plus loin que je me souvienne, j’ai bossé ! Dur ! En permanence au cul des vaches. Mon père n’a donné son aval qu’à une seule exception à cette règle absolue : pour que je puisse jouer au foot. Et ce privilège me paraissait si extraordinaire que, de moi-même, j’en compensais le temps « perdu » en redoublant d’efforts. Pendant les années de lycée, je bossais ainsi tout le week-end pour rattraper …

Il n’est pas un mauvais bougre, il ne nous a jamais maltraité, ni ma sœur, ni moi, ma mère non plus, je crois ! Simplement, c’est un homme sombre qui ne voit, dans le ciel, que l’orage qui ne pourra manquer d’advenir et tout ruiner. Il parait affable à l’extérieur mais, à la maison, il est avare d’encouragement et de reconnaissance et il en éteint promptement la moindre velléité en soulignant à l’envi ce qui nous reste à faire ou à refaire.

Pourtant, je n’ai manqué de rien … »

Il esquisse un sourire en coin, hausse une épaule.

- « Mais vu que je bossais tout le temps, je n’ai pas gaspillé mon argent de poche ! »

Puis il envisage la pièce d’un coup d’œil circulaire sur les étagères où s’alignent les livres et les disques. Avec son crâne dégarni, lisse et brillant, ses gros sourcils touffus, sa barbe de plusieurs jours, ses larges épaules et sa taille aujourd’hui alourdie, il semble écrasé et, en même temps, il apparaît confortable et si rassurant. Il hoche la tête et reprends, d’un ton nostalgique.

– « Toi, tu as su consacrer du temps à autre chose qu’au travail, moi je m’étonne encore d’avoir pu convaincre Sylvie de m’épouser. Mais qu’est-ce qu’elle a bien pu me trouver ? »

Je souris largement. Je sais bien que sa petite femme, ronde et vive, a su repérer la solidité sans arrière-pensée de cette bonne pâte. Lui, les yeux brillants, a relevé ses deux bras, poignets cassés, mains ouvertes et doigts en griffes ; il presse souplement deux poires imaginaires.

- « Elles avait deux bumpers … Et élastiques avec ça ! » Il serre convulsivement ses gros doigts avec un air extatique. « A chaque fois, je remportais l’extra ball. Hmmm ! »

Son regard se pose sur moi, il me sourit, l’air grivois. Je rétorque :

- « Chacun a ses jouets préférés, pas vrai ? Mais je sais bien qu’on se comprend ! »

Son air complice me fait rire, je lève mon verre, on trinque, en frères. Et oui, « Amstrong, je ne suis pas noir ! » *² Pourtant, l’un comme l’autre, nous reconnaissons aimer les plaisirs simples et conviviaux … dont, implicitement, ceux de la chair.

Depuis la première bière que nous avons partagée, il y a trente ans, il marque ainsi notre différence sans vraiment la nommer pour aussitôt souligner notre connivence qui la transcende. Pudiquement, il n’a jamais été indiscret ou même curieux – il n’y avait d’ailleurs guère de secret, quelle que soit la discrétion souverainement respectée par Lecourt - et publiquement, il a, à l’occasion, rivé son clou à ceux qui ont risqué une allusion salace, et toujours pour y couper court. Notre estime réciproque s’est forgée dans le labeur, parfois exténuant, à la sueur des milliers de coups de reins pour soulever les bottes, paille ou foin, sur les plateaux, toutes ces années. Et je sais que je peux compter sur son indéfectible soutien.

- « C’est une chose dont je te remercie, Patrick ! Nous sommes devenus copains, puis amis et tu ne t’en es jamais caché alors que ça te pouvait te rendre suspect aux yeux embrumés de certains, ma simple proximité aurait pu te « contaminer » …

Il secoue sa tête d’un côté à l’autre et lève un instant les yeux au ciel, pour écarter cette ineptie.

- « Bon bref ! Tout ça pour te parler de ma relève ! »

Ah ! Voilà enfin le vrai sujet de sa visite ! Et, vus les détours et précautions, il doit être épineux !

- « Bon, je ne parle pas de mon aîné ; il a un travail, en ville, il a une copine, alors … Quant au petit, il est au collège et rien d’autre ne compte à ses yeux que ses écrans. Et puis il n’a que 12 ans et j’aurais trop longtemps à attendre ! »

Et il se tait ! Me laissant le soin de conclure, en bon paysan !

- « Si je comprends bien, il ne reste que ta cadette ! »

Il s’absorbe dans la contemplation de son verre avec une telle application que je m’en inquiète : y aurait-il un corps intrus qui y flotte ? Il m’adresse de petits coups d’œil à la dérobée, c’est donc qu’il y a un loup. Je m’avance.

- « Une femme cheffe d’exploitation agricole ? *3 Aujourd’hui, personne n’y trouve rien à redire, non ? »

- « Oh ! Je sais qu’Ophélie a suffisamment de caractère ! Elle a quitté la maison après le bac pour faire des études … »

Il étend la main et la fait voleter sur place, doigts écartés. Une moue s’épanouit et retrousse ses lèvres à la boudeuse. Sceptique, pour le moins.

Je me souviens de la petite fille au coup de menton volontaire qui accompagnait son père émerveillé sur son tracteur, de l’adolescente casquée, la poitrine bridée par une étroite brassière en sportive accomplie, croisée sur son VTT au hasard des chemins puis de la lycéenne aux cheveux noir corbeau, piercings aux sourcils, maquillage et ongles funèbres, arborant ces iconiques bottines noires à plateau avec leur languette au talon, lacées à mi-hauteur. Elle, auparavant joyeuse, s’était métamorphosée, la mine renfrognée, le ton revêche, toujours prête à tourner vinaigre*4 …

- « Mais que devient-elle ? »

Je me rends compte que j’ai posé la question à voix haute.

- « Elle est revenue nous voir à la maison et, depuis quelques temps déjà, elle revient régulièrement. Et elle nous a fait part de son souhait de prendre la suite sur l’exploitation, mais avec son propre projet. » Il hausse les épaules, fataliste.

- « Moi, du moment que je retrouve ma petite fille ! » puis, se précipitant et protestant des deux mains, « même si, aujourd’hui, c’est une solide jeune femme … et déterminée. »

- « Et pour éviter les conflits père – fille, tu as judicieusement pensé qu’un tiers serait bienvenu pour l’aider à préciser ce projet … »

Je me tourne alors vers Arnaud qui vient d’entrer à pas de loup et semble désespérément chercher quelque chose du regard. Je le prends à témoin.

- « Patrick souhaite qu’on accueille sa fille en stage pour préparer son installation, qu’en dis-tu ? »

- « Bien sûr ! Moi, je suis ok, mais c’est toi qui décide ! … Euh, chef … »

Je vois bien qu’il est embarrassé, qu’il a quelque chose à demander :

- « Oui, Arnaud ? »

- « C’est que je voulais aller à mon rendez-vous et j’ai besoin des papiers … »

Alors là, subitement, il m’inquiète, Arnaud ! Les papiers ? Mais … les papiers du véhicule sont, comme d’habitude, dans le pli portefeuille du pare-soleil côté conducteur de la voiture, du moins, je l’espère, sauf si j’ai …

- « Ah ! Tu veux dire ton permis de conduire, c’est ça ?

La lumière et, aussitôt … Oups ! Je suis un âne, un crétin ! Son permis doit être dans son portefeuille … qui doit être dans la chambre, qui est censée être MA chambre et Patrick le sait bien !

Patrick. Assis dans son fauteuil, il a calé ses coudes en appui sur ses genoux et regarde ostensiblement son verre et ce qu’il contient, en apparence étranger à la conversation. Je me lève et je vais rapidement chercher l’objet que, l’air détaché, je tends à Arnaud. Les sourcils froncés et les épaules tombantes, il a l’air accablé de celui qui vient de se faire prendre la main dans le sac … la « faute » en revenant à mon incompréhension ?

Mais je ne veux rien ajouter à l’évidence que traduit cet enchaînement ; pas un mot, pas un geste qui se voudrait une explication embarrassée à destination de Patrick, ce serait céder à reconnaître de l’incongruité dans cette situation. NON !

Tout simplement, je viens d’aller chercher les papiers d’Arnaud dans la chambre qui est naturellement NOTRE chambre depuis qu’il est mon mec. Point. Comprenne qui voudra !

Il sort sur un salut murmuré auquel Patrick répond sans relever la tête.

- « Il a l’air bien, ton gars ! »

- « Oui, c’est un pro ! Il avait une exploitation légumière dans le nord. »

- « Et vous vous entendez bien … »

Cette fois, il a relevé les yeux et me regarde. Sa phrase n’a pas l’intonation montante d’une question, pourtant ses yeux m’interrogent, semblent attendre une confirmation. Ne rien lui répondre, ne pas s’élever contre cette insinuation transparente, rester à sourire impassiblement en le fixant, laisser filer les secondes … et c’est lui qui sourit en hochant la tête d’un air entendu.

Sa sollicitude discrète me trouble car il y a une expression nouvelle dans son regard ; il s’est soudain durci autour d’une détermination, comme s’il a enfin trouvé la force de ...

- « Voilà … Ophélie ne s’installerait pas seule, mais avec sa copine. »

Dites-moi, vous suivez toujours … ?

Amical72

amical072@gmail.com

Suite de l'histoire

*1 Pour la rencontre avec Patrick, lire « Agriculteur saison 01-11 »

*² Claude Nougaro interprète « Amstrong » en public

*4 Juliette, qui sait de quoi elle parle, chante « les éternelles pas féminines » dans sa chanson « Madame »

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