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Noir profond | 1

Depuis quelques mois, sur la jetée du port de Nice, une quinzaine de migrants africains ont choisi d’installer, entre blocs de béton et rochers qui protègent la digue, une espèce de campement de fortune, où ils se sont aménagés des espaces de vie, malgré l’exposition à la pluie, au vent et aux coups de mer… Des conditions qui doivent rendre leur installation encore plus inconfortable et éprouvante. Pourquoi alors avoir choisi cet endroit ? Pour deux raisons, je pense : d’abord, de façon assez surprenante, les autorités municipales tolèrent ce « camping » sauvage ; et d’autre part, parce qu’ils peuvent à proximité s’approvisionner en eau, à la borne-fontaine située sur la route, au commencement de la digue. Particulièrement discrets, leur présence, je pense, n’importune personne.

C’est fortuitement que j’ai découvert leur présence. Me trouvant à quelques mètres de la fontaine, pour profiter du soleil chaud d’un début d’après-midi, je vois un grand gaillard à l’allure sportive venir remplir un jerrican en plastique. Je l’observe discrètement. C’est un sacré beau mec ! Il est vêtu d’un jeans noir et d’un tee-shirt jaune très moulants. Un peu à l’étroit dans ses vêtements, le garçon me paraît avoir un corps très athlétique. De plus, son paquet, notamment, est plein de promesses... Pour mieux mater ce garçon apparu comme par enchantement, je me rapproche de la fontaine. J’ai toujours kiffé les Noirs, mais là j’ai devant moi, à quelques mètres à peine, un spécimen particulièrement bien foutu et au visage des plus fins. Je me rince l’œil, me gardant bien d’attirer son attention. Vu l’allure virile du garçon, il y a peu de chances que ses tendances naturelles le portent vers des partenaires de son propre sexe… Le jerrican plein, le bel Africain descend l’escalier qui conduit à la jetée. Je le vois s’éloigner, portant le lourd jerrican à bout de bras. Je l’observe sauter, malgré le poids de sa charge, de bloc en bloc, avec une souplesse qui me rend très admiratif. Je découvre alors qu’il se rapproche, au milieu de la jetée côté mer, d’un groupe de cinq ou six autres Africains, avec lesquels il va parler quelques instants. Je n’avais pas non plus remarqué les autres ; donc ce n’est pas UN jeune Noir, mais un véritable nid de mâles africains qui vit là !

Bien qu’à une distance de plus de cinquante mètres, j’arrive à distinguer des toiles tendues entre les blocs de béton, des vêtements séchant au soleil sur les rochers, et un groupe de jeunes gars, les uns assis, d’autres debout, affairés à je ne sais quoi. Ça alors ! Je n’avais pas vu jusqu’à aujourd’hui que des Africains, sans doute des migrants, s’étaient installés sur la jetée, tout près d’un endroit que les gays fréquentent la nuit en quête d’aventures chaudes. Il y a quelques années, j’y venais avec une certaine assiduité. On y rencontrait de jeunes Beurs et de vieux Arabes, qui se caressaient le paquet pour décider les plus chauds à les pomper ou à leur tendre le cul pour une pénétration express. Je n’étais pas fan de ces fornications bâclées, souvent douloureuses, et depuis longtemps j’ai renoncé à chercher fortune dans les anfractuosités de la jetée du port… Je me demande si l’arrivée des jeunes Noirs n’a pas condamné l’endroit pour des aventures nocturnes et maghrébines.

Je ne peux m’empêcher de regarder cette scène incroyable : de jeunes mecs, privés de femmes, qui se sont regroupés à la vue de tous, dans l’un des endroits les plus beaux du port. J’aimerais m’approcher, voir en gros plan les torses et les cuisses de ces mâles, pourquoi guigner la bosse dans l’entrejambe de leurs shorts ou de leurs jeans. Mais est-ce prudent ? Ils savent que leur réputation d’amants passionnés tient avant tout à leur très avantageuse dotation, qui les rend désirables aux yeux de tous : femmes (et même peut-être encore plus !) hommes européens. Mais les Africains restent très circonspects devant l’intérêt qu’on leur manifeste. Beaucoup même s’agacent que ce soit la taille supposée de leur pénis qui leur vaut les sourires des gens croisés dans la rue, ou certaines manœuvres ouvertement intéressées, suscitées par l’espoir de rencontres occasionnelles et très chaudes.

Protégeant avec une main mes yeux du soleil, je scrute à distance la scène qui se déroule sur la jetée, entre les blocs de béton. Le spectacle est hélas trop lointain et je distingue mal le physique de ces jeunes hommes. Aller plus près, veut dire sauter de bloc en bloc, au risque de me casser la figure. Et même si, parvenu à mon but, je me retrouve devant eux, quelle contenance prendre ? Ils sauront bien que je ne suis pas venu là par hasard. Leur réaction pourrait à la limite être hostile. Je renonce finalement à aller aujourd’hui voir de plus près ce « campement » et ses « campeurs ». J’en connais maintenant l’existence, et ces jeunes mâles ne vont pas quitter les lieux précipitamment, à moins que la police ne les fasse déguerpir. Je décide de revenir le lendemain, et de m’approcher de ces splendides représentants de la gent masculine. Ah si je pouvais revoir et engager la conversation avec au moins l’un d’entre eux, le séduisant « porteur d’eau », par exemple… Il m’a paru si sexy !

Le lendemain je suis là, en tout début d’après-midi, et, debout tout près de la fontaine, j’essaye de voir si j’aperçois quelques membres du groupe. J’arrive seulement à voir deux ou trois silhouettes, mais impossible à cette distance de distinguer ce qu’ils font, encore moins d’apprécier leur physique. J’attends quelques minutes : peut-être l’un d’eux viendra-t-il à la fontaine ? Mais rien ne se passe, au bout de quelques minutes je ne vois même plus de mouvement dans leur « campement ». Je ne tiens plus. Il faut que j’aille sur la jetée, voir de plus près. Je saurai si mon beau gars est là, le superbe gars venu chercher de l’eau dont le physique m’obsède… Peut-être que d’autres jeunes mecs ont un physique aussi avantageux que lui. Je descends l’escalier et me dirige vers les énormes blocs de béton. Hissé suer le premier bloc, je regarde à deux fois avant de faire un pas, et tremble encore plus si je dois sauter d’un rocher à l’autre. Peu à peu tout de même je me rapproche. Je fais une petite halte, à mi -chemin. De là, je vois que deux garçons sont assis face à face dans l’ombre. Sont-ils en train de jouer ? Plus loin, un grand type est apparu et a disparu aussitôt. Il faut que j’avance. Je passerai devant eux, mine de rien, et irai vers le bout de la jetée. Je verrai bien si certains de ces jeunes mâles s’intéressent à moi un tant soit peu. Avec un peu de chance je reverrai le grand gaillard d’hier qui m’a tant chauffé !...

Je suis à deux ou trois mètres des deux garçons assis face à face. En effet, ils jouent aux cartes et m’ignorent totalement. Plus loin, je vois, étendu sur un matelas en mousse, un grand type, costaud, mais au corps sans attrait à mon goût. Il a de grosses cuisses musclées et doit avoir un sexe à l’échelle... Je continue d’avancer, je devine qu’il y a des gars installés en contrebas, au milieu des rochers. La toile tendue entre deux blocs les protège du soleil, de la pluie aussi sûrement, mais, hélas pour moi aussi des regards. Je les entends seulement. Ils parlent une langue africaine. La virilité de leurs voix graves m’attire : j’aimerais tellement voir leurs visages, leurs torses, leurs jambes… que sais-je ?... Ce sont sûrement deux étalons noirs et je rêverais de les mettre dans mon lit ! Pour ne pas déranger, ni attirer trop l’attention, je saute deux ou trois blocs et me retrouve à l’extrémité du campement. Et là, surprise, j’aperçois le « porteur d’eau ». Je le reconnais aussitôt : il porte le même tee-shirt jaune qu’hier ; mais c’est surtout son physique, il m’a tellement impacté… J’ai l’impression de connaître depuis toujours ses bras musclés, ses puissantes cuisses, sa belle gueule de séducteur ! Ma surprise de le retrouver m’a comme paralysé. Je reste quelques secondes à l’observer, muet, me délectant en silence de la vue de ce corps aux qualités physiques exceptionnelles. Il est couché à deux mètres de moi à peine, et je me demande par quel moyen je pourrais entrer en relation avec lui. Il dort, du moins il a les paupières baissées. Je ne bouge pas, ne voulant pas le réveiller, le déranger, devoir m’éloigner si je perçois chez lui un signe d’agacement. Le grand gaillard a dû sentir ma présence, peut-être a-t-il entrouvert ses paupières. Il s’est rendu compte que quelqu’un, un étranger au « camp », l’observait. Il s’adresse soudain à moi, sans bouger de sa couche :

« Alors, on se promène ? »

« Pardon… Je ne veux pas vous déranger… je ne fais que passer… »

« Tu déranges pas… Tu es d’ici ? »

« Oui… j’habite ici… Et vous ? Vous venez d’où ?... »

Il s’est légèrement relevé, et appuyé sur un coude, m’observe :

« Ah, il t’intéresse mon pays ?... Je viens du Sénégal… Tu connais ? »

« Oui, Dakar, Saint-Louis… »

« Ah tu connais ? Tu es déjà allé au Sénégal ? ... »

« Non… pas du tout. Je ne veux pas vous faire croire que je connais… Je connais seulement des noms de villes… Vous venez d’un beau pays… J’aime beaucoup les Sénégalais… Vous venez tous du Sénégal ? »

« Non, ici je suis le seul du Sénégal. Les autres ils viennent d’autres pays… Il y a du Mali, du Tchad, il y a aussi des hommes du Ghana… Tu connais le Ghana ? ils parlent en anglais, là-bas ou dans leur langue. Ici, on se comprend pas… Tu cherches quoi ?... Pourquoi tu es venu près de moi ?... On se connaît ?... »

« Non… je ne cherche rien… Non vous me connaissez pas… mais je vous ai déjà vu… hier… C’est vous qui êtes venu chercher de l’eau à la fontaine…non ?... Hier après-midi… Je vous avais remarqué… »

« Tu m’as remarqué ? Pourquoi ? Tu as remarqué quoi ?... Tu voulais me revoir ?... Tu peux me dire tu, tu sais, si tu me connais… ah!ah!ah!… »

« J’aime quand vous riez… enfin, quand tu ris… »

« Ah bon ?... Tu aimes quoi ?.. . »

« Tu as des dents magnifiques… Pas que les dents… »

« Tu trouves ? J’ai de belles dents ?... Quoi encore ?... »

« Ça me gêne… Tu es très beau… Tu as un corps très bien fait… Tu es sportif ? »

« Très sportif ! Je fais tous les sports… Même en chambre !... Tu es marié ? »

« Non, pas marié… »

« Pourquoi alors tu m’invites pas chez toi ?... On pourra discuter comme çà… »

« Chez moi ?... Oui, pourquoi pas… c’est pas une mauvaise idée… Mais j’habite assez loin… Et comme à 6 heures, il y a le couvre-feu, tu n’auras pas le temps de revenir ici… »

« Pourquoi revenir ici, je peux dormir chez toi… Si tu m’invites… Tu me fais un bon plat… Tu sais faire la cuisine ? J’adore manger des pâtes… »

« Ce soir, tu dis ?... Tu veux venir ce soir ? »

« Si tu peux pas ce soir ?… demain alors… quand tu veux… »

« Non, ce soir, ce serait bien, au contraire… Mais, tu demandes quoi en échange?... »

« Tu me fais un petit cadeau… c’est tout. Moi je te fais aussi un cadeau : rester avec toi la nuit… Tu as connu des Sénégalais ? Nous, chez nous, on fait pas semblant… Tu vas garder ça dans ta tête pendant longtemps… »

Je ne m’attendais pas à une proposition aussi claire. J’ai trop envie de caresser ce corps, de découvrir le jouet extraordinaire qu’il doit cacher entre ses jambes, goûter au nectar si réputé des mâles africains, me faire pénétrer des heures et des heures jusqu’à l’épuisement. Sans doute n’est-ce pas prudent de faire entrer un garçon inconnu chez moi. Ne va-t-il pas me faire chanter ? S’incruster ? Tant pis, j’ai trop envie, je veux qu’il me possède, qu’il me défonce, qu’il me donne sa semence pour que je l’avale sans retenue, je veux être sodomisé, perforé, violé !... aimé aussi… par un Noir ! Le rêve !!!

Bientôt le deuxième épisode…

Rafael

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