Premier épisode | Épisode précédent
Cyrillo :
Factuel :
Romain et moi sommes nus, la bite baveuse en l’air, face à nos voisins.
Intérieurement :
Il faut absolument que ce couple s’intègre à Paris.
1) On ne s’appelle plus Christopher comme le fils unique de Sue Ellen.
2) On ne se frise plus les cheveux pour donner plus de corps.
3) On habite boulevard Volataire, pas Victoria Lane, donc, tes cookies ma chérie, peux-tu les enfiler dans la fente de ton mari pour voir si ça le fait bander ? Juste pour voir !
Sortie de mes pensées, je vois Christopher & Virginie Nambourg se faufiler entre nos bites en faisant bien attention de ne pas se tacher, ils sont déjà dans ma cuisine pour poser les offrandes.
Tu me proposes d’aller enfiler un « petit quelque chose ».
Je choisis d’éclater de rire et toi de bouder.
C’est ainsi nous nous séparons au fond du couloir, je tourne à gauche pour trouver un short que Bobby aura encore laissé trainer quand tu tournes à droite dans la chambre, pour te recoucher.
Je réapparais à mes intrus en dépareillé short Ralph Lauren et Marcel Jean-Paul Gaultier.
Ces Nambourg sont accroupies en conversation avec Titan qui feule, toutes oreilles retournées.
Le félin de race exprime ainsi son dégout pour le morceau de cookie et ceux qui lui tendent.
Virginie Nambourg se redresse la première et tout bridge ultra white sorti, elle me félicite !
- Oh Monsieur le Marquis vous êtes toujours beau et original
- Ouh Lala, appelez-moi Cyril, que valent ces courtoisies protocolaires ? Et où sont vos masques ?
Christopher enchaine tout fier et m’explique en montrant son épaule musclée qu’il a vu sur BFM que la nicotine protège du Covid et qu’ils se sont donc patchés !
Virginie, en mâchouillant plus bruyamment, ajoute qu’elle s’est mise aux nicorettes pour plus de sécurité.
Je regrette profondément ton absence, j’aurais tellement aimé voir ton expression à ce moment-là et me laisser rire encore.
J’allume un clope pour plus de précautions et qu’ils se sentent bien.
Virginie s’inquiète de la Santé de mon époux, je comprends sans surprise qu’ils n’ont rien perdu des échanges avec la Police lors de l’arrestation des frères Teubés, et qu’elle mon connait désormais sous le nom de de Culvas.
Je devine que depuis, elle enquête sur Yahoo People et qu’elle en sait davantage sur les facéties de mon épouxque moi-même.
Rassurée par quelques mensonges, elle enchaine sans détour à propos de Margaux.
- Vous avez là une bien célèbre amie !
- Vous vous connaissez aussi ?
- Bah non, mais j’ai acheté sa fiche sur whoswho.fr
- Je ne connais pas
- Vous ne connaissiez pas le Who is who ?
- Si bien sûr … Je ne connais pas Margaux tant que ça.
Indignée, Virginie s’apprête à me réciter sa biographie achetée 9€, mais je l’interromps net.
Je lui exprime que c’est le mouvement des gens au moment présent qui m’intéresse, plus ce que pensent les uns sur le passé des autres.
Elle semble ne pas comprendre ce qui permet un moment de silence.
Précieux moment que j’utilise pour observer Christopher qui me lèche du regard.
Sa position sur le plan de travail ne laisse aucun doute en matière de langage corporel.
Ça traduit : « t’as vu mon paquet, il est à toi »
Virginie me demande si elle peut s’entretenir avec Margaux.
Je m’enquiers de l’heure auprès de Siri, et je suggère que Margaux doit être en réunion Zoom avec Shanghai ou bien avec Bouddha sur Petit Bambou premium.
Grace Kelly les beaux nibards me fait mentir puisqu’on la voit passer sur le pallier, dissimulée sous bonnet, lunettes noires XXL, masque de soie hermès.
Je prends congés des Nambourg et demande à Margaux où se rend-elle ?
- Chut parle plus bas, j’ai un rendez-vous chez Alexandre dans son salon clandestin, j’ai besoin d’une coupe et de vitamine D.
- Quoi ??? Tu vas chez le coiffeur ? Mais il ne peut pas venir discretos ?
- Non, c’est contrariant, mais sa nouvelle machine à Vitamine D ne passe pas dans votre petit appartement.
Alors qu’elle allait à disparaitre dans l’ascenseur, je la rattrape au sac et l’enferme chez moi et lui fais des remontrances. Pas de coiffeur en confinement et vu le temps qu’elle passe à poil à méditer sur le balcon, elle ne doit pas être en manque de vitamine D.
C’est là qu’intervient Virginie en sauveuse, elle annonce comme une Sainte Vierge en promotion à Lourde qu’elle a un CAP de coiffeuse !
Margaux et moi sommes interdits, ça beugue dans nos cerveaux.
Margaux, au bord de la terreur, se rassure en avouant que ses cheveux sont parfaits et qu’elle va s’installer sur le balcon pour respirer.
Virginie demande humblement si Margaux voudrait bien la coacher.
Elle a vu qu’elle avait commencé sa carrière internationale par le coaching.
Virginie déclare qu’elles se ressemblent beaucoup, mais qu’il lui faudrait quelques menus-conseils pour qu’elles soient belles pareilles !
J’ai très peur de la réaction de Margaux, mais je suis stupéfait de l’entendre répondre « oui, rendez-vous demain à 15h00 ».
Virginie saute de joie dans les bras de son Mari qui me regarde aussi étonné que moi.
Virginie se met presque à genoux pour remercier sa coach et quitte l’appartement en s’excusant de nous avoir déjà trop dérangés.
Christopher la suit, marque l’arrêt à la porte, et tel une Claudia Schiffer en bout de podium il vrille des hanches et me jette un coup d’oeil de poupée aux cils trop lourds. Puis il referme la porte.
Je m’enquiers des raisons qu’a Margaux à vouloir réparer l’irréparable.
Elle m’explique que c’est Karmique, que c’est bien beau de critiquer, mais que chaque âme doit faire de son mieux pour accompagner l’autre dans son désir de développement.
De plus, l’univers est ok avec ce choix, puisqu’il lui dégage du temps, les ventes de godes ioniques et masturbateurs 3D explosent avec ce confinement mondial, ça se gère tout seul. So what ?
Bobby se goinfre de coockie dans la cuisine, je lui ordonne de cracher et de jeter les restes à la poubelle, il a déjà pris assez de kilos comme ça depuis 3 semaines. Je suis bien méchant car il a tout pris dans le fessier, ce cul est à bouffer.
Mais n’oublions pas que j’ai un mec qui boude dans la chambre. Et Bobby doit assainir le plan de travail ou Christopher s’est frotté le cul pendant tout ce temps.
Tu n’es plus au lit mais sur le balcon à donner des cours de grimpe à Fred et Raoul.
Si ton intention est bonne et sportive j’imagine que la-leur est plus cambriolesque…
Vous voir tous les trois en boxer agrippés en mode Spiderman, les muscles bandés, aux statues de la façade m’excite beaucoup.
Tel Alexandre qui se doigte dans son rocking-chair.
Même Titan observe, il n’y avait surement pas pensé.
Romain :
J’ai les boules. Je suis revenu me coucher dans le grand lit encore tiède de nous deux. Cyril préfère mondaniser avec ses Bidochons de voisins plutôt que de me rejoindre. Qu’il aille se faire foutre… encore une fois !!! Qu’est-ce qu’il veut ce mec ??? Une minute, il est chaud comme une braise, la minute suivante il me la joue les mondaines. Il est très investi dans son rôle de pseudo marquis. Ça ne peut pas continuer comme ça, sinon je vais rendre mon tablier, ça ne va pas tarder !!!
Je rumine plein volume quand je vois débarquer Fred et Raoul dans la chambre. Raoul n’est pas frais. Avec un sourire béat sur sa gueule de con, il regarde en l’air comme s’il voyait passer un vol de petits éléphants roses. Il est shooté grave, c’est le moins que l’on puisse dire. Fred, quant à lui, vrille un regard de prédateur sur mon anatomie dénudée. Il ricane :
- Hé Romain, tu peux nous faire une petite place ? Cyrillo a débarqué avec les voisins du dessous chez Alexandre. Ils sont en train de causer coiffure et de je-ne-sais-quoi avec Margaux. Alors, Raoul et moi, on se demandait si tu ne pouvais pas nous donner des cours pendant ce temps-là ?
- Des cours de quoi ? Des cours de savoir-vivre, je suppose ? Que je grinche en rabattant le drap sur ma queue oscillante.
- Mais non ! Des cours de varappe, pardi ! Cyril nous a dit que tu étais un super grimpeur et que tu avais tout ton matos de grimpe ici. Des cordes surtout. Précise Fred.
- Ouais, mais je te signale que pour grimper la façade de l’immeuble, je l’ai fait en escalade libre. Je n’avais pas de corde pour m’assurer. Qu’est-ce que tu veux savoir au juste ?
- Oh, nous ce qui nous intéresse ce n’est pas de savoir grimper, mais de savoir descendre ! Rigole Fred.
- Savoir descendre ?
- Apprends-nous à descendre en rappel, ça nous suffira. Pour le reste, on se débrouillera.
Pendant que je me gratte la tête, avec un air probablement ahuri, Fred m’explique que Raoul et lui ont l’intention d’aller cambrioler les voisins du dessous. Ces derniers sont blindés de thunes après avoir gagné au loto. Mes deux loubards manquants, actuellement, d’un peu de liquidité, ils ont besoin de se refaire. L’aplomb de Fred me troue le cul, mais je ne peux m’empêcher d’éclater de rire. Quel culot et quelle candeur aussi !
Mais après tout, ne sommes-nous pas en train de vivre une période exceptionnelle, hors du commun ? Au diable la morale, j’accepte d’inculquer les rudiments de l’escalade aux deux sympathiques gangsters. J’enfile un boxer et munis de mon matériel de varappeur, je précède les deux voyous sur le balcon. Une heure après, je m’aperçois qu’ils sont assez doués. Ils savent choisir les bonnes prises et se démerdent très bien. Faut dire que la façade tarabiscotée de l’immeuble leur facilite la tâche. Alerté par son instinct de voyeur, Alexandre s’est installé dans un rocking-chair pour se rincer l’œil.
Muscles ciselés par l’effort, Fred, accroché au petit nichon d’une cariatide, nous offre un spectacle très bandant. C’est ce moment que tu choisis pour surgir sur le balcon. Nimbé de ton prestige de grand chef autoproclamé.
- Qu’est-ce que vous faites, encore ??? Commences-tu à questionner.
- On fait du sport. Se gausse Raoul qui refait peu à peu surface.
À moitié satisfait par la réponse du grand blond à la grosse bite, tu nous annonces que nous aurons la visite du couple Nambourg demain à 15 heures. Ils nous apporteront des patches à la nicotine pour nous protéger du virus Covid-19 et la Virginie fera un brushing à Margaux. Tu nous ordonnes de nous comporter en personnes civilisées, c’est-à-dire, pas de doigts dans le nez et de pets intempestifs ! Protocole oblige !
Là du coup, Cyril, tu me gonfles grave à te la jouer les marquis. En faisant semblant de ne pas écouter ta péroraison, je félicite Fred pour sa manière de bien utiliser ses jambes pour prendre appui dans ses mouvements d’escalade et je commence à lui apprendre à faire un nœud de huit sur la corde de rappel que nous fixons à la rambarde. Cela t’agace et tu repars, en reniflant dédaigneusement, à la recherche de ton souffre-douleur Bobby qui doit se planquer quelque part. Je refile des harnais aux deux lascars en leur donnant encore quelques conseils pour qu’ils n’aillent pas s’aplatir la gueule trois étages en dessous. Ce sera un remake de Mission Impossible.
Tu me l’as coupée, j’n’ai plus envie de baiser. Il y a encore un petit rayon de soleil. Alors je m’allonge sur la chaise longue, je me bouche les oreilles avec les écouteurs de mon baladeur et j’ouvre ma liseuse. Un peu de paix s’il vous plaît. Surgissant de nulle part, le Bobby s’approche de Raoul qui rêvasse, appuyé sur la rambarde. Il lui parle à l’oreille un bon moment et cela a l’air de plaire au grand costaud dont le visage s’éclaire au fur et à mesure. Je mettrais ma main à couper que le petit vicelard lui demande de m’apprendre fister. Je n’ai plus de doute lorsque Raoul tourne la tête vers moi pour m’envoyer un clin d’œil bien appuyé.
Je m’entends pousser un soupir déchirant. Bon, voyons voir. Cette semaine j’ai un match retour avec Fred, je dois fister Bobby, faire mon mamour quotidien avec toi et me laisser turlutter une ou deux fois par Alexandre… rien que ça ! J’ai beau être un Superman du sexe, je ne m’en sortirai jamais sans les pilules thermonucléaires de Margaux. Mais la connaissant, elle voudra se faire payer en nature et il ne faut pas lui en promettre, à cette grosse goulue. Elle va m’essorer.
Misère, j’aurais dû me confiner dans un monastère ! Et encore, allez savoir, avec ce confinement, on est en sécurité nulle part… !
J’en suis là de mes ténébreuses réflexions quand tu jaillis soudain pour me faire plein de bisous de partout. Tu me fais une grosse crise câline. Je resoupire.
- Tu boudes ? Que-tu gazouilles.
- Non, j’essayais de penser à autre chose qu’au cul, et en ce moment, ce n’est pas facile. Que je bougonne.
- Tu ne vas quand même pas me faire une crise existentielle. Non, Romain ? Que tu me rétorques.
- Pas la peine, à toi tout seul TU ES une crise existentielle… une grosse ! Que je grommelle.
- Ne sois pas vache avec moi ! Je ne t’ai rien fait, Romain !
- Tu m’as tout fait que tu veux dire ! Tu m’as mis sur les jantes, mec !
Le coucher de soleil s’abaisse dans les rues de Paris en faisant rougir ses façades. Tu me prends par la main et tu m’obliges à me lever. Nous sommes seuls de nouveau. Tu me conduis, tel un enfant, vers notre lit sur lequel tu me bascules d’un geste brusque. Les bras en croix, je te laisse m’arracher mon jean. Je sens ton souffle sur mes lèvres et j’accepte ton profond baiser. Tu me gaines de tendresse comme tu ne l’avais jamais fait. Tes caresses m’apaisent tout en me durcissant.
Quand tu poses mes jambes sur tes épaules, je me dérobe dans un mouvement reptilien pour te renverser sur les draps. Tu me traites de tricheur tandis que j’enfonce ma queue baveuse dont ton trou brûlant. J’aime voir vaciller ton regard. Je sais que je dois avoir un petit air méchant. Cela te fait sourire entre deux gémissements.
Longuement, lentement, je voyage dans tes tripes. Je prends tes yeux avec mes yeux pour te faire comprendre que je t’aime, mais qu’aujourd’hui, c’est moi qui commande. Il ne s’agit pas d’une domination, il ne s’agit que d’un rapport entre hommes. Qu’avons-nous à nous prouver l’un à l’autre ? Rien. Nous nous aimons et pourtant, comme je le sais depuis le début, nous sommes incompatibles. Il va falloir faire avec. Je te sonde très loin en te dévisageant. Tu te mords les lèvres.
Ton anneau palpite autour de mon sexe et l’étrangle soudainement. Ton grand phallus pulse dans mon poing et tu m'embrasse en me regardant droit dans les yeux. Je te remplis de mon sperme et je tombe sur ta poitrine. C’est Margaux qui nous réveille manière fanfare. Du haut de ses talons aiguille, elle claironne :
- Mais c’est quoi ces manières ? Ça fait plus d’une demi-heure qu’on vous attend pour dîner ! L’osso-buco d’Alexandre s’annonce comme l’osso-buco du siècle ! Dépêchez-vous sinon Raoul va tout bouffer !
Il est plus de 10 heures et je ronronne dans tes bras. J’apprécie cette grasse matinée bien moelleuse. L’osso-buco de Tonton Alexandre était une merveille. Nous nous sommes goinfrés, sans oublier de complimenter Bobby pour ses carottes bien épluchées. Insatiable, tu commences à me pincer les mamelons quand ton iPhone se manifeste en égrenant « God Save the King ». Tu décroches :
- Allo ? Oui c’est bien moi, Cyrillo de Culvas… je vous écoute.
Tu restes un bon moment à écouter, puis tu questionnes :
- Cette nuit ? Un arrêt cardiaque ? Comment dois-je faire pour les obsèques… avec ce putain de confinement ?
Le visage impénétrable, tu laisses causer ton interlocuteur, après un bref échange de politesses, tu raccroches.
- C’était le directeur de l’EHPAD « Le Saut de l’Ange » qui m’appelait pour me dire qu’Alphonse-Édouard de Culvas était mort cette nuit dans son sommeil. Que tu m’annonces en bâillant et en t’étirant.
- Que vas-tu faire ? Je questionne bêtement.
- Oh, ne nous affolons pas. Ils l’ont mis au frigo… ça peut attendre. Alors mon Roro, tu as bien dormi ? Me demandes-tu avec ton sourire le plus charmant.
Je n’ai pas le temps d’ouvrir la bouche que déjà tu es couché sur moi et que tu me mordilles les épaules et le cou.
Le Marquis est mort, vive le Marquis !
Cyrillo & Romain