Que ceux qui aiment les contes de fées restent avec moi… que les autres passent leur chemin.
Cela fait 20 minutes déjà qu’Angel attend, assis sur une chaise capitonnée de velours. L’ambiance feutrée du restaurant l’endort peu à peu malgré les prévenances du maitre d’hôtel qui le dévore des yeux. Pour tuer le temps, sur son Smartphone, il a tenté de trouver une histoire excitante autant qu’originale sur le site de Cyrillo. Mais ce soir, il est resté sur sa faim. Il lui faudrait bien autre chose que des radotages évoquant les fantasmes éventés de vieilles folles frustrées. Il lui faudrait du hard.
Ce soir, c’est la énième fois que Marc lui confie la mission de tenir compagnie à une femme esseulée. Angel n’est pas particulièrement attiré par les femmes. Pourtant, la majorité d’entre elles aimerait bien mettre cet Apollon aux yeux bleus dans leur lit.
Le jeune homme pousse un soupir en songeant à Marc. Comment ce diable d’homme a-t-il réussi à le rendre addict au sadomasochisme ?
Lui qui a pourtant dominé et saillit tant de mecs de son chibre glorieux n’aspire plus, aujourd’hui, qu’à être l’objet sexuel de ce Maître autant impitoyable qu’insatiable.
Tard dans la nuit, après sa « mission », il rejoindra Marc dans son donjon. Là, il se livrera à ce dernier afin qu’il lui fasse subir d’épuisantes et voluptueuses tortures. Jusqu’au matin, son bourreau l’enculera, le cravachera et lui fera cracher son foutre, le laissant exsangue mais comblé de plaisir. Marc prétend qu’il s’agit de séances de « dressage » nécessaires pour briser sa fougue d’étalon rebelle. Angel ne compte plus les séances de dressage auxquelles il a dû se soumettre. Souvent, pour mieux le démonter, Marc se fait aider de son acolyte sournois surnommé La Pompe.
Gantée de latex et avec un soin maniaque, La Pompe recueille toujours l’abondant sperme du jeune mâle dans un bécher de laboratoire.
Mêlé aux sucs de quelques plantes exotiques, son foutre deviendra alors une crème de beauté qui permettra à Marc de paraître 10 ans de moins que son âge. Le Maître prétend que le jus viril d’Angel est miraculeux. Cela doit être vrai, car le colosse est bien loin de paraître ses 55 ans.
Mais en attendant que le bel athlète ne se fasse enculer et traire une fois encore, il lui faudra tenir compagnie à une très riche jeune femme jusqu’au petit jour. Il est dispensé de coucher avec la dame mais doit la divertir d’agréable manière. Angel touche 2 000 € par mission, tous frais payés. Trois fois par mois, cela met du beurre dans les épinards et cela lui permet aussi de poursuivre ses études dans le confort.
L’affable maître d’hôtel lui propose un second whisky quand surgit une jeune femme superbe. Gainée dans une robe haute couture, elle évolue parmi les tables avec la grâce d’un voilier de régate. Galant homme, Angel se lève pour l’accueillir. Il a droit, d’office à un bisou sur la joue. Enveloppée du classique n° 5 de chez Chanel, l’arrogante créature s’assied en rejetant en arrière sa somptueuse crinière auburn d’un mouvement de tête digne d’une pouliche de concours. Elle ne porte aucun bijou à part une bague solitaire blanc bleu Cartier dont le prix suffirait à acheter le restaurant et l’immeuble.
Tout en déshabillant Angel d’un regard ténébreux et en utilisant une belle voix chaude aux inflexions sensuelles, la dame parle :
- Pardonnez-moi ce retard mais mon nouveau chauffeur connaît mal Paris. Le GPS de la Bentley est en panne… ce qui est inconcevable ! Il m’a fallu guider ce niais jusqu’à vous. Ainsi vous êtes Angel. Je ne suis pas déçue, vous êtes un fort bel homme. Faisons fi des formalités et appelez-moi Georgia. C’est un prénom ridicule mais mes parents manquaient beaucoup d’imagination.
Angel, avant de répondre, adresse à Georgia son sourire numéro 13. (Sourire destructeur qui vous coupe les jambes). Il déteste ce genre de nana qui d’office veut occuper le terrain. « Toi la bourge, pense-t-il, tu ne vas pas me la faire longtemps. »
Angel est un démocrate bon crin qui a ses convictions et ce n’est pas une pétasse pétée de thune qui va l’impressionner !
- Tout d’abord Georgia, merci pour votre compliment mais vous êtes vous-même une femme magnifique. Pour ce qui est de votre retard, il est vrai que je n’ai pas pour habitude d’attendre mais je pense… que pour une fois cela valait le coup. Ainsi, je pardonne volontiers votre retard.
Estomaquée, la richissime considère le jeune homme du même regard qu’aurait une chatte gourmande en s’apercevant que la souris qu’elle s’apprêtait à bouffer n’est point comestible.
Elle renverse soudain la tête et laisse éclater un rire de gorge qui fait sursauter toute la salle occupée à mâchouiller dévotement son frugal menu gastronomique à 570 euros… sans compter les vins… c’est d’ailleurs pourquoi beaucoup ont choisi une eau minérale.
- Ah, que tu me plais toi ! S’exclame-t-elle en adoucissant son regard de prédatrice.
Ce passage si soudain au tutoiement surprend un peu Angel. Mais après tout le client est roi et comme il s’agit d’une cliente… imaginez un peu.
Il décoche donc son sourire numéro 9 (capable de faire fondre une banquise).
La belle panthère est conquise et le dîner, arrosé de champagne, semble alors être celui de deux amoureux roucoulants. C’est le dîner de La Belle et le Clochard de Walt Disney. Le maître d’hôtel, pourtant dépité, tourbillonne autour de leur table, attentif à leurs moindres caprices. Angel est le plus affable des compagnons et son charme ravage les cœurs les plus endurcis.
Quand, bien après, le carrosse de la belle Georgia dépose le couple devant la porte de « L’éléphant à bretelles », la plus sélecte des boîtes de nuit parisiennes, son apparition fait l’effet d’une bombe.
La riche héritière insiste pour qu’Angel tombe la veste et déboutonne sa chemise dont elle écarte largement les pans. Tandis que son cavalier parade avec une grâce virile sous les regards admiratifs des danseurs shootés, elle se gave du spectacle des pectoraux et des abdominaux superbes qui ondulent sous la soie.
Très tard dans la nuit, lorsque la richissime dévergondée dépose Angel place de la Liberté, il a le sentiment d’avoir passé une bonne soirée. Quoiqu’il soit acquis au désir des mâles, le jeune homme ne reste pas insensible au regard velouté dont l’enveloppe sa compagne d’un soir. C’est pourquoi il lui balance son sourire numéro 5 en guise d’adieu. (Le sourire qui carbonise.)
Mais c’est d’un pas décidé, que le tombeau des cœurs se dirige alors vers l’antre de son Maître pour y obtenir son salaire et sa séance de dressage. Tout échauffé d’une trouble excitation, il lui tarde de sentir son corps exulter sous les assauts ravageurs d’une souffrance marbrée de plaisir.
Dans sa cave tapissée de grands miroirs, Marc l’attend de pied ferme. Flanqué de son sbire La Pompe, il ordonne à Adrien de se dévêtir.
Sans un mot, ce dernier s’exécute pour apparaître dans sa glorieuse nudité. Désirable et vulnérable.
Tandis que La Pompe lui ajuste des bracelets de cuir aux chevilles et aux poignets, le jeune athlète s’admire avec complaisance dans les multiples reflets des miroirs muraux. Hanches fines et larges épaules, il y a la silhouette parfaite de l’athlète naturel. Chacun de ses muscles est comme ciselé, gainé d’une peau ambrée. Son sexe, en demi érection est massif et long et ses couilles sont grosses et lourdes. Angel est une apothéose de virilité et de sensualité.
À l’aide de chaînes fixées aux quatre bracelets, Marc écartèle en X le jeune homme entre deux poteaux métalliques. Rudement étirée dans la posture « Spread Eagle », sa musculature se déploie, sculpturale dans la lumière sépulcrale du donjon. Tel un Prométhée attendant la venue de l’aigle, Angel redresse fièrement la tête et toise son bourreau tandis que le veule assistant lui ficelle le scrotum à l’aide d’une cordelette.
Jamais lassé de la beauté de son fier esclave, le Maître commence par caresser le corps vibrant.
Ses lèvres avides s’emparent de la bouche du jeune homme pour lui imposer un baiser profond.
Sa langue autoritaire ne peut pourtant pas faire fléchir celle d’Angel qui engage un duel buccal.
Tel un chacal en quête de pitance, La Pompe se glisse entre les jambes des deux amants pour gober les lourdes couilles veloutées du jeune captif.
Angel tressaille, car il ne sait que trop ce qui l’attend. Ce charognard va lui mâcher les testicules, diffusant dans son bas-ventre une sourde douleur grouillante de plaisir. Marc le dévisage, les lèvres retroussées par un sourire cruel.
- Dis-moi que tu as mal… cela m’excite quand tu le dis. Ronronne-t-il dans l’oreille de sa proie.
- Oui Maître j’ai vraiment mal mais n’ayez pas pitié… parce que j’aime souffrir pour vous. Parvient à balbutier l’heureux maso.
Angel étouffe ses gémissements quand son ignoble tourmenteur lui orne les mamelons de petites pinces crocodile d’électricien. Son énorme gourdin gainé d’une capote hérissée de protubérances, l’homme contourne ensuite le prisonnier pour se placer dans son dos.
La pénétration bien que dûment lubrifiée est douloureuse. Angel gueule sa détresse à pleine voix tandis que son agresseur le besogne à grands coups de reins en le broyant dans l’étau de ses bras. Les assauts du Minotaure lèvent ses pieds du sol. Défoncé par derrière et branlé par devant, le jeune Apollon n’est plus rien d’autre qu’un corps pantelant. Sa queue rigide, garrottée de veines épaisses, coule sur le front de La Pompe qui lui dévore les couilles de plus belle.
- Maître, il est mûr, il va cracher son jus !!! Jappe soudain l’infâme acolyte.
- Surtout ne laisse rien perdre… je crois que cette nuit la récolte va être très bonne. Éructe le baiseur en accélérant la cadence.
Mais alors que La Pompe s’empare d’un récipient de verre pour récolter le sperme précieux. La porte du donjon s’ouvre brutalement pour laisser passage à la belle Georgia. Seulement vêtue de ses talons aiguille, de sa bague… et de son parfum, la magnifique créature lance un ordre péremptoire :
- Stop !!! Laissez-le-moi !!! Je prends la relève !!!
- Mais, Madame, votre place n’est pas ici ??? Je ne comprends point. Qu’allez-vous faire ? Mondanise Marc en désenculant son vase idoine qui pousse un gros soupir de soulagement.
- Je vais prendre la semence à la source… Rétorque la bombasse en faisant cap sur le jeune homme écartelé.
- Georgia ?? Qu’est-ce que tu fous là ?? Parvient à gargouiller Angel, les yeux écarquillés.
- Je veux ton sperme, beau mâle. Je ne vais pas me contenter d’une seringue alors que j’ai une si belle queue à portée de main.
- Qu’est-ce que tu racontes ?? Je n’y comprends rien… !? Regargouille le garçon, les yeux encore davantage écarquillés.
- Tais-toi mon petit loup, je t’expliquerai plus tard. Que tu es beau tout nu ! Elles te vont si bien ces pinces à sein… alors je vais te les laisser.
Prenant appui en croisant les mains derrière la nuque du prisonnier, Georgia enroule souplement ses longues jambes autour de ses hanches.
Feulant comme une tigresse en chaleur, elle s’empale sur la grande queue dressée. Athlétique et ondulante, elle coulisse à présent sur le mec écartelé en lui infligeant un rythme sauvage.
Elle l’embrasse à pleine bouche. Il riposte fougueusement en lui bouffant les seins.
Probablement par galanterie, Marc décide de stimuler la musculeuse monture en lui plantant une matraque de caoutchouc dans le cul. La prostate rudement pilonnée, Angel se cabre bientôt en poussant un rugissement de tigre furieux. Sa jouissance et la puissance de son jet de foutre sont telles que sa cavalière doit se cramponner pour ne pas être désarçonnée.
L’ouragan Katrina ne fut qu’une bagatelle comparé à la cyclonique Georgia. L’immeuble tremble sur ses fondations quand elle exprime l’extase de son troisième orgasme.
- Ô toi, Ô toi, mon tigre !!! Hurle-t-elle en labourant de ses ongles carminés le dos et la nuque de son prodigieux partenaire.
Haletante, convulsive, transpercée, emplie de la virilité de l’étalon prisonnier, la riche héritière soudainement s’amollit comme une oriflamme privée de vent. Avec des petits miaulements de chatte elle pose des baisers délicats sur les paupières closes de son amant forcé.
Seul Rodin aurait pu immortaliser ce couple infernal sculpté par les sourds reflets de la sueur.
Un ange passe à défaut d’un diable.
La vulve et les cuisses ruisselantes d’un sperme crémeux, la belle diablesse se laisse retomber au sol d’un bond élastique pour ensuite étreindre à plein bras le torse de sa grande proie.
Toute frissonnante elle quémande un nouveau baiser. Inclinant le col, Angel lui donne ses lèvres après lui avoir offert son sourire numéro 17. (Le sourire d’amour.)
- Décrochez-le et liez-lui les mains dans le dos. Je le veux encore. Je le veux rien qu’à moi. Presto !!! Ordonne Georgia en secouant sa crinière, crocs étincelants et prunelles flamboyantes.
- Vos désirs sont des ordres chère Madame. S’empresse obséquieusement Marc en débouclant les bracelets du prisonnier.
Brièvement libéré, Angel se retrouve avec les mains menottées dans le dos. Peu enclin à la déprime, il commence à s’amuser de cette situation loufoque. Munie de la clé des menottes, Georgia a déjà saisi la cordelette qui lie les couilles de l’homme pour le mener comme un chien en laisse. Cela ne plaît guère à ce dernier qui refuse d’avancer. Peu habituée à ce qu’on lui résiste, Georgia s’offusque et tire sur la corde comme un carillonneur. Le scrotum s’étire dangereusement mais Angel ne bouge pas.
- Madame, Madame, cessez je vous prie, vous allez émasculer ce pauvre garçon. Essayez plutôt la douceur. Intervient Marc qui s’inquiète… à juste titre.
- Je veux qu’il me suive dans la chambre. Je n’en ai pas fini avec lui. Tempête la blindée de thunes.
- Demande-le-moi gentiment et je te suivrai. Ronronne le séducteur entravé en décochant son sourire numéro 13. (Le sourire qui tue).
- Viens avec moi, bel Angel d’amour. J’ai encore besoin de toi mon grand fauve, viens. Roucoule alors Georgia.
Arborant son sourire numéro 2 (sourire tigre câlin), Angel suit sa séductrice dans le couloir.
Ils remontent l’escalier pour pénétrer dans une vaste chambre luxueusement meublée. D’une poussée magistrale, la femme bascule l’homme sur le grand lit et l’enfourche d’un bond.
Sans se préoccuper de la jeune ogresse qui manipule énergiquement ses attributs, le beau mâle parcourt la pièce du regard. Sur une table roulante blanche, parmi d’étranges instruments, il distingue des sortes de grandes seringues sous emballage aseptisé.
L’aspect médical de tous ces objets lui paraît dérangeant. Un petit sourire énigmatique flotte sur les lèvres de la femme qui le domine. Menotté mais loin d’être terrassé, il redresse crânement la tête.
- Pourquoi sommes-nous ici, Georgia ? Si dès le début tu voulais coucher avec moi, tu n’avais qu’à me le dire !? Dit-il d’une voix rauque.
- Tu as raison. Cela aurait été plus simple mais je suis une grande perverse et je n’étais pas sûre que tu acceptes de me sauter. J’ai fait comme toutes les femmes que tu as fécondées sans le savoir. J’ai passé une soirée avec toi pour apprécier ta beauté et ton intelligence. Tu m’as conquise.
- Féconder toutes les femmes que j’ai emmenées au restaurant et en boite ??? C’est du délire ton histoire !!!
- La plupart d’entre elles, en tout cas. Aucune n’a changé d’avis. Pour elles, tu étais le géniteur idéal.
Un lourd silence s’installe. Angel commence à comprendre mais refuse de l’admettre. Assommé par cette révélation, Il n’a plus la force de sourire et semble au bord des larmes. Il lève un regard désorienté vers la femme qui le chevauche.
- Qu’est-ce qui se passe ici, Georgia ? Souffle-t-il.
- Tu es dans un centre de don de sperme artisanal, mon beau chéri. Don n’est pas le terme approprié parce que ton sperme est vendu très très cher. Cela devrait te flatter, non ? C’est dans cette chambre que les femmes attendent qu’on leur apporte ton sperme tout chaud pour se l’injecter dans le vagin. Parfois elles sont seules, parfois elles sont assistées par une infirmière spécialiste. Moi, je suis seule.
- C’est quoi encore ce délire ? Tu me fais marcher ?
- Je me doutais bien que tu ne savais rien de tout cela. Mais ça ne peut pas continuer, tu ne mérites pas d’être traité ainsi. Murmure la jeune femme en caressant la joue du garçon qui la regarde avec intensité.
Elle hésite un instant puis parle en choisissant ses mots et en feutrant sa voix.
Angel apprend ainsi que son sperme est vendu à prix d’or par son Maître qui dirige un centre d’insémination artisanale. Plus encore que les sites Internet, le bouche-à-oreille a fait le succès du jeune étalon. Au regard de son profil génétique et de son QI de 160, il est au sommet du hit-parade de la fécondation. Même les Norvégiens, connus pour ce genre de pratique ne peuvent égaler ses performances. Il serait, à présent, le père génétique d’une bonne centaine d’enfants de familles fortunées. Fortunées, car elles seules peuvent s’offrir ce luxe. Grâce à ce trafic lucratif, Marc son Maître, s’est considérablement enrichi. Le jeune homme n’en croit pas ses oreilles.
Il ne saurait dire précisément pourquoi mais il est bouleversé d’apprendre que sa semence a été dispersée aux quatre coins du monde. Avoir été traité comme une marchandise l’humilie certes mais le pire pour lui est probablement de savoir qu’il ne connaîtra jamais le moindre de ses enfants génétiques. Submergé par une immense frustration, il pleure sans honte sous les yeux de la belle Georgia. Angel vient de se découvrir la fibre paternelle.
- Je vais tuer ce fumier. Gronde-t-il.
- Tu ne tueras personne. Tu es libre à présent, je t’ai racheté. Très cher, je dois l’admettre, mais je peux me le permettre.
- Tu m’as racheté ? Tu délires ma grande, il faut vite te faire soigner ! Rouscaille l’homme menotté.
- Oui mon beau tigre, je t’ai racheté. Tu es à moi maintenant et je veux que tu me fasses plein de jolis bébés. Pour diriger mes multinationales, il me faut des directeurs compétents. Ce seront nos enfants. Bon sang ne saurait mentir comme disait mon père. Gazouille la maîtresse femme.
En entendant cela, Angel a l’impression de tomber du haut de l’Empire State Building. (Il y a plus haut mais c’est déjà pas mal pour un début.)
- Ne t’inquiète pas mon Angel, poursuit-elle, je connais tes faiblesses. Tu es dans ta petite crise sado maso mais j’ai tout prévu. Mon garde du corps qui est aussi mon chauffeur est le pire dominateur que tu puisses imaginer. Il va extraire de toi tout le sperme dont j’aurais besoin. Pas un seul instant tu ne vas regretter ton maître actuel. Ricardo ?
- Ricardo ??
Surgi de nulle part, apparaît Ricardo. Curieux croisement de l’homme de Neandertal et de l’ours des cavernes, nu et velu, il porte entre ses jambes un engin qui ferait peur à la pire des vieilles folasses qui hantent incognito le site de Cyrillo. Ce qui n’est pas peu dire… vous en conviendrez.
La Chose, boursouflée de muscles, qui n’a d’humain que les oreilles, s’empare de la tête du jeune homme pour la renverser brutalement en arrière et lui enfourner son monstre dans la bouche.
La mâchoire presque déboîtée, Angel étouffe. Des mains grosses comme des battoirs frappent son torse cambré et malaxent ses pectoraux toujours douloureusement crochetés de pinces. Au bout d’une petite éternité, le massif garde du corps lui décharge dans le gosier en poussant un meuglement qui ébranle les murs de la chambre.
Chevauchant allègrement les hanches du pauvre garçon cloué sur le lit, Georgia jubile en sentant alors une énorme érection la remplir totalement. Sous elle, l’homme se cabre, la soulevant, la pénétrant à fond bien qu’il soit lui-même noyé par le torrent de foutre qui déferle dans sa gorge.
La cavalière milliardaire hurle son plaisir paroxysmique quand sa virile monture lui balance de nouveau un geyser de sperme fécond dans sa plus profonde intimité. Pour elle, le destin d’Angel est scellé. Il est l’homme de sa vie. Que lui importe les pensions alimentaires de ses cinq premiers maris. C’est maintenant Angel qu’il lui faut. Il sera son prince consort.
Dès demain soir, elle repartira à San Francisco dans son jet privé en emmenant avec elle, de gré ou de force, cet étalon de légende.
Tandis que le Gulfstream G550 s’élance à la poursuite d’un Soleil qui glisse vers son couchant, Angel, fataliste, soupire en s’abandonnant à son nouveau destin.
Les énormes paluches de Ricardo lui ont déjà arraché sa chemisette et son jean. Dans l’ambiance luxueusement feutrée de la carlingue du jet, Georgia s’avance vers lui avec un sourire anthropophage aux lèvres. Comme il s’agit d’un conte de fées, je me sens obligé de conclure en écrivant qu’ils vécurent heureux et qu’ils eurent beaucoup d’enfants.
Mais comme j’entends aussi des ricanements incrédules au fond de l’amphithéâtre. Je recommande aux sceptiques qui doutent (encore une fois) de la véracité de mes propos d’aller se balader sur Google.
Ils se feront ainsi leur propre opinion sur le don de sperme artisanal. Je suis persuadé que naîtront alors beaucoup de vocations… aux plus ignares d’entre eux, je signale cependant que l’homosexualité n’est pas héréditaire. Il ne faut pas trop rêver.