Premier épisode | Épisode précédent
Cyrillo :
Bobby s’agite subitement et lance :
– Putain ! Et les poissons, ils sont où maintenant ?
Il me semble que Titan a compris puisque je le vois filer gracieux sur le balcon.
– T’inquiète, il fallait les changer.
Bobby ne comprend pas, toi non plus, j’explique :
– L’aquariophilie c’est trop galère alors on change le vase, l’eau et les poissons en même temps, c’est Animalys qui nous livre le lundi. Là du coup, Titan va se faire chier un moment.
Vous me regardez tous les deux ahuris.
Ça me semble simple pourtant. Je remarque qu’Alexandre, au moins, ne me fait pas suer avec ma simplicité, elle le ravit au contraire.
J’invite Bobby à s’amuser avec la centrale vapeur, je n’ai rien de chic à porter pour diner.
Je devine sans effort Margaux nous faire un défilé chaque soir, pas question que je sois dans l’ombre.
– Ok Cyril, mais tu veux quoi comme habits ?
– Fais toutes les chemises, je choisirai après !
– Ok, elle est où la centrale à la vapeur ?
– J’en sais rien moi… cherche ! j’suis pas dans les secrets de la femme de ménage, bon débarras d’ailleurs. Covid, paf, morte, j’ai appris ça hier.
– Ok je cherche !
– Parfait.
Donc nous voilà non plus 15 jours, mais 1 mois cloitrés ici…
Et si je coupais cette saloperie de BFM pour mettre un peu de musique.
J’ordonne à Google de mettre du chill-out-indy, je me dis que ça fera vibrer l’âme de Margaux, tout comme sa chatte vibre sur son coussin de yogi revisité par Trampling’SexToys.
Je ne sais pas où tu es… mais tu es loin.
Je viens me coucher la tête sur tes jambes.
Tu surveilles Fred et Raoul, je les regarde aussi et je vois clairement dans le reflet de leurs Rayban argentées une couleur jaune orangé.
– Hey les mecs, ne faites pas les cons, pas de plan Grindr, on n’a pas le droit, et on n’a pas besoin d’un virus de plus ici.
C’est juste pour mater qu’ils se justifient, mais je connais leur volonté… Tu as raison Romain de t’inquiéter de leur complicité sur le téléphone.
Je leur propose d’aller embêter Alexandre dans la cuisine avec leur gros zizi.
On sera tranquille un moment tous les deux en plus.
Mais tu te lèves pour aller faire un peu de sport.
Là où sont tes machines, j’entends le bruit de la vapeur et ça me soule.
Je ne vais pas tout surveiller, m’inquiéter en permanence.
Je me laisse ainsi transporter par la musique bouddha-Bar.
Tu me réveilles gentiment ça fait déjà 2 heures que je dors. Tu m’invites à vous rejoindre, « on s’amuse bien ».
Je m’attends à voir la plus grosse orgie du siècle.
Sur la table de la salle à manger, vous êtes affairés avec des découpes, collages, incrustations sur des masques faits maison.
Je me demande quel est donc l’objet de cet atelier créatif et j’apprends que vous avez voté une soirée bal masqué.
J’avoue, c’est drôle. Marrant cette connotation aux masques qui manquent dangereusement en ce moment.
Vous n’avez pas terminé, mais je vois émerger les personnages de votre créativité.
Bobby sera Robin le larbin de Batman, Le masque d’Alexandre est un violon, Margaux découpe un sac Chanel matelassé et fait les trous pour les yeux autour du logo en or blanc. Fred et Raoul découpent le coussin poilu de Titan, ils seront des ours. J’ai plus de difficulté ton personnage et te demande en mode peste « si ça ne fait pas trop Halloween ? »
Tu ne montes pas sur tes grands chevaux, tu t’élances au ciel un dragon sous chaque pied ! tu déclares :
– Je suis le masque de la mort rouge !
Il n’y a que Margaux et Alexandre qui semblent avoir compris, car nous les autres mecs, on sourit chacun à notre manière, mais nous avons en commun un clair manque de culture.
Raoul tente « un méchant sur Netflix ? » Bobby demande si ce n’est pas la mort qui tue plutôt, et moi je suis déjà discrètement sur Google…
Il ne peut rien faire comme tout le monde celui-là…
En fait c’est très intelligent, il est question de fléau mortel, d’un bal… C’est aussi une allégorie à propos des vaines tentatives de l’être humain pour conjurer la mort.
Ça va être sympa, me dis-je avec un frisson le long de la colonne vertébrale.
Il faut que je m’y mette aussi, mais là… j’ai aucune idée…
Je demande des conseils, qui puis-je être ce soir ?
Raoul dit Membrator ! Fred explose de rire, et rajoute « ouais avec le gros gode de Margaux fixé sur le front ! »
Je n’insiste pas, pourtant Bobby propose que je sois un ange, j’ai vraiment du mal à le suivre celui-là.
Margaux, très centrée, sublime en tirant une bouffée de sa cigarette qu'elle grille presque en une seule inspiration, déclare à l’expiration que je suis déjà masqué, pas la peine d’en rajouter. Elle disparait mystérieuse dans son nuage de fumée…
Je soupire, je me lève en disant que ça m’dit pas de passer une soirée avec un masque sur la gueule. Je vais plutôt me maquiller et mettre ma couronne d’épines. Tu veux aussi te maquiller finalement et demande à Margaux de te peindre le visage.
Me voilà donc dans la salle de bain à enfiler des harnais, me maquiller les tétons en bleu comme ma barbe pailletée, j’ajoute la couronne de martyre et peins des gouttes de sang bleu, évidemment.
Bobby me demande « c’est qui ? » je lui réponds de ranger les chemises, je n’en ai pas besoin.
Il revient bien vite et je lui dis que c’est moi, tout simplement.
Ça sonne à la porte et là je ne comprends rien, ai-je rêvé qu’on aurait été, il y a des années, en confinement ?
Les frères des Ours accueillent dans des cris de joie des convives masqués !
Je m’approche et je dois avoir l’air médusé, car Fred me prend dans ses bras et m’annonce qu’ils ont organisé une « petite quarantaine » surprise !!!!
– Dois-je en conclure que nous serons 40 ?????
– J’sais pas, mais oui ! on en a invité un paquet !
Je me retourne vers vous effaré.
Vous êtes tous déjà apprêtés dans le salon sous des lumières rouges.
Je vous demande consterné si vous étiez au courant pour les extérieurs mais vous ne faites que hausser les épaules en pointant les Ours du menton.
Tu es déjà en train de danser avec Margaux le visage pâle et ensanglanté, je la vois qui sort de sa pochette en diamant vert des petites pastilles bleues qu’elle te donne à gober.
Je cours à la recherche d’Alexandre dans la cuisine, quand j’arrive, il sort la tête enfarinée d’un saladier rempli de poudre blanche.
Dans le couloir, je me suis fait choper par deux créatures totalement nues qui m’ont léché la gueule, le torse. Mon froc s’est retrouvé enroulé sur les chevilles, me voilà quasi-démaquillé et complètement sucé !
Ils se relèvent et me demandent de les baiser. Ils me conduisent par chaque main dans le salon. Je marche comme un pingouin à grosse bite en avant.
- Mais attendez que je vire mon pantalon au moins !
Il ne reste plus grand-chose que les masques à vos tenues.
Qui est qui ? je n’en sais rien, mais je reconnais au moins mes Lofteurs.
Margaux à fait voler sa robe fourreau, et c’est Bobby qui l’a enfilée… la robe.
Il danse ainsi complètement perché au milieu d’une troupe de Bears.
J’insiste auprès du groupe : « pas touche, il est à moi ».
Les deux esclaves à peau nue m’ont rapporté un verre que je sirote dans le canapé, en me faisant lécher des jambes jusqu’aux couilles.
Tu te diriges vers moi, main dans la main avec Margaux.
Vous êtes nus et splendides comme Adam et Eve à l’aube de la mort, si proche de l’enfer, dans une dernière danse d’amour.
Tu vires d’un coup de pâte musclée les deux bandits qui en veulent à mes bourses, et installes Margaux sur moi.
Grande maitrise de son corps, elle s’enfile d’un coup de bassin sur ma queue droite et gonflée à bloc.
Elle se penche et donne à gouter ses seins.
Pendant que tu lui bouffes le cul, et elle vient m’embrasser profond.
Elle se recule, tend sa gorge et ses seins en l’air, puis lance un cri de soulagement.
Tu viens de me rejoindre dans son corps.
Nous dansons bien tous les trois. C’est un art difficile la double pénétration.
Pourtant Margaux semble naturellement absorber nos rythmes différents, son cul fait l’alliance.
Je te dévore des yeux, tu es si loin de ma bouche et pourtant je sens ton sexe qui se frotte au mien.
Margaux sait nous réunir comme personne. Très cambrée et le buste couché sur le mien, elle permet que tu nous rejoignes dans un long baiser passionné.
Il n’y a plus de lutte, il y a toi, il y a moi, ensemble, comme on a envie de bouger, dans ce corps magnifique et sensuel qui nous accueille et nous protège.
Tu me demandes si j’ai envie de jouir maintenant. Que puis-je espérer d’autre ?
Alors oui… je vais ouvrir les vannes.
Nos deux corps se contractent ensemble et Margaux semble souffrir un peu, mais absorbe encore le choc du dernier coup de reins, et le foutre qui nous libère en son ventre.
Si je n’interviens pas, Bobby va finir en blowbang recouvert de foutre, c’est la ronde des ours autour de lui à genoux.
Fred et Raoul ont déjà enfilé les gants alors Général Alexandre s’installe sur un sling improvisé de poufs montés les uns sur les autres, c’est périlleux.
Malgré la musique et la quarantaine de personnes qui respirent bruyamment j’entends que ça tape fort à la porte.
Putain… Le voisin… Je te demande d’y aller, ça va mal finir avec lui.
Romain :
Des chocs sourds contre la porte blindée nous font réatterrir dans la réalité. Ça ne sent pas bon. À ta demande Cyril, je vais ouvrir la porte après m’être drapé dans mon suaire. À mon apparition, les trois hommes sur le palier font un pas en arrière. Je suis très content de l’effet que produit mon déguisement en « Masque de la Mort Rouge ».
Avec du fard blanc et du rimmel, Margaux m’a fait une tête de macchabée bien faisandé. Je me suis fait peur quand je me suis vu dans le miroir. Margaux a beaucoup de talent. Avec un rouge à lèvres vermillon, elle a parsemé mon visage macabre de coulures de sang. Modestie mise à part, je m’accorde le premier prix de l’horreur. Entièrement nu, je suis enveloppé d’un drap en guise de suaire. C’est effrayant et d’un goût douteux.
Face à moi, il y a un homme bien tanké, en blouson, encadré de deux hommes en uniforme. C’est la police. J’ai le temps d’apercevoir une tête couverte de bigoudis se dérober dans l’escalier. L’homme en civil m’exhibe sa carte :
- Inspecteur principal Delamole. Nous venons suite à une plainte de vos voisins. Veuillez nous laisser entrer, je vous prie. Récite l’homme d’une voix sépulcrale.
Les trois policiers portent masque et gants. Afin de leur faire comprendre que leur visite ne m’impressionne pas, je laisse glisser les pans de mon suaire qui dissimulaient une érection encore très vivace. Les beaux yeux verts de l’inspecteur principal se braquent, un court instant, sur mon orgueilleuse queue et j’ai la satisfaction de le voir battre des cils…
À part le boléro de Ravel qui n’en finit pas de finir, c’est le silence dans l’appart ».
Très digne dans son pyjama maculé de foutre, Alexandre s’avance :
- Général de gendarmerie Alexandre Journault. Que me vaut l’honneur de votre visite, Messieurs ?
- Mes respects, mon général, je souhaite parler au dénommé Cyril Journeault de Culvas, propriétaire des lieux. Rétorque sèchement l’inspecteur.
Encore vaguement vêtus de quelques lambeaux de fourrure artificielle, Fred et Raoul se mordent les lèvres en te regardant à la dérobée. Tu es légèrement pâle et ta voix est un peu rauque quand tu t’avances.
- Bonjour Monsieur l’Inspecteur, je suis Cyril ...
Je suis abasourdi et n’entends que vaguement la suite de la conversation. Tu es dans de sales draps. Pour avoir organisé un tel rassemblement d’individus en période de confinement, tu risques la prison. Tu conserves cependant ton sang-froid et demandes calmement à l’inspecteur de t’accorder le temps de te démaquiller et de t’habiller convenablement avant qu’il ne t’embarque… menottes aux poignets.
Tu te diriges vers ta chambre, suivi d’un Bobby en pleurs. Il promet qu’il viendra souvent te voir en prison !
Pendant ce temps-là, les policiers relèvent l’identité et l’adresse de chacune des personnes présentes pour leur infliger une amende de 135 €. Amende qui risque d’être beaucoup plus lourde au regard du délit.
Dans un coin du living, Fred et Raoul sont en pleine altercation :
Fred rugit :
- On ne peut pas laisser les flics embarquer Cyrillo comme ça, mec !!! C’est nous qui avons foutu ce bordel !!! Cyril nous a offert l’hospitalité et maintenant on lui chie dans les bottes, j’suis pas d’accord !!!
Raoul, le regard fuyant grommèle :
- J’en ai rien à foutre ! Il n’a qu’à se démerder ! Après tout, c’est lui le probloc…
Mâchoires crispées, Fred se tourne alors vers l’inspecteur principal pour tout lui déballer : Lui et Raoul ont fait les cons en invitant d’autres cons à venir faire la fête chez Cyril. Cyril n’est pas le principal coupable, il ne savait même pas ! Fred n’est pas un saint, mais c’est un mec réglo.
Margaux, Alexandre et moi confirmons qu’il dit la vérité.
L’inspecteur principal Delamole n’hésite pas longtemps.
Ces deux lascars ont la tête de l’emploi avec leurs petites gueules de voyous. « Embarquez-moi ça vite fait ! » Ordonne-t-il à ses hommes. Avec de la graine de potence, pas besoin de prendre de précautions. C’est donc quasiment à poil que les deux loubards sont menottés et traînés hors de l’appartement.
J’observe, rêveusement, les mains baladeuses des policiers, sur les petits culs pommés des deux loubards. Adieu Fred, adieu Raoul.
Quand tu reviens, pâle mais déterminé, avec un Bobby sanglotant derrière toi, l’affaire est close. Tu n’iras pas en prison, mais Raoul et Fred sont à présent en garde à vue. Tu sembles soulagé, mais tu as du mal à affronter mon regard.
Avec peu de ménagement, nous foutons la horde de partouzeurs professionnels à la porte pour nous retrouver tous les cinq, circonspects et bien emmerdés. Que faire maintenant ?
Tonton Alexandre, le cul béant et dégoulinant, mais toujours investi de son rôle de patriarche, nous propose de venir prendre un verre dans son salon, afin que nous discutions.
Contrairement à ses habitudes, Alexandre n’a pas mis de musique. C’est un silence que seul trouble le cliquetis des glaçons dans les verres à whisky. C’est Margaux qui se manifeste la première. Seulement vêtue de son parfum et de ses talons aiguille, elle téléphone – sans se préoccuper de l’heure – à l’un de ses copains intimes du Ministère de l’Intérieur.
- Oui Mamour, je sais qu’il est tard, mais il n’y a pas d’heure pour les braves
- ...
- Ne me gronde pas mon biquet, je sais que ta baronne a le sommeil lourd et que tu vas roupiller jusqu’à 11 heures du mat avant de te rendre au ministère
- ...
- Comment ça ??? Tu es surbooké, mon poulet ???
- ...
- Vous avez cloîtré toute la population et il n’y a plus que les flics dans les rues !!!
- ...
- Même les terroristes n’osent pas sortir de chez eux !!!
- ...
- Tu sais bien que j’ai raison, mon lapounet
- ...
- Oui d’accord
- ...
- j’apporterai le sling et la cravache
- ...
- Les couches et le talc aussi ???
- ...
- Décidément, papounet, tu me fais une grosse crise de puberté !
- ...
- Bon voilà, je voudrais que tu me rendes un petit service, il s’agit de deux petits garnements…
La femme couguar continue sa plaidoirie en me faisant signe de lui allumer une cigarette.
Pour une fois, tu ne te manifestes pas tandis que je glisse amoureusement une mentholée entre les lèvres pulpeuses de Margaux. Tu me sembles ailleurs, le regard flottant et l’attitude rêveuse. Tu glisses cependant quelques regards vers moi. Regards qui se dérobent dès que je veux les saisir. Je sais à quoi tu penses, Cyrillo. Je t’observe.
Cyrillo … Cyril de Culvas ?
À chaque fois que je vais chez mon dentiste, sur la table basse de la salle d’attente, je découvre une pile de la revue Gala. Toutes les trois pages, on y voit le faciès 15 fois lifté du quasi centenaire Marquis de Culvas. À part Élisabeth II, il a dû faire la bise à toutes les femmes célèbres du monde depuis la belle Otero.
Le Marquis de Culvas est le plus vieux dinosaure de la presse people…
Cyril serait-il l’arrière-arrière-petit-fils du marquis de Culvas ?
J’ai entendu dire qu’il existait des générations d’homosexuels, mais là, pour le coup, il s’agit d’une réelle dynastie !
Laissons courir… Je commence à te connaître, Cyril. Il suffit de te laisser mariner dans ton jus un petit moment pour que tu sois bien à point.
Tôt ou tard, j’apprendrai ce que je dois savoir. De toute manière, j’ai bien l’intention d’avoir un tête-à-tête avec Tonton Alexandre. Sa gentillesse et son à-propos me manquent un peu ces derniers temps. De plus, je crois qu’il a beaucoup de choses à me dire… Faudra cependant que je le laisse récupérer quelques jours avant de l’interroger. J’ai en effet cru remarquer, tout à l’heure, que son cul avait reçu autant de visites que la tour Eiffel au mois de juillet. Tonton a de la santé.
Tandis que Margaux continue de palabrer au téléphone et que Tonton s’endort, Bobby se pelotonne contre toi comme un chaton, ce qui suffit à attirer ton attention. Comment ce petit fainéant ose-t-il prendre 10 minutes de repos ?
- Hey ? qu’est-ce que tu fous là, toi ??? Tu sais que je déteste me réveiller avec le bordel dans l’appart’ ! Allez ouste la Fée Bobby fais moi disparaitre tout ça !!! Et surtout n’oublie pas de passer de la terre de Sommières sur les tapis !!! Ordonnes-tu en lui claquant les fesses.
Tandis que ton souffre-douleur trottine joyeusement vers sa tâche, Margaux nous annonce qu’elle a obtenu gain de cause.
Il suffira de beaucoup de liquidité pour que les deux lascars soient libérés. Il n’y aura pas de suite. Pour la forme cependant, il leur faudra rester 48 heures en garde à vue. Cela nous fera des vacances, mais Tonton Alexandre fait la grimace à l’idée d’être privé de son biberon quotidien. Je lui fais un petit clin d’œil en me tapotant la braguette.
Savoir que je suis prêt à combler son manque le rassénère. Mon zob n’est peut-être pas aussi gros que celui de Raoul, mais je suis un bon fournisseur de foutre !
Presque quatre heures du matin, la fatigue commence à peser. Après les petits bisous, nous nous séparons pour rejoindre nos chambres respectives. Tu titubes de fatigue et c’est à mon tour de jouer les mamans. Cette journée t’a brisé. Je te déshabille, je te couche et je te mordille un peu les seins avant de t’embrasser. Mais même ta langue est lasse. Cette nuit, tu as besoin d’un gros dodo.
Tu lèves les yeux vers moi en poussant un soupir. Il y a dans ton regard comme une interrogation à laquelle je réponds par un sourire apaisant.
Mais oui, Cyrillo, je t’aime.
Mais je t’aime à ma façon, et il faudra que tu t’y habitues. Pour te rassurer, devrais-je t’apprendre que depuis la mort de Mon mec, j’ai le cœur qui boîte. Te contenteras-tu d’un cœur boiteux ? Là est toute la question. Je ne peux pourtant t’en donner davantage.
D’une main légère, je caresse tes cheveux et ton front. Tu n’es pas particulièrement beau, mais tu es très séduisant avec ces multiples expressions qui parcourent sans cesse ton visage. Tu sais à quoi je pense et moi je pense que tu le sais. Apaisé par mon câlin, tu fermes les yeux et tu t’endors. Tu t’endors Marquise de Culvas… Marquise des anges.
Il me reste quelque chose à faire. Je me glisse hors de l’appartement pour rejoindre Margaux et lui demander de me démaquiller. Mon apparition la fait mouiller comme une truie. Le contraste entre mon horrible visage mortuaire et mon admirable corps gainé d’une peau ambrée, est, selon elle, le paroxysme du sex-appeal… elle consent de me démaquiller à condition que je la paie en nature. C’est donc le visage démaquillé, mais drainé de mes ultimes gouttes de sperme que je te rejoins pour m’étendre et m’endormir auprès de toi. Je ne me fais aucun souci car avec les pilules que cette garce m’a fait gober, demain je serai rechargé à bloc.
Surprise ! À 10 h 37 heures du mat, Margaux débarque dans la chambre avec un grand plateau. Ça sent bon le café. Il y a aussi des toasts chauds et de la marmelade… ainsi que quelques pilules bleues. À peine le café bu, que, toute roucoulante, sous mes yeux étonnés, elle vient t’agacer l’entrejambe à travers le drap. Tu t’étires comme un gros matou en te cambrant. Ce qui lui permet de t’empoigner le paquet à pleine main. Tu restes stoïque quand elle arrache le drap pour t’enfourcher. Tu te contentes de tourner la tête vers moi, de me regarder avec un petit sourire coquin, et puis de fermer les yeux… peut-être pour ne penser qu’à moi… ?
- Vous êtes des petits égoïstes les mecs !!! Moi aussi j’aime vos belles queues !!! Je veux la même chose qu’hier soir… en mieux !!! Aujourd’hui, c’est moi qui commande !!! Gronde le couguar en s’empalant sur ta queue raide comme une barre de fer.
Ta cavalière exaltée te gifle en t’ordonnant d’écarter les jambes car il me faut de la place pour m’asseoir derrière elle et l’enfiler pour que ma queue rejoigne la tienne. Elle enlève prestement son peignoir de soie sous lequel se dissimulait une ravissante cravache. Sans se soucier de nos protestations, elle flagelle nos torses avec une dextérité de dompteuse de fauves.
Dans la chatte lisse de la gourmande affamée, nos deux sexes coulissent, maintenant soudés l’un à l’autre. Tu te redresses et par-dessus son épaule, ta bouche s’empare de la mienne. Tu me roules un énorme patin alors que nous sommes aspirés par le vagin avide de la femme cougar.
Au centre de nos jambes entremêlées, elle ondule dans un galop frénétique. Elle exige notre jus d’homme en nous cravachant de plus belle.
Vaincus par la goule, nous nous renversons tous deux en arrière pour la soulever en arquant nos corps. Tandis qu’un violent orgasme commun nous cambre, ton sperme se mêle au mien et tes râles font écho à mon cri. Cette salope nous a ponctionné sans merci. Elle a eu trois orgasmes.
- Aââahh… Maman Margaux est très contente de vous, les garçons… mais la prochaine fois, j’apprendrai à Cyril à se servir de mon petit clitoris. Tu as beaucoup de potentiel mon petit Cyril… c’est moi qui te le dis. Bon, maintenant il faut que je retourne à ma méditation transcendantale. Ciao les poussins ! Glousse la Vampirella avant de nous laisser comme deux épaves échouées sur le lit ravagé.
Deux jours plus tard, nous voyons ressurgir nos incontournables Fred et Raoul. Hilares et pétulants, ils ne paraissent nullement traumatisés par leur séjour derrière les barreaux.
- Wouah, les mecs ! Faut qu’on vous raconte !!! Quand les flics nous ont balancé dans leur cage au sous-sol du commissariat, on y a trouvé un jeune mec hyper canon ! C’est toi qui racontes Fred ou c’est moi ??? Meugle Raoul, plus excité que jamais.
Et c’est reparti pour un tour…
Cyrillo & Romain