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Les correspondances de Marc & Cyril
1er juillet 2019,
Cyril,
Je ne sais pas si ce sont des larmes mais ma vue est brouillée.
Il y a un instant encore, je voulais te châtier, te punir pour ta conduite scandaleuse. Te faire fouetter jusqu'au sang par Coblan et ses sbires. Ou bien, tout simplement te faire ligoter, à plat dos, sur une table, ton cul à la hauteur de ma bite et tes couilles totalement exposées.
J'aurais pu me repaître du spectacle de tes longues jambes musclées ouvertes en un V très écarté. Crâneur comme tu es, j'imagine très bien que tu aurais relevé la tête pour me lancer un regard de défi pendant que ces brutes, successivement, t'auraient violé.
J'aurais attendu, en fumant deux ou trois cigarillos, vautré dans un fauteuil, que ton cul soit dévasté et tes couilles bien essorées pour venir te planter à mon tour et te besogner sans merci. Le moindre de tes gémissements, de tes râles m'aurait encouragé à perforer encore plus profondément ta tripaille dépenaillée.
Tout cela sous les yeux de ton Yann, bien trop lâche pour te porter secours.
Trop lâche pour affronter ma ire. De ton bracelet magique, il t'aurait même dépouillé pour me le restituer.
Pour recouvrer mes grâces, il aurait même pointé son pouce vers le sol à la manière romaine pour que son beau gladiateur looser soit achevé.
Cela aurait été fort plaisant, certes, mais bien ordinaire.
Cette nuit, sur le tarmac de l'aéroport de Nice, un Boeing privé m'attendra pour m'emporter vers mon fils, le prince sorcier Khâm-rôu.
Pendant une semaine, je vais, à ses côtés parcourir les dunes du Sahara à dos de dromadaire pour me ressourcer. Les tribus vassales des hommes bleus nous recevront avec tous les honneurs qui lui sont dus.
Ça te la coupe d'apprendre que j'ai un fils... prince de surcroît, n'est ce pas ?
Et pourtant c'est la pure vérité. Un jour - si nous nous revoyons - je te conterais l'histoire de Khâm-rôu, mon fils et de sa mère, la richissime reine Doânatârâ.
Après mon départ, Coblan ouvrira la porte du cabinet noir de Barbe Bleue pour que tu puisses rejoindre ton Yann et finir de te torcher la gueule, en sa compagnie, avec tous les fonds de bouteilles dispersées dans le parc.
En attendant mon retour, Yann et toi, pouvez disposer de la bastide à votre guise, vous pouvez vous mariez deux fois par jour si cela vous chante et vous entre-culbuter comme des lapins en overdose de Viagra.
Peu me chaut vos petites galipettes et votre deal débile de mettre fin à mes jours, car chaque nuit j'aurais dans mes bras le fantastique et sublime Abdmour dit le " Vent Bleu du Désert ".
Mon fils Khâm-rôu, dont la beauté est telle que Lucifer lui-même se cache pour ne pas devoir l'affronter, bercera ma mélancolie de sa voix semblable au doux roulement du tonnerre lointain.
Je reviendrai à la bastide, tout d'abord pour faire une caresse à mon chien Tango à qui je vais beaucoup manquer et pour contempler mes lauriers rose en fleur.
Si tu étais, soudainement mu par l'irrépressible envie de me revoir, il te faudra alors m'attendre, tout nu au milieu du vestibule, avec une rose plantée dans le cul et une autre plantée dans ta queue bien tendue.
Il sera inutile de me supplier car je ne te pardonnerai pas. Le maximum que tu pourras attendre de ma clémence, sera que je t'expédie en colissimo dans le harem de mon fils Khâm-rôu pour y subir une formation accélérée. Bien qu'accélérée, cette formation risque de durer de longues semaines.
Pour gérer et animer ton blog pendant ton absence, prévois donc au plus vite un intérimaire qui tiendra au courant - après censure - tes fans de tes aventures.
Je doute fort, que cette fois-ci, tu nous accables de tes impressions de voyage comme tu le fais régulièrement.
En te plagiant, j'écrirais pour clore ma lettre : " Et pourtant je t'aime".
Marc