Premier épisode
2 | SOIREE SPORTIVE ENTRE MON LYCEE PRIVE ET LE LYCEE PUBLIC VOISIN
Plus tard dans la soirée, nous nous sommes croisés de nouveau. Tout comme moi, il était en habits de ville. Mais lui, il était habillé cool. Il avait troqué ses vêtements de sport pour un jean troué assez près du corps. Et un tee-shirt mettant en valeur ses pectoraux. Moi, j’étais vêtu d’un jean classique.
Sa mèche tutoyait son front. Avec sa main, il la remettait régulièrement en place pendant qu’il me regardait. Je dirais plutôt qu’il me fixait de façon soutenue. Il avait une cigarette qu’il fumait nonchalamment.
Lui : « salut. Je tenais à te féliciter personnellement d’avoir mené ton équipe à la victoire. »
Lui : « tu fais quoi de beau? »
Moi : « la victoire s’est jouée sur le fil. Tu es sacrément bon sur le terrain. »
Moi : « et pour répondre à ta question, j’attends impatiemment la fin de la soirée pour me barrer. Et toi? »
Lui : « moi aussi je pensais pareil que toi mais je me suis ravisé après le match de volley ball, car la soirée me parait tout d’un coup vraiment des plus intéressantes et des plus attrayantes. Pas toi? Tu n’es pas de mon avis? »
Moi : « non. Bof. Tu as bien de la chance. »
Lui : « tu ne sais pas à quel point j’ai de la chance.... »
Moi : « raconte-moi pourquoi tu as tant de la chance ce soir. Je ne vois rien ni personne d'excitant à cette soirée.»
Lui : « j’ai un peu zappé le match qui était en train de se jouer. Je n’ai pu détacher mes yeux de l’un des joueurs de ton équipe. »
Je ne m’attendais pas à une telle révélation de sa part. Me voilà jaloux. Et zut, un de mes équipiers lui a tapé dans l’œil.
Moi : « Ah, ok. Tu déconnes, mec. Lequel? Ils sont tous hétérosexuels ! »
Lui : « ah non , je crois que celui-là cache bien son jeu »
Moi : « alors, dis-moi, lequel t'a tapé dans l’œil? »
Lui : « tu crois que tu pourrais me le présenter ce soir? »
Moi : « oui, enfin non, ça dépend de qui c’est... »
Lui : « il est blond »
Moi : « donne plus d’info. La moitié des gars de mon équipe a les cheveux blonds! »
Lui : « il est grand »
Moi : « ok, donc j’élimine le plus petit Alexandre. »
Lui : : « il a les yeux verts. »
Moi : « ok, c’est Maxime. Celui qui porte sa chaîne de baptême de façon ostentatoire ! Non? »
Lui : « non, pas lui. Il n’a pas de chaîne. Enfin je ne crois pas. Et crois-moi. Je l’ai bien maté. »
Moi : « eh bien il ne reste que Camille. Avec le tatouage sur l’avant-bras. »
Lui : « non. Pas de chaîne de baptême ostentatoire. Ni de tatouage sur l’avant-bras. »
Moi : « eh bien écoute mon vieux il ne reste plus de grand blond aux yeux verts dans l’équipe à part Maxime et Camille. Viens avec moi et je te les présente tous les deux. »
Lui : « tu ne t’es jamais dit que la vie était souvent une histoire de destin? En amitié comme en amour? Les rencontres que l’on fait ? Les rencontres que l’on ne s’autorise pas pour des putains de bonnes ou mauvaises raisons? »
Moi : « moi, je n’ai pas trop de chance sur ce plan -là. Mes parents. La société. Mon éducation. Ma religion. »
Lui : « la vie est courte, tu sais? Pourquoi se mettre des barrières? »
Lui : « j’aime les garçons. J’ai toujours préféré les garçons »
Moi : « et pourquoi tu me dis tout cela? »
Lui : « parce qu’en fait j’ai repéré ce garçon depuis plusieurs jours. »
Moi : « que veux-tu que cela me fasse? Où veux tu en venir? »
Lui : « essaye encore de trouver qui j’ai repéré dans ton équipe. Tu en as oublié un. Fais marcher tes neurones. J’ai besoin de ton aide sur le sujet. Il est le seul gaucher de ton équipe »
J'ai manqué m'étouffer.
Moi : «le seul autre grand blond aux yeux verts qui reste, c’est moi. Qui plus est gaucher. Je suis le seul gaucher de mon équipe.»
Lui : « voilà. Tu as trouvé. C’est ce grand blond aux yeux verts que j’ai regardé pendant le match au lieu d’être efficace pour mon équipe. »
Lui : « la raison pour laquelle je suis content d’être à cette soirée, c’est ta présence. Tu n’avais pas compris? »
Moi : « tu déconnes. Tu me fais marcher. Tu es homo? Moi pas.»
Lui : « non, je ne déconne pas. Je suis sérieux. Je n'ai jamais été ausi sérieux de toute ma courte vie. Oui, je suis homosexuel. Toi aussi. Enfin, j'espère. Autrement, ma joie aura été de courte durée de te confier tout cela. »
Moi : «Ah parce que tu penses que parce que tu kiffes les garçons, moi aussi je kiffe les garçons? Sérieux, mec?»
Lui : : « Oui, je persiste et je signe. Je l'ai vu dans ton regard après le match de volley ball que nous avons disputé ensemble.»
Lui : «As-tu déjà embrassé un garçon? »
Moi : « non jamais. Toi? »
Lui : « moi, oui. Une fois. Il est dans mon lycée. Nous nous sommes embrassés une fois. Il a posé ses lèvres sur les miennes. Il a pénétré ma bouche avec sa langue. C’était doux, chaud, humide et agréable. Une fois. Il m’a dit son prénom « moi c’est Evan. » et tu sais quoi? Il ne m’a plus jamais adressé la parole depuis ce fameux baiser il y a de cela un an. »
Moi : « moi, aucun garçon ne m’a jamais embrassé. Je...»
Et là, il met ses mains sur mes joues. Il approche d’un coup ses lèvres charnues sur les miennes. Il lèche mes lèvres avec sa langue qui sent la cigarette. Je suis comme hypnotisé. J’entrouve mes lèvres pour accueillir sa langue chaude. Il enroule sa langue sur la mienne. Jamais vécu un truc pareil avec une fille. Et il me lance soudainement : « moi, je me prénomme Enguerrand, Enguerrand Tissier. Je compte bien t’embrasser plein de fois. »
J'avais trouvé ce baiser "soyeux". Je ne saurais pas expliquer pourquoi.
Je reste muet.
Je suis comme tétanisé.
Il n’y a que mon sexe qui lui n’est pas muet du tout. j'ai essayé de le remettre au repos. J’ai passé ma main plusieurs fois sur toute la longueur de mon sexe au niveau de mon entrejambe à travers le tissu, mais tout ce que j’y ai gagné, c’est que mon sexe a encore pris et de la longueur et du volume.
Enguerrand a éclaté de rire en voyant ce qu’il se passait.
Lui : « laisse tomber. C’est mort. Enfin, c’est une façon de parler. Tu es excité. Je suis excité. Ça va mettre du temps avant que nos sexes ne se remettent en mode repos. »
Moi « oui, j’en ai bien peur. »
Lui : «et ce n'est pas ici et maintenant que nous allons solutionner la chose.»
Enguerrand a de nouveau éclaté de rire. Un rire franc et sonore et si joyeux.
Heureusement nous nous étions mis à part dans la pénombre sous le préau à l’écart du monde.
Après ce qu’il venait de se passer, j'étais un peu perdu.
Enguerrand écrivit rapidement quelque chose sur un post it, il plia le post it en quatre et me le tendit. Il tourna les talons et prit congé de moi.
Post it : « trop kiffé de t’embrasser. On recommence demain? Viens me retrouver dans l’impasse derrière mon lycée demain 18h »
Penses-tu que je réussirai à rassembler mon courage pour aller à ce rendez-vous le lendemain à 18h?
Serai-je assez joueur pour me rendre à ce rendez-vous?
Enguerrand sera-t-il là si j'y vais?
Est-ce que cela pourrait être une plaisanterie qu'il voudrait me faire, ou pire, est-ce que cela pourrait être un guet-apens?
Sasha Minton
sasha.minton2019@gmail.com
Soyez créatifs et imaginatifs! Ne pillez ni mes textes ni ceux des autres! J'adore avoir vos retours concernant les histoires que je poste. A vos claviers.
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