Chapitre 1
UN AN ET DEMI AVANT - Il y a un an au mois de janvier 2018. Encore un an et demi à tirer la langue et à m’appliquer sur tous les fronts avant de devenir avocat.
J’ai 25 ans. Je me prénomme Stanislas. Stan, pour les plus intimes. Depuis toujours, je fais tout ce que mon père exige de moi. C’est un brillant avocat. Il a tout réussi. Quand il veut quelque chose, il l’obtient quoiqu’il en coûte aux autres et, en l’occurrence, quoiqu’il m’en coûte à moi.
Études, sports, relations à avoir ou à éviter… tout y passe.
Jusque-là, j’ai tout fait sans broncher. J’ai bien compris qu’en cas de faux pas, mon père me sanctionnerait très durement. Ma mère est morte à ma naissance. Alors, j’ai fait du tennis à haut niveau, j’ai fait des études nickel. Du coup, mon père m’accordait tout ce que je voulais.
Je suis devenu capitaine de l’équipe de hockey. C’est ce que je préfère le plus dans tout ce que j’ai entrepris à la demande de mon père.
J’ai l’opportunité de partager cette passion avec Charles, l’un de mes coéquipiers. Mon père l’aime bien. Du coup, Charles et moi avons toujours eu le droit de nous voir, de dormir l’un chez l’autre, de partir en week-end ou en vacances. Le même bac dans le même lycée, la même mention très bien au bac. Et surtout nous avons été envoyés au même endroit pour devenir avocat. Charles et moi avons le même âge, à quelques jours près. Charles et moi avons toujours été proches l’un de l’autre et sommes de plus en plus proches l’un de l’autre. Nous ne vivons pas ce rapprochement intime de façon publique. Personne n’est au courant que je suis gay. Personne n’est au courant non plus pour Charles. Encore moins mon père qui ne s’en remettrait pas et qui me renierait séance tenante. Charles et moi entretenons une relation très intime.
J’ai décidé de ne pas contrarier mon père. Il me voit en parfait petit hétérosexuel que je ne suis pas. Je ne lui dirai rien. Au moins tant que je ne volerai pas de mes propres ailes. Il me couperait les vivres, et je ne pourrais pas finir mes études. Profil bas jusqu’à l’année prochaine ou plutôt pendant encore au moins 18 longs mois si tout se goupille comme prévu. Le hic, c’est qu’il y a Faustine et mon père tient à ce que nous nous unissions. Je vais devoir accepter. J’ai aussi décidé d’accepter de m’unir à Faustine parce que Faustine me l’a demandé. Faustine aime Mathéo, mais Mathéo n’est pas ce que l’on appelle un bon parti pour les parents de Faustine. En nous mariant, Faustine et moi gagnons du temps, pour nos études d’une part, et d’autre part, pour pouvoir arriver à nos fins. Faustine souhaite épouser Mathéo. Et moi, je souhaite plus que tout faire mon coming-out en vivant mon amour pour Charles au grand jour. Charles a toujours été d’accord pour vivre notre amour au grand jour. Vous l’aurez compris. Seule Faustine connaît mon attirance pour Charles.
Conversation entre Charles et moi début janvier 2018.
Lui : « Alors Stanislas, ta décision est ferme et définitive ? Tu ne changeras pas d’avis ? »
Moi : « non, Charles, j’ai pris ma décision. Je n’irai pas à l’encontre des souhaits de mon paternel. »
Lui : « j’ai bien refusé, moi ! Papa n’a rien dit ! »
Moi : « tu plaisantes, Charly ? Ariane a tout bonnement décidé de te laisser tomber pour aller finir ses études sur un campus américain ! Tu n’as rien refusé du tout. Tes parents ne t’en veulent pas car c’est Ariane qui a décidé qu’elle ne voulait pas finir sa vie avec toi ! »
Lui : « Ok okay. Mais je ne comprends pas pourquoi tu n’envoies pas balader Faustine. »
Moi : « mon père tient à cette union. Question de prestige. Et une particule qui s’unit à une particule, ça fait bien dans une famille d’après mon père. Et Faustine est aussi prise au piège comme moi. Elle préfère son roturier Mathéo. Du coup, Faustine et moi avons décidé de nous unir et d’attendre que j’aie mon diplôme pour divorcer. Et si elle est toujours amoureuse de Mathéo, c’est avec lui qu’elle refera sa vie. Donc pas de relations intimes de prévues entre elle et moi. Pas les mêmes attentes et elle le sait. Ni elle ni moi n’irons voir ailleurs pendant le temps que durera cette union. »
Lui : « tu fais toujours comme ton père dit. Le sport, les études. Et ci et ça. Et maintenant le mariage avec Faustine ! Et si Faustine tombe amoureuse de toi, ou toi elle ? »
Moi : « tu sais bien que tu dis des bêtises. J’aime trop le contact des garçons. J’aime trop être avec toi. J’aime trop mater ton cul. Et Faustine, elle n’a d’yeux que pour Matheo. »
Moi : « en plus, tu sais bien que mon père peut se montrer violent ! »
Lui : « tu avais dix ans ! »
Moi : « mon corps se souvient encore des coups de ceinturon. Tu as eu maintes fois l’occasion de voir mes cicatrices ! Et tout ça pour un 14 en latin ! »
Lui : « tu as grandi. Tu es plus grand que lui. Tu es tout en muscle. Il ne te frappera plus ! »
Moi : « pas le choix. Faustine en a très envie. C’est une chic fille. On trouvera bien un terrain d’entente elle et moi. »
Lui : « ok. Donc tu me raies de ta vie ? Pour toujours ? »
Moi : « Charly.... »
Lui : « ne m’appelle plus Charly. Ce sera Charles dorénavant. Plus de Charly et Stan entre nous. »
Moi : « je ne te raie pas de la vie. Je mets juste ma vie entre parenthèses pour le moment. Si je refuse le mariage, mon père me coupera les vivres et adieu mes études d’avocat ! »
Lui : « c’est aussi ma vie que tu décides de mettre entre parenthèses ! Ce n’est pas que la tienne que tu mets entre parenthèses pour plus de 18 mois, Stan ! Tu me demandes de t’attendre plus de 18 mois ! Te rends-tu compte de ce que tu exiges de moi sans tenir compte ni de mon avis ni de mes sentiments pour toi ? »
Lui : « ok, tu as décidé de faire un mariage de raison et d’écouter ta raison plutôt que ton cœur. »
Moi : « tu sais bien que nous resterons amis toi et moi »
Lui : « je ne veux pas de ton amitié. Moi, c’est toi que je veux. »
Moi : « moi aussi c’est toi que je veux »
Lui : « c’est pour cela que tu te maries avec cette nana ! Tu es un gros naze. »
Moi : « ne dis pas ça ! »
Lui : « tu ne crois pas que je vais t’attendre, que je vais attendre que tu aies ton diplôme comme moi dans un an et que je vais attendre patiemment 18 mois pour que tu divorces si jamais tu divorces »
Moi : « tu m’attends ou tu ne m’attends pas. De toutes les façons je n’ai pas le choix sur le plan financier. »
Moi : « Mais sache que le jour où je trouve une place en cabinet d’avocat, je divorce. Et le jour où le divorce sera prononcé, je serai tout à toi si tu es toujours libre et si tu m’aimes encore un peu ou si tu m’aimes encore tout court tout simplement. »
Lui : « En septembre 2019, de l’eau aura coulé sous les ponts. Tu ne peux pas me demander de t’attendre 18 longs mois. 18 mois, c’est long. Et ni toi ni moi ne savons si les choses se dérouleront sans accroc. »
Lui : « Tu verras bien dans 18 mois. »
Moi : « Je te donne rendez-vous dans 18 mois. »
Un an et demi, c’est-à-dire 18 mois, c’est long et court, cela dépend des objectifs que l’on se fixe, et surtout de l’importance des objectifs que l’on se fixe.
L’union religieuse a été célébrée en juin 2018. Charles a été mon unique témoin. Je le lui ai demandé. Il n’a pas refusé mais je savais que ce n’était pas de gaité de cœur qu’il avait accepté.
Si nous avons continué de nous croiser, Charles et moi, pendant ces 18 mois, c’est seulement dans le cadre de nos études pour devenir avocat ; Charles évitait toutes les invitations que Faustine et moi lancions et toutes les occasions de se retrouver avec moi. Charles avait même demandé à quitter l’équipe de hockey pour quelque temps.
À vous mes lecteurs, je vous donne rendez-vous au terme de ces 18 longs mois, au mois de septembre 2019.........Le timing est.... audacieux.
Mes objectifs de vivre enfin mon amour au grand jour pour Charles vont-ils se réaliser, enfin ? Est-ce que Charles et moi serons diplômés en juin 2019 tous les deux ? Est-ce que Charles et moi volerons enfin de nos propres ailes en cabinet d’avocat ? Est-ce que mon divorce sera prononcé à ce moment-là ? Et surtout, est-ce que Charles m’attendra quand je serai libre de tout engagement avec Faustine ?
Je crois bien que ces objectifs à atteindre me tiennent à cœur plus que tout le reste de ma vie.
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Je tiens également à rappeler et à insister sur ce que Cyrillo a déjà indiqué sur le site. Les histoires que les auteurs vous donnent à lire sont des histoires parfois vraies, parfois partiellement fictionnelles, parfois voire totalement fictionnelles. Mes histoires sont du reste protégées.
Sasha Minton
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