Je suis un parisien pure souche. J’ai toujours vécu à Paris intra-muros aussi loin que je me souvienne.
Je me prénomme Léandre. Célibataire.
Sur le mois de mai, nous avons décidé de surfer sur les ponts à rallonge, avec Sarah, ma meilleure pote fille.
Nous avons rassemblé quelques amis et nous avons loué à 15 une superbe villa avec piscine sur le bord de l’océan Atlantique pour pouvoir tous nous retrouver loin de la capitale.
Cinq couples . Cinq célibataires.
Les célibataires, dont moi et un autre mec, Lilian que je ne connais pas et qui travaille avec Sarah et qui d’après elle est très cool, et trois filles qui font du sport avec Sarah. J’ai comme dans l’idée que Sarah aimerait nous caser, Lilian et moi avec l’une de ses copines de sport.
Mes obligations professionnelles m’ont obligé à différer mon départ de la capitale. Je suis donc le dernier à rejoindre la villa.
C’est Lilian qui m’attend à l’aéroport. Il a une voiture cabriolet décapotable dernier cri.
C’est Lilian qui engage la conversation.
Lilian : avec ou sans capote?
Moi : pardon?
Lilian : tu veux rouler avec ou sans la capote? Les cheveux au vent ou pas?
Moi : ah. Ok. Sans capote.
Lilian : tu as bien raison. Au moins aucun risque. C’est si bien sans capote.
Moi : pardon?
Lilian: je dis juste que sans capote c’est toujours mieux. je plaisante bien sûr.
Lilian m’informe que comme il est arrivé le premier, il a eu tout loisir de faire le tour de la villa. Il a choisi la plus grande chambre avec le plus grand lit et avec une terrasse qui donne côté mer.
Je ne vois pas ce que cela peut faire qu’il ait cette chambre ou une autre.
Mais je comprends rapidement où il veut en venir. Nous allons être amenés à partager la même chambre.
Les filles célibataires prennent deux chambres et ne veulent pas dormir ni avec moi ni avec Lilian, ce que je comprends très bien.
C’est juste que la chambre a un super lit. Pas deux lits. Bon c’est juste histoire de quelques nuits c’est tout. Ça devrait passer crème.
Ce soir, l’alcool va couler à flot.
Soirée piscine.
Musique à fond.
Il n’y a pas de voisin immédiat.
Il me semble que j’ai bu plus que de raison. Mon cerveau est toujours présent. Mais mon corps est aux abonnés absents. Je n’arrive plus à articuler correctement.
J’entends de façon brumeuse ce qui se dit autour de moi.
« Non, non, non. Arrête Léandre, sérieux, tu fais chier. Cela fait plusieurs fois que je te le dis. Non, arrête de vouloir m’embrasser. Si je te laisse m’embrasser. Soit au mieux, tu auras tout oublié demain. Soit tu feras tout pour m’ignorer et m’éviter en faisant comme si l’on ne s’était jamais embrassés. Soit au pire, tu regretteras de m’avoir embrassé. Et ça, ça me ferait beaucoup de peine. Donc laisse tomber. Tu as trop bu. Il ne peut rien se passer entre nous deux dans ton état. »
Sarah : et zut! Léandre vient de tomber tout habillé dans la piscine. Quelqu’un peut m’aider? Katia? Melanie? Jordan? Quelqu’un! Lilian! Aidez-moi.
Tout le monde semble être autour de moi,
Sarah : qui peut prodiguer les premiers secours?
« Moi »
Sarah : ok vas-y. On te fait confiance. Léandre doit avoir plein d’eau dans ses poumons.
Je me retrouve au bord de la piscine. Je suis trempé. Quelqu’un me prodigue les premiers soins. Un bouche à bouche. C’est ce qu’il me semble. Mais je suis dans les vapes.
Je me rappelle deux mains se plaquant sur mon torse au niveau de mon cœur. Quelqu’un me pince le nez. Du bouche-à-bouche. C’est cool ça. Je suis à l’ouest , moi. Je manque de finir noyé dans une piscine, je sens que je suis en train de partir loin, quelqu’un s’occupe de me garder en vie. Et moi qui trouve la situation cool et agréable.
« allez, respire Léandre. Accroche-toi . Zut, ce con de Léandre pense qu’il est dans un rêve. Non arrête Léandre, sérieux, cela fait plusieurs fois que je te le dis. Non, arrête de vouloir m’embrasser. Je suis juste en train de te sauver la vie. Enfin, j’essaie.
Sarah : « quelqu’un pour m’aider à coucher Léandre? Avec moi?
« moi »
Sarah : ok, viens. On l’allonge là. Tu peux m’aider à le déshabiller ?
« s’il le faut, ok »
Je me retrouve en position horizontale. Comme dans du coton. Je n’entends plus rien. Suis bien. Je m’endors.
Je me réveille avec la tête à l’envers. Je suis dans les vapes. Suis dans un lit. Les draps sentent bon.
Il y a de la chaleur à côté de moi. Un autre corps. Je m’accroche. Je touche le corps qui se retrouve sous mes doigts.
Et là jentends la même voix que toute à l’heure dans mon rêve éveillé.
« Non arrête Léandre, sérieux. Laisse-moi dormir. Cela fait plusieurs fois que je te le dis. Non, arrête de vouloir me toucher. Si je te laisse m’embrasser. Soit au mieux, tu auras tout oublié demain. Soit tu feras tout pour m’ignorer et m’éviter comme si nous ne nous étions jamais croisés. Soit tu détesteras m’avoir embrassemé. Tu as trop bu. Il ne peut rien se passer entre nous deux dans ton état. »
Tout d’un coup, si la personne qui vient de parler s’est rendormie, moi, j’ai les idées très claires.
Je suis dans le même lit que Lilian. C’est bien la voix de Lilian que j’ai entendue quand j’étais en états d’ébriété. C’est sa voix que je viens d’entendre.
Putain, je suis dans le même lit que Lilian.
J’ai fait des avances à Lilian.
Zut zut zut.
Je saute du lit.
Je rassemble mes affaires dans mon sac. Je m’habille. Je descends petit déjeuner. Je dois trouver Sarah pour lui dire que je dois rentrer plus tôt.
Me voilà attablé dans le jardin. Seul. La maisonnée est toujours endormie. Tant mieux, car j’ai un peu honte d’être visiblement parti en vrille devant tous mes potes.
J’entends des pas dans la cuisine. Pourvu que ce soit Sarah.
Zut zut zut. C’est Lilian que je retrouve face à moi.
Il me regarde sourire en coin.
Lilian : tu comptais partir en douce?
Moi : ben c’est à dire, que je suis rouge de honte de t’avoir fait des avances contre ton gré. Je m’en excuse.
Lilian: tu ne supportes pas bien l’alcool. C’est le moins que l’on puisse dire. Et tu n’as pas besoin de t’excuser dans la mesure où il ne s’est strictement rien passé entre toi et moi. Ni de près, ni de loin.
Moi : merci de m’avoir prodigué les premiers soins. C’est toi, n’est-ce pas?
Lilian : oui c’est moi
Moi: désolé encore une fois pour avoir essayé de t’embrasser
Lilian : tu vois que tu n’assumes pas d’avoir essayé de m’embrasser
Moi : non ce n’est pas ça. C’est que tu n’étais pas d’accord pour que je te saute dessus, visiblement.
Lilian : moi? Pas d’accord? Pas tout à fait. En fait tu es tout à fait à mon goût. Mais tu es hétérosexuel.
Moi : hétérosexuel, oui,sur le papier. Dans les faits, c’est moins clair depuis que je t’ai croisé à l’aéroport.
Lilian: développe. Tu peux être plus clair?
Moi : mieux que ça. Je peux t’embrasser? J’ai les idées claires ce matin. J’ai juste trop mal au crâne. Mais tu me plais toujours autant.
Lilian : fais-toi plaisir.
Moi : sérieusement ? Tu es d’accord?
Lilian : oui je suis sérieux.
Lilian ferme les yeux, se rapproche de moi. Il attend visiblement que je fasse le premier pas.
Je m’approche de Lilian. Je mets ma main derrière sa nuque. Je l’attire encore plus près de moi. Je réduis l’espace entre nos deux corps.
Je caresse ses lèvres avec l’index de ma main libre. Je commence à lécher les lèvres de Lilian. Je le sens frémir sous mes coups de langue. Il entrouvre ses lèvres. Prêt à accueillir ma langue.
Je pénètre sa bouche de ma langue .
Lilian : on pourrait nous voir. Ça ne te dérange pas?
Moi : non
Nos langues tournent dans un ballet majestueux. C’est doux. C’est chaud. C’est sexy.
Nos bouches sentent la menthe.
Sasha Minton
Soyez créatifs et imaginatifs! Ne pillez ni mes textes ni ceux des autres! J'adore avoir vos retours concernant les histoires que je poste. A vos claviers.
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