Joyeux anniversaire...
[Ce texte fait suite à "ma première année de Fac". L'idéal serait d'avoir lue la précédente série en entier pour mieux connaître les protagonistes... Lire ici
Merci à tous ceux qui m'ont encouragé à continue cette histoire et bonne lecture...]
Je sors de mon sommeil. Je suis parfaitement réveillé. Instantanément. J'ai bien dormi.
Je tourne la tête à ma droite.
Il est là, encore endormi.
Il est tourné vers moi, le visage parfaitement serein, ses cheveux bruns en bataille. L'ovale de sa figure est orné de ses sourcils, son nez régulier est encastré dans l'oreiller, ses lèvres fines sont une invitation à...
Ce début septembre est encore chaud, nous ne dormons qu'avec un drap... qui est repoussé quelque part entre nos hanches et nos nombrils.
Comme il est face à moi, dos à la fenêtre, je peux contempler la courbe de son épaule et la suivre jusqu'à ses hanches qui se perdent dans le blanc du tissu.
Je lève mon bras pour effleurer du bout des doigts cette ligne si magnifique.
Cela fait deux mois que chaque jour, quasiment, nous partageons le même lit.
Merci les vacances : pendant trois semaines ses parents étaient partis, pendant trois autres c'étaient les miens.
C'est passé à une vitesse épouvantable. Je ne suis jamais redescendu de mon nuage.
Quentin est tellement doux et tendre.
Quand je repense au début de notre relation... Comment a-t-il pu accepter d'être avec moi ?
Quentin, c'est une force morale.
Je crois qu'il cherche en moi le côté... animal... instinctif peut-être pour utiliser un mot moins dur. Parfois je me sens comme une brute épaisse et stupide quand je songe à ce qu'il est... lui.
Je repense à ce premier moment où il m'a caressé le menton lorsque j'étais nu dans ma cabine de toilette, au bord du grand abîme.
Ah non bordel ! Mais pourquoi je pleure à chaque fois que j'y pense. Putain, je suis un mec pas une nana.
Je crois qu'il a " changé " quelque chose dans ma tête. Je me trouve... sens... vois... plus... " sensible " ? Heu... Sentimental ? Je ne sais pas comment dire, disons que des tas de sensations et sentiments nouveaux se sont invités dans ma tête depuis que je le connais... que... que... je l'aime.
Et c'est le moment qu'il choisit pour s'éveiller. Ses yeux se plantent directement dans les miens.
Ca ne devrait pas exister des yeux comme ça.
" - Coucou mon chat...
- Coucou mon tidou... "
Je reprends mes caresses sur son épaule. En quelques mots, nous savons tout de la nuit de l'autre. Il s'avance vers moi pour m'embrasser. Nous échangeons un petit bisou...
Nous nous enlaçons...
Je sens mon sexe contre son ventre... J'adresse un sourire faussement gêné à Quentin qui n'a pas manqué de sentir la pression caractéristique de mon bassin. Il me caresse le ventre en embrassant mon téton gauche... Sa bouche descend lentement sur la peau de mes abdos pour s'arrêter à la limite de mon pubis. De sa main, il a déjà empoigné mon sexe et le caresse doucement, enveloppé du drap.
Il lèche mon ventre et mon nombril. Il sait que cela me fait monter au rideau.
Le drap est déjà humide.
Il amène sa bouche sur mon gland et enfourne l'extrémité de mon sexe dans le tissu. C'est étrange... Pas vraiment agréable...
Mais je suis dans sa bouche... Mon sexe est dans sa bouche... Je ferme les yeux et repasse le film d'une fois où il m'a sucé et que la vue de son sexe dressé dans son pantalon m'avait excité d'avantage que s'il avait été nu.
Il retire le drap et reprend sa fellation " au naturel ". Quelques instants lui suffisent pour me mener à l'extase.
Ensuite il m'embrasse et je plonge entre ses cuisses pour lui procurer autant de plaisir qu'il ne m'en a donné.
Pas une goutte ne souille les draps.
Nous sommes pleinement l'un à l'autre.
Nous nous levons ensemble, nous enfilons toujours un boxer. Je ne serais pas contre l'idée de rester nus... Mais c'est ainsi. Et puis il y a notre petit rituel...
Aujourd'hui est un jour particulier, je serai seul.
Le frère de Quentin revient chez ses parents pour son anniversaire.
Samedi foutu.
Ca me fait d'autant plus chier que c'est notre dernier week-end avant la rentrée. Mes vieux rentrent dans la nuit de dimanche à lundi et donc notre dernier week-end va être à moitié bouffé par l'autre bourrin.
Mais bon... Zen... C'est son frère et ils s'adorent. J'en garde le douloureux souvenir.
Durant le petit déjeuner, Quentin ne dit presque rien. Il semble préoccupé mais je n'arrive pas à lui faire dire ce qui ne va pas. Une sourde inquiétude m'étreint.
Il part se doucher pendant que je range la vaisselle. Oui... Je sais... C'est pas mon genre... Mais Quentin fait des miracles.
Une fois le lave-vaisselle rempli, je me dirige dans la salle de bain. La douche est désormais silencieuse. J'entre doucement et trouve Quentin la bouche écumante de dentifrice. Il se lave les dents et a les yeux tristement perdus dans le néant.
Je me glisse derrière lui. Il est nu et ses fesses sont un véritable appel au viol... heu... crime. Mais, curieusement, c'est la base de sa nuque qui m'excite le plus... Le matin, c'est souvent cette partie de son corps que je regarde et qui me rend... " tout chose " comme on dit. Je ne sais pas pourquoi, il y a quelque chose... Le mouvement des muscles ou quoi... La forme triangulaire... J'ai juste envie de l'embrasser à cet endroit et ça me fait fondre.
Je suis tout émoustillé... Je pose mes mains sur ses côtés et commence à les descendre sur ses hanches.
Il se dégage brutalement.
" - Non, j'ai pas envie. " Me dit-il d'un ton agressif que je ne lui connais pas.
Je recule et le regarde incrédule.
" - Je voulais juste te faire un 'tit calin...
- Désolé, j'ai pas envie. "
Il ne s'est même pas retourné et ne m'a même pas essayé de me regarder dans le miroir.
Je sors de la salle de bain... Qu'est-ce que j'ai fait ? J'ai rien dit...
J'essaye de tourner et retourner les rares propos que nous nous sommes échangés mais rien n'y fait : je ne vois pas ce que j'aurais pu faire pour le fâcher ainsi.
Hier, peut-être ? Parce que j'ai trouvé son nouveau t-shirt moche ? Non...
Je retourne dans la cuisine me faire un café... J'attends anxieusement qu'il sorte. Et l'attente est courte, il sort de la salle de bain, file dans la chambre et en ressort habillé.
" - Bon, je dois y aller. Je ne sais pas trop quand je pourrai rentrer. Si jamais je dois rester chez moi je te préviens par skype. OK ? " Me dit-il sèchement.
Je suis sans voix, jamais il ne m'a parlé ainsi.
" - T'es sûr que ça va mon tidou ?
- Oui oui... T'inquiète... C'est juste que ça me fait chier qu'on soit pas ensemble aujourd'hui.
- D'accord alors... "
Et nous nous embrassons. Il part.
Mais son explication sonne faux.
Je considère ma tasse. Quelque chose ne va pas. Je sais que quelque chose cloche.
Je me rends alors compte de quelque chose d'autre. Depuis presque le début de notre relation " normalisée ", nous avons pris l'habitude de porter le boxer de l'autre. C'est peut-être du fétichisme, mais moi j'adore.
D'habitude on échange après la douche. Mais là, j'ai toujours mon boxer sur les fesses.
Un doute m'étreint : il a quelqu'un d'autre.
Mais non, ce n'est pas possible. C'est rigoureusement impossible. On est toujours ensemble. J'ai beau me raisonner, mon corps ne veut rien savoir : mes intestins se contractent et mes mains tremblent.
Je ne veux pas le perdre.
Mais j'ai confiance en lui. J'ai confiance. Il ne peut pas me trahir. Ce n'est pas lui.
Moi oui, je pourrais, je n'ai pas sa force de caractère.
Je passe à mon tour sous la douche et essaye de penser à autre chose. Je n'y arrive pas. Et puis, qu'est-ce que c'est que cette histoire de peut-être ne pas rentrer ce soir ? Ce n'était pas prévu du tout ça ! Et pourquoi il ne le sait pas encore ?
Un plan cul...
Il y a quelqu'un qu'il veut voir pour un plan. Si jamais on lui pose un lapin, il rentre sinon... Il passera la nuit avec lui. C'est ça... C'est logique. J'aurais dû y penser. Je n'ai pas été assez gentil avec lui. Et puis oui, pourquoi resterait-il avec un salaud comme moi.
Ca me dévaste. Je suis complètement abattu. Evidemment que ça ne pouvait pas durer lui et moi. Je ne suis pas fait pour quelqu'un comme lui. Je ne le mérite pas et il mérite mieux que moi.
Je reste un long moment le front collé sur le carrelage avec le jet brûlant de la douche sur les épaules.
Non.
Non !
Non non non !!!
S'il veut se barrer qu'il se barre. Non mais !
J'ai pas besoin de lui ! Je peux avoir qui je veux ! En cinq minutes je peux me trouver un plan sur grindr et le baiser dans 30 !
Je sors brusquement de la salle de bain, plein de détermination. J'empoigne mon portable et me connecte. Ca ne rate pas, deux contacts dans la minute à moins de deux kilomètres. Je commence à discuter et puis...
Et puis je coupe tout.
Qu'est-ce qui me prend ?
Non non non... Je peux avoir confiance, je DOIS avoir confiance en Quentin. Si je ne peux pas avoir confiance en lui, alors en qui ???
Me rendant compte de mon état, je décide de faire la seule chose raisonnable : une bonne séance de basket. Je mets mon survêt et fonce au terrain dans le parc à quelques minutes à pied de chez moi. J'y vais en trottinant histoire de m'échauffer.
Et c'est ainsi que je passe l'après-midi, à m'épuiser physiquement sur le terrain et m'occuper l'esprit, vérifiant -chaque fois que c'est possible- si Quentin m'a laissé un message.
Rien.
C'est plutôt bon signe non ?
La fin d'après-midi je rentre, extenué, en sueur et me félicitant de n'avoir considéré aucun de mes partenaires comme une proie sexuelle potentielle malgré quelques regards très intéressés du petit black avec ses fesses si...
Ta gueule !
Je rentre à la maison.
Toujours aucun signe de Quentin.
Je me douche et me vautre dans le canapé devant la télé avec juste un bas de jogging. Je me rends alors compte que l'angoisse est toujours là.
Il n'est pas loin de 19h. Je n'ai pourtant pas faim.
Soudain j'entends des clés s'agiter dans la serrure. Je bondis du canapé pour foncer dans le couloir. La porte s'ouvre. C'est bien Quentin.
Un grand sourire nait spontanément sur mon visage. Un poids de cinquante kilos s'envole de mes épaules.
Mais je vois immédiatement à son visage fermé que quelque chose ne va pas.
Il referme la porte, se tourne vers moi et me dit gravement :
" - Yves, je dois te dire quelque chose. "
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Yopi
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