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Jeudi matin… J’ouvre les yeux et les dernières paroles de Simon résonnent dans ma tête. Je me tourne vers lui, il dort profondément, il est beau, réveillé ou endormi, il est magnifique. Je regarde l’heure, il est 6h30, je me lève discrètement, m’habille et descends déjeuner. J’ai besoin d’être seul pour réfléchir. Ethan m’accueille dans la salle du petit-déjeuner.
- Oh, toi, ça va pas, qu’est-ce qu’il se passe ? Demande-t-il alors que je prends place.
Et je me mets à tout lui expliquer, les envies de Simon, mes peurs, je lui livre en l’espace de quelques minutes quasiment tout le contenu de ma petite vie sans intérêt mais il m’écoute attentivement et sans m’interrompre. Lorsque je termine, je regarde la table, honteux.
- Tu l’aimes ? Demande-t-il
- Oui, dis-je sans la moindre hésitation.
- Alors pourquoi hésites-tu ? Dit-il en partant sans me laisser le temps de répondre.
Je suis seul à cette heure-ci dans la salle, je fixe la nappe, je ne sais pas quoi penser.
Ethan revient avec le café et les croissants après un long moment. Il dépose 2 tasses sur la table et s’assoit en face de moi.
- Celle-là c’est café noir, l’autre café crème maison… Il sourit légèrement.
Je le regarde interloqué, je ne comprends pas. Instinctivement, mon regard se pose sur le café crème, je reste silencieux.
- Tu veux une vie normale voire ennuyeuse ou une vie plus pimentée voire unique ?
Je ne sais pas quoi répondre… Ethan pousse vers moi le café crème.
- Ton regard fixe la tasse dans laquelle j’ai déversé mon sperme… Bois.
Je prends la tasse et commence à boire une gorgée.
- Tu aimes obéir ? Tu aimes qu’on te donne des ordres ?
Je fais un signe positif de la tête et reprends une gorgée.
- Ce qui te fait tant hésiter, ce qui fait que tu es perdu Yan, ce n’est pas de vivre avec Simon en sachant qu’il va sauter tout ce qui passe à sa portée ou se faire sauter, c’est qu’il te laisse le choix… Tu as bu ce café non pas parce qu’il y a mon sperme dedans mais parce que je t’ai dit de le faire… Si tu n’es pas capable de choisir la boisson que tu aimes ou dont tu as envie, comment veux-tu choisir ta vie ? Et pour info, les 2 café sont noir, sans sperme ajouté…
Puis il se lève et repart en cuisine me laissant seul avec cette « révélation ». Et je percute, tout fait sens, il a raison, je ne sais qu’obéir, quand on me laisse le choix, je suis perdu. C’est pour ça aussi que c’est si facile pour moi d’être un bâtard, rien à décider, pas de risque de faire le mauvais choix puisque dans tous les cas, ce n’est pas moi qui décide. Lorsque Simon m’a demandé ce qu’il pouvait faire pour me conquérir, je n’ai pas su répondre car j’aurais dû faire un choix, j’aurais dû porter la responsabilité de ce choix… Quel trouillard je suis… Et ce n’est pas en une journée que je vais changer, que je vais assumer. Cette putain de question « Qu’est-ce que tu veux ? » à laquelle je ne sais jamais répondre ne vient pas du fait que je ne sais pas ce que je veux mais du fait que je n’arrive pas à choisir.
Je termine mon café, avale un croissant et remonte dans la chambre, Simon dort toujours, je passe discrètement dans la salle de bains et je prends une longue douche brûlante, toujours la même… Lorsque je sens les mains de Simon dans mon dos, je le laisse faire, il me caresse, m’embrasse l’épaule, le cou, la joue puis je me tourne un peu plus pour que nous nous roulions une pelle. Ses mains se posent sur mon torse et choppent mes tétons, je couine…
- J’aime quand tu couines Yan… Dit-il avant de me mordre l’oreille.
- J’aime quand tu me fais couiner Simon, dis-je en sentant une légère pause dans son action.
Il serre finalement un peu plus fort mes tétons, je lâche un « oh oui » alors il serre plus fort et je couine sans me forcer. Une de mes mains part lui caresser les cheveux, l’autre lui agrippe fermement une fesse.
- T’es prêt pour la dernière journée du deal ma salope ? Demande-t-il presque sauvagement.
- Je suis à tes ordres Simon, fais de moi ce que tu veux…
Il me retourne et me plaque le dos contre le carrelage, ses yeux se rivent sur les miens, il me regarde, je vois passer dans ses yeux de nombreuses questions mais il ne dit rien. Il sourit, sa main droite descend jusqu’à ma queue toujours enfermée et attrape mes couilles qu’il commence à broyer en me fixant. Je prends de grandes respirations et je soutiens son regard, il serre de plus en plus fort, j’avale lourdement ma salive et je tiens. Il relâche son étreinte puis recommence, toujours en me scrutant puis m’embrasse longuement en maintenant sa pression sur mes couilles. Je couine, il grogne de satisfaction et libère mes couilles. Nous prenons notre douche ensemble, il me lave, je le lave, nous nous séchons puis il me regarde en souriant sadiquement.
- Vache et salaud, jusqu’au bout hein ?
- C’est dans le deal Simon, tu ordonnes, j’obéis, tu es le Maître, je suis l’esclave.
Son sourire s’estompe légèrement…
- Je veux pas un esclave, je veux un esclave sexuel, en dehors du cul, je veux quelqu’un d’indépendant, capable de prendre des décisions, de s’affirmer voire même de me tenir tête mais pour le cul, tu n’as pas ton mot à dire oui. Je pensais que tu l’avais compris.
La discussion avec Ethan remonte à la surface… Je me sens mal à l’aise.
- Ordonne, je suis ta pute… Dis-je pour éviter un sujet sensible.
Il retrouve son sourire et me pousse dans la chambre, je recule lentement pendant qu’il colle son corps contre le mien et m’embrasse. Je bute contre le lit et me laisse tomber dessus, j’écarte instinctivement les jambes pour m’offrir à ce mâle dont la queue est déjà droite. Il monte à genoux sur le lit, je me décale pour qu’il puisse avoir toute la place dont il a envie. Ses dents blanches apparaissent, il est ravi, il a son terrain de jeu à disposition.
Ses genoux passent sous mes cuisses, sa main approche de ma gueule et il y engouffre 2 doigts que je suce en couinant, de son autre main, il me caresse le torse, je commence à onduler, je chauffe tout doucement et son sourire ravageur m’incite à continuer sans pour autant que je me force. Il me chauffe longtemps en prenant tout son temps, je ne le quitte pas du regard…
- Attache-moi Simon, dis-je du mieux que je peux avec 2 de ses doigts dans ma gueule.
Ses yeux luisent de lubricité, je me retrouve sanglé en quelques secondes, je me laisse faire et le regarde, l’admire, le dévore des yeux. Les bras écartés, les cuisses relevées avec les sangles, je suis à son entière disposition.
- Baise-moi Simon, démonte ta lope…
Il entre en moi, je soupire de plaisir, il saisit mes tétons, je couine et gémis, il s’installe, il prend possession de mon corps. Il m’encule très lentement, il se limite à continuer à me faire chauffer et il y parvient très bien. Malgré le fait que je sois attaché, il est très tendre et attentionné. Il ne me démonte pas, il me fait l’amour avec tendresse. Il se penche et m’embrasse à pleine bouche tout en ondulant du bassin de longues minutes.
Il se redresse, se saisit de son téléphone et appelle Alban, enfin je crois à l’entendre.
- Mec, le p’tit dej est servi si tu veux te faire plaiz…
Il raccroche et sort de mon cul, il se lève, me caresse la joue et se dirige vers la porte à laquelle on vient de frapper, c’est en effet Alban qui entre et, dès qu’il me voit, sort sa queue de son jean, monte sur le lit et m’encule sans ménagement pendant que Simon s’installe dans un fauteuil et filme la scène en se caressant le torse. Ce n’est plus du tout tendre, c’est sauvage, cette fois je me fais démonter pendant 10 bonnes minutes.
Alban n’a pas joui mais il laisse sa place à Simon qui me fait de nouveau l’amour, une explosion de caresses, de baisers, de souffle chaud sur le corps, de langues qui s’entremêlent… Avant que de nouveau le duo infernal n’échange leur place pour qu’Alban m’utilise comme une poupée gonflable avec une certaine violence. Leur petit jeu dure un bon moment, l’alternance des genres me fait perdre la notion du temps et les plaisirs sont différents.
Simon décide enfin de me détacher, je souffle un peu, me réhydrate, je suis trempé et me lève pour me dégourdir les jambes. Pendant ce temps, Simon s’est allongé sur le lit, il me regarde avec envie et se caresse le torse, la queue droite, je comprends l’appel et viens m’empaler sur sa queue. Nos regards se rivent l’un sur l’autre, son sourire m’hypnotise, c’est lorsque je sens les mains d’Alban sur mes épaules, qu’il me fait me pencher un peu plus que je comprends. Je panique un peu, Simon me caresse la joue.
- Shhhhh mon cœur, on t’a suffisamment préparé, ça va bien se passer…
- C’est la première fois Simon ! Je ne sais pas si…
- Franchement, me coupe Simon, après tout ce que tu as pris depuis presque une semaine, t’es en mesure de nous recevoir tous les deux. On en a longuement discuté avec Alban, on voulait attendre le bon moment et c’est maintenant. On a aussi convenu que ça ne serait pas du tout violent. On veut du plaisir à trois…
Alors qu’il termine sa phrase, je sens la queue d’Alban essayer d’entrer en moi alors que la place est déjà prise mais ça rentre assez facilement. En effet, j’ai tellement pris dans le cul depuis ces derniers jours que les parois sont souples.
Je respire fort, ma tête part en arrière, les mains d’Alban viennent me caresser le torse, il dépose un baiser sur mon épaule droite, Simon titille tout doucement mon téton droit, son autre main caresse mon flanc gauche. Ils sont tous les deux en moi et leurs mains courent sur mon corps, je lâche des gémissements de plaisir, je m’offre à ces deux mâles qui sont extrêmement lents et tendres dans leurs mouvements. Lorsqu’Alban commence tout doucement à bouger en moi, je me sens électrisé, je laisse échapper un petit cri de surprise teinté de plaisir et de relâchement. Simon penche la tête sur son oreiller et affiche un sourire radieux.
- Qu’est-ce que t’es beau quand tu prends du plaisir Yan… Qu’est-ce que t’es beau quand tu t’abandonnes, que tu vis juste l’instant présent.
Mes yeux se posent sur cet homme qui ne cesse de me surprendre et de me révéler qui je suis sans que j’en ai conscience. Je me contente d’émettre un soupir, mon corps est détendu et ils se mettent à me faire l’amour en douceur. Je m’aperçois alors que je prends un plaisir incroyable, non pas à m’offrir à eux mais j’ai du plaisir pour moi, les mots de Simon font écho. Je prends conscience que je vis dans le « carpe diem » jusque là frustré. Je vivais l’instant présent par procuration, me nourrissant du plaisir des autres mais là c’est différent, je vis mon propre plaisir et c’est enivrant, étonnant, transcendant…
L’ébat continue lentement, longuement, un concert à six bras, six mains qui se cherchent, passent d’un corps à l’autre, aucune violence, douleur, poigne ou parole, juste des caresses, des baisers, des mouvements délicats qui provoquent du plaisir pour les trois au même moment, une symbiose parfaite, un mélange des corps, un voyage hors du temps où chacun prend soin de l’autre et ressent du plaisir.
Alban est le premier à jouir, je sens sa queue gonfler en moi et les spasmes qui la secouent pour expulser le nectar de mâle. Il émet juste un petit soupir d’aise au moment où il libère sa semence, on est loin du mec bourrin qui beugle comme un barbare pour annoncer à l’assemblée qu’il a giclé. C’est sobre, approprié et même très excitant. La situation veut que tout reste simple, tendre et… Distingué…
Il se retire lentement comme s’il voulait s’éclipser pour ne pas nous déranger. Car Simon et moi sommes à présents occupés à nous bouffer mutuellement la langue, toujours avec précaution, tendresse et passion. J’ai un peu plus de place, je me positionne mieux pour ne faire qu’un avec Simon. Nos corps s’entremêlent, nos mains ne se lassent pas de caresser l’autre et nos gémissements sont étouffés par notre concours de roulage de pelles.
Nos corps sont soudés l’un à l’autre, nous ne faisons plus qu’un. Soudain, comme une explosion muette… Comme si… Un barrage venait de rompre ou que nos cœurs battaient exactement au même rythme et au même moment l’espace d’une seconde. Comme si… Nos corps ne faisaient effectivement plus qu’un.
Simon l’a ressenti aussi, je viens de le lire dans ses yeux, ils se sont agrandis de surprise l’espace d’une demi-seconde. C’est beau, c’est magnifique, je pourrais presque voir défiler dans ses yeux « je t’aime »…
Ce qu’il ne sait pas, c’est que j’ai déjà vécu ça une fois et que si l’instant présent est enivrant et merveilleux, les souvenirs qu’il engendre me font l’effet de ce barrage qui rompt et ils ne sont pas des plus plaisants.
Les miens font défiler un tout autre message…
Simon, je t’aime, Simon, je suis terrorisé, tu viens d’enchaîner mon cœur au tien, je t’en supplie, ne me fais pas souffrir.
Ne fais pas exploser mon cœur fragilisé, ses fissures anciennes ne peuvent guérir, nous avons fusionné l’espace d’une seconde qui a semblé durer une éternité, ne provoque pas la nova qui dévastera ma boîte à sentiments… Simon… Protège-moi…
Yan
ftasm@yahoo.fr
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