Pendant longtemps, je me suis considéré comme quelqu’un de normal, de classique, sans histoire et plutôt satisfait d’être ainsi dans la norme, de me fondre dans la masse. Cela ne m’intéresse pas de sortir du lot, de faire des choses spéciales ou originales. Peut-être un peu trop normal quand même.
A l’école, j’étais un élève moyen. Avec les filles, j’avais un succès moyen aussi. J’en ai embrassé et peloté quelques-unes avant de partager un amour plus fort avec Helena. A seize ans, elle m’a pris ma virginité et j’ai arrêté de fréquenter d’autres filles. Quelques temps plus tard, me disant que je ne connaissais le plaisir que d’une seule personne, par curiosité, je suis allé au bordel. Si la pute de service a effectivement réussi à me faire jouir de manière différente, je n’ai pas aimé son côté à la fois bestial et maternel. Je n’ai pas renouvelé l’expérience. Un peu plus tard, suite à une dispute avec Helena et une rupture de quelques mois, je me suis un peu remis à la drague. J’ai eu des rapports avec trois filles différentes. Sans grands éclats. Elles m’ont quitté gentiment mais assez rapidement. Je ne retrouvais pas non plus en elles la même chaleur qu’avec Helena. Je ne les ai peut-être pas satisfaites. Peut-être que si. Peu importe. Nos chemins se sont éloignés. Puis Helena est revenue. Notre amour a repris. Nous ne nous sommes plus quittés. Elle est restée ma seule partenaire. Nous nous sommes mariés et nous avons deux enfants. Nous avons été longtemps très heureux. Un bonheur agrémenté d’une vie sexuelle régulière et satisfaisante.
Ajoutons que jusque-là, ma vie sexuelle était limitée aux femmes. Bien sûr, à l’adolescence, la curiosité relative aux pénis des autres avait pu se confondre avec une forme de désir et susciter quelques brèves érections, mais sans plus. Un jour, dans un vestiaire, un compagnon de sport m’avait mis très mal à l’aise en me regardant m’habiller et en me disant « quel cul, mais quel cul ! », tout en se touchant l’entre-jambe. Je n’avais su que dire ni que penser. J’avais appris par la suite qu’il était gay. Mais le hasard avait voulu qu’on ne se voit plus. De temps en temps avec Helena, pour rigoler, on matait une vidéo érotique ou porno. Il m’était alors arrivé d’aussi bien regarder les hommes, mais c’était plus dans un but de comparaison. Et pour constater une fois encore que j’étais tout à fait dans la norme, sans plus, tant au niveau des dimensions que des performances…
Mais parfois, la vie bascule sur quelques mois. L’entreprise pour laquelle je travaillais a subi une crise, due à des aléas internationaux. J’ai été licencié. J’ai rapidement retrouvé du travail, mais beaucoup moins bien payé. Et Helena, qui souffrait depuis tout un temps de douleurs musculaires a eu la désagréable surprise d’apprendre qu’elle était atteinte de sclérose en plaque. Une forme très légère et pas trop pénible, mais qui l’empêche cependant de continuer à travailler. Nos revenus ont été divisés par deux et il est devenu difficile d’assumer les crédits de la maison, des voitures, de satisfaire les enfants qui grandissent. J’ai dû chercher de petits boulots complémentaires. J’ai d’abord fait le garçon de café. Mais les horaires étaient peu compatibles avec une vie de famille. J’ai alors trouvé quelqu’un qui cherchait un jardinier. J’ai toujours aimé jardiner, cela tombait bien. De fil en aiguille, j’ai eu quelques clients. Cela ne règle pas tous nos soucis financiers, loin de là, mais cela les estompe, sans que cela soit trop pénible. Parmi ces clients, Paul et Virginie (oui, je sais, cela fait bizarre, mais c’est bien ainsi). Il s’agit d’un couple d’âge mûr, visiblement aisé, qui a un grand jardin et veut qu’il soit toujours impeccable, mais dont le maître de maison n’a plus envie de s’occuper. La femme voyage quant à elle assez bien pour son travail.
Paul et Virginie ont toujours été très gentils, m’offrant toujours un rafraichissement après le travail, prenant le temps de causer avec moi sur la terrasse ou au salon, prenant des nouvelles de ma famille, me permettant de me changer et me doucher chez eux quand il fait chaud. Quand l’épouse est absente, parfois, le mari semble vouloir combler sa solitude en papotant davantage, en me servant un second verre, voire un troisième. Je me laisse faire, trop content d’avoir un minimum de distraction dans cette vie devenue difficile.
Pourtant, parfois, quelque chose dans le comportement de Paul me mettait mal à l’aise, sans que je sache vraiment définir quoi, ni pourquoi. Il lui est arrivé de me fixer avec un grand sourire sans plus rien dire, de laisser une main sur ma cuisse pendant quelques secondes alors qu’il me sert à boire, de passer sa langue sur ses lèvres en me regardant. Tout cela a toujours été très furtif. Je ne me rendais pas vraiment compte sur le moment. Ce n’est que par après que j’ai tout analysé. Un jour de grande chaleur, alors que je travaillais en short et torse nu, il est resté sur la terrasse à me regarder travailler, en souriant, et m’a mis mal à l’aise en me disant « beau corps, jeune homme… ». Et une autre fois, alors que j’étais dans la salle de bain pour ma douche, il a surgi sans frapper pour m’apporter des serviettes, prétextant que l’armoire était sans doute vide. J’étais alors de dos en train de retirer mon caleçon, que j’avais vite remonté, mais il a sans doute vu mes fesses. Je ne suis pas spécialement pudique et cela ne m’a pas trop gêné mais j’avais trouvé bizarre qu’il entre sans frapper. Et j’avais encore été mal à l’aise quand il m’avait généreusement souri en me disant « pardon… pardon… », et en ne refermant que très lentement la porte. Mais bon…
Un autre jour encore, il m’a donné un peu plus à boire et posé plein de questions… Je me suis un peu déchargé, lui ai davantage expliqué mes problèmes. Il m’a réconforté, encouragé, me disant que des solutions apparaissent toujours, quand on ne s’y attend pas. Je me sentais bien dans son divan. Je tardais à rentrer chez moi ou la vie était plus morose, mais je me décidai enfin. Juste avant mon départ, il me dit se souvenir tout à coup qu’il avait un autre petit boulot à faire, me demandant si j’étais libre le lendemain. Je ne voyais pas bien ce qu’il restait à faire au jardin, mais j’étais libre. Il me dit qu’il m’expliquerait, qu’il m’attendait le lendemain… Puis, alors que cela n’arrivait jamais, il me fit la bise pour me saluer, me serrant un peu contre lui. J’en fus étonné, mais comme nous étions tous deux un peu éméchés, j’oubliai rapidement ce détail.
Je revins donc le lendemain, non sans avoir promis à Helena de moins boire. Elle avait remarqué mon ivresse de la veille. Elle en riait cependant, plus que de m’en tenir rigueur.
J’arrivai donc chez Paul. Comme la veille, l’épouse était toujours en voyage. Paul m’accueillit chaleureusement dans le hall, de nouveau avec une bise. Une nouvelle habitude apparemment. Il me proposa déjà une bière. Que je refusai. Le travail d’abord. Et j’avais promis a Helena. Son comportement était bizarre. Il faisait tout pour être encore plus sympa que d’habitude, mais il avait l’air nerveux. Il était habillé différemment que d’habitude aussi. Je le voyais normalement à ses heures de loisirs, en simple jeans, tee-shirt ou pull, sabots pantoufles. Ce jour-là il portait une chemise moderne, moulante. Il gardait une belle ligne, bien qu’il fut mon aîné d’une bonne vingtaine d’années. Et bien que ses cheveux soient grisonnants, ils sont toujours abondants et bien taillés. Sa chemise s’ouvrait sur un torse un peu bronzé, avec quelques poils seulement. Il avait enfin un pantalon de toile beige, avec une coupe spéciale qui semblait souligner son entre-jambe de manière plus marquée que la plupart de ses jeans. Je ne sais pas pourquoi je me suis attardé à ces détails quand il m’a accueilli. Je me dis qu’au final, je ne l’avais jamais vraiment bien regardé et je pensai que j’aimerais bien être aussi bien conservé que lui d’ici 20 ans… J’étais toujours dans ces pensées quand il me dit « C’est au second étage… ». Je le suivis donc dans l’escalier. Je n’étais jamais allé plus haut que le 1er étage et jamais dépassé la première porte, celle de la salle de bains. Il montait l’escalier lentement. J’avais inévitablement le visage à hauteur de ses fesses, soigneusement emballées dans son élégant pantalon, assez serré pour que je puisse constater qu’il portait un slip et non un boxer ou un caleçon. Sur le palier, il poussa une porte et s’esquiva pour me laisser passer. Quand j’entrai dans la pièce, je sentis sa main se poser sur le bas de mon dos pour me pousser un peu, une main qui finit par s’égarer sur le milieu de mon arrière-train, avant de se retirer. J’entrai ainsi dans une pièce qui semblait être son bureau, avec PC, TV, bibliothèque, canapé… Une pièce assez chargée, peu éclairée, chaleureuse. Je me demandais ce qu’il pouvait bien y avoir là comme boulot me concernant. Je me tournai vers lui avec un regard interrogateur, attendant qu’il m’explique.
Et là son regard s’esquiva. Ses yeux tombèrent sur la pointe de ses chaussures. D’un air tout à coup embêté, il mit les mains dans ses poches et me dit : « c’est un peu spécial ». Comme je ne trouvais rien à répondre, il ralluma le pc resté en veille, tapa un mot de passe, deux trois clics, puis tourna l’écran en me disant : « regarde ». Il n’y avait pas de son, mais c’était une vidéo. Un homme à genoux se pourléchait les lèvres en regardant de très près l’homme qui était débout face à lui et qui lui montrait sa verge nue en la tripotant légèrement. Je fus plus qu’étonné. Choqué. J’avais déjà regardé des vidéos x, mais jamais mettant en scène deux hommes… Je ne trouvai toujours rien à dire, détournai mon regard de l’écran et regardai Paul. Il évita encore mon regard, ouvrit un tiroir, en sortit un billet de banque qu’il déposa sur le bureau, puis me dit « J’ai trop envie de voir ta queue ».
- « Mais, Paul… » répondis-je…
- « Je sais », dit-il, « excuse-moi… c’est peut-être choquant… mais j’en ai trop envie… et puis tu as besoin d’argent ».
-« Oui mais…. »
-« Pense à tes enfants… »
-« Mais justement… »
-« Allez » insista-t-il en me mettant le billet de banque sous le nez.
Je ne savais plus que dire, que faire, je restais hébété. Comprenant mon embarras, il ajouta :
- « Si ça te met plus à l’aise, je te montrerai la mienne d’abord ».
Je ne répondais toujours rien, trop bien élevé pour l’envoyer paître, m’enfuir. Les idées se bousculaient dans ma tête. Ce billet de banque était bien séduisant, mais je ne pouvais quand même pas faire ça… Mais si je refusais, je perdrais non seulement ce billet mais sans doute aussi ce job de jardinier qui était mieux payé que les autres, très régulier, et me permettait de garder la tête hors de l’eau. J’étais perdu. Prenant sans doute mon silence pour un assentiment ou en profitant pour arriver à ses fins, je vis alors Paul détacher sa ceinture, dégrafer sa braguette et descendre rapidement son pantalon jusqu’à ses pieds, découvrant de belles jambes fermes, bronzées, peu velues, si ce n’est en haut des cuisses. Puis il porta ses mains à l’élastique rouge de son slip marine et le fit doucement descendre. Je me disais que je devais lui dire « non, non, arrête », mais je sentis le feu monter à mes joues. La curiosité fut plus forte. Je regardai ce pénis se dévoiler. « Un beau pénis » pensai-je immédiatement. Bien proportionné. Pas trop grand. Non circoncis, mais au gland bien marqué, au prépuce court. Une toison pubienne, non rasée, mais peut-être un peu élaguée. Paul sembla assez satisfait de constater que mon regard ne parvenait pas à se détourner de ce membre viril dénudé. Il retira ses chaussures pour se débarrasser complètement de son pantalon et son slip. Sa chemise courte et moulante arrivait juste à hauteur de son pubis, ne cachant rien de son sexe.
- « A toi », me dit-il…
Je me sentis, sinon piégé, au moins redevable. J’avais accepté, regardé. J’étais un honnête garçon. Je devais rendre la pareille. Mon cœur se mit à battre plus fort. Mais bizarrement , je ne cherchai aucun moyen de m’esquiver. Je défis ma ceinture, le bouton du haut, les boutons de ma braguette. D’un seul mouvement, je descendis le pantalon et le boxer. Je sentis mon sexe petit, recroquevillé par le stress, je pensai à le triturer pour lui donner meilleure allure, mais je n’osai point. D’une main je poussais mon boxer vers le bas, de l’autre je relevais mon tee-shirt jusqu’à mon nombril, dans un geste totalement exhibitionniste, dont je perdais le contrôle, n’osant m’avouer déjà que j’y trouvais, contre toute attente, une forme d’excitation. Paul s’agenouilla, admiratif. Son visage s’approcha de mon bas ventre. J’eus un mouvement de recul.
-« N’aie pas peur. » me dit-il.
Son visage continua de s’approcher, jusqu’à quelques centimètres. Paul respirait fort. Une de ses mains caressait son propre sexe. De l’autre, il écarta un doigt qui vint très doucement toucher mon sexe. D’abord une caresse quasi imperceptible. Puis un geste un peu plus franc. Les autres doigts revinrent. La main saisit mon sexe. J’eus encore un mouvement de recul, mais la main insista. Je sentais poindre le début d’une érection. Paul approcha ses lèvres, déposa un tout petit baiser, qu’on aurait pu qualifier de chaste s’il avait été posé sur une joue. Ses doigts touchèrent un peu mes bourses, puis la main lâcha le membre. Paul resta encore un moment admiratif, puis se releva et me dit :
-« Merci… ».
Un peu interloqué, j’eus néanmoins le réflexe de laisser retomber le tee-shirt, de remonter boxer et pantalon et de tout rattacher. Je sentais alors plus encore la rougeur de mes joues. Je ne savais plus ou regarder pendant que Paul, à son tour, se rhabillait. Paul prit alors le billet sur la table, le plia, et le poussa lui-même dans ma poche. Une délicatesse qui m’évitait de prendre moi-même ce billet si bizarrement gagné, et qui me toucha.
A mon grand soulagement, Paul garda le silence, prit la porte et se dirigea vers l’escalier. Je le suivis. Une fois au rez-de-chaussée, il me demanda :
- « Tu veux boire quelque chose » ?
- « Non, merci » répondis-je.
-« Comme tu veux », dit-il. Puis, tout en ouvrant la porte de rue, il ajouta :
-« Tu reviendras ? ».
Voyant que je ne savais que répondre, il précisa :
- « La semaine prochaine, pour le jardin, comme d’hab’ … »
-« Oui, oui.. », dis-je en sortant précipitamment.
Sur le chemin du retour, je fus surtout préoccupé de trouver comment j’allais expliquer à Helena comment j’avais gagné autant d’argent en si peu de temps. Je choisis de m’arrêter dans une station pour acheter un coca, changer le billet et cacher le reste jusqu’à nouvel ordre. Helena ne suit pas nos comptes de très près. Elle demande souvent si on s’en sort, mais sans réclamer des détails. Je m’arrangerai. Bizarrement, je n’avais pas de regret par rapport à ce que je venais de faire. Ce gros billet me réjouissait. Instinctivement, je pensais qu’il y en aurait peut-être d’autres… Qui sait ?
Le semaine qui a suivi s’est passée plus ou moins normalement. A chaque fois que cette histoire me revenait en tête, je m’arrangeais pour la chasser plus ou moins de mon esprit, pour ne pas l’analyser. Je savais que quelque part elle me faisait honte. Mais d’autre part, elle me donnait un goût de satisfaction. Pour ce gros billet facilement gagné ? Ou pour une autre raison ?
Le jour prévu pour le jardinage arriva. Je me rendis chez Paul. Juste avant d’entrer, j’eus une appréhension. Le revoir après ce qui s’était passé créait une certaine émotion. Je n’avais cependant pas de temps à perdre en tergiversations. J’entrai par l’allée latérale et me mis directement au travail, sachant que Paul allait sans aucun doute apparaître à l’un ou l’autre moment. Il ne vint cependant pas très rapidement. Et puis tout à coup, c’est sa femme que je vis surgir sur la terrasse en me faisant signe. J’avais presqu’oublié qu’elle pouvait être là. Et en la voyant, je fus le premier surpris de ressentir comme une déception. Je l’entendis alors me crier qu’elle s’absentait pour quelques heures mais que son époux serait sans doute rentré avant mon départ. Je me remis au travail et continuai sans plus voir âme qui vive. J’avais eu beau un peu traîner, j’en avais fini avec mon boulot et me résolut dès lors à ranger les outils dans le cabanon. Puis je retirai mes sabots et changeai de T-shirt avant de repartir. Et c’est juste à l’instant auquel je me retrouvai torse nu que la porte de l’abri s’ouvrit, laissant entrer la lumière et Paul…. Il resta un bref instant dans la porte, me regardant. Avec le contre-jour, je ne distinguais pas son visage. Bizarrement, je restai immobile, le visage tourné vers lui, plutôt que de réenfiler mon T-shirt propre. Ce ne fut que l’espace de quelques secondes, mais j’eus l’impression qu’il se passait quelque chose. Paul rompit enfin le silence.
- « Bien travaillé ? » me dit-il, et bizarrement, il referma la porte derrière lui, nous plongeant ainsi dans une relative pénombre.
- « Oui, oui, ça va… » répondis-je.
-« Ton argent est dans la maison… » ajouta-t-il.
Je ne répondis pas, mais dieu sait pourquoi, je n’avais toujours pas remis mon T-shirt. Ma respiration était un peu plus forte que la normale. Paul fit un pas de plus. Dans cet espace exigu du cabanon de jardin, cela revenait à s’approcher très près de moi.
- « Avec un généreux supplément, si tu le souhaites ».
En disant cela, il passa très légèrement le bout des doigts sur ma hanche dénudée. Surpris de cet attouchement, j’eus un léger frisson. Malgré la pénombre, Paul s’étant rapproché, je distinguai sur son visage un petit sourire de satisfaction.
Et je fus le premier surpris de m’entendre dire « Pourquoi pas… ».
Jusque-là, je ne m’étais pas vraiment posé de questions. Je ne m’étais pas demandé si ce qui s’était passé la dernière fois se répéterait. Ni si cela se passerait exactement de la même façon. Je n’eus d’ailleurs pas le temps de m’interroger davantage car Paul rétorqua d’emblée « J’ai envie de te sucer ». Il put alors lire la surprise sur mon visage.
- « On ne t’a jamais sucé ? » dit-il.
- « Si, si, bien sûr » m’empressai-je de répondre, comme un enfant pris en défaut « mais… ». Je pensai ajouter « mais pas un homme », mais je m’interrompis.
-« Tu n’aimes pas… ? »
- « Si, si… » répétai-je.
Je ne lui avouai pas qu’on ne m’avait pas sucé des centaines de fois. Ma première expérience de fellation avait été avec cette fameuse prostituée. Par la suite, il avait fallu des années à Helena pour accepter de le faire. C’était pas trop son truc. Quelques fois cependant, après des soirées un peu arrosées, si elle était un peu éméchée, elle me demandait de la faire jouir sans la pénétrer, avec les doigts et la langue. Dans ce cas, j’arrivais à négocier un 69 ! Mieux je la léchais, mieux elle me suçait... Mais elle n’avait jamais été vraiment jusqu’au bout. A chaque fois, je m’étais terminé à la main. A présent cependant, avec ses problèmes de santé, elle ne buvait plus et ne se lançait plus dans de telles fantaisies. Je dois bien avouer que sa maladie, bien que peu pénible, avait ralenti notre vie sexuelle et que le fait de la savoir atteinte d’un mal invisible m’inhibait moi-même un peu. Mais à ce moment précis, mon esprit, occupé par ces images de mes petites expériences de fellation, m’empêcha de réagir au fait que je sentais les mains de Paul détacher ma ceinture. Nos quatre yeux étaient fixés les uns aux autres. Nos respirations accentuées se mélangeaient. J’étais paralysé. Mais aussi, je suis à même de le reconnaître à présent avec le recul, j’étais passablement excité. Je laissai faire Paul qui s’accroupit pour faire descendre mon pantalon au plus bas sur mes chevilles, laissa remonter ses mains en caressant mes jambes nues et agrippa l’élastique de mon boxer pour le faire descendre à son tour. Quand le tissu fut descendu assez bas pour laisser surgir mon pénis, ainsi tout proche du visage de Paul, je lâchai un gémissement, certes très léger, mais qui n’échappa pas à Paul, qui y répondit par un « Mmmm.. » admiratif. ll resta un instant les yeux rivés sur mon sexe sans bouger. Puis il passa une main sur mon pubis bien rasé, redescendit le long des bourses avec une caresse telle que je les adore, saisit enfin mon sexe et le décalotta doucement, excité et subjugué. Mes bras pendaient le long de mon corps, j’étais debout et sans appui, je sentais sur mes fesses un léger courant d’air issu des interstices des parois du cabanon, je regardais Paul à genoux à mes pieds, ses mains tenant mon sexe, ses yeux globuleux, son teint rosi par l’excitation, les lèvres légèrement entrouvertes, avides. Je me demandai un moment de quoi j’avais l’air, ce que j’étais en train de faire; je me dis furtivement qu’il fallait tout arrêter, ne pas le laisser continuer. Mais mon esprit ne fut pas plus fort que ma chair. Et surtout, Paul ne me laissa pas le temps de réfléchir. Il ouvrit grand la bouche et engloutit en une fois la totalité de mon sexe, encore un peu mou. La sensation fut incroyable. Les fellations d’Helena étaient toujours plus timides, plus progressives, dépassaient souvent peu le gland, souvent sans décalotter. Celle de Paul me transporta en un instant et m’arracha un gémissement beaucoup plus franc. Paul se retira un instant pour me dire « Tu vois que tu aimes ça », puis engloutit à nouveau goulûment ma verge, me faisant gémir une nouvelle fois, et me laissant bouche bée, pour mieux happer l’air et bien respirer. En quelques secondes, mon sexe avait bien durci. Paul le retira encore une fois de sa bouche pour admirer mon érection, puis l’avala encore, jusqu’à sa base, sans ménagement. Il le garda ainsi un instant à l’entrée de sa gorge, puis se retira juste un peu et entama des va et vient. Ses lèvres et ses mains massaient ainsi délicieusement mon sexe. Je ne savais plus où j’étais. Je reculai un peu, non pour me retirer de la bouche de Paul (au contraire, je saisis sa tête des deux mains pour qu’il suive mon mouvement), mais pour m’appuyer à la paroi et ainsi mieux apprécier le délectable moment que Paul me donnait de vivre. Je respirais de manière de plus en plus audible, de plus en plus saccadée. Paul s’appliquait à sa tâche avec vigueur et enthousiasme. Sa position accroupie ne semblait nullement le gêner. Courageusement, il suçait, suçait, respirant par le nez pour pouvoir continuer sans jamais s’interrompre. Je sentais la rugosité des planches du cabanon sur la peau de mes épaules, le léger courant d’air perdurer sur mes fesses, mes jambes devenaient moins solides, mon érection était intense. Ma respiration se saccadait de plus en plus, s’interrompant de brefs gémissements. Paul jetait de temps en temps des coups d’œil vers le haut, pour observer mon faciès, apprécier mes réactions. Je ne sais pas combien de temps cela put durer. Sans doute pas très longtemps. Mais je n’avais plus de notion de grand-chose. Toute mon attention était fixée sur le centre de mon corps, sur le plaisir qu’il connaissait et que je cherchais à pousser plus haut, plus haut, toujours plus haut…. Après quelques minutes, après m’être retenu plusieurs fois, je sentis arriver le moment de non-retour. Je laissai Paul faire encore quelque va-et-vient puis je repoussai sa tête. Il comprit d’emblée ce qui se passait, se retira, saisit mon pénis surtendu fermement de sa main droite et poursuivit ses mouvements sans plus sucer, mais en regardant de très près. Je jetai la tête en arrière, poussai un cri rauque, puis lançai un regard vers ma queue. J’en vis surgir plusieurs jets successifs et puissants. Des gouttes de semence blanche échouèrent sur la tondeuse rouge, toute proche; les derniers jets, moins puissants finirent sur le plancher poussiéreux. Paul regardait, admiratif et lançait de petits « oui… oui… oui… ». Tout mon corps subit encore quelques soubresauts, je gémis une dernière fois, de manière plus aigüe, puis je me relâchai. Je me laissai doucement glisser contre la paroi, épuisé, pour finir plus ou moins assis, dans cette tenue ridicule, nu, le pantalon sur les chevilles, le sexe en train de se détendre, encore imbibé de gouttes, les yeux hagards. Paul me regardait en souriant. Je préférai lui rendre son sourire plutôt que de réfléchir à la situation dans laquelle je me trouvais. Paul prit dans sa poche un mouchoir en papier et me le donna. Je le remerciai du bout des lèvres. Puis il se leva, me caressa un peu la joue, puis se dirigea vers la porte et la passa en disant « Je t’attends dans le salon ». Je lui fus reconnaissant de me laisser ce moment de solitude, de ne pas avoir à adopter une attitude, dont je ne savais pas laquelle serait la bonne. J’essuyai mon gland, me reposai encore quelques brefs instants, puis me rhabillai et rejoins Paul. Je restai dans l’entrée du salon, gêné.
- « ça va ? » demanda-t-il.
- « ça va » répondis-je.
- « entre… viens… tu veux boire quelque chose ? »
- « c’est que… j’ai plus trop le temps… »
- « oui, bien sûr… on ne peut pas tout avoir » répondit-il, amusé « Je ne vais pas t’ennuyer plus longtemps ». Il alla au buffet, ouvrit un tiroir, prit des billets et vint à moi pour les glisser discrètement dans ma poche. Puis il approcha sa bouche de la mienne et voulut me donner un baiser sur la bouche. Instinctivement, je me retirai. Puis d’emblée, je m’excusai « désolé, mais… ».Il sourit. « T’inquiète », dit-il. « Et merci ». « Merci à toi » dis-je. « Oui… allez, file… ». Je tournai les talons pour sortir par le hall. Juste avant que je ne passe la porte, il dit encore « A la semaine… pour le jardin… soit bien à l’heure… ». Il ne me demandait jamais d’être à l’heure. Je crus comprendre qu’il me conseillait d’avoir assez de temps devant moi. Je ne fis pas de commentaire, dis « Ok, au revoir » et m’en allai. J’étais encore un peu groggy. Je sortis les billets de ma poche pour voir la somme. Satisfait, je passai à la pharmacie régler une ardoise dont je n’avais pas parlé à Helena, trop content de me débarrasser de ce souci et soulagé aussi de fixer mon esprit sur autre chose que sur ces évènements récents, que je ne savais comment appréhender. Je rentrai chez moi, l’esprit plutôt léger malgré tout. La semaine se passa. Bizarrement, elle fut marquée par le retour d’un meilleur appétit sexuel. Cela étonna même un peu Helena, qui finit par me demander de la laisser se reposer…
Comme chaque semaine, le jour du jardin de Paul revint. Je m’y rendis, curieux bien sûr de la suite des évènements. Un peu anxieux, mais réjoui aussi, sans trop savoir pourquoi. Paul allait-il pouvoir poursuivre cette générosité financière ? Allai-je continuer de l’accepter ? Me laisser faire ainsi des actes que je n’aurais jamais imaginé ? Bizarrement, je n’étais pas trop choqué de moi-même. La satisfaction de l’argent facilement gagné y était pour quelque chose. Mais pas seulement. Je me refusais encore un peu de le reconnaître, mais au fond de moi, je sentais bien que ces expériences, pourtant très brèves et somme toute limitées, avaient éveillé quelque chose. Je fus cependant arrosé d’une douche froide. Virginie était là et n’a pas arrêté d’aller et venir du jardin au salon. Paul ne m’a salué que de loin, est resté cloué à son fauteuil, le nez dans un livre. Quand j’ai eu fini, Virginie m’a proposé une douche, mais j’ai dit « Non, non, c’est gentil, aujourd’hui ça ira ». Elle a demandé à son mari « Tu ne lui offres pas un verre ? ». « Je crois qu’il est pressé » a-t-il répondu. Et je m’en suis allé, reconnaissant à Paul d’avoir évité de nous mettre face à face, à la vue de son épouse. Mais aussi déçu. De ne pas voir perçu de copieux supplément de salaire. Mais d’autre chose aussi. Un manque me rongeait légèrement. D’autant plus contrariant que je savais devoir attendre une semaine avant de le combler
Mais ce ne fut pas le cas. Deux jours plus tard, sur le coup de midi, je reçus un SMS de Paul qui me disait « Dispo en fin de journée ? J’ai un « petit boulot » pour toi…. 17h15, 17h30 ? ». Le terme petit boulot était entre guillemets ce qui, vu les antécédents, ne me laissait plus beaucoup de doutes quant à sa nature. J’avais un autre travail dans un autre jardin ce soir-là, mais je savais que je pouvais le bâcler en trouvant l’un ou l’autre prétexte. Ce que je fis. A l’heure dite, j’étais chez Paul. La barrière de l’allée était cadenassée mais la porte de rue était entrouverte. Je sonnai néanmoins puis la poussai et entrai. J’entendis la voix de Paul me dire « Viens… au second ». Je montai donc l’escalier en tâchant de ne pas donner l’impression que je me précipitais, mais le cœur battant. Arrivé au second, je poussai la porte du bureau où Paul m’avait emmené la première fois. Les rideaux étaient fermés. Il faisait plutôt sombre. Je ne vis pas tout de suite Paul sur le canapé, lequel était au fond, un peu caché par le bureau et l’écran. « Viens… » dit-il encore. Je m’approchai et le découvris couché sur le canapé, entièrement nu, en érection. Son sexe décalotté par l’érection était collé à son bas ventre dans la lignée du nombril. Paul avait les mains derrière la tête.
« Déshabille-toi », dit-il.
J’hésitai un instant, me demandant ce qu’il avait derrière la tête cette fois. Mais je m’exécutai assez rapidement. Mon T-shirt vola par terre en un clin d’œil pendant que mes baskets étaient éjectés, je m’appuyait sur le bureau pour retirer mes chaussettes sans perdre l’équilibre. Je détachai ma ceinture. Puis dans un dernier mouvement de pudeur, je me tournai pour retirer le pantalon, tout en ôtant mon boxer du même mouvement. Je les laissai sur le sol à mes pieds. Paul avait vue sur mes fesses. Il tendit un bras pour les toucher, les caresser, puis il me dit « Tourne-toi… ». J’obéis. Pourquoi étais-je aussi obéissant ? Pourquoi acceptais-je tout cela ? Pour l’argent, oui. Un peu. Mais pas que. Je me sentais excité et je sentais mon sexe gonfler. « Branle-toi… doucement… longtemps… rien que pour moi » dit alors Paul. Une fois de plus, j’obéis et commençai un lent va et vient. Cela faisait longtemps. Depuis que j’avais retrouvé Helena, ma vie sexuelle avait été suffisante pour ne plus devoir jamais me masturber. Et même depuis que notre activité avait ralenti, je n’étais encore jamais revenu à cette pratique. Mais là, tout à coup, cela m’excitait. Et c’était la première fois que je faisais cela devant quelqu’un. Quand nous étions de jeunes ados, dans les campagnes, des potes avaient fait cela devant tout le monde et avaient tenté de me convaincre de faire de même, mais je n’avais jamais accepté. Or là, tout à coup, j’y prenais plaisir. Le fait que Paul me regarde donnait à mon geste une autre dimension, qui m’enchantait. Je reculai un peu, pour poser mes fesses contre le bureau et être plus à l’aise. Je prenais plaisir à prendre des airs lubriques, à humecter mes lèvres avec ma langue, à toucher mes tétons, mes bourses. Je faisais clairement un show érotique pour Paul et cela m’excitait au plus haut point. Paul appréciait. Il disait « oui… oui… mmmm ». Il se touchait un peu les parties sans vraiment se masturber, mais sans non plus jamais laisser faiblir sa très belle érection. Cela dura ce que cela dura. J’avais mieux le contrôle de la situation que lors de la fellation. Je m’amusais, jouissais mentalement de ce que je faisais, m’excitais de voir Paul tout aussi excité que moi et se caressant doucement. Après un moment, j’eus néanmoins l’envie de plus en plus forte de conclure. J’accélérai le mouvement. Mon souffle suivait la croissance du rythme de mes mains. Mon gland gonflait de plus en plus, bleuissait. Ma seconde main caressait mes bourses, laissait un doigt s’égarer sur le périnée. Je continuai, continuai, continuai puis tout à coup criai. Trois cris violents, successifs, rapprochés, puis un jet puissant, saccadé, libéra mon sperme, l’envoyant dans les airs pour terminer sur le parquet vitrifié. « Ouais… ouais… super… » dit Paul, admiratif. Puis il quitta le canapé pour se mettre à genoux à mes pieds. Il approcha son visage de mon sexe puis sortit la langue. « Paul… » dis-je, un peu effrayé de son intention. « Chut… » répondit-il, avant de lécher la goutte de sperme qui perlait encore à l’extrémité de mon chibre. Puis tout à coup, il se lança dans une branle énergique. Sans quitter mon sexe des yeux, il se secoua fermement la bite. Il n'eut pas besoin de beaucoup d’efforts. Son excitation était déjà à son comble. Je vis son regard se troubler, son teint pâlir. A son tour, il lâcha quelque « han… » puis arrosa mes mollets, mes pieds et le sol de son liquide libérateur. Encore quelques grimaces de plaisir et puis, éreinté, il se laissa un peu tomber vers l’avant. Sa tête vint s’appuyer un instant sur le haut de mes cuisses. Le bout de mon sexe retombé touchait ses cheveux. Il semblait savourer cette position. Personnellement, elle me mettait plutôt mal à l’aise. Poliment, je le repoussai légèrement, me retirai, cherchant mes vêtements. Paul me sourit, pris un chiffon préparé sous un des coussins du canapé, essuya son sexe puis nettoya le parquet. Rapidement, je me rhabillai. Paul se releva et alla dans le coin de la pièce saisir au porte-manteau un peignoir dont il s’enveloppa. Il me sourit encore. Je lui rendis son sourire. Mais déjà, la béatitude qui caractérise les minutes qui suivent une éjaculation était peu à peu remplacée par la gêne et le questionnement. « Je dois y aller » dis-je. Paul ouvrit le tiroir du bureau, plia des billets qu’il glissa dans ma poche. Nous descendîmes sans plus mot dire. Dans le hall, en m’ouvrant la porte, Paul s’approcha pour déposer un baiser dans mon cou, sous l’oreille. Un baiser insistant, volontairement érotique. Une fois encore, cela me gêna. Je me retirai, incapable d’accepter déjà et encore moins de rendre cette marque d’affection. Paul eut un sourire compréhensif et me laissa m’en aller. A peine sur la route, je regardai les billets fourrés dans ma poche, content de voir que Paul m’avait payé en petites coupures, ce qui serait plus facile à gérer.
Lors du jour suivant prévu pour le jardinage, je m’efforçai de faire mon travail correctement, comme si de rien n’était, sans trop penser à ce qui pouvait se passer encore. Quand j’en eus terminé, je rangeai les outils dans le cabanon, me rinçai les mains au robinet extérieur et changeai de vêtements sans oser demander à me doucher, pour me forcer à ne pas tenter le diable. Je n’avais vu ni Paul ni Virginie mais je ne pouvais pas raisonnablement partir sans passer par la maison, non seulement pour être payé, mais aussi par simple politesse, comme je l’avais toujours fait. Je frappai légèrement à la porte de la terrasse mais on ne me répondit pas tout de suite. Je collai mes yeux à la vitre pour voir s’il y avait quelqu’un et je vis alors la silhouette de Paul, immobile. Je ne compris pas. Sans trop réfléchir, je frappai encore un petit coup, me disant cependant juste après que je n’aurais sans doute pas dû insister. Mais Paul surgit alors, ouvrit la porte, nerveux, et me dit… « Viens vite… Virginie pourrait ne pas tarder. Je me disais que c’était pas raisonnable, mais tant pis…, suis moi ». Il ouvrit une porte et descendit l’escalier de cave, traversa deux caves, pour se retrouver dans l’espèce de buanderie dont une porte donne à l’extérieur, sous la terrasse. « Si elle arrive, tu te barres par là et je remonte » dit-il. Puis il m’attira contre lui, dans un face à face rapproché et me mit la main fermement à l’entre-jambe. « J’ai trop envie que tu me baises » souffla-t-il. Je dois bien avouer que je me sentis assez innocent. Je connaissais bien sûr le verbe « baiser », qui, dans ma tête signifiait de manière générale «faire l’amour, avoir une relation de type sexuel ». Pas précisément «pénétrer». Paul compris rapidement mon désarroi et précisa. «Envie que tu me prennes, que tu me sodomises, que tu m’encules si tu préfères…». Une fois de plus, il me laissait abasourdi. J’aurais pu me douter qu’il me demanderait cela un jour, mais je n’étais pas encore arrivé à ce stade, allez savoir pourquoi. Je restais face à lui, paralysé par la surprise, ne sachant que faire. Paul était plus entreprenant, d’autant que nous n’avions pas de temps à perdre. Une fois de plus, alors que j’étais perdu dans mes pensées, il avait détaché mon pantalon. Sans prendre le temps de le descendre, il avait saisi mon sexe et le malaxait, il se mit à genoux et le suça, faisant tout pour installer au plus vite une solide érection. Il y parvint rapidement. Puis il se décolla un peu de moi pour rapidement se déshabiller, complètement. En moins de temps qu’il ne faut pour le dire, il jeta son t-shirt, son pantalon et son slip sur la machine à laver toute proche, ne gardant que ses chaussettes, ce qui donne toujours un air un peu ridicule, mais dont on se fiche bien quand on est dévoré par le désir. Il me suça encore un peu, puis se retourna, s’appuya sur le bac évier en se baissant et en relevant sa croupe pour me l’offrir. Sa fellation m’avait bien excité mais je n’en étais pas moins emprunté. « T’inquiète » dit-il. « T’y entreras pas aussi facilement que dans une femme mais quand j’aurai dilaté ça va aller tout seul. Laisse-moi te guider ». J’étais toujours aussi perturbé, au point que je ne remarquai même pas qu’il prenait le risque de m’inviter en lui sans capote. Au-dessus de l’évier, il y avait un miroir. J’y voyais mon torse et mon ventre à peine dévêtu mais pas mon visage. Mais je voyais le visage de Paul, contracté, excité. Toujours appuyé sur l’évier, il tendit une main vers l’arrière, me fit signe d’approcher, saisit mon membre bien dur et le dirigea vers sa rondelle. Incapable de réfléchir, je le laissais faire. « Pousse un peu… doucement » ordonna-t-il.. J’obéis… « Attends… » J’attendis, les yeux rivés sur mon sexe dont le gland disparaissait déjà à moitié dans la rondelle de Paul, une rondelle enfantine, bien rose, bien lisse, entre deux parois fessières non poilues, peut-être épilées…. Paul respirait profondément. Puis il donna à son postérieur un mouvement pour aller vers l’arrière, pour m’aspirer un peu « Continue… doucement ». Je poussai doucement… Puis je sentis les parois internes se dilater, la porte s’ouvrir. Je compris que la voie était libre. Sans plus attendre mon guide et aspiré par la chaleur interne, je poursuivis plus franchement mon intrusion. Je fus surpris d’une part de me sentir comme dans un creux, moins enveloppé que dans un vagin, mais sans que cela ôte quoi que ce soit au bien-être de la position. Je fus surpris aussi d’entendre d’un seul coup Paul gémir. Des gémissements brefs, aigus, moins profonds et moins virils que les « han » qu’il avait lâchés en éjaculant, mais des cris dont on comprenait qu’ils étaient irrésistibles et qui traduisaient une jouissance aussi certaine que particulière. Des cris qui m’encourageaient à poursuivre les va-et-vient que l’instinct avait déjà initiés. Je n’avais jamais pratiqué de sodomie. Je savais que certains hétéros tentaient cette expérience avec leur partenaire, mais je n’en avais jamais eu l’envie et n’avais jamais abordé le sujet. Quant à la sodomie entre hommes, je ne m’étais jamais vraiment interrogé à son sujet, mais j’avais plutôt l’impression qu’elle était la solution pour satisfaire le partenaire pénétrant, mais que le pénétré devait plutôt subir pour faire plaisir, mais sans vraiment en retirer quelque chose. J’étais donc assez étonné de voir Paul, à son âge, ainsi désireux d’obtenir cela de moi et j’étais particulièrement impressionné par sa réaction. Ses gémissements saccadés ne connaissaient aucune pause, suivaient parfaitement le rythme de mes estocades sans jamais faiblir. Dans le miroir qui me faisait face, je voyais le visage de Paul, rougeaud, violacé, marqué par la force de la jouissance, d’un faciès qui aurait pu être confondu avec celui de la douleur tant il était tendu, mais pour lequel la réaction sonore ne laissait aucun doute. Cette réaction extrême de Paul m’excitait au plus haut point et m’encourageait malgré moi à le pilonner avec une vigueur et une détermination que je n’aurais jamais crue possible quelques minutes auparavant. L’excitation était grande, la réflexion totalement absente, et le temps nous était compté. Nous n’avons donc sans doute pas battu les records de longueur de temps par cette union. Mais nous avons à coup sûr atteint des sommets de jouissance. Les cris de Paul s’avéraient provenir d’endroits de plus en plus profonds de son intérieur, comme si l’oxygène allait lui manquer. Quand ma respiration fut à son summum, mes va-et-vient à leur niveau d’accélération le plus intense, Paul comprit juste à temps ce qui allait se passer et bien que toujours en extrême jouissance, il me repoussa vers l’arrière puis se retira. Je saisis alors mon sexe et m’avançai vers l’évier, je poussai un long hurlement et crachai ma semence dans le bac en inox, subit un nouveau soubresaut, puis me laissai tomber vers l’avant, appuyé sur l’évier, exténué. Paul se retourna, appuya ses fesses sur l’évier pour reprendre haleine, tout en caressant mes fesses de quelques doux gestes de reconnaissance. Il n’avait pas éjaculé, mais semblait satisfait, repu, et se remettre péniblement mais agréablement d’une jouissance intense. Il me caressa encore un peu les fesses. Un peu remis de mes émotions, je me relevai. Paul regarda en souriant mon sperme assez abondant qui se liquéfiait dans la cuve en inox. Il prit la douchette du robinet pour rincer l’évier, puis me prit par le bas des bourses, me fit avancer mon sexe à nouveau par-dessus le bac et m’aspergea la queue d’eau tiède. De sa main libre, il nettoya bien mon gland, l’essorra de ses dernières gouttes. La sensibilité post orgasmique n’était pas encore dissipée. Je dus arrêter son mouvement, pris de chatouillements qui me firent rire. Cela le fit rire aussi. Je ressentis un moment de bonheur intense, un peu déstabilisé par ce sentiment. Mais je n’eus guère le temps de continuer à m’en émouvoir. Paul ne perdait pas le nord malgré ses récentes émotions « Il ne faut pas qu’on traîne » dit-il en remettant la douchette puis reprenant ses vêtements. « Elle va revenir ». Vu qu’il avait juste détaché mon pantalon, sans prendre le temps de rien dénuder d’autre, je fus vite prêt. Quand Paul eut remis son pantalon, avant de réenfiler le reste, il plongea une main dans sa poche et en retira quelque chose qu’il repoussa dans la mienne. Les billets… « Vite… file… à bientôt ». Et cette fois, sans que je comprenne pourquoi, sans que j’y pense, de manière tout à fait spontanée, je m’approchai de Paul, le prit par le cou et approchai son visage du mien pour lui faire la bise. Certes sur la joue, mais d’une manière qui n’était déjà plus tout à fait chaste et certes pas dénuée d’émotion. J’en vis Paul surpris mais aussi ému. Un dernier regard, les yeux dans les yeux et je filai par la porte de derrière pour sortir par l’allée. Moins de 100 mètres plus loin dans la rue, je croisai Virginie qui rentrait en voiture. Je me dis qu’on allait finir par se faire piquer, mais, toujours dans l’euphorie de l’orgasme, je m’en fichais un peu, me réjouissant plutôt d’une prochaine fois. Puis je me souvins des billets dans la poche. Un mélange de petites coupures et une grosse cette fois. Paul se faisait très généreux. Je m’en sentis gêné, ou plutôt contrarié parce que cela salissait un peu le plaisir immense que je venais de connaître. Pour la première fois, un vocable me traversa l’esprit : « prostitué ». Jamais encore je ne m’étais associé à cette situation. Pourtant, c’était bien cela que je faisais. Mais je n’en avais pas l’impression, parce que j’y trouvais du plaisir, que Paul était gentil, que ces quelques moments, pourtant bien peu nombreux et assez furtifs étaient des souvenirs qui me donnaient une forme de joie.
Quelques jours passèrent. Plus d’une fois, je repassai dans ma tête l’image de Paul que m’avait reflété le miroir de la buanderie. Je restais impressionné par son extrême tension. Touché par ses gémissements, profonds mais aigus. Cet épisode m’avait plus chahuté que les précédents.
La météo se fit très mauvaise. Des heures de jardinage chez d’autres personnes furent décommandées. J’eus du temps devant moi… quelques heures… Et je fus pris d’une envie de voir Paul. Une envie forte, qui ne s’explique pas. Une envie que je me serais bien gardé à ce moment de qualifier de pulsion ou d’amour, mais qui y ressemblait pourtant beaucoup. Sans analyser ce que je faisais, j’envoyai un sms à Paul « Tu es à la maison après 16h ? Seul ? ». Il me répondit « Oui, et seul, pourquoi ? ». Et là, les mots sortirent de mes doigts. Sans me censurer d’aucune analyse, d’aucune question, j’écrivis « J’ai trop envie de faire l’amour avec toi ». Pour moi, la différence était énorme. Jusqu’ici nous avions eu avec Paul des relations à caractère clairement sexuel. Mais maintenant, je voulais faire l’amour ! Paul mit un certain temps avant de me répondre, quelques minutes qui me parurent un éternité et que je ne savais comment interpréter. Puis enfin, mon téléphone vibra. Et je me sentis transporté de joie quand je pus lire « J’en serais très heureux… ». C’était tout simple, sans conditions, sans détails inutiles, sans explication. C’était assez bref pour laisser la porte ouverte à toutes les nuances d’interprétations. Je ne cherchai aucune nuance. Je regardai l’heure et si j’avais pu, j’aurais poussé les aiguilles. A 16h10, j’étais pendu à la sonnette de Paul, tremblant. La porte s’ouvrit rapidement. Je pénétrai dans ce hall que je connaissais bien. Pendant que Paul refermait la porte, je m’appuyai contre le mur, un peu haletant, sans doute pâle, à la limite du vertige. Paul s’en inquiéta d’ailleurs. «ça va ? » me demanda-t-il. « Oui…oui… juste un peu stressé, impatient, exci… enfin… c’est difficile à expliquer » bafouillai-je… Paul sourit, me prit la main et m’entraîna derrière lui en montant l’escalier. Il parcourut la moitié du palier, la main sur une porte, sans doute celle de sa chambre conjugale, puis se ravisa, reprit l’escalier, me tira encore jusqu’au second étage. Il n’entra pas dans le bureau où, pour la première fois, je lui avais dévoilé mon anatomie, mais poussa une autre porte, m’entraînant dans une chambre. Visiblement une chambre d’ami, trop impeccable et un peu odorante, comme une pièce qui ne sert jamais. Paul ferma la porte et m’y colla, se colla à moi à son tour, pris ma tête entre ses mains, me fixa quelques secondes, puis fougueusement, colla sa bouche à la mienne. Je décollai les lèvres, laissai pénétrer sa langue entre mes dents. Je n’avais alors encore jamais imaginé qu’un jour je puisse embrasser un homme. Mais tout à coup, c’était devenu une évidence. Je me laissais emporter par la fougue de Paul et j’adorais cela ! Son bas ventre se collait au mien. Ses mains parcouraient tout mon corps pourtant toujours vêtu. Puis Paul abandonna ma bouche, se décolla de mon corps, d’un pas, sans cesser de me fixer, haletant, admiratif, impatient… Doucement, je retirai un à un mes vêtements. Quand j’en eus terminé, tout aussi doucement, je retirai un à un les vêtements de Paul. Quand j’eus descendu son caleçon, libérant son magnifique sexe, évidemment dressé, puis libéré ses pieds de cet ultime obstacle textile, comme une évidence que jamais jusqu’alors je n’eus imaginée, je saisis le sexe de Paul, ouvrit grand la bouche et l’engloutit. Paul poussa un soupir mêlé de surprise et de plaisir. Puis lâcha un « oohhh », admiratif, contemplatif. Bien que novice, je m’appliquai et il semble que je ne m’en tirai pas trop mal, à en juger de la réaction de Paul, qui se laissait faire, et se délectait de temps en temps de petits « oui…oui… », sussurrés, quasi soufflés. Après un moment, il repoussa légèrement ma tête. Non pas qu’il n’aimât pas ce que je lui faisais, bien au contraire. Mais il me précisa « je ne veux pas jouir trop vite, je veux profiter de toi, longtemps ». Il me releva alors puis me fit doucement tourner, tout en me caressant, pour doucement me coucher sur le lit. Il se coucha à son tour et se blottit contre moi, prenant mon bras pour que je l’enlace, puis poussa un profond soupir de bien-être. Les choses alors suivirent leur cours avec toute la fougue qu’on peut imaginer, une énorme sensualité sans pour autant aucun tabou, une chaleur énorme qui nous fit suer mais sans jamais avoir envie de nous décoller l’un de l’autre. Nous nous sommes embrassés encore et encore, caressés, massés, sucés, sucés, sucés, léchés, léchés… Notre énergie était débordante, nos sexes bandés nous fascinaient l’un l’autre, nous y gouttions les perles salées du désir intense…. Après cette activité fulgurante, longue et sentimentalement intense, nous avons senti que nous devions conclure, que même si nous avions voulu que cette magnifique communion de nos corps et de nos regards ne cesse jamais, nous allions devoir faire exploser notre jouissance. Paul s’est couché sur le dos, a un peu replacé son oreiller, puis il a écarté les jambes, levé les pieds, se tenant aux chevilles de chaque main. « Viens… » me dit-il. Comprenant le message, je me suis dressé sur le bras droit, y reposant de tout mon poids pour soulever mon corps et de ma main gauche saisir mon sexe turgescent pour le guider vers l’entrée de Paul qui n’attendait que cela. Ma salive avait déjà bien lubrifié l’endroit. Une fois encore, Paul s’offrait à moi sans préservatif, ce que, une fois de plus, je ne pris pas la peine de relever sur moment tant ma raison était confondue par le désir. Doucement, j’ai poussé mon gland dégarni sur la rosette dont l’aspect très jeune m’interpellait à nouveau. J’y allai doucement, par petites poussées, mais c’est assez rapidement que je sentis les parois spontanément se ramollir, en même temps que le sourire de Paul semblait me dire « Vas-y… fonce…. à fond… ». Je m’enfonçai, toujours prudent, mais au plus profond. J’y restai un moment puis fut pris de la plus douce des frénésies et entamai l’inévitable va et vient. Il déclencha chez Paul une série ininterrompue de halètements, de cris, de soupirs, de couinements. Malgré ma grande excitation, je parvins à me retenir longtemps, à laisser à cette merveilleuse union tout le temps nécessaire à sa perfection. Mais tout à une fin. Mêmes les choses les plus agréables. Et en l’occurrence, si cette fin est toujours repoussée, elle est aussi profondément recherchée, espérée, attendue au plus haut point. Paul la sentit venir tout autant que moi. Il me repoussa à peine, d’un petit geste du doigt à peine perceptible sur mes cuisses, mais qui me rappelait que je naviguais sans protection. Je me retirai donc rapidement, ce qui arracha un dernier soupir à Paul, un peu différent ; je saisis mon sexe d’une main, m’appuyai sur le matelas de l’autre et ne dû actionner que deux ou trois va et vient manuel, pour parvenir à cette fin heureuse tant recherchée. Je fus pris de soubresauts dans tout le corps, l’extrême jouissance m’arracha des cris puissants et je lâchai sur l’abdomen de Paul des jets chauds et abondants de ma mâle semence. Paul restait coi, admiratif, la main sur le sexe, se donnant de légères caresses. Souhaitant à tout prix partager mon plaisir, je lâchai mon pénis qui bougeait cependant encore spontanément, de ma main maculée de mon sperme, je saisis le sexe de Paul. Aidé de cette lubrification chaude et naturelle, je le massai de bas en haut. Paul s’exprima encore oralement de manière plus qu’audible, en changeant certes de ton et de registre, mais non d’intensité. Une série de Oh Oh Oh… issus du plus profond de sa gorge ponctuèrent les mouvements saccadés de son abdomen, qui s’enfonçait puis se relevait. Paul rejeta la tête en arrière, pâlit terriblement, claqua même un peu des dents, ce qui m’effraya, puis lança aussi des jets de son liquide blanc. La douche était moins violente que la mienne, moins abondante. Mais la jouissance de Paul semblait certainement égale en intensité, ce qui me ravit ! Je lâchai son sexe. Epuisé, je me laissai tomber sur lui à plat-ventre. Haletant, je ne pouvais que lui donner que de très petits baisers dans le cou. Je sentais sous mon ventre nos spermes chauds se mélanger. Peinant à se remettre de sa jouissance, pour mieux respirer, Paul dû me faire rouler à ses côtés. Je me retrouvai sur le flanc. Lui aussi. Nos nez se touchaient. Nos sexes aussi, retombant, humides. Les yeux dans les yeux nous savourions ce moment de bonheur intense qu’est celui des minutes qui succèdent à l’orgasme. Nous nous serions endormis dans les bras l’un de l’autre si nous n’avions pas eu à penser à notre autre vie. Nous dûmes dès lors séparer nos corps. Paul se leva et me dit « viens ». Je le suivis sur le palier où il m’ouvrit la porte d’un petit cabinet de toilette. Je me rafraîchis rapidement puis me rhabillai, déçu de ne pouvoir rester mais tellement euphorique de ce qui venait de se passer. Sans plus mot dire, nous redescendîmes les deux étages. Juste avant que je ne prenne la porte, Paul me colla encore au mur pour m’embrasser tendrement. Et ce geste un peu autoritaire fit tout à coup naître en moi un désir subit que je n’avais encore jamais soupçonné connaître. Bien que repu, je ressentis tout à coup, à mon grand étonnement, l’envie d’être pénétré. Ce n’était pas tant le geste en lui-même qui tout à coup me faisait envie, ni bien sûr la sensation qu’il pouvait procurer et que je ne soupçonnais pas du tout, mais l’envie d’être « pris » par Paul, d’être dans ses bras et relié à son corps par le plus profond de moi-même. Quand Paul libéra ma bouche, je lui dis « la prochaine fois, j’aimerais bien que ce soit toi qui me p… ». Paul me mis un doigt sur la bouche pour m’empêcher de poursuivre. Je fus tout à coup pris de peur et de tristesse, pensant que Paul me signifiait ainsi qu’il n’y aurait pas de prochaine fois. Je crois que Paul saisit alors cette détresse dans mon regard et crut bon de me rassurer en disant « on verra, on verra mon garçon… pas de précipitation ». Je fus touché par cette appellation de « mon garçon », qui fut prononcée avec beaucoup d’émotion. Je me sentis aimé…
Un dernier bisou et je pris la porte, sortis… Quand je fus dehors, Paul me dit « Oh mais à propos, je ne t’ai rien d… ». Il s’interrompit. Je ne répondis point. Puis il ajouta… non… rien… tu n’as pas jardiné aujourd’hui. ». Je lui fus reconnaissant de ne pas me payer mes prestations cette fois (bien que me demandant aussi, je dois l’avouer, comme cela allait évoluer à l’avenir, car cet argent m’était après tout assez utile…).
La séance de jardinage suivante fut une torture car Virginie était présente. A son issue, Paul m’offrit une bière mais je le sentais mal à l’aise. Heureusement, il ne faisait pas chaud et la douche ne se justifiait pas. Et heureusement Virginie n’arrêtait pas de parler. Un babillage qui ne nous intéressait nullement et que nous avions peine à écouter mais qui avait l’avantage de masquer notre gêne, sans pour autant combler notre déception. Paul paya mes prestations. Ce n’est qu’une fois à la maison que je me rendis compte qu’il avait largement dépassé le tarif. Je compris qu’il avait la délicatesse de ne plus me payer pour mes prestations sexuelles mais qu’il tenait à rester généreux à mon égard. Mon affection pour lui n’en fut que renforcée.
Le lendemain fut pénible mais pour d’autres raisons. Helena m’expliqua qu’elle avait été chez son médecin, qu’il y avait une complication, non de sa maladie elle-même, mais liée à son traitement, qu’elle devait passer quelques jours à l’hôpital. Je n’y comprends rien dans les termes médicaux avec lesquels Helena a appris à jongler depuis qu’elle est malade. Je la sentais inquiète. Je ne posai pas trop de questions. Je demandai juste « quand ? » « combien de temps ? » « et les enfants ? ». On saurait demain… les enfants pourraient aller chez ses parents, qui n’habitaient pas loin de l’école, dormir sur place pour plus de facilités. Nous passâmes une soirée morose, silencieuse.
Trois jours plus tard, Helena entrait à l’hôpital, pour au moins une semaine. Mais à l’hôpital universitaire, loin de chez nous, non à la clinique habituelle. Les enfants partirent avec sacs et valises chez Papy et Mamy, plutôt enthousiastes d’ailleurs. Vu la distance, Helena refusa que je vienne la voir tous les jours, imposa un calendrier de visites, répartissant au mieux les jours entre moi, ses sœurs, des amis etc. Je me retrouvai donc quelques jours seuls à la maison. Seul, donc libre… Je n’en pris pas conscience immédiatement, mais après deux nuits seul au lit, le matin du samedi, je flânai sous la couette, avec cette impression bizarre de désir spontané et injustifié dû à l’érection du matin. Et comme une évidence, c’est Paul qui me vint à l’esprit. Je ne l’avais bien sûr pas oublié jusque là mais mon esprit avait été inquiété par d’autres soucis. Mais tout à coup, il était là. Instinctivement, ma main s’était attardée sur mon sexe durci. Je me remémorai les moments spéciaux passés avec Paul. Sans vraiment m’en rendre compte, tant mon esprit était occupé par ces souvenirs, j’étais en train de me masturber intensément. Je fus surpris de sentir subitement mon sexe grossir plus encore et le sperme se hisser vers la sortie. D’un coup de pied, je repoussai la couette, juste à temps pour me regarder gicler sur le nombril en poussant de sourds gémissements, un peu honteux, comme si je craignais qu’on m’entende. Ma tête, qui s’était brutalement relevée au moment de l’orgasme, retomba sur l’oreiller, mon corps tout entier se détendit. En regardant le sperme couler sur les draps que je devais de toute façon lessiver, je compris tout à coup qu’il fallait que j’en profite pour inviter Paul !
Dès que je fus rapidement douché, je n’attendis pas d’avoir déjeuné pour envoyer un sms à Paul. Sur un ton très direct que nous n’avions pas l’habitude d’utiliser ensemble, je lui écrivis. « Virginie est là ? Tu fais quoi c’t’aprem ? ce soir ? ». Il me répondit rapidement, mais visiblement surpris par l’empressement du ton « Euh… et bien… pourquoi ? ». « Dis-moi » répondis-je aussitôt, impatient… « Aujourd’hui nous allons chez des amis, mais Virginie a un avion demain soir. Elle partira vers 16h ». Ma place dans le calendrier de visite d’Helena était prévue pour lundi. Je devais aller faire une balade avec les enfants dimanche en fin d’avant-midi. Je n’hésitai pas. « Tu viens souper demain ? Passer la soirée ? Entre hommes… Ma famille est absente ». La réponse tarda davantage. Une invitation à un souper entre hommes, sur le papier, c’est très anodin, innocent. Quand on savait ce que nous avions vécu ensemble ces derniers temps, cela prenait évidemment un tout autre sens. Je devenais dingue à regarder ce téléphone pendant les longues minutes qui suivirent. Quand il vibra enfin, je bondis à ce point pour lire le message que je le laissai tomber. Je le ramassai, fit fébrilement glisser mes doigts tremblants sur l’écran et je fus transporté de joie quand je pus enfin lire ce pourtant très simple « Pourquoi pas… ». Mon cœur battait la chamade à un point incroyable, je dus m’appuyer un court instant contre le plan de travail de la cuisine pour me calmer un peu, pour répondre à nouveau, lui rappeler mon adresse et lui demander de venir « pas trop tard… qu’on ait le temps de profiter… ». Il me répondit « D’accord ! » suivi d’un nombre incalculable d’émoticones qui n’avaient plus aucune signification tant ils étaient nombreux mais qui témoignaient d’une indéniable excitation. Je passai la journée du samedi à vouloir organiser cette soirée dans ma tête, sans parvenir à le faire de manière rationnelle. Je ne voulais pas donner l’impression qu’il s’agissait uniquement d’un plan cul et voulait quand même préparer un souper. Je cherchais des recettes, voulant être original, mais sans paraître trop compliqué ou prétentieux. Je déambulai dans le supermarché en hésitant, choisissant des denrées, puis les remettant en rayon… Je finis par me décider pour une fondue au vin rouge précédée d’un bon cava. Je prévus de la glace au congélateur, au cas où… Je dormis très mal la nuit du samedi au dimanche. Heureusement, le grand air et les retrouvailles avec mes enfants me changèrent les idées le dimanche. J’eus toutes les peines du monde à convaincre mes beaux parents que je ne restais ni goûter, ni souper. Ils crurent comprendre que ma volonté de rester seul était un signe de dépression et remirent des couches. J’arrivai enfin à me libérer, rentrai à la maison, prit une longue douche, puis cherchai longuement les vêtements que je pourrais bien porter. Quand j’eus enfin trouvé ce qui me semblait le bon compromis entre une apparence de simplicité et un côté sexy et désirable, je préparai rapidement la table puis je me casai dans le canapé, impatient, fébrile, craintif… Mais heureux et excité. Quand le carillon retentit, bien que je n’attendais que cela, je sursautai. Je dus ensuite à deux fois reprendre ma respiration pour avoir un air plus ou moins normal pour aller ouvrir…
J’ouvris grande la porte pour inviter Paul à entrer immédiatement sans plus poireauter sur le seuil. Une manière aussi de ne pas affronter immédiatement son regard en face à face, ce qui sur le moment me faisait peur. Paul est heureusement quelqu’un de posé et visiblement de plus calme que moi, plus sage, peut-être grâce à son âge… Quand je relevai la tête après avoir fermé la porte, forcé d’enfin le regarder, la quiétude de son expression et la bonté qui émanait de son sourire me rendirent ma sérénité. « C’est par là » dis-je en montrant la porte du salon.
Il entra dans le salon et je le suivis de près, l’observant de dos, admirant la moulure de ses fesses, (dans un pantalon qu’il n’avait certainement pas choisi au hasard), la coupe de sa chemise épousant parfaitement son torse légèrement musclé et svelte pour son âge. Une fois au milieu du salon, il se retourna pour me donner le sac oblong qu’il avait à la main. Je l’entrouvris et reconnut une bouteille de champagne. « Il est frais, si tu veux… ». Sans répondre, j’allai à la cuisine pour ouvrir la bouteille et laisser au frigo le cava bon marché que j’avais acheté. Nous nous efforcions de nous comporter calmement, mais l’ambiance était électrique. Je ne respirais pas normalement, je ne reconnaissais pas ma voix, toussotait pour tenter de parler correctement et me donner une contenance. Cela ne pouvait de toute évidence pas durer. Quand je fus dans la cuisine, que j’eus retiré le fil de fer du bouchon de champagne et tentai de faire sauter le bouchon par des pressions de mon pouce, Paul s’approcha de moi. Sans plus attendre, il se colla contre moi par derrière, me serrant de ses bras autour de mon ventre, pressant sa joue contre le haut de mon dos. Je fus à peine surpris. Je lâchai la bouteille de champagne, me retournai. Paul me reprit dans ses bras, se colla contre mon torse et m’embrassa fougueusement. Je l’enlaçai tout autant que lui, le serrant contre moi. Et puis « Pan ! ». Le bouchon de champagne que j’avais éreinté sans le débloquer continuait seul sa course, sautait au plafond dans un bruit explosif, laissant gicler la mousse sur le plan de travail. Nous sursautâmes, mais comprîmes ensuite rapidement ce qui se passait. Cela nous fit rire et eut l’avantage de nous détendre, de faire retomber la pression. Mais pas le désir. Loin s’en faut. Paul m’observa quelques secondes, voulut m’embrasser encore. Je ne le laissai pas faire. Je le pris par la main, l’entraînai rapidement à ma suite, repassai dans le hall et montai quatre à quatre les escaliers pour l’attirer dans ma chambre. Ce qui s’ensuivit fut rapide, intense, énorme, indescriptible. Nous serrant, nous collant, nous nous embrassions follement, ne nous interrompant que pour nous enlever mutuellement un à un tous nos vêtements. Quand tous les vêtements jonchèrent le sol, précipitamment jetés dans tous les coins, quand nous fûmes nus l’un contre l’autre, les lèvres toujours collées, les sexes durs, dressés, entrechoqués, nous tombâmes sur le lit que nous ne prîmes pas la peine de défaire. Je me laissai chuter sur le dos, entraînant Paul dans ma chute pour qu’il se couche sur moi. Que dire de ce qui s’ensuivit. Rien de plus normal que tout ce qui se passe lorsque deux corps en chaleur se rencontrent et se pressent. Toutes les parcelles de notre peau ont eu leur jouissance, de la tête aux pieds, nous nous sommes caressés, massés, un peu frappés, bisés, embrassés, léchés, sucés, tétés, embrassés, embrassés, et que sais-je encore. Mais de plus en plus, instinctivement, sans réfléchir à ce que je faisais, j’écartais les jambes, je relevais la croupe, j’attirais Paul sur moi. Sans que je le comprenne sur le moment et sans bien sûr que je l’analyse, je le voulais en moi… Il le comprit. Et sans s’expliquer davantage, il me dit « Tu es sûr ? Tu veux franchir ce cap ? ». Je répondis avec une spontanéité qui m’étonna moi-même quand je m’en souvins par la suite. « Je te veux toi, Paul, tout entier, partout, tout en moi… ». Je me décollai à peine de lui pour saisir le tube de gel lubrifiant. Helena en avait besoin depuis sa maladie. Je le donnai à Paul, comptant sur son expérience. Je me laissai retomber sur l’oreiller, écartai les jambes et levai les pieds vers le plafond. Je fermai les yeux, pour mieux respirer, me calmer, laisser Paul se préparer sans l’observer, savourer cette attente, de ce moment que je n’avais quasi jamais imaginé, mais qui devenait une évidence inéluctable. Après quelques secondes, je sentis la main de Paul caresser très doucement ma fente, l’effleurant à peine, mais avec une extrême sensualité, qui, dans mon état d’excitation et de désir, me fit lâcher un premier soupir. Je sentis alors ses lèvres sur ma rosette et gémis encore. Sa barbe et sa moustache pourtant bien rasées me piquaient un peu la peau des parois, me chatouillaient, sa langue sortit alors et je découvris l’immense plaisir d’être léché. Le mouvement qui avait commencé lentement s’accéléra rapidement, la langue devint plus fougueuse, s’introduisant de temps à autre. Je retenais mon souffle, partagé entre le désir de gémir bruyamment et celui de me taire, pour jouir plus intensément. Puis la langue de Paul me quitta… Une ou deux secondes encore, un bruit de tube, puis je sentis un doigt et la fraîcheur du gel. Un bruit encore, encore du gel qui me parut moins froid à cette seconde application. Puis le doigt me pénétra, à peine, doucement, puis un peu plus loin. Je restai alors silencieux, concentré, un peu anxieux. Un deuxième doigt suivi, les deux alternant des va et vient vers l’intérieur et des mouvements latéraux d’écartement, pour m’ouvrir peu à peu. Je fus reconnaissant à Paul de cette approche lente, délicate, précautionneuse. Je me détendis, me sentis de plus en plus prêt à accueillir davantage. Paul dut le ressentir, il mit un troisième doigt, s’enfonça de manière plus décidée, écarta encore. Je gémis une nouvelle fois, plus fort. Je m’étonnai de m’entendre dire « oui… oui… viens… s’il te plaît… viens… ». Les doigt se retirèrent. Je n’avais toujours pas ouvert les yeux. J’entendis Paul changer de position, le couvre-lit glisser. Paul me saisit les chevilles, relevant mes pieds, écartant mes jambes. Une première fois, je sentis son sexe passer subrepticement sur mon anus. J’en fus électrisé. Un frisson parcourut mon corps, incitant Paul à se baisser un instant pour déposer un baiser sur mes lèvres. Puis je le sentis se relever. Il lâcha une de mes chevilles. Je compris qu’il saisissait son sexe. Et j’eus enfin la magnifique émotion de sentir son gland toucher mon anus en poussant doucement. J’étais dans un état anxieux, mais béni de bonheur, proche sans doute de la grâce de ceux qui croient et se laissent envoûter par la prière.
Le gland s’introduisit un peu. Je restais un peu tendu, mais tellement empli de désirs. Paul a un peu poussé et m’a dit « pousse ». Je n’ai pas compris tout de suite, puis au fur et à mesure qu’il tentait de s’introduire davantage, j’ai compris qu’il fallait que je pousse, comme pour expulser, pour ouvrir mes sphincters et laisser entrer le nouvel objet de ma passion. Je poussai, Paul continua sa lente pénétration. J’eus un peu mal, bien sûr. Mais Paul prit tout son temps, ne s’avança que millimètre par millimètre. Puis je sentis que le plus dur était passé, que la voie était ouverte. Paul termina sa route vers mon antre de manière plus franche. Je relevai encore un peu la croupe pour que le fond de mon être rejoigne l’extrémité de son chibre…
Ce qui s’est passé à partir de ce moment là est indescriptible. Je poussai un premier gémissement en sentant le sexe de Paul au fond de moi et je perdis alors complètement la tête. Je n’aurais pas pu dire ce qu’il m’arrivait, j’oubliais complètement où j’étais, qui j’étais, ce que je faisais. J’étais transporté. En transe. Je me surpris à relever encore plus le bas du dos, écartant les jambes, quasi plié en deux. Je m’étonnai de me voir me trémousser de l’arrière-train comme je n’aurais jamais cru qu’ un homme ait pu le faire et moi encore moins. Je me trémoussais pour mieux sentir Paul en moi, pour le sentir dans tous les recoins de mon être. Je m’entendis pousser des cris aussi aigus que stridents, que je n’aurais jamais imaginé pouvoir pousser un jour, je me vis attirer la tête de Paul dans mon cou, pour la couvrir de baisers reconnaissants, je manquais de respiration, d’oxygène, je m’entendis dire « mon dieu…mon dieu… » et puis «oh shit…. shit…oh Paul… ». Un comportement qui m’échappait totalement, que j’aurais trouvé grotesque si je l’avais observé chez quelqu’un d’autre, irréel et exagéré si je l’avais vu dans un film. Mais c’était bien moi. Je n’ai pas de mot pour exprimer ce que j’ai ressenti. Le mot jouissance est bien trop faible, bien trop galvaudé pour décrire l’état subliminal dans lequel je me trouvai. Tout cela me sembla durer une éternité tant c’était intense et même si, par la suite, je regrettai que cela ne continue pas plus longtemps encore. Jamais je n’oublierai ce moment. Les minutes les plus folles et les plus intenses de toute ma vie.
Une fois encore, nous nous étions embarqués dans cette pénétration sans préservatif. Quand Paul accéléra son mouvement en moi, s’affola dans mon intérieur avec une intensité proche de la violence, je criais de plaisir à en ameuter tout le voisinage. Bien que ressentant comme un déchirement le fait qu’il doive se retirer, j’eus une ultime lueur de bon sens. Entre deux gémissements, je lui murmurai à l’oreille « attention… », en le repoussant très légèrement du bout des doigts. Paul comprit et se retira d’un coup, saisit son sexe et reprit son va et vient à la main. Quelques secondes plus tard, il poussa un cri rauque, bien plus viril que mes gémissements aigus et envoya sur mon torse et dans mon cou trois ou quatre énormes jets de sperme chaud. Terminant ensuite d’une main de vider ses vaisseaux tout en haletant, il porta sa deuxième main vers mon anus, encore chaud, béant, humide… Il le frotta énergiquement, comme dans un dernier sursaut de jouissance et remis ses doigts dans mon intérieur. Ce retour brutal de la sensation anale acheva de me porter au ciel. Sans avoir à toucher mon sexe qui n’avait pas débandé d’un millimètre depuis le début de nos ébats, je poussai à mon tour des cris plus virils et lâchai mes propres jets sur mon corps. Mon liquide vint se mélanger à celui de Paul, en plusieurs coups puissants. Nous étions en extrême sueur, haletants comme après une énorme épreuve sportive. Je rouvris enfin les yeux et vit Paul me sourire, puis il s’effondra sur moi, passa ses bras sous mon dos pour me serrer tout contre lui. J’entourai le bas de son dos de mes jambes retombées et croisées. Il m’embrassa. Le plus beau des plus beaux de tous les beaux baisers du monde. Jamais de ma vie je n’avais connu un moment d’une telle intensité physique, mentale et affective…
Paul s’est ensuite laissé retomber sur le côté et nous sommes restés enlacés un long moment, dans une demi-somnolence, savourant notre bonheur et reprenant nos esprits.
Nous nous sommes ensuite relevés, rafraîchis, encore un peu caressés, embrassés. Nous sommes redescendus. Le champagne était chaud. Nous avons bu le cava bon marché. Mais nous nous moquions bien de cet échange, tant notre plénitude était complète. Nous avons mangé tranquillement, bavardé, beaucoup ri. Un repas rempli de bonheur comme on en connaît peu. Paul n’a pas demandé pour dormir chez moi. Son départ fut bien sûr un peu frustrant, mais c’était mieux ainsi. J’ai débarrassé, rangé, puis suis retourné dans ce lit qui venait de me transporter au septième ciel. Savourant le souvenir de ce bonheur intense, je me suis embarqué pour une nuit sereine et réparatrice.
Le lendemain, je suis allé rechercher Helena, les enfants. Nous avons mangé chez mes beaux-parents. Nous sommes rentrés tard. Helena, épuisée, s’est couchée rapidement. J’ai vaqué à quelques occupations ménagères et familiales. Puis j’ai reçu un sms de Paul, tout simple « J’espère que tu vas bien… pensées ». J’ai répondu immédiatement, tout aussi simplement « Merci… pensées aussi…. à plus ». Ces quelques mots suffisaient pour l’heure à nous rapprocher.
Demain, la vie normale recommencera. Mais à propos, suis-je toujours un mec normal ? Oui. Bien sûr. Normal. Sauf qu’il m’est arrivé un truc que je souhaite au monde entier, de quelque manière et avec qui que ce soit.
Paul fait désormais partie de ma vie. C’est une évidence. L’avenir nous dira comment tout cela s’organisera. Mais oui, je suis un mec normal.
Martin Tche
Martin_Tche@outlook.be
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