Nous nous sommes décidés. Nicolas et moi voulons un enfant.
Après un début de relation totalement libertin et sans projet d'avenir, guidé nos seules envies sexuelles débridées, d'autant plus intenses que nous vivions loin l'un de l'autre et avions le temps de laisser monter la pression au maximum…
Après, ensuite, un début de cohabitation difficile, pour lequel le rapprochement constant, auquel nous n'étions pas habitués, à failli mettre fin à notre relation…
Après enfin avoir trouvé un équilibre et compris que nous voulions construire une vie ensemble, en harmonie…
Et après de nombreux palabres, hésitations, interrogations, nous avons fini par nous décider à nous lancer dans la paternité !
Le choix fut aussi difficile entre l'adoption et la gestation pour autrui. Et quand nous avons été décidés, nous n'étions pas au bout de nos peines. Le parcours administratif a été compliqué et le coût financier non négligeable !
Mais à présent, ça y est. Enfin presque.
Vu que l'Europe n'est pas assez avancée sur la question, nous avons dû traverser l'Atlantique, pour rejoindre la Floride ou vit la mère porteuse que nous avons trouvée et choisie. Nous avons beaucoup correspondu avec elle. Nous l'avons ensuite rencontrée. Notre choix s'est confirmé. C'est elle qui porterait notre enfant. Il restait un détail à régler, que nous avons laissé pour le dernier moment, tant il était pour nous un choix difficile. Dans un monde idéal, nous aurions aimé mélanger nos spermes et confier cette semence commune à notre mère d'emprunt. Mais ce n'était scientifiquement pas possible. Il a donc fallu choisir lequel d'entre nous serait le géniteur. Par souci d'équité, nous avons décidé que celui qui ne serait pas le géniteur biologique donnerait en contrepartie son nom de famille à l'enfant. Et après avoir repoussé cette décision pendant des mois, le dernier soir, nous avons tiré au sort.
Le sort m'a désigné comme père biologique. C'est donc mon sperme qui devait être déposé à l'hôpital spécialisé et injecté à la mère biologique choisie. En théorie, j'aurais pu m'y rendre seul. Mais nous tenions évidemment à vivre ce moment ensemble, en toute communion et intimité, pour nous en souvenir comme étant, à nos yeux, le moment de la conception de notre enfant, même si ce n'est pas scientifiquement exact.
On a beau y être préparé, le moment de l'arrivée à l'hôpital est un peu gênant. J'avais espéré être reçu par un infirmier mâle, mais ce ne fut pas le cas. Ce fut une très jeune fille qui nous accueillit. Elle était très gentille et semblait à l'aise dans son rôle. L'habitude sans doute. De notre côté, sa féminité, et son âge bien moins avancé que le nôtre, nous mettaient plutôt mal à l'aise. Heureusement, elle fut assez brève dans sa démarche. Elle nous pria de la suivre. A peine plus loin dans le couloir, elle passa une porte et traversa un deuxième petit corridor qui isolait du couloir principal la pièce qui nous était réservée (ce qui nous tranquillisa un peu...). Nous découvrîmes cette pièce où les choses allaient se passer.
« Faites à votre aise » nous dit-elle simplement. « Prenez tout le temps qu'il faudra. Voici l'objet pour l'échantillon ». Elle désigna, déposée sur une petite table, une espèce d'éprouvette en plastique, à la base assez large, rétrécie au milieu et surmontée d'une ouverture en éventail, pour permettre d'y laisser couler facilement le sperme le moment venu. « Dès que l'échantillon est prêt, vous le déposez ici. », ajouta-t-elle en nous montrant une espèce de boîte à lettres façonnée dans la cloison…. « Puis vous prévenez en appuyant ici .» (elle nous montrait alors un bouton de sonnette). «L'échantillon sera acheminé au labo. Vous prenez ensuite tout le temps nécessaire avant de repartir. Vous ne devez pas repasser au guichet par la suite. En cas de problème avec l'échantillon, vous seriez contacté par téléphone. Sinon, vous recevrez un mail confirmant que tout est en ordre. »
Je me disais que tout cela était au final assez bien organisé, de sorte à réduire le plus possible le côté gênant de la démarche. La jeune fille quitta rapidement la pièce en ponctuant son départ de l'expression très neutre « Je vous laisse… au revoir ».
Je regardai rapidement autour de moi cette pièce qu'on avait tenté de rendre un peu accueillante, mais qui gardait le côté froid des hôpitaux, un peu comme les chambres de maisons de repos, plus ou moins meublées, mais sans âme. Il y avait une table et deux chaises blanches, un petit fauteuil en cuir gris, un lit avec seulement deux oreillers et un drap blanc immaculé, sans couette ni couverture (comme dans les hôtels de passe, pensai-je, un peu choqué…). Deux ou trois petits cadres très neutres et plutôt tristes, une porte ouverte sur un cabinet avec WC, lavabo et serviettes. Un écran TV, quelques DVD et un lecteur. Je supposai bien de quel genre de films il pouvait s'agir et compris que tout était prévu pour stimuler la libido des visiteurs de l'endroit. Mais je préférai ne pas regarder ces DVD de près. Je ne regardai pas d'avantage les quelques revues illustrées qui étaient rangées sous la télé…
L'ensemble me mettait mal à l'aise et je me demandais comment nous allions pouvoir faire l'amour dans cet endroit, comme nous en avions envie, pour que le moment du dépôt de cette semence soit aussi un moment de tendresse qui laisserait un bon souvenir. Je me sentais plutôt assailli par un léger cafard, une pointe de découragement, un peu obligé de continuer un parcours qui avait déjà été pesant auparavant et qui tout à coup le devenait encore, à cause de ce lieu, obligatoire pour la démarche, mais peu avenant dans sa configuration.
Néanmoins, Dieu sait pourquoi, Nicolas vécut cela tout autrement. Heureusement d'ailleurs, car il m'empêcha ainsi de sombrer davantage dans le cafard qui me prenait et risquait de tout gâcher. Il faut croire qu'au contraire de ce que je ressentais, la situation l'éleva dans une intense excitation, comme nous connaissons tous, ou presque, lorsque nous avons des activités sexuelles dans un lieu plus ou moins insolite…
La jeune fille avait bien sûr refermé la porte qui donnait sur le couloir principal, mais n'avait pas bien clos celle qui sépare notre « chambre » du petit corridor intermédiaire. Et bizarrement, dans un geste inattendu et rapide, au lieu de fermer cette seconde porte, Nicolas l'ouvrit toute grande d'un coup de pied. Elle alla claquer au mur. Et de manière tout aussi brutale, Nicolas me saisit aux épaules et me poussa, le dos collé à cette porte. J'étais très surpris car nous avons quasi toujours eu une relation équilibrée, sans rapport de dominant/dominé (si ce n'est lors de rares jeux coquins, quand nous avions bu un verre, fumé un joint, ou que nous recevions des amis extravertis…). Les deux mains poussant mes épaules et me maintenant collé à la porte, Nicolas me regarda quelques secondes droit dans les yeux, sortant la langue d'un air affamé, comme s'il voulait me posséder pour la première fois. Puis il colla sa bouche à la mienne, plongea sa langue dans ma bouche, m'embrassant plus que fougueusement. Bien que très surpris et un peu brutalisé, je fus rapidement ému par son comportement et sentis l'excitation monter en moi. Ses bras étaient redescendus, ses mains parcouraient mon dos et mon torse, son bas-ventre était collé contre le mien et je sentais qu'il était déjà bien dur, ce qui ne tarda pas à m'arriver aussi. Il soulevait mon pull pour toucher ma peau. Il m'attirait contre son corps en poignant dans mes fesses. En une minute à peine, même pas, j'avais perdu toutes mes inhibitions et je me sentais emporté dans la même excitation que Nicolas, laquelle s'exprimait aussi par des soupirs, certes étouffés par nos bouches collées, mais qui me laissaient craindre, qu'à la longue, nous soyons entendus dans le grand couloir. Mais cela ne semblait pas inquiéter Nicolas. Au contraire, je pense que c'est cela qui attisait son excitation. Et si je pensai à lui faire part du danger d'être entendu, je me retins, de peur de stopper trop rapidement ce moment si intense qu'il me donnait de vivre.
Sa bouche quitta la mienne pour lui permettre de me retirer mon pull et mon t-shirt, qu'il jeta par terre, avant de retirer les siens, et de coller son torse nu au mien, déjà légèrement suant. Sa légère toison noire caressait mon torse glabre, comme elle l'avait déjà si souvent fait. Mon excitation avait déjà fait se dresser mes tétons et la sensation du poil sur leurs pointes me fit lâcher un très léger couinement. En m'embrassant encore, Nicolas détacha ma ceinture et ma braguette. Puis il se décolla de moi. D'un accord tacite, nous fîmes voler nos chaussures, ôtâmes rapidement nos pantalons, gardant stupidement nos chaussettes, trop pressés de poursuivre notre étreinte. Et il se recolla à moi, me réembrassa violemment, me caressant de partout, mélangeant ses jambes aux miennes, de sorte que nos sexes durs, toujours enserrés dans les caleçons, se cognaient avec une agréable violence. Nous n'avions pas bougé d'un décimètre. J'étais toujours collé à la porte. Sans desserrer son étreinte, sans d'aucune manière me libérer, il se calma tout à coup, changea sa fougueuse embrassade en un tendre et doux baiser, me regarda en souriant. A ce moment, je me sentis rempli d'un amour énorme pour lui, très émouvant… Quelques secondes passèrent seulement, mais des secondes qui n'ont pas de prix.
Puis il me poussa les épaules pour que je m'agenouille, ce que je fis sans rechigner. Ma bouche à hauteur de son sexe eût ainsi tôt fait de mordre tendrement ce membre dur, encore vêtu. Puis mes mains agrippèrent ses fesses, saisirent l'élastique, firent descendre l'arrière du sous-vêtement, pour me permettre de caresser ce magnifique fessier que j'aimais tant, un fessier recouvert d'une légère couche de poils courts… Un doigt longea la raie sans l'écarter. Puis c'est avec ma bouche que je saisis l'avant de l'élastique. D'un coup sec, son sexe se libéra partiellement, dressé, laissant sortir le gland, dénudé par la force de l'érection. De mes mains, je terminai de lui ôter son caleçon. Et là… que vis-je…. alors que depuis longtemps je demandais à Nicolas de se raser le pubis, ou du moins de l'élaguer, ne serait-ce que de manière provisoire, pour voir ce que cela donnait, il s'y était toujours refusé. Mais je découvrais ici qu'il était totalement glabre dans toute la région pénienne. Il était parvenu à faire cela, le matin même sans doute, à mon insu, de manière totale et parfaite. Le geste valait ce qu'il valait, mais en l'occurrence, il avait valeur de cadeau, de cadeau d'amour. J'en fus aussi très ému. Je levai le regard vers lui, les yeux embués, souriant béatement, il me répondit en joignant ses lèvres en cœur pour m'envoyer un baiser. Je me jetai alors sur son pubis et ses bourses lisses, pour les couvrir de baisers, cognant au passage son sexe érigé, contre mon nez et mes joues. Et puis je poursuivis bien sûr mon geste de reconnaissance en engloutissant d'un seul coup son membre viril jusqu'à l'entrée de ma gorge, ce qui lui arracha un soupir rauque. Il ne me laissa cependant pas le sucer très longtemps. Doucement, il retira ma tête pour que je me lève, m'embrassa encore, moins fougueusement mais toujours goulûment, sa langue au fond de ma bouche, ses lèvres pulpeuses, chaudes, humides, dévorant les miennes… Il s'interrompit un instant, le temps de retirer totalement son caleçon, resté jusqu'alors coincé à ses genoux. Il en profita pour retirer ses chaussettes, sans me quitter du regard. De mon côté, je ne pouvais qu'admirer une fois encore ce corps viril, légèrement basané (en tout cas plus sombre que ma peau de blondinet…), qui m'avait si souvent fait chavirer et dont je ne me lassais pas. Je regardai encore ce sexe, fraichement rasé, superbement bandé et d'autant mieux mis en valeur par sa totale nudité. D'un air coquin, Nicolas me fit alors tourner sur place, pour que je lui tourne le dos. Il déposa quelques baisers dans mon cou, sur mes épaules, puis, brutalement, s'abaissant d'un seul coup il acheva de me dénuder en me déculottant brusquement. Mon sexe sursauta et heurta la porte que je n'avais toujours pas quittée. Nicolas avait tiré d'un coup le caleçon jusqu'à mes chevilles et m'aida d'un geste habile à lever un pied puis l'autre pour me libérer de mon dernier sous-vêtement et de mes chaussettes. Ainsi accroupi, il ne se priva pas d'embrasser et de lécher abondamment mes fesses. Terminant cette folle embrassade par une longue lèche remontant du bas de ma raie jusqu'en haut, il se releva, colla encore son corps contre le mien. Il me baisait le cou, je sentais son torse chaud contre mon dos, son pénis était collé à mes fesses. Notre respiration se faisait de plus en plus saccadée. Il resta ainsi un moment, savourant cette étreinte, respirant fort à mon oreille.
La position qu'il m'avait imposée laissait supposer ce dont il avait envie. Nous sommes en réalité tous les deux totalement versatiles. Cela n'a pas toujours été le cas. J'étais davantage passif avant de connaître Nicolas, mais la splendeur de son cul m'ont petit à petit donné le goût du plaisir actif. Pour Nicolas, c'est un peu l'inverse. Il était historiquement plus actif, n'acceptant l'autre rôle que d'assez mauvaise grâce. Mais au fur et à mesure de notre relation, dans laquelle l'amour a pris peu à peu une place au moins aussi importante que le bestial désir, il trouve aussi du bonheur à m'accueillir en lui. Bien qu'ayant totalement confiance l'un en l'autre, nous nous faisons tester régulièrement, ce qui nous permet de nous passer de protection. Quand nous entamons des préliminaires, nous ne savons jamais de quelle manière cela va finir, ce qui ajoute beaucoup de piment à notre vie intime.
Aujourd'hui, sentant ce sexe dur collé à mes fesses, je comprenais que j'allais plus que probablement me faire pénétrer. Je pensai rappeler à Nicolas que nous étions là pour que MOI j'éjacule du mieux possible. Mais je n'eus ni le cœur de le décevoir dans son élan, ni le courage de me priver de cette union charnelle qui s'annonçait et que j'aime tant. Je me dis rapidement qu'en définitive, tout restait possible et je me laissai faire. Une main de Nicolas quitta un instant mon corps. Un bruit léger de sa bouche et de sa salive me firent comprendre ce qu'il manigançait. Rapidement, je sentis un doigt mouillé caresser ma rondelle, la tapoter, puis tenter de s'y frayer un chemin. Je me cambrai un peu pour marquer mon accord et faciliter la manœuvre. Nicolas répéta plusieurs fois l'opération, s'agenouilla encore, pour me lécher et humecter davantage, se releva et me travailla encore un peu des doigts. Il connaît mon corps et ses réactions par cœur. J'ai une parfaite confiance dans son habileté. Bientôt le gland remplaça les doigts. Je sentis la chaleur humide de l'extrémité violacée me toucher la raie et l'entrée de l'anus. Petit à petit, par lentes et prudentes étapes, le sexe de Nicolas se fraya ainsi un chemin pour envahir mon corps. J'avais le visage et les lèvres collés à la porte, les mains à plat sur le panneau. Mon sexe suivait les mouvements du reste de mon corps et se cognait de temps en temps aussi à la porte. Je me cambrai davantage, m'abaissant un peu, me retirant un peu de la porte et sentis ainsi que j'accueillais Nicolas au plus profond ! Un moment je fus perturbé encore par la nature de l'endroit, par la gêne de ce qui nous amenait là, je respirai un peu plus fort. Nicolas ressenti mon malaise, passa une main par devant pour caresser doucement mon frein, s'abaissa un bref instant pour me baiser le cou. Je me détendis. Il commença son va-et-vient. Puis une idée me traversa l'esprit, une constatation qui m'étonna beaucoup. Je me voyais là, ainsi pénétré et je me disais qu'il me semblait que c'était la première fois que Nicolas me baisait debout ! Je me demandais si ne je ne me trompais pas, mais j'en avais de plus en plus la conviction. Et je pense que j'avais raison. Nous avions pourtant une longue vie sexuelle commune derrière nous. Nous avions fait l'amour des centaines de fois, dans des situations très diverses, ne cherchant pas le classicisme, bien au contraire. Nous avions bien sûr entamé nos préliminaires dans tous les endroits possibles de notre appartement, mais dans la plupart des cas, nous avions toujours conclu dans le lit, voire sur le canapé. Il m'avait déjà pris sur le fauteuil à bascule (moment mémorable), dans la baignoire (qui débordait sans cesse de grandes éclaboussures), assis sur la machine à laver (en plein essorage…). Il m'avait déjà fait jouir de manière fulgurante sur une chaise, après m'avoir titillé très longuement. Nous avions une fois fait l'amour sur le balcon, très excité à l'idée que nous étions observés. Nous avions aussi bien sûr forniqué dans la voiture, dans des dunes, dans des prés… Mais je ne me souvenais pas que jamais il m'ait ainsi pris totalement debout, et moi aussi. C'était incroyable de se dire que nous n'y avions jamais pensé. Mais c'était juste un concours de circonstances. Je m'en étonnais d'autant plus que la sensation de son pénis dans mon rectum était différente. Elle me rappelait vaguement une expérience ancienne avec un autre partenaire. Mais c'était beaucoup plus fort ! La pénétration de Nicolas debout faisait monter en moi une jouissance interne, envahissant tout l'intérieur de mon bas ventre, d'une manière que je n'avais jamais à ce point ressentie. Nicolas dut d'ailleurs s'en rendre compte car les gémissements que j'exprimai alors étaient différents de ce que j'avais toujours extériorisé jusque-là. C'était si intense que je semblais manquer d'oxygène et devoir pomper au plus profond de moi pour pouvoir respirer. Cela ne manquait pas d'exciter Nicolas qui se démenait en moi avec une rare violence. Je craignais d'autant plus d'être entendu dans le couloir principal, mais j'étais totalement incapable de faire quoi que ce soit pour mettre fin à cette situation. J'ai l'impression que cet accouplement fut long. Et que dans mon cas, il n'allait pour autant presque pas crescendo ! La jouissance s'était rapidement installée dans mon for intérieur avait atteint un summum dès le départ, et elle ne faiblissait pas ! Elle était constante, longue, énorme ! Et alors que la pénétration et son relatif inconfort ont parfois raison de mon érection, ce n'était ici nullement le cas. Au contraire. La jouissance de mon bas ventre ne faisait qu'intensifier la raideur de mon chibre, qui semblait proche de l'explosion. Ce fut extraordinaire. A en perdre la raison…. Et à en presqu'oublier la raison pour laquelle nous étions là.
Toutefois, quand je sentis changer le rythme respiratoire de Nicolas, annonciateur d'une fin heureuse, et quand il changea à peine de position pour, dans sa folle excitation, passer sa main sur mes bourses et mon sexe, et que je sentis alors que nous risquions bien d'éjaculer ensemble, j'eus quand même le réflexe de dire « Nic… le truc… l'éprouvette…vite »… Il se pencha pour la saisir. Mon corps toujours profondément pénétré suivit son mouvement. Il me rendit quelques estocades, puis approcha l'éprouvette de mon sexe. Je la saisis à mon tour pour mieux contrôler l'opération. Avec ces mouvements de nos corps, Nicolas perdit le dernier contrôle. Tout son corps vibra, je sentis encore davantage son pénis en moi, il poussa de longs soupirs rentrés. Je compris que, dans un dernier moment de lucidité, il avait la présence d'esprit de limiter le volume de l'expression de sa jouissance… Et il se vida en moi. Le ressenti de l'arrivée de son moment ultime eut chez moi l'effet identique. Quasi à la même seconde, j'expulsai une abondante quantité de semences. Heureusement qu'elle était abondante, car je fus plutôt maladroit avec l'éprouvette. Une bonne partie macula les parois extérieures, plusieurs petits jets atteignirent la porte… Mais il y en avait heureusement assez au fond du récipient.
Nous haletions, épuisés. Nicolas, toujours en moi, s'affala un peu sur mon dos. Je m'appuyai à la porte, la joue collée à la paroi, la bouche ouverte pour récupérer. Nous n'étions plus capables de penser… juste de respirer et d'apprécier les derniers soubresauts de nos corps, qui se débarrassaient des derniers effets de la jouissance. Quelle intensité ! Quelle folie ! Quel bonheur.
Après un moment, le sexe de Nicolas se rétractant, il se retira. Nicolas se laissa tomber sur le petit fauteuil. Je vins m'asseoir sur ses genoux pour me coller encore à lui, blottir ma tête contre ses épaules. J'étais un peu emprunté avec toujours cette précieuse éprouvette à la main. Mais nous n'étions pas encore assez revenus sur terre pour nous en inquiéter. Quand enfin nous eûmes repris nos esprits, je vis rire Nicolas. Je lui demandai ce qui le faisait rire et il me répondit « T'as l'air malin là, à poils sur mes genoux, avec ton petit pot et ton jus.. ». Je me rendis compte de la situation. Continuant sur le ton de la plaisanterie, je lui dis « Ne te moque pas. C'est notre fils ou notre fille » !. « Ou les deux » ajouta-t-il…. On nous a prévenus que les inséminations artificielles multiplient les chances de grossesses multiples… ce qui nous fait bien sûr un peu peur mais que nous devons accepter.
Je quittai les genoux de Nicolas. Je passai au cabinet de toilette pour essuyer avec un papier hygiénique les coulées de sperme sur l'extérieur de l'éprouvette. J'essuyai aussi la porte puis vins près de la petite boîte désignée par l'infirmière, y déposai précautionneusement le flacon rempli de ma semence et fermai la porte. Nicolas s'approcha, colla encore son corps nu contre mon dos. Je sentis sur mes fesses les dernières gouttes de son jus restées à son prépuce. Mon anus restait chaud, humide, coulant. Je tournai mon visage, Nicolas m'embrassa. Tout en m'embrassant, il me prit la main, et c'est avec nos deux doigts rejoints que nous poussâmes sur le bouton pour prévenir que le flacon pouvait être acheminé. On entendit du bruit dans la petite boîte. Nicolas me fit tourner face à lui et m'enlaça, visiblement ému. Je le serrai aussi dans mes bras. Nos têtes reposaient sur nos épaules. Nous étions épuisés, repus, émus, heureux. Quelques secondes encore pendant lesquelles il faut avoir conscience de leur intensité en bonheur.
Nous nous séparâmes. Nicolas se dirigea vers le cabinet de toilette. Je le vis rincer sa verge puis l'essuyer, se rafraîchir le visage, les aisselles… Même après toutes ces années et bien qu'à cet instant sexuellement repu, j'adore admirer son corps nu. Je restai là ces quelques minutes, planté dans la chambre, à regarder la merveilleuse plastique de son dos bien en T, de ses fesses rondes, pas trop proéminentes, pas trop velues, de ses cuisses sportives. En ayant terminé, il se retourna et revint vers la chambre. Il sait à quel point son corps m'émeut. Il comprit que j'étais resté coi, en train de l'admirer. Heureux et fier de ce fait, comme souvent, en passant près de moi, il toucha mon sexe du bout de l'index puis caressa doucement ma fesse gauche. J'eus un dernier frisson. Je lui rendis sa caresse sur son pubis imberbe et doux. Je fus encore ému de ce petit cadeau intime qu'il m'avait fait et me promis de lui en reparler, mais tout en pensant que je lui dirai qu'il fasse ce qu'il veut de cette pilosité. Car je constatai alors que j'aimais son corps de la même façon, avec ou sans sa toison. J'aime Nicolas tout entier, c'est tout. Et je suis heureux qu'il va être un des pères de notre enfant.
Je passai à mon tour rapidement au cabinet de toilette. Quand j'en revins, Nicolas terminait de se rhabiller. Il attendit que j'en fis de même. « On y va ? » me dit-il ensuite ? J'acquiesçai du visage et jetai un dernier coup d'œil à la pièce. « On a même pas défait le lit… » remarquai-je. « Qu'est-ce qu'ils vont penser ? »…. « Ben, que tu t'es branlé dans les chiottes » répondit Nicolas, toujours euphorique après ce bel orgasme. « Ou qu'on a baisé debout… » ajoutai-je, aussi toujours sur mon nuage. « C'étais trop bon… j'ai adoré ». «J'ai cru comprendre » rétorqua mon amant, aussi amusé que fier. « De toute façon, ça leur aura épargné de la lessive. » plaisanta-t-il..
Nous prîmes la porte et nous dirigeâmes vers la sortie. Heureusement, il n'y avait personne au bureau d'accueil. Nous quittâmes les lieux, encore groggys par nos jouissances et nos émotions, et partis pour neuf mois d'attente, avant de découvrir le résultat de cette merveilleuse conception !
Martin Tche
Martin_Tche@outlook.be
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