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Premier épisode | Épisode précédent

Jean -08

Voici la suite avec je l'espère moins de coquilles cette fois. Merci à Benoit pour son aide précieuse.

Après avoir contacté ma hiérarchie et avoir reçu confirmation de ma nouvelle affectation, pour laquelle, j'ai bien compris, ma consultation était de pure forme, je retrouve Pierre sur le site où se poursuivent les opérations de montage. Je lui demande de me rejoindre dans le local vitré qui sert plus où moins de poste de commande et de bureau.
Je ferme la porte derrière nous, à défaut d'être invisibles nous ne serons pas entendus.
- J'ai des nouvelles nous concernant.
Je ne sais par où commencer, alors il s'agace :
- alors accouche, on n'a pas que ça à faire !
- Ben voilà, je dois rejoindre au plus vite un autre site du groupe, assez éloigné d'ici et donc de toi...
J'ai du mal à poursuivre. Après avoir dégluti, surpris et déçu par la froideur avec laquelle Pierre accueille mon départ programmé, je parviens à ajouter :
- Sur un plan pratique, cette usine, ici, va se doter d'un poste d'ingénieur, bien dans tes cordes. La directrice que je quitte à l'instant me charge de te le proposer. Elle te convoquera pour la négociation du contrat. Je peux donc partir l'esprit tranquille, sur un plan professionnel du moins.
- Génial !
Bien sûr, la perspective d'un emploi pérenne, mieux rémunéré est une bonne nouvelle pour Pierre. Intellectuellement je le comprends. Mais je ne peux m'empêcher de ressentir comme une douloureuse blessure, la manifestation de sa joie tant elle méprise notre éloignement et ses effets sur notre vie privée.
Ca ne fait que quelques semaines que je connais Pierre, ça ne fait que deux jours qu'il est devenu mon amant, mais l'affectif me submerge : il est devenu le vrai centre de ma vie et je crève de devoir m'éloigner de lui ! Un petit rayon de soleil traverse mon ciel obscur quand Pierre me questionne :
- Tu dois partir quand ?
- Je dois être sur place dans les 48 heures. Je prendrai donc la route demain matin.
- Ah quand même ! Oui, c'est court. Ca nous ne nous laisse qu'une journée de travail à l'usine et une dernière nuit pour nous...
Heureux de l'entendre prononcer ce " nous " et à nouveau écrasé par un poids dans ma poitrine à l'évocation de cette " dernière nuit " dont le caractère définitif me ruine, je hurle dans ma tête qu'il est hors de question qu'elle soit la dernière ! Je veux en avoir le coeur net tout de suite mais ce ne sera pas le cas, pas immédiatement du moins, car un technicien frappant à la porte requiert notre attention. Dès lors, Pierre, plus pro que moi c'est sûr en ce moment, prendra les choses en main et organisera toute la journée en se projetant déjà comme responsable du site. Je n'aurai qu'à répondre à quelques questions en le faisant bénéficier de mon expérience. Mon regard s'égarera dans la contemplation des mouvements de mon amant mais lorsque le mail interne convoyant les documents concernant ma nouvelle mission arrivera, il me sera nécessaire de me concentrer et donc indispensable de m'isoler loin de toute tentation pour pouvoir m'y plonger efficacement. Force m'est de constater qu'il me faudra toute ma technicité et toute mon expérience pour mener à bien cette nouvelle mission qui va vraisemblablement s'étaler sur plusieurs mois. Un long déplacement en perspective donc... Loin de pierre, inévitablement...
Ma dernière journée de travail avec Pierre sera à la fois trop courte et interminable. Je ne sais pas comment l'expliquer. Remplie d'une multitude de petits détails à régler mais entravée par un refus plus ou moins conscient de partir, du manque d'intimité, mais de sa présence à mes côtés, du chronomètre qui égrène les secondes et que je voudrais pouvoir arrêter. Mon mec, l'homme de ma vie, car c'est bien comme ça que je le vois désormais, est remarquable d'efficacité, lui. Son rendez-vous avec la direction, fixé au lendemain matin, semble le booster. La fin de la précarité, la perspective d'un avenir professionnel, le fait de pouvoir s'investir sur le long terme...Tout ça je le sais, je le comprends et je l'exècre ! Comment peut-il se projeter aussi facilement dans un futur où je n'existerais pas ? Il me faudra attendre le soir pour pouvoir le sonder. Tout est arrivé si vite, comment envisage-t-il l'évolution de notre relation ? Ne serais-je pas renvoyé au statut infiniment dégradant à mes yeux du simple coup d'un soir? Je ne le supporterais pas... Non, ce n'est pas possible !
L'heure de quitter l'usine est finalement arrivée. Comme nous sommes venus dans ma voiture, nous reprenons ensemble le chemin de son logement. Je n'arrive pas à attendre plus longtemps, à peine montés, la clé pas encore glissée dans le contact, je le questionne, impatient et inquiet :
- On va s'organiser comment nous deux ?
Je ne peux éviter de laisser transpirer mon angoisse dans cette question si vitale à mes yeux.
- Eh bien pour commencer on va rentrer, je n'irai pas à la piscine ce soir et on aura le temps d'en discuter. A vrai dire je ne sais pas quoi te répondre, tout est allé si vite cette semaine. Et sur tous les fronts !
Alors, contraint à devoir attendre encore, je démarre. Mais bien que renvoyée à plus tard, cette discussion devra avoir lieu !
La conversation dans la voiture dérive sur la pluie et le beau temps et ne présente guère intérêt, je réponds en mode automatique, j'en oublie la portée aussitôt terminée. Plus tard, dans la soirée, vautré sur le canapé, un mojito que Pierre a absolument voulu me concocter à la main, je le regarde s'approcher de moi. Le caractère si superficiel de notre conversation me pèse, il me faut renouer avec une plus grande intimité. Alors j'écarte le bras dans un geste qui est un appel :
- Viens là !
Mon geste l'invite, le convoque plutôt, à mes côtés et à poser sa tête au creux de mon épaule. Une fois niché contre moi, j'aime à croire que nous profitons tous les deux de cette positon agréable et détendue. La sensation de chaleur qui en émane de son corps m'irradie de bonheur.
- Je n'imagine pas t'abandonner ici, si loin de moi. Cette perspective m'insupporte.
Je termine mon verre d'un trait et le pose au sol, frisonne un peu, le stress mêlé à l'alcool. Pierre s'en rend compte.
- Détends-toi. Ce n'est pas la fin du monde non plus. Les transports ça existe.
- Tu ne vas pas me larguer alors ?
- Pourquoi ? On est ensemble ?
- Espèce de s[...]
Pour m'obliger à me taire, Pierre tout sourire, redresse la tête et commence à me mordiller les lèvres. Puis sa langue recherche la mienne, sa main vient chercher mon cou et m'attire à lui. Je suis trop heureux de répondre à son baiser, rapidement nos langues se cherchent, franchissent nos barrières, jouent, s'enroulent l'une autour de l'autre. Mes mains ne restent pas inactives, s'emploient à déboutonner sa chemise. C'est fou le nombre de boutons qu'il peut y avoir sur une chemise ! Déjà mon sexe se sent à l'étroit, Pierre me suce la langue alors qu'arrivées à bout de la chemise mes paumes se rassasient de sa peau. Le tissu écarté, la jeunesse de son corps, la blancheur de sa peau, m'émeuvent. Ses pectoraux saillent sur mes caresses, les tétons pointent vers le plafond, mes doigts jouent avec eux. Fût-cesse au prix d'une interruption de nos jeux buccaux, j'ai envie de mouiller l'index afin de mieux les ressentir, mais ce jeu innocent encore prend vite fin quand animée du besoin prégnant de son corps, de tout son corps, ma main descend vers son entrejambe où elle s'attarde, en évalue la forme, l'ampleur, la courbure. Elle y exerce des pressions appuyées pour mieux apprécier les volumes convoités. Mes doigts glissent bientôt sous son jean, les ongles effleurant son corps dressé. La satisfaction du contact direct est inénarrable. Quand Pierre, vite réactif, s'efforce de défaire sa ceinture pour m'ouvrir sa boîte de Pandore, je souris de son impatience. Nos mains se retrouvent, nos doigts s'entrecroisent, remontent au niveau de nos lèvres qui les embrassent. Pierre s'allonge, alors que je plonge lui offrir sa caresse préférée que, pour être honnête, je ne déteste pas ! L'épais coton du pantalon est écarté pour qu'ensuite ma bouche puisse mouiller celui, plus fin, de son boxer déformé par son désir. J"aime à deviner les reliefs cachés encore mais que le tissu laisse transparaitre, mes doigts lors de légers touchers s'imprègnent de ses formes. Pierre, impatient, se tortille pour expulser le tissu devenu encombrant. Pour un meilleur accès à nos zones érogènes, nous changeons de position, ainsi son membre dressé en une friandise appétissante est offert à ma dégustation que je pratiquerai sans modération. Mon amant m'affranchit de l'entrave de mes propres vêtements. Pour accélérer la cadence, je me relève un instant pour achever le déshabillage dans cette forme de précipitation où mon désir s'impatiente lui aussi. Libéré de la prison des étoffes devenues intolérables, ma fellation gourmande pourra reprendre, moi agenouillé devant le canapé où Pierre est toujours allongé. La base de sa verge enfermée dans mon poing, mes lèvres montent et descendent sur son gland qui gonfle encore jusqu'à devenir rouge carmin tant il se gorge de sang. Pour s'offrir davantage, Pierre écarte et replie les genoux et je peux mieux encore accéder à ses boules que je m"amuse à prendre en bouche et jouer de ses rondeurs. Le plaisir qui se lit à livre ouvert sur son visage est une invitation à m'améliorer encore et une récompense pour mes efforts. Pierre se tourne sur le ventre, glisse un coussin dessous pour mieux se laisser dévorer tout cru. Je tire son sexe vers l'arrière pour le lécher sur toute sa longueur et m'en délecter encore. Mon nez s'insinue entre ses fesses, est-ce vraiment un hasard ? Ma langue joue au passage avec ses génitoires et arrive au niveau de son périnée et lui prodigue une nouvelle caresse. Pierre geint, m'invite à plus d'audace. Alors j'écarte ses lobes charnus, me régalant du plaisir de les saisir à pleines mains et découvre son oeillet caché.
Alors que je me sens totalement désinhibé, ma langue travaille à lui asséner des petits coups bien ciblés. Pierre se lâche totalement lui aussi, se tortille sous la douce torture. Ma bouche remonte vers ses reins, parcourt sa colonne pour atteindre ses épaules, son cou. Mon corps étalé sur le sien cherche le contact, le contact total, les lobes de ses oreilles sont maintenant l'objet de mes attentions mais je ne le sens pas fan. Pierre détourne vite la tête, me tend les lèvres où les miennes se soudent aussitôt. Du bout des lèvres jusqu'au bout des orteils mon corps touche le sien, mon désir s'écrase contre sa peau, ma tension monte encore d'un cran. Je le veux mien, il me faut le posséder totalement, maintenant. Il a dû le ressentir car il me tend une capote sortie de je ne sais où et me dit simplement :
- Viens.
Le message est explicite, la demande est claire : on est sur la même longueur d'onde. J'ai faim de lui et il a faim de moi.
La gaine protectrice est vite positionnée. Mon corps insatiable retrouve le contact du sien, ma peau contre sa peau, ma bouche parcourt son dos, ses épaules, son cou, nos lèvres se retrouvent, mais l'envie est ailleurs. Je cherche. Je trouve. Je plonge. La sensation est grisante, le mouvement instinctif. Les sens s'exacerbent, alors que les chairs s'apprivoisent. A cet instant, rien d'autre ne compte que mon plaisir égoïste. Ces quelques instants autocentrés ont tôt fait de prendre fin avec le rappel à l'ordre de Pierre qui exige plus d'attention, plus d'égard. J'atterris, me reprends, m'applique à le satisfaire. L'angle est corrigé, la poussée mieux dosée, le partage renait. Le temps se fige. Nous communions. Puis nos corps glissent, se quittent. Dans un " oh ! " très expressif, mon amant s'en inquiète, s'en désole, s'en émeut. Rapidement, comme pour mettre un terme rapide à sa frustration, Pierre me pousse, me repositionne à sa convenance, me chevauche et comble d'un geste habile le vide qu'il a si cruellement ressenti en me guidant à nouveau en lui. Il bouge, se caresse, ondule, impose le rythme, la pression : c'est clairement lui le maître de cérémonie désormais. Il est en transe, il jouit, il est beau. Je veux parvenir à le combler totalement et amplifie mes mouvements m'accordant à son tempo. Je veux gonfler encore. Mon corps ne m'appartient plus, il n'est que l'instrument de sa jouissance. Je me retiens encore mais bientôt son visage se crispe, une pression énorme me ceint, avant qu'il n'explose, puissamment. Son corps satisfait, Pierre se vautre sur le mien, dans ce relâchement, il m'expulse. Je ne l'ai pas encore rejoint dans cet accomplissement physique. Il n'en a cure, pause, profite, récupère. Impatiente, ma main arrache le latex qui m'emballe et accomplit ce geste instinctif qui finalise ma propose exultation. C'est rapide, j'en étais si proche...Mon rythme cardiaque s'apaise, Pierre me parait soudain plus lourd. Mes bras se referment sur lui, un énorme sentiment de tendresse m'envahit.
Cette trop courte pause s'achève avec une sortie de Pierre qui me surprend : tout mouillé encore il se lève et se dirige vers la salle d'eau toute proche :
- Super baise mec, c'était trop bon! Me jette-t-il avec un clin d'oeil coquin avant de fermer la porte et de tourner le verrou.
Je suis déçu. Si l'avoir satisfait sur un plan physique, me rend heureux, flatte mon égo de mâle, j'aurais aimé qu'il me témoigne un peu d'affection. C'est sûr, la porte barrée m'interdira de le déranger cette fois ! Comme j'aurais aimé prolonger notre étreinte sous la caresse de l'eau chaude.
Une minute passe. Mon départ, demain, me revient à l'esprit et mon humeur se dégrade. Il faut bien gagner sa vie... Et puis arriverais-je à trouver un équilibre avec Pierre qui souffle le chaud et le froid aussi facilement qu'il respire ? Le doute est assassin. Il me donne son corps sans réserve puis s'ingénue à casser le lien qui se crée. Du sexe oui mais de l'affection ? J'ai un peu froid, je monte chercher un vêtement de détente dans la petite chambre mansardée où m'attend ce lit d'appoint dans lequel je n'aurai pas vraiment dormi. L'occasion m'est donnée de commencer à rassembler mes affaires. Ce sera sans réel entrain.
_ La douche est libre !
C'est pierre qui crie au bas de l'escalier. Je descends donc me débarrasser de nos humeurs séchées qui me collent à la peau et me tiraillent un peu.
En bas, Pierre prépare le repas du soir, comme si de rien n'était.
_ Bon, j'y vais, lui dis-je en passant devant son apparente indifférence.
_ OK, prends ton temps on mange froid ce soir.
Ma douche est rapide. Je rejoins vite mon hôte-amant bien décidé à organiser notre prochaine rencontre.
- Tu viendras chez moi le week-end prochain. Je serai content de t'y recevoir, ma ville te plaira, je te la ferai visiter. Il y a une belle piscine aussi. Si tu veux on pourra y aller. Ca me décrassera un peu. Ensuite on pourrait marcher sur les remparts de la vieille ville, c'est une belle balade, on pourra parler de nos semaines passées en célibataires.
- On n'est pas marié ! Qu'est-ce qui te fait penser que je vais rester célibataire ? Tu t'emballes, tu fais des plans, mais je ne t'ai rien promis, moi. Tu imagines des choses, est-ce que tu m'as simplement demandé mon avis ? Bon OK, tu m'as aidé à briser les chaînes qui me reliaient à Rémi, de ça je te suis reconnaissant, mais je suis libre maintenant. On s'est éclaté tous les deux et on a pris du bon temps, j'avais du retard à rattraper, et tu étais là, c'était cool mais je n'ai pas prévu de passer le reste de ma vie avec toi ! Et puis c'est quoi cette manie que tu as de me coller ? Tu n'es pas mon père que je sache ! Tu en as l'âge, c'est suffisant non ?
Cette déclaration qui n'en est pas une, me fait l'effet d'une gifle. Je n'en comprends pas la virulence.
- Je ne te propose pas le mariage, pas tout de suite, pas encore! Je t'invite à un week-end pour que tu puisses aussi mieux me connaître, pour passer du temps ensemble. Après tout, tu m'as accueilli chez toi.
- Oui, bon on verra ça. Mais il faut que tu comprennes que je ne suis pas ton mec. Il m'a fallu du temps pour tirer un trait sur ma relation avec Rémi. Laisse-moi respirer un peu veux-tu ? Il faut donner du temps au temps. Tout ce que je peux t'accorder pour l'instant c'est une dernière nuit avant que tu t'en ailles. Aller viens on monte !
Et comme pour réchauffer la froideur qu'il vient d'installer entre nous, il me prend par la main et m'invite à le suivre.

Kawiteau

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