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Je me réveille avec un étrange sentiment... Je suis à la fois comblé d'avoir eu la chance de dormir contre son corps, et terrorisé à l'idée qu'il puisse à nouveau s'évanouir dans la nature...
Mon petit déjeuner pris, j'emmène Sparky à sa promenade matinale. Je suis en avance, j'ai oublié que je commençais plus tard en ce samedi matin. De retour à l'appartement, je vais dans la chambre. Il dort toujours. Putain ce qu'il est beau. Il est sur le dos, son torse est découvert, ainsi qu'une partie de sa jambe gauche. Je m'assois à ses côtés, je le regarde. Non ! Je l'admire...
Du bout des doigts, je caresse sa joue, j'effleure ses lèvres, et il grimace et je ne peux m'empêcher de sourire. Puis mes doigts descendent dans son cou, glissent sur son torse. Ils dessinent des arabesques, qui peu à peu le sortent de son sommeil. Ses yeux noirs s'entrouvrent, et il me sourit aussitôt.
Le bout de mes doigts poursuivent leur parcours, arpentent les plaines de ses pectoraux, traversent le ruisseau de poils qui les séparent, puis s'aventurent dans les collines et les vallées de ses abdominaux, en défiant l'abîme de son nombril. Les minutes s'étirent et ni l'un ni l'autre ne nous lassons de cette exploration. Puis sa jambe gauche se déplie et les draps la suivent, dévoilant ainsi son caleçon déformé par un pic majestueux.
Mon trouble doit être flagrant, et je ne fais rien pour le cacher. Au fil des allées et venues, mes doigts se rapprochent de ce territoire plus sauvage. Ils longent la lisière de l'élastique blanc, puis font le grand saut jusqu'à sa cuisse. Ils descendent à l'extérieur puis remontent à l'intérieur. Les allers et retours s'enchaînent et vient le moment où mes doigts s'insinuent dans la caverne formée par son caleçon large, et frôlent une bourse légèrement poilue. Ce contact le fait se crisper et lâcher un soupir sonore. Quelque peu timoré par ma témérité, je reviens aux plaines, au ruisseau, aux collines, aux vallées et à l'abîme. Mais le gout de l'aventure est impérieux et me force à l'assaut de cette grotte, inexorablement accompagnée de la confrontation avec le monstre y résidant. Je presse de plus en plus mes doigts contre ses couilles, pour les prendre enfin dans ma main qu'elle remplissent allègrement.
La bête se redresse, mais je sais que je peux la dompter, alors je m'en empare, l'enserre tant bien que mal. Les yeux noirs sont clos, il s'abandonne totalement à moi.
Alors je place un genou sur le lit et entreprend de refaire avec mes lèvres le trajet exact effectué par mes doigts. Les plaines, le ruisseau, les collines et les vallées, l'abîme, la lisière du caleçon, le grand saut, et très vite la grotte. À chaque passage où mon nez et mes lèvres narguent la base du monstre, son corps en entier se tend, et le monstre sursaute à en ébranle la caverne toute entière. Enfin, ma bouche gravit cette montagne, atteint le sommet et l'embrasse, le lèche, le prend entre ses lèvres pleines d'envie.
Et puis, pleine de force et de courage, ma main soulève la cachette inutile et le monstre en jailli, puissant, dans toute sa splendeur, recouvrant l'abîme de son long corps. Ma bouche se lance alors, ma langue n'est pas en reste, je suce ce mec avec une rare envie. Karim est totalement à ma merci, ses jambes musclées se sont écartées. Je m'applique à lui prodiguer tout le plaisir qu'il semble mériter et...
- Merde je vais être en retard j'ai un rendez-vous avec un client !
Il sort de sa torpeur, incrédule et visiblement effaré :
- Putain t'es pas sérieux ! Vas y reste là, n'y vas pas !
Il se redresse, tente de me coller à lui mais je ne peux pas déroger à cette matinée au bureau.
- Je suis vraiment désolé crois moi mais je n'ai pas le choix.
Je le laisse donc ainsi, comme un con si je puis dire, et me presse pour honorer mes obligations du matin.
Dans le métro je reçois un sms :
" tu mériterais que je me finisse sur ton Pc !", et je ne peux retenir un rire franc que je n'avais plus connu depuis une éternité.
Mon matin au bureau passe très vite. Je programme en général mes nouveaux clients le samedi. C'est plus détendu, j'ai tout le temps nécessaire à leur consacrer. Vers 11h45 je reçois un nouveau sms :
"Tu rentre à quel heur?".
Je m'excuse auprès de mes clients, prétextant un impondérable et réponds :
"13h30 je pense".
Pas de réponse.
Une boule se forme dans mon estomac. Et s'il n'était plus là quand je rentrais ?
Le trajet en métro me semble interminable, alors que plutôt court.
Arrivé chez moi, je ne parviens pas à déverrouiller la porte car il a manifestement laissé sa clef dans la serrure. Je sonne et j'entends des pas précipités. La porte s'ouvre sur un Karim magnifique. Il porte un polo rouge qui souligne parfaitement son torse musclé et un jean qui lui va tout aussi bien. Mais ce qui me plait le plus est le sourire avec lequel il m'accueille.
- Salut !
J'entre en tentant de lui rendre son sourire éclatant.
- T'as faim j'espère !
- Ca dépend... C'est toi qui a cuisiné ?
Je lui fais un clin d'oeil auquel il répond par un regard mimant la réprimande.
- Non j'ai pris à emporté.
- Alors je meurs de faim !
Il rit. C'est incroyable la vertu que son rire peut avoir sur moi. Il m'apaise et me galvanise à la fois.
La table est mise, et il s'affaire à servir rapidement, et je le trouve tellement séduisant.
- Attends il faut que je vérifie un truc.
- Quoi ?
Je pars dans le salon et j'étudie minutieusement mon Pc. Je fais durer suffisamment pour qu'il me voit faire.
Je le regarde :
- C'est bon t'as bien nettoyé.
Et très sérieusement il me répond :
- Nan en fait j'ai préféré me vider sur ton oreiller !
Je n'arrive pas à savoir s'il est sérieux ou non.
De retour à la cuisine, je m'arrête devant les deux assiettes remplies d'un tajine. Il se glisse derrière moi, m'enlace, sa bouche est tout prêt de mon oreille :
- J'espère que tu aimes..
- Oui t'en fais pas... C'est très gentil à toi..
Son étreinte se ressert.
- Et toi t'inquiète, je me suis pas fini, je me suis réservé pour toi...
Je suis troublé, et je choisi l'humour comme réponse :
- Mais qui te dit que j'en ai envie ?
Il me lâche, va chercher les assiettes et :
- Je suis sur qu'un mec comme toi, bien élevé et sérieux, fini toujours ce qu'il commence...
MiKaL
memyandi@live.fr
Autres histoires de l'auteur : Sauvetage | Le Keum