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4 | Nuit d'amour
Le vendredi suivant, mon téléphone portable sonne. C’est lui ! Mon pouls s’accélère, s’affole même. Je n’ai fait que de penser à lui toute la semaine, résistant de toutes mes forces à l’appeler. Fierté mal placée ? Peut-être. Mais en attendant, c’est lui qui m’appelle là ! Ma patience est récompensée. Enfin, il serait plus sage de l’entendre avant de « fêter » cette petite victoire. Je décroche. Il n’a pas dit deux mots que sa voix toujours aussi grave et chaude me transporte. Je me contiens pour qu’il n’entende pas à quel point son appel me rend euphorique. Je ne voudrais surtout pas qu’il pense que je suis prêt à me jeter dans ses bras à la première occasion. Même si j’en crève d’envie.
Après quelques échanges anodins, il me propose de le retrouver le lendemain soir au même endroit où nous nous sommes rencontrés. Il me dit qu’il y sera en début de soirée afin de faire des massages de relaxation aux artistes avant le spectacle. Mon imagination s’emballe immédiatement à l’idée que je puisse moi aussi profiter de ses mains dont j’avais déjà pu admirer la semaine précédente la longueur et la finesse des doigts. Mais chaque chose en son temps. Je lui réponds avec une mauvaise foi absolue que, par chance, je suis libre. Le rendez-vous est donc fixé. J’ai à peine raccroché que je pousse des cris de joie. Je fais des sauts de cabri dans tout l’appartement. Un vrai gamin.
La journée de samedi me paraît interminable. Les heures n’avancent pas malgré le fait que je m’active comme un fou pour faire passer le temps. La nuit tombe enfin sur cette chaude soirée d’été. Je ne sais pas comment m’habiller. Je change dix fois de t-shirt, cinq fois de boxer et trois fois de pantalon avant de trouver grâce à mes yeux. Et j’espère aux siens.
J’arrive à l’entrée du resto-bar dont je pousse la porte avec moins d’appréhension que sept jours auparavant. A peine entré, je le vois accoudé au bar, à la même place que la semaine dernière. Il est toujours aussi beau. Une chaleur euphorisante me traverse le corps. Je m’approche de lui. Il me voit. Il me sourit. Je défaille, ou presque. Il dépose un doux baiser sur mes lèvres et me prend par la main. Je suis surpris par ce geste et, à vrai dire, un peu gêné : c’est la première fois qu’un homme me donne la main. Et ça semble tellement naturel. Je me laisse faire. Nous buvons un verre, puis un deuxième en discutant dans un premier temps de tout et de rien. Puis, il me parle des artistes et comment il en est arrivé à masser toute la troupe après avoir exercé auparavant son talent sur l’un d’eux. Pas besoin de plus d’explication, ma jalousie naissante aurait de la peine à s’en remettre…
Il est minuit, le spectacle commence. Je prends du plaisir à le suivre. Les imitations sont excellentes, les costumes flamboyants et les gags, le plus souvent en-dessous de la ceinture, me font bien rire. Et les gestes tendres et les baisers dont Steven me gratifie tout au long du show ne font qu’augmenter mon plaisir, également en-dessous de la ceinture ! Je ne suis toutefois pas complètement à l’aise avec tout ce monde autour de nous, mais je me détends, si j’ose dire, petit à petit en observant que le public présent se moque totalement de qui embrasse qui. Je finis même dans ses bras sur la piste de danse après la fin du spectacle !
Je vois l’heure de fermeture approcher à grands pas. Je n’ai aucune envie de me séparer de Steven. Il doit lire dans mes pensées puisqu’il me propose de terminer la nuit chez lui. Il n’habite pas très loin du club, on peut s’y rendre à pied. J’accepte avec empressement, mais aussi anxiété, car j’imagine bien qu’il ne m’invite pas chez lui uniquement pour que l’on se regarde dans le blanc des yeux.
Et si je n’étais pas à la hauteur ?
Nous marchons une dizaine de minutes pour se rendre chez lui. Durant le trajet, nous échangeons des banalités tout en nous effleurant régulièrement la main. Mes sens sont au maximum de leur éveil.
Arrivés à destination, je n’ai même pas le temps de jeter un coup d’œil à l’appartement. J’ai à peine celui d’enlever mes baskets. Steven m’emmène directement, en me prenant par la main, dans sa chambre. Il me serre contre lui avec force et délicatesse à la fois. Ses lèvres s’approchent lentement des miennes. Nos bouches s’entrouvrent. Nos deux langues se touchent. Elles finissent par s’entremêler pour un long baiser langoureux. Je suis en ébullition en raison de la chaleur de cette étreinte ajoutée à celle de cette nuit tropicale. Mon t-shirt me colle à la peau. Comme j’aimerais l’enlever ! C’est justement à ce moment-là que Steven retire le sien en me mettant sous les yeux son torse rasé de près et bronzé. J’ai à peine le temps d’admirer ces pectoraux bien dessinés que ses bras musclés me libèrent, à mon grand soulagement, de mon t-shirt.
Il me pousse alors avec ménagement sur le lit. Je suis sur le dos. Il se met au-dessus de moi, un genou de chaque côté de mon torse, et commence à me caresser avec ses longues mains d’une douceur incroyable. Je tremble de tout mon corps, j’ai carrément la tête qui tourne. J’ignorais que l’on pouvait se trouver dans un tel état avec de simples caresses. Je m’accroche à son cou et l’embrasse vigoureusement. Après une longue étreinte, il défait ma ceinture et déboutonne mon pantalon qu’il retire d’un coup. Il en fait de même pour lui. Nos boxers sont l’ultime rempart à franchir avant que nos deux corps se donnent l’un à l’autre en toute liberté.
Je prends alors l’initiative. Je l’allonge sur le ventre. Je lui masse sa nuque, ses larges épaules, son dos musclé, ses fesses bombées, ses cuisses puissantes, ses mollets poilus et enfin ses pieds aussi fins que ses mains. Il soupire d’aise. Cela m’encourage à le retourner et à couvrir de baisers ce corps qui est l’objet de tous mes désirs. Je passe le bout de ma langue sur ses tétons. Je découvre qu’ils peuvent aussi être une zone très érogène chez un homme. Steven est comme électrisé. J’évite à dessein son boxer visiblement prêt à exploser, tout comme le mien d’ailleurs. J’effleure de mes dix doigts l’intérieur de ses cuisses. Je sens ses poils se dresser. Il manifeste son plaisir en se tortillant et en poussant de petits cris. Notre excitation respective monte encore d’un cran.
Dans un élan commun, nous nous jetons littéralement l’un sur l’autre. Nos boxers ne résistent pas à ce nouvel assaut. Ils volent dans la pièce. Nous nous étreignons avec fougue, nos bouches ne se quittent plus. Nous sommes collés l’un à l’autre. Nous ne faisons plus qu’un. Nos mains et nos bouches parcourent avec une folle avidité les parties de nos corps qui sont restées jusque-là vierges de nos caresses. Notre excitation est à son comble. Nous faisons durer le plaisir le plus longtemps possible. Nous finissons par atteindre l’extase simultanément. Hors d’haleine, trempés de sueur, nous terminons nos ébats comme nous les avons commencés : par un long baiser langoureux.
Le jour se lève, les oiseaux chantent. Je suis au septième ciel. J’ai de la peine à m’endormir après avoir vécu de telles émotions. Je me mets sur le côté. Steven s’approche tout près de moi. Il me prend tendrement dans ses bras. Nous ne faisons plus qu’un. Je finis par trouver le sommeil.
C’est une odeur de café qui me réveille quelques heures plus tard. Je me lève, cherche mon boxer, l’enfile. Je découvre un appartement spacieux, lumineux, meublé de manière moderne et avec goût. Steven est en train de prendre son petit déjeuner. Quand il m’aperçoit, il me sourit. Je fonds, une fois de plus. Il se lève, m’étreint avec douceur. Il pose sur mes lèvres un tendre baiser qui sent bon la confiture de fraises. Voilà un dimanche qui commence sous les meilleurs auspices…
Bugs
bugscarotte64@gmail.com
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