1 | Vol AF 0015
Il fait bon dans cette chambre !
Ce lit est vraiment moelleux et confortable !
Quelle heure est-il ?
Apparemment il fait encore nuit noire. Aucun bruit dans l’hôtel. Allez, je dirais 4 ? 5 heures ? Peu importe, ce n’est pas encore l’heure de se lever.
Inutile de passer la main dans le lit, je sens sa chaleur, il est là !
Je me serre contre lui.
J’adore ce moment quand au milieu de la nuit, au petit matin ou tout simplement quand j’en ai envie, je vais enlacer mon mec, me coller à lui, mélanger nos membres, serrer mon sexe ferme contre lui, le caresser, lui faire des bisous tout doux pour ne pas le réveiller et que sous une forme ou une autre dans un demi-sommeil, il me fait comprendre qu’il aime ça !
Sauf que là, ce n’est pas mon mec !
Jérôme, Jérôme Banville est dans mon lit ! Improbable, jamais je n’aurais parié le moindre centime là-dessus ! Jérôme, le beau gosse du service, identifié par mon cerveau comme hétéro absolu, toujours à courir et à draguer, les collègues, les serveuses, les hôtesses… Toutes. Ça lui a déjà couté un divorce !
Quand il m’a roulé une pelle hier soir dans l’ascenseur je me suis dit « encore un hétéro qui veut se faire sucer par un mec pour voir comment ça fait ». J’avais toutes les bonnes raisons de refuser. Je savais que j’aurais à le regretter, mais je n’ai rien fait pour le dissuader. Ce qui devait arriver arriva. J’ai découvert plus tard dans la nuit qu’il ne cherchait pas juste à se faire sucer et que ce n’était la première fois qu’il couchait avec un garçon. Je rajouterais même qu’il s’est avéré particulièrement doué !
Jérôme ce n’est le genre de personne que vous remarquez tout de suite quand il rentre dans une pièce. Il est plutôt grand, quoiqu’un peu plus petit que moi, donc 1 mètre 80 environ. Trapu avec un beau torse large, que je découvrirai plus tard légèrement poilu. Châtain clair avec une peau très soyeuse et très blanche. Des traits fins, mais ce n’est pas une gueule d’ange non plus. Il a par contre des lèvres charnues mortellement sexy et surtout des yeux bleus très clairs magnifiques et tout simplement irrésistibles. C’est avec des yeux comme ça, que l’expression se noyer dans un regard prend tout son sens.
Mais voilà. En l’observant, je l’ai très rapidement classé dans la catégorie « hétéro absolu », ce qui pour moi veut dire : « même pas en rêve ». Dès lors mon cerveau me met en sécurité et toute attirance que je pourrais ressentir sur tel ou tel aspect de ce garçon est immédiatement traitée pour être supprimée. Ou enfouie quelque part à jamais. Ou qui sait, enfouie pour ressortir à l’occasion et probablement à un mauvais moment. Du coup je le regarde sans le voir, ses yeux bleus, son torse large mis en valeur par un débardeur échancré trempé de sueur à la sortie de la salle de sport, ou quoi que ce soit d’autre ne me fait aucun effet, même pas un début d’ érection. En tout c’est ce que je croyais jusqu’à maintenant.
Et maintenant ? Eh bien maintenant je regrette bien sûr. Si je regarde objectivement les choses, ce que mon esprit méthodique est en général enclin à faire, je suis dans une drôle de merde.
Petit inventaire de ce qui va me pourrir la vie dans les prochaines heures, jours, semaines, mois :
1) Matthieu, lui c’est mon mec, a au moins une bonne raison de me tuer : Je viens de le tromper et ça, après des relations difficiles que nous avions eues tous les 2 auparavant, c’est vraiment la ligne rouge.
2) Matthieu, oui toujours le même, a au moins une deuxième bonne raison de me tuer : JE n’ai pas su refuser les 2 jours à New York que mon boss voulait nous offrir après une semaine de salon à Las Vegas. Alors que LUI a fait des pieds et des mains, pour retarder de 2 jours son départ pour le Tchad, pour que nous ayons au moins 36 heures ensemble avant son départ. Cette tempête de neige sur New York qui a cloué au sol notre avion et les mille autres vols de la soirée d’hier aura tout foutu par terre. « Qu’est-ce que tu vas foutre à New York sans moi m’avait-il dit… ».
3) J’ai eu la maladresse, ou la connerie, l’alcool aidant, de faire mon coming out devant 4 collègues et mon big boss du service informatique qui va devenir dans quelques semaines le numéro 2 de la boite. Et alors me direz-vous, il n’est pas interdit d’être gay que je sache ? D’un point de vue légal non ! d’un point de vue « évoluer sereinement » dans une boite de macho si !
J’abandonne le corps doux et chaud de Jérôme, pour choper mon portable et aller à la salle de bain voir mes messages. La conversation d’hier soir a été plutôt houleuse entre moi et Matthieu à tel point que j’étais un peu énervé et contrairement à ce que je fais d’habitude, je n’ai pas essayé de le rappeler ni même de lui envoyer un SMS.
Alors ce matin, je suis fébrile en allumant mon portable. Je voudrais tant qu’il m’ait envoyé un message.
L’icône de recherche de réseau est maintenant calé sur « Sprint », 4 barrettes de réseau. L’icône des SMS m’annonce un, puis deux messages non lus. Je souris, Matthieu m’a envoyé un message.
J’ouvre.
Merde, ce sont deux SMS d’Air France. Un pour me dire que mon vol AF0015 était annulé, ça je savais déjà ! Et un pour me dire que j’étais confirmé sur le AF0011 d’aujourd’hui. Fuck AF 0011 c’est le dernier vol ça, ça me fait arriver à quelle heure à Paris ?..... Re fuck, atterrissage 11 heures, impossible de croiser Matthieu, son vol pour N’Djamena décolle à 13 :25.
Je tripote l’écran de mon portable, comme si cela pouvait changer quelque chose et faire apparaître des messages que j’aurais envie de voir, mais rien n’y fait. Je suis coincé ici et aucun message de mon homme. Je ne sais pas ce qui me trouble le plus, si c’est la tristesse de ne pas le voir avant son départ pour ses 2 mois de mission en Afrique ou si c’est le cirque qu’il va me faire. Les deux sûrement !
Je vais lui envoyer un SMS, il doit être debout à cette heure. En même temps que je commence à rédiger mon texte, je réalise que c’est plutôt mesquin de ma part. Le mieux est de l’appeler.
Oui c’est ça je vais l’appeler, lui dire que j’ai merdé, que je n’aurai pas du accepter ces 2 jours à New York, que la prochaine fois je l’écouterai et surtout lui dire que je l’aime.
Je redoute un peu sa réaction en appuyant sur son nom pour déclencher l’appel.
Tuuut, Tuuut, Tuuut, Tuuut,… « Bonjour, vous êtes sur le portable de Matthieu, merci de laisser un message. Ciao ». Biiiiiiiip.
Merde qu’est ce qu’il fait ? il est onze heures à Paris. Il a dû rater l’appel. Je recommence. Une fois, puis deux. Toujours pareil. Je lui laisse un message ? Oui !
- Matthieu, c’est Olivier. Voilà, Air France vient de me confirmer mon vol pour ce soir… Et J’arrive trop tard demain à Paris. Je suis désolé, j’en pleurerais, tu sais. Je t’aime mec. Tu me manques. Appelle-moi, j’ai besoin d’entendre ta voix. Même si c’est pour m’engueuler, je m’en fous, mais appelle-moi.
Je retourne dans la chambre. Je m’assieds sur le lit et je prends ma tête dans mes mains.
Je sens le souffle chaud de Jérôme qui s’approche, qui m’embrasse la nuque et me passe la main dans les cheveux. Il allume les petites lumières autour du lit et me demande d’une voix douce.
- Et bien Oliv, tu n’as pas l’air en forme.
- Non, pas trop.
C’est peu dire. Je pense à Matthieu. Je voudrais que ça soit lui qui me prenne dans ses bras.
Jérôme, passe ses mains sur mon torse. Elles sont douces.
Je me demande ce que fait Matthieu en ce moment ?
Jérôme s’assied derrière moi et positionne ses belles cuisses puissantes et poilues de part et d’autre des miennes.
Matthieu dort peut-être encore, c’est pour ça qu’il n’a pas répondu. Je l’imagine sur le ventre comme il fait souvent dans notre grand lit à Paris.
Jérôme me serre dans ses bras, il est collé à moi. Je sens son corps chaud et doux, sa verge en érection dans le bas de mon dos. C’est agréable. Mais je ne veux pas. Non. Je veux mon homme.
Il me met deux doigts dans la bouche. Ils ont un gout sucré. Je les suce.
Jérôme, continu son approche, ses baisés déposés sur ma nuque et le haut de mon dos sont tendre et langoureux. Mais non, je ne dois pas, je dois dire quelque chose. Je ferme les yeux et mon esprit voit le beau visage de Matthieu.
Jérôme me renverse alors sur le lit. Je suis sur le dos, pendant qu’il se positionne au-dessus de moi. Mon regard se noie dans ses yeux bleus irrésistibles. Je suis perdu ! Mon cerveau disjoncte et n’actionne plus aucun dispositif de sécurité. Il faut que j’embrasse Jérôme pour gouter à ses lèvres charnues. Notre baisé commence en retenue et se termine de manière torride, nos langues ne peuvent plus se détacher.
J’ai perdu tout contrôle, je m’allonge étend mes bras en arrière et vais pour la première fois depuis que je couche avec des garçons, rester totalement passif et laisser faire Jérôme.
Il s’allonge délicatement sur moi pour m’embrasser. Je sens sa verge sur mon corps. Je bande aussi.
Il m’embrasse et me caresse tout le corps. Sa bouche se pose sur mon cou, puis descend doucement. Je ne bouge toujours pas. Sa langue s’arrête sur mes tétons, pendant que ça main court de mes couilles jusque sur mes fesses, à l’extérieur puis à l’intérieur.
Il passe ses doigts sur mon gland pour recueillir le liquide que je produis en abondance tant mon excitation est forte, pour me le faire gouter en me mettant ensuite ses doigts dans ma bouche. Je les suce, pendant qu’il me lèche tout le corps avec sa langue.
Sa langue lèche les poils de mon pubis en évitant soigneusement ma verge. Je sens qu’il me met à l’épreuve, mais je décide de rester toujours immobile même si je meurs d’envie de bouger mon bassin pour introduire mon gland dans sa bouche.
Il va finalement jouer mon jeu, à moins qu’il n’arrive plus non plus à résister, et entame une pipe délicieuse de délicatesse. Mon corps monte en température, mon rythme cardiaque s’accélère et je souffle fort quand ses doigts passent, d’abord doucement puis de plus en plus fort, de mes couilles à mon anus.
Je pense sincèrement que je suis encore en train de faire une grosse connerie, mais impossible de résister.
Je ferme les yeux encore plus fort. Mon corps tremble sous ses caresses et ses baisés, le désir m’inonde, je me pers dans mes pensées.
Il a changé de position. Il soulève mes cuisses. Mon bassin est pris d’une immense chaleur. Il est en moi. C’est bon c’est chaud, je voudrais me branler, mais je me force à rester immobile. Il positionne ses avant-bras de part et d’autre de mon torse, sa langue m’inonde de mes pecs jusqu’à mon cou, tandis que son bassin organise les mouvements de vas et viens de son sexe. Je vois ses belles fesses rondes qui ondulent au rythme de son pilonnage, mes jambes se referment sur lui.
Instinctivement mon sexe se frotte sur son corps allongé. Il sent ce désir, alors il se retire, descend sa bouche pour titiller mon gland, avaler et lécher copieusement mes couilles, puis pour me sucer avec application pendant de longues minutes.
Je ne peux m’empêcher de gémir, pendant que mes mains serrent les draps. Je souhaitais pourtant rester le plus silencieux possible, mais je m’entends en train de prononcer son nom.
Sentant mon jus monter, Je me cambre de plus en plus appelant pour une nouvelle pénétration. Sans attendre Jérôme me plante de nouveau sa queue dans le cul pendant qu’il continue de me branler.
Il grimace, ses yeux clairs brillent comme des braises, il ouvre la bouche pour crier en jetant sa tête en arrière. Je serre les dents, mes mains sont accrochées au drap et le voire jouir ainsi va déclencher chez moi une éjaculation massive et puissante, envoyant du sperme partout jusque dans mes cheveux, ce qui est quand même assez rare, témoin de l’énorme plaisir que j’ai pris à faire l’amour avec Jérôme.
Nos deux corps haletants, mais heureux du plaisir qu’ils ont reçu sont allongés sur le lit. Jérôme, viens poser sa tête sur mon torse.
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Presque 8 heures. Jérôme a quitté mes bras pendant notre sommeil pour aller se réfugier sur l’autre bord du lit. Il est sur le ventre, respire doucement, c’est à peine si on voit les mouvements de son corps pendant l’inspiration. Il a une belle tache de rousseur au milieu du dos. Je le regarde, son dos, ses fesses rondes et légèrement poilues. Ses cuisses puissantes, ses longues jambes. Il est attirant. Je recommencerais bien. J’irais bien me blottir contre lui pour le caresser.
Mais mes pensées sont pour mon mec. Je suis inquiet, j’ai honte, j’ai peur de sa réaction, je l’aime tellement, il me manque, il va me manquer. J’ai à peine dormi du coup et toujours pas de nouvelle !
Bon, prenons les choses en main. Une bonne douche, petit-déj et je le rappelle, une fois, dix fois, mille fois s’il le faut jusqu’à ce qu’il décroche son putain de téléphone.
Je pense que je suis resté au moins une demi-heure à laisser couler l’eau chaude sur moi, en réfléchissant à la situation dont je ne sais pas comment m’extirper.
Quand je reviens dans la chambre, nu et encore mouillé, Jérôme est assis sur le lit, le dos contre le mur.
- Beau mec ! me dit-il
- Hummm ne déconne pas !
- Je ne parle pas de toi, je parle de l’autre.
- ???? De qui tu me parles ????
Il me tend mon téléphone. Merde, Matthieu m’a appelé pendant que j’étais sous la douche et sa photo s’est affichée sur l’écran. La photo que j’ai choisie ne fait aucun mystère sur son anatomie et ne laisse aucun doute quant à nos relations !
Cette simple nouvelle me rend le sourire. J’attrape mon tél pour courir à la salle de bain et le rappeler, sans me douter de ce qui m’attend…
Mais ça, c’est une autre histoire…
Olivier777
olivier.benedicte@outlook.fr
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