1 | Tentation
La première fois que j’ai entendu parler du Mât Noir, je n’ai bien évidemment pas compris le jeu de mots. C’était à un bar, un pote homo Marcus m’avait avoué qu’il avait fréquenté les semaines précédentes avec un des membres de niveau 2 du Mât Noir sur Recon.
– Le Manoir ? Quel manoir ?
– Nan, le Mât Noir, en deux mots. Jamais entendu parler ?
– Jamais.
– Parfois, je me demande d’où tu sors. Un lieu très spécial. Mais attends, il y a trop de monde ici, on attend d’être chez toi pour en causer.
Je ne savais pas qu’on allait chez moi, mais lui oui, semblait-il. Deux heures plus tard, assis sur mon canapé, la télé laisse défiler une série qu’on ne regarde pas vraiment. La conversation devient lacunaire et je repense à ce qu’il m’avait dit.
– C’était juste une connerie que tu as inventé ton truc de manoir hanté ?
– Ah le Mât Noir ? Nan, du tout !
Il se retourne vers moi et semble tout de suite plus passionné.
– Ce n’est pas un manoir déjà. Tout le monde croit ça, mais c’est un immeuble caché en ville. Le type d’hier me l’a dit.
– Pas très secret si le premier mec de Recon te balance tout.
– Ça fait plusieurs semaines qu’on parle. Je lui en avais causé en premier en lui disant que ça représente un fantasme pour toute personne qui veut progresser en SM.
– Pour progresser en SM, il ne suffit pas d’acheter un plug plus gros ?
– Tu es con. Ce n’est pas seulement de se faire dilater ou de fouetter. C’est pour s’améliorer sur la relation entre dominateur et soumis. Sa page disait qu’il sélectionnait des jeunes qui veulent s’améliorer dans les relations de possession.
– Ah il cherchait des esclaves.
– Ce que je pensais au départ. Donc je l’ai contacté. On a sympathisé et puis ce n’était pas juste un maître qui voulait son chien en laisse. Le but était de savoir si je voulais aller plus loin, il parlait de s’épanouir et de trouver sa place.
– Ah il cherchait des esclaves drogués.
– OK j’arrête de te raconter si tu t’en fous.
Il se lève et part chercher deux bières au frigo. Quand il revient, on change de sujet. Mais je reviens vite au sujet.
– Et tu l’as rencontré ?
– Ouais.
– Aller, raconte !
– C’était génial. Éprouvant aussi. Je n’ai pas le droit d’en parler en vrai de ce qu’on a fait la nuit. Le sexe est venu comme une récompense au matin. Je n’ai jamais autant apprécié avoir mes lèvres autour d’une queue. Je léchais ses couilles comme si c’était du sucre.
Grand silence. Je ne savais pas quoi dire.
– Tu aurais voulu être à ma place, hein ?
– Non, je n’ai pas dit ça.
– Alors pourquoi tu as la trique ?
Punaise, il a raison. Je n’avais même pas remarqué la bosse se former dans mon survêt. Je ne trouve pas mes mots.
– C’est toi ça, tu racontes des histoires tordues pour m’exciter !
– Si j’avais voulu t’exciter, j’aurais mis un jockstrap et j’aurais fait en sorte que tu me mates le cul. Mais j’ai préféré te parler de ça.
Ça aussi fonctionne apparemment, car ma bosse suit sa route.
– Bon, et maintenant que je suis raide, tu proposes quoi ?
Il se lève, boit une gorgée de sa bière et me tend le reste. Il s’avance sur le tapis, retire ses vêtements laissant apparaître un magnifique jockstrap blanc. Il se met à se déhancher, la lumière de la télé créant un parfait éclairage bleuâtre sur sa raie. Je baisse mon boxer pour lui montrer ma belle queue et je commence à me branler. Il agite son cul devant moi puis se retourne.
– Moi je vais aller dormir. Tu peux te branler en pensant à mes histoires tordues !
L’enfoiré ! Je le vois partir dans ma chambre. Je sais que je ne peux rien tenter, ce n’est pas correct. Je finis par me branler en l’imaginant à mes genoux, à me sucer. Je lui aurais claqué le cul, mis un plug et baisé la gueule. Il m’en faut peu pour juter, j’étais déjà bien excité. Je vais retrouver mon pote qui s’était déjà endormi. Je n’arrivais pas à savoir si cette histoire d’immeuble du plaisir était pure création de son esprit. L’histoire était beaucoup trop compliquée pour qu’il l’ait créée dans le simple but de m’exciter. Il y a quelque chose en dessous.
Je dors un peu, une nuit agitée. Au réveil, Marcus est allongé sur le ventre, le drap lui coupe le bas des reins. L’excitation me prend et alors que ma queue durcit, je fais glisser de sorte à voir son cul. Je retire mon boxer et je me caresse doucement. Il est à présent totalement à ma vue et je me permets de passer une main dessus tout en surveillant qu’il ne se réveille pas.
– Tu attends quoi pour me le bouffer ?
Il n’était pas si en endormi le profiteur ! Je lui claque le cul direct. Il grimace de plaisir. Je me mets sur lui pour lui écarter les fesses et y plonger ma tête. Il gémit, me poussant à continuer les coups de langue en accélérant le rythme.
– Encule-moi maintenant.
Je ne laisse pas répéter sa demande, je saisis capote et lub puis le pénètre. Il se réveille enfin totalement et se met naturellement en levrette pour encaisser les coups. Je lui claque le cul une fois.
– Encore !
Les coups de bites s’enchainement avec les claques. Son cul rougit et je ne me retiens plus. Je jouis en trois coups de reins puissants.
– Merci pour ce réveil.
– Toi tu ne jouis pas ?
– Pas tout de suite.
– Je file à la douche.
– OK je m’occupe de la capote.
En revenant de la douche, je le trouve nu sur le dos avec son jus étalé sur le torse.
– Et maintenant tu es un adepte de cet immeuble dont tu me parlais hier ?
– Non, je n’ai pas été retenu à la sélection.
– Avec ce que tu m’as montré ce matin c’est étonnant.
– Il y a une série de questions et un examen physique. Mon initiateur m’a dit que j’avais raté la première partie. Dommage, j’étais curieux de voir à quoi pouvait ressembler l’examen physique.
– Et maintenant quoi ?
– Je continue à voir mon initiateur comme un plan cul et on s’amuse, mais je ne pourrai jamais aller là-bas.
– Ah oui, dommage.
Nous gardons le silence pendant que je mets mes fringues. Il me regarde avec un sourire.
– Tu voudrais en faire partie, hein ?
– Qu’est-ce qui te fait dire ça ?
– Ah arrête de jouer les timides. Tu voudrais progresser. Je peux en causer à mon initiateur et on va voir si tu lui plais.
– Et après quoi ? Je ne sais même pas ce qu’ils font dans ton immeuble du sexe, si jamais il existe.
– Tout ce que tu as à savoir te sera dit au fur et à mesure. Tu pourras faire demi-tour quand tu le souhaites. Mais je vais déjà te dire quelques petites choses : tu devrais faire une période de plusieurs jours compléments là-bas. Le Mât Noir te fournira pendant cette période logement, fringues, nourriture et le reste. Alors maintenant tu as juste une réponse à me donner : est-ce que je parle de toi à mon initiateur ?
LuK
prostlucas@yahoo.com