Premier épisode | Épisode précédent
Un grand blanc qui dura quelques secondes s'installa...
- ...
- Séb, je vais le répéter, veux-tu m'épouser ?
- ...
Thibaut commençait à trouver le supplice long que je ne réponde toujours pas, mais j'en étais incapable.
- Alors, excu...
- OUI crai-je dans le restaurant. Oui, je le veux.
- Tu as dit oui ?
- Oui ! oui ! oui !
Il se leva et vint m'embrasser dans le restaurant. Il me glissa un petit coffret noir. Recevoir une bague, je crois que je l'aurais pas bien vécu, je n'étais pas pour " copier " les hétéros, j'espérais secrètement autre chose. J'ouvris donc et y découvrit une chaine fine en or, avec un pendentif représentant une rose. Je lui demandai de me l'accrocher et il me montra alors la sienne qu'il avait installé sur sa chaine aussi.
- Oui, j'ai choisi une chaine, je sais qu'avec ton travail à l'hôtel, tu n'aurais pas pu garder une bague.
- Oui, c'est vrai Thibaut, et j'aime vraiment cette rose qui sera toujours près de mon coeur.
- Comme la mienne, me dit-il en souriant.
C'est main dans la main que nous étions lorsque le serveur apporta les desserts.
- Cette rose, tu la trouves comment ?
- Jolie évidemment. Tu as bon goût tu sais Thibaut.
- Justement, ce n'est pas vraiment moi qui les ai choisies...
- Hein ? qui donc alors ?
- Tu sais que j'ai passé une très bonne journée avec Alex ?
- Oui...
- Bein c'est Alex qui les as choisies, je n'arrivais pas à me décider... et j'ai aussi demandé à Alex, s'il le voulait bien, d'être mon témoin.
Je n'en croyais pas mes oreilles...
- Ça veut dire que je suis le seul à ne pas savoir ce qui allait se passer aujourd'hui ?
- Non, seul Alex était dans la confidence.
- Niveau cachoterie et surprises, on va devenir des pros...
- Oui, mais c'est tellement beau de te voir rayonner de bonheur mon Séb...
- Je t'aime Thibaut.
- Moi aussi je t'aime.
En rentrant à l'appart, on voulait partager notre joie avec nos proches, et pour ne pas tomber dans l'excès, on se fixa une règle, appeler chacun une seule personne aujourd'hui, et profiter ensuite l'un de l'autre. Thibaut appela Alexandre pour lui annoncer que " tout avait fonctionner comme sur des roulettes ". Moi, j'appelais Mamy :
- Mamy, c'est "Tien.
- Ah mon petit "Tien, ça me fit plaisir de t'entendre.
- Moi aussi Mamy. Comment vas-tu ?
- Toujours aussi bien. Le gâteau que je t'ai fait était bon ?
- Oui mamy, très bon.
- Il est chouette ton Thibaut, d'avoir dit à ta mère de m'appeler pour ça...
- Il est plus que chouette, il est super.
- Et toi, mon grand, comment vas-tu ?
- Très bien Mamy, il m'arrive que des bonnes nouvelles en ce moment.
- Ah tant mieux.
- J'ai enfin un temps complet à l'hôtel !
- Oui ta maman me l'a dit ! C'est bien, ton travail est reconnu.
- Oui mamy...
- ...
- Et je t'appelle pour autre chose aussi...
- Tu as l'air bien excité...
- Oui mamy, il y a de quoi.
- Ça concerne Thibaut aussi ?
- Mamy, je ne peux rien te cacher... On en parlait toi et moi quand on est venu, je t'ai dit espérer qu'avec Thibaut, on se marierait...
- Oui...
- Il m'a demandé en mariage à midi, je suis troooooop heureux.
- Moi aussi mon "Tien, mais tu lui en avais parlé ?
- Rien, pas un mot, pas une allusion, pas le moindre petit signe d'envie.
- Il t'aime sincèrement alors.
- Oui mamy, je suis le plus heureux des hommes sur terre aujourd'hui.
- Je te comprends. Et comme il te l'a demandé à midi, je suppose que rien n'est préparé encore...
- Tu as raison, rien de rien, ni date, ni quoi que ce soit, et en même temps, tu es la première informée.
- La première ?
- Oui, papa maman ne le sauront que demain, on s'est dit chacun un seul appel aujourd'hui pour partager notre joie, et ensuite, on reste en amoureux, les autres, ce sera pour demain. Donc garde bien ce secret pour toi jusqu'à demain.
- Bien reçu "Tien.
- Merci Mamy. Je t'embrasse fort.
- Moi aussi "Tien, à bientôt. Bisous.
Je retrouvai Thibaut assis sur le canapé, je me collai à lui, et prenant sa main je m'assoupi sur son épaule.
- J'ai appelé ma mamy tu sais.
- Oui, j'ai reconnu sa voix au téléphone, moi j'ai appelé Alex.
- J'ai été marcher avec elle quand on est descendu, et de fil en aiguilles, on est venu à se confier un peu nos attentes pour les années à venir. Je lui ai parlé de toi et je lui ai confié que j'aimerai vraiment qu'entre nous ça marche bien pour me marier avec toi un jour.
- Tu ne m'en as jamais parlé...
- Oui, c'est vrai, je n'ai jamais rien dit parce que je pensais cela très loin, je n'y ai jamais fait la moindre allusion, rien vraiment.
- Oui je sais bien.
- Et pourtant, ce midi, tu me demandes de t'épouser.
- Et oui ; et tu as dit oui aussi.
- L'amour rend tout possible.
- En effet, même t'embrasser...
Me serrant contre lui, je retrouvais bien vite cette position que j'affectionnais tant, lové contre son torse, en sécurité avec mon " futur mari ".
C'est Julie et Laurence qui, passant à l'improviste, sonnèrent à l'interphone, nous obligeant à bouger.
- Alors, vous faîtes la sieste comme des vieux ?
- Non Julie, bien au contraire... répondit Thibaut.
- Vous ne faisiez pas ??? quand même, dit Laurence.
- Non, non, les filles, bien au contraire, on allait vous inviter pour un plan à 4...
S'en suivit une bonne partie de rigolage ou chacun renchérissait un peu.
Je finis par appeler Thibaut dans la chambre :
- On leur dit ?
- J'allais te poser la même question...
- Comme je vais être parrain du bébé, je serai plutôt pour...
- Oui, je comprends.
- Et je veux aussi demander à Laurence d'être mon témoin.
- Bon alors, pas le choix, en revanche, on n'a pas de champagne...
- Pas grave, Laurence ne peut pas boire de toute façon.
De retour dans le salon, j'aidais Thibaut à sortir de quoi boire l'apéro.
- Bon, les filles, enfin, Laurence, j'ai quelque chose à te demander.
- Oui Séb, de toute façon, je suis assise.
- Justement, j'en profite. Accepterais-tu d'être mon témoin de mariage ?
- Séb ! oui, évidement, comme ça me fait plaisir pour vous.
- Moi aussi, dit Julie, félicitations à vous deux.
- Merci Julie, mais, il y a de grandes chances que tu sois aussi mon témoin, mais nous n'avons pas encore réfléchi à tout cela, Thibaut m'a demandé ma main à midi seulement.
- Et oui, seulement à midi, ajouta Thibaut.
- Vous êtes beaux les garçons.
- Merci Laurence. En revanche, vous ne dites rien à personne jusque demain.
- Ok, on ne parlera pas, vous pouvez avoir confiance.
Et l'apéro se déroula dans la bonne humeur.
Le lendemain, je passai donc ma journée au téléphone avec ma famille pour leur annoncer mon bonheur.
Une semaine avait passé depuis la demande de Thibaut, renfonçant toujours plus notre couple, mais une baisse de moral bien que passagère, me fit prendre conscience de ma chance que d'avoir Thibaut.
- Thibaut, mon coeur, on peut rester en mode cocooning ce week-end, rien que toi et moi ?
- Séb, qu'est ce qui t'arrive ?
- C'est possible ?
- Mais faut faire les courses...
- Alors on y va de suite, comme ça on profite du week-end, rien que nous, et on ne voit personne...
- Séb, tu es malade ?
- Aller, viens en course, j'ai besoin de tes bras.
Les courses furent vite faites, et de n'avoir pas à tout porter, ça me changeait.
On passa le vendredi soir devant la télé, comme un vieux couple, j'avais du mal à lâcher Thibaut, même quand il avait envie d'aller aux toilettes, je me collais à lui avec encore plus de force quand il revenait.
- Séb, ne me dit pas qu'il se passe rien, tu n'as jamais été aussi " pot de colle " excuse-moi l'expression.
- Juste je profite de toi, j'ai besoin de me te sentir près de moi.
- Plus près, ça va être difficile là.
- Je rêve ou tu me fais comprendre que je te gène ?
- Séb, toi me gêner ??? tu délires là. J'suis très heureux que tu sois là, mais je trouve cela bizarre que tu sois aussi " collant " ce soir.
Je pris donc ses bras que je mis autour de moi, coincé contre lui.
La nuit, je la passais aussi callé contre lui, coincé et protégé dans ses bras, lové contre mon mec, je ne voulais que rester ainsi tout le week-end, mais bien sûr, c'était utopique.
Le petit déj englouti, Thibaut sur le canapé, je m'assis à côté de lui pour ne pas le regarder dans les yeux et dit :
- Thibaut, cette semaine a été éprouvante pour moi... ta demande me fait tellement plaisir, que voir mon rêve se concrétiser, cela me fait un peu peur. Toute la semaine, j'ai fait bonne figure, mais je suis mort de trouille. Tu as tellement cru en nous, en moi que m'engager avec toi me réjouis mais me terrifie aussi. Nos disputes sont rares, regarde, y'en a une seule sur le cahier, la période avant l'inauguration où je me suis senti mis de côté de ta part, même si maintenant tu n'es plus seul à la salle, j'ai tellement peur de te faire du mal que je crois que j'ai besoin de te montrer que je tiens vraiment à toi.
- Séb...
- Laisse-moi poursuivre... on a réalisé chacun plusieurs de nos rêves en étant ensemble ; que va-t-on inventer pour continuer ensemble quand on aura tout réalisé ? Ce week-end, je le veux pour nous, j'ai besoin de t'avoir pour moi seul, comme reclus du monde pour mieux nous retrouver, pour savourer aussi la simplicité de la complicité que nous avons l'un pour l'autre, de faire rien mais de le faire avec toi. J'ai besoin de sentir ton odeur près de moi, de savoir qu'à tout moment, je peux venir me blottir contre toi et que rien ne viendra nous déranger, et maintenant que j'ai tout dit, j'ai terriblement envie que tu me berces dans tes bras, aussi longtemps que possible.
Aussitôt dit, aussitôt fait.
Près d'une heure nous sommes restés ainsi, puis Thibaut m'obligea à le regarder :
- Séb, je me doutais que quelque chose clochait cette semaine, mais j'ignorais que cela te pesait autant. Pourquoi tu ne m'en as pas parler plus tôt cette semaine ? Je t'ai demandé ta main, ce n'est pas pour souffrir, c'est parce que j'ai envie de vivre avec toi jusqu'à la fin de ma vie, peu importe les disputes et les points de divergences, mon amour pour toi est plus fort que cela. Et que ce week-end, tu ne veuilles ne rien faire si ce n'est être avec moi, mais je regrette de ne pas l'avoir proposé avant, de n'avoir pas vu que tu avais besoin de me sentir présent.
- Alors...
- Je n'ai pas fini moi non plus. Il est hors de question que mon mec soit malheureux avec moi, hors de question ! Tu es venu vivre ici pour que l'on soit ensemble, on va l'être tout le week-end, et encore plus ensuite. Alors, si tu es partant pour que l'on passe plus de temps ensemble, je te conseille de venir m'embrasser.
J'ai fait celui qui hésitait, mais bien évidement que j'ai collé mes lèvres aux siennes, et que nous nous sommes embrassés comme si c'était la première fois.
Carolito
Autres histoires de l'auteur :