Premier épisode | Épisode précédent
Le petit déjeuner se déroula dans un silence le plus total.
Je repensais à ce moment que je venais de vivre avec Thibaut, blotti dans ses bras, et l'incroyable douceur dont il était capable de donner. Perdu dans mes pensées, obnubilé par cette sensation de bien-être, je n'espérais seulement que Thibaut me reprenne dans ses bras.
La table rangée, Thibaut me dit :
- Eh, Séb, tu es malade, tu ne parles pas ?
- Hein ? Ah pardon, j'suis ailleurs...
- Et où ça ?
- Tu veux vraiment le savoir ?
- Pourquoi pas, oui, ne pas t'entendre, ça me perturbe, ça ne te ressemble pas.
- Alors Thibaut, tu vois, si tu voulais vraiment me faire plaisir...
- Oui... te faire plaisir...
- Non... rien...
- Tu en as trop dit...
Je retournais dans la chambre, me mis sur le lit, la même position qu'avant le petit déjeuné et l'appelais.
- Thibaut...
- Oui, tu es où ?
- Sur ton lit.
- Bein que fais-tu ?
- Viens...
Et à peine est-il entré dans la chambre que dans le miroir, je vis son visage aborder un large sourire.
- Ah petit cachotier !!!
Il ôta son t-shirt, retira le drap qui me couvrait et vint se coller à moi, mit ses bras autour de moi et recommença des baisers dans mon cou, avec la même délicatesse que tout à l'heure.
- Thibaut...
- Oui Séb ?
- Vraiment, dans tes bras, je me sens bien. Je n'ai jamais connu cette sensation, je suis bien avec toi.
- ...
- Tu m'as entendu ?
- Chut !! Tais-toi, et profite de ce moment. Il va bientôt se terminer parce que je dois aller à la salle.
Alors, je me tus, et profita de ce moment dans ses bras. L'heure fatidique arriva et avant de descendre, je me suis approché de lui et l'ai embrassé sur la bouche. Et je suis parti en lui disant " A ce soir ! "
Qu'est-ce qui m'arrive ??? moi, embrasser un garçon ! Même dans mes pires cauchemars, rien de tel ne serait arrivé... et là, c'est moi qui l'embrasse...
Peu de temps avant le groupe littéraire, je reçu un message de Thibaut " Merci pour ton baiser de ce matin, tu m'as surpris, et j'ai kiffé cela. J'ai envie de tes lèvres encore, j'espère que l'on se trouvera un instant pour se voir au groupe. A tout à l'heure. "
Une fois arrivé au groupe littéraire, Thibaut m'emmena tout de suite hors de la salle, dans un coin reculé et m'embrassa.
- Humm Séb, j'en rêve depuis ce matin.
- Recommence alors...
- Ok.
Et Thibaut m'embrassa encore, suavement avec soin et délicatesse, vraiment, il était doué pour embrasser.
- On rentre, les autres vont nous attendre, dis-je.
- Ok, ok. Je te suis.
Antoine nous vit arriver ensemble et vint vers nous.
- Ah vous voilà, on espérait que vous viendriez ce soir.
- Oui Antoine, répondit Thibaut. Nous sommes là.
- Oui Antoine, un petit contre temps m'a retenu jusqu'au dernier moment, mais je suis là aussi.
- On va commencer, dit Antoine.
Thibaut me fit un clin d'oeil, et parti de l'autre côté de la salle, de façon à ne pas me voir. Pourquoi agissait-il de la sorte ? Pas de question inutile, le livre avec le groupe !
Rentré chez moi, après une soirée littéraire à laquelle je suis resté perdu dans mes pensées, pas du tout à l'écoute de mes camarades lecteurs. Je m'endormis quasi de suite, travaillant demain et après-demain.
Mes deux jours de travail furent d'une banalité accablante.
Partant du travail, j'envoyais un message à Thibaut : " Coucou toi, j'espère que tu vas bien. Je pense qu'il faut qu'on parle toi et moi. Je suis libre ce week-end. Bises. "
Ce n'est que le lendemain matin que je reçu sa réponse : " Coucou, merci pour ton message. Je t'invite samedi soir, 20h. Je t'embrasse "
Samedi, 20 heures, je sonnais à sa porte. Alors que je m'apprêtais à monter, c'est lui qui descendit et m'invita à le suivre, on allait manger en ville... Arrivés sur la place de la cathédrale, il se dirigea vers un petit restaurant où il avait réservé manifestement.
- Ah Séb, ça me fait plaisir de te voir.
- Merci, moi aussi Thibaut.
- C'est moi qui t'invite, donc fais-toi plaisir ce soir.
- Mais...
- Ah, ce " mais " dont Antoine m'a parlé. Tu te tais, tu profites, et on passe une bonne soirée.
- Oui chef !
Il n'avait pas ménagé ses efforts pour ne pas paraitre trop sportif ce soir, chemise, veste et pantalon chino, et des chaussures de ville, ce qui change de ses chaussures de sport. Parfum délicat, bien coiffé, il a dû aller chez le coiffeur, et une assurance que je découvre ce soir. Bref, il s'était fait beau pour ce repas... pour moi ???
- Tu sais Thibaut, tu n'es pas obligé de m'inviter au restaurant.
- Ça me fait plaisir Sébastien, vraiment. Et comme tu m'as dit que tu voulais qu'on parle, j'ai pensé que l'on pouvait passer un moment sympa sur cette place que tu as l'air de particulièrement apprécier.
- Tu vas me mettre mal à l'aise avec tant d'attentions pour moi...
- Rougis, ça te va bien.
Et il me lança un tel sourire que j'en fus troublé.
Le serveur se pointa avec les cartes pour commander, ouf, la situation m'échappait. Je me cachais derrière la carte le temps de réfléchir... Aller, faut que je lui parle...
- Tu as choisi Séb ?
- Pas encore, 2 minutes s'il te plait... et toi ?
- Oui, je connais la carte par coeur, je viens ici régulièrement avec mes employés de la salle.
- Ah ok... je comprends.
La carte avait un choix limité, mais la salade Caesar me tentait bien en cette soirée plutôt agréable.
- Tu sais Thibaut, je crois que mon choix, enfin, oui, mon choix est fait.
- Tu répètes tout maintenant...
- Arrête de te moquer ! Je suis vraiment perturbé en ce moment. Il y a des changements non prévus dans ma vie et cela me déstabilise un peu.
- Ah pardon, excuse-moi Séb.
Le serveur revint prendre notre commande, et vu le peu de monde dans le restaurant ce soir, nos assiettes arrivèrent quelques minutes après.
- Bon appétit.
- Merci, toi aussi.
Effectivement, le plat était bon, il avait encore marqué un point. La soirée se passait à merveille et doucement, j'en vins à ce dont je voulais lui parler.
- Thibaut, je t'ai dit, je suis un peu perturbé...
- Oui, tu te répètes Séb, hihi.
- Oui, bref. Perturbé... pas professionnellement, mais dans mes émotions, dans mes certitudes... Voilà seulement quelques semaines que je te connais, et ma première impression du mec un peu boulet, pas très causant, et pas très futé, cette impression s'est vite envolée, et je ne regrette pas du tout, bien au contraire.
- Oui, et où veux-tu en venir ?
- Laisse-moi aller à mon rythme, s'il te plait... Je disais donc que ma première impression sur toi n'était pas celle que j'ai en ce moment. J'apprends à te découvrir, et à chaque fois que l'on se voit, je ne regrette pas d'être venu, tu es surprenant. Chaque fois que je te quitte, je me pose des dizaines de questions sur toi, je me pose autant de questions sur moi.
- ...
- Je dois bien t'avouer que dans tes bras, je me sens bien. Quand je t'ai embrassé, cela m'a semblé " normal ". Comme je t'ai dit, je suis ne suis pas homo, j'ai eu quelques copines, mais je n'ai jamais ressenti avec elles ce bien-être que je ressens quand je suis contre toi. Je suis inquiet. Je ne sais pas comment réagir. J'ai un peu peur de ce qu'il va se passer entre toi et moi, je ne...
- Séb, arrête de te poser des questions comme ça, crois mon expérience, cela ne sert à rien. Vis l'instant présent, profite de ce repas, des moments où tu te sens bien. Moi aussi je me pose des questions sur toi, et je n'espérais pas te serrer contre moi, ou que tu m'embrasses. Es-tu libre demain ?
- Oui...
- Alors, est-ce que tu veux passer la journée avec moi ?
- ...
- Séb ??? Tu peux me dire non !
- Non ? Je veux te découvrir encore plus ! Donc, oui !
Je n'avais encore jamais vu le visage de Thibaut s'illuminer ainsi, une chaleur vint me chauffer la poitrine. Malgré mes questionnements, voir ce mec heureux me faisait chaud au coeur.
- Rien ne pouvait me faire plus plaisir que tu acceptes ! Merci Séb.
Je répondis par un sourire. On finit le repas et avant de rentrer, on fit un tour en ville, et au détour d'une ruelle, alors qu'on marchait, je sentis son bras venir se poser sur mes épaules, puis son bras descendit, et finalement, sa main vint chercher la mienne. Je le regardais, l'air circonspect, et son sourire eut raison de ma raison, je pris aussi sa main, m'assurant que nous étions seuls. Sa main était douce, bien charnue, plus longue et forte que la mienne, plutôt ferme et chaude. Incontestablement, Thibaut faisait rompre toutes mes réserves sur la relation entre deux hommes, et voir comme il rayonnait indiquait que son plaisir n'était pas superficiel.
- Je ne pensais pas que tu accepterais de me tenir par la main Séb...
- Moi non plus !
C'est sur ma joue que ses lèvres se posèrent, et il m'embrassa.
Arrivés devant son appart, il me lâcha la main pour chercher ses clés, j'étais presque déçu que la ballade soit déjà terminée. Une fois dans son appartement, la porte refermée derrière moi, il me poussa contre celle-ci et m'embrassa avec empressement. Il sentait bon, et la chaleur de son corps irradiait autour de lui, trop bon.
- Tu veux boire quelque chose Séb ?
- Oui, je veux bien un grand verre d'eau fraiche si tu as cela...
- De l'eau pour monsieur, bien.
Il m'apporta mon verre d'eau alors que, comme à chaque fois, je m'installais devant la fenêtre pour regarder cette vue magnifique sur la ville.
- Tu es fatigué ?
- Bof, pas trop, et toi Thibaut ?
- Non... DVD, ça te dit ?
- Ouais, ça peut se faire... tu as quoi ?
- Je ne te dis pas. Je t'invite à découvrir mon univers secret.
Oula, secret... donc pas quelque chose de sportif, ouf.
C'est l'un contre l'autre que l'on s'installa sur le canapé. Il s'était mis à son aise, donc torse nu, et jogging, et lança le dvd, ayant préparé les popcorns. Australia était le film qu'il avait choisi de me faire découvrir. Au niveau film, il est vrai que je n'étais pas très cultivé. Je n'avais donc jamais vu ce film, et l'histoire de ce jeune garçon tiré entre la culture traditionnelle des Aborigènes et celle occidentale ; le parallèle entre ce film et l'histoire de Thibaut est évident : l'adoption ! Je pris alors la main de Thibaut qui pleurait.
- Merci pour ce film, je comprends mieux ce que tu peux ressentir.
- Merci pour ta main, je sais que tu as compris mon message.
On passa donc la nuit l'un à l'autre collés dans son lit. C'est au petit matin que, réveillé, je dis à Thibaut :
- Tu voudrais quoi pour nous ?
- Nous ?
- Oui, toi et moi...
- Séb, ce nous, c'est beau dans ta bouche.
- Donc tu voudrais quoi pour nous Thibaut ?
- Tu dois bien t'en douter un peu non ?
- Quelque chose de plus sexe ?
- Tu vois, tu avais la réponse...
- LOL ; Thibaut, niveau sexe, avec un homme, je n'ai jamais rien fait, je...
- On ira à ton rythme, rien ne presse...
- Merci d'être compréhensif Thibaut. Mais je sens ton envie contre moi, sous la couverture...
- Ah oui, désolé, gaule du matin ça... surtout avec un beau mec dans mon lit.
- Dis pas n'importe quoi !
- Pour commencer, tu ne veux pas la regarder...
Il ouvrit le lit, et je vis son boxer bien déformé. Il ouvrit son boxer et je vis qu'il était en forme, en effet.
- Euh, c'est gros ton truc la...
- Ouais...
- Euh, ça va être chaud !
- Mais non !
- ...
- On a tout notre temps. Et je ne veux pas te forcer. Tu me plais beaucoup, je me sens enfin bien avec quelqu'un dans mon lit, dans ma vie.
Décidément, je ne pouvais rien lui reprocher : patient, attentionné, doux, généreux, bref, le mec " parfait ". On se leva, déjeuna, et comme nous allions passer la journée ensemble, nous cherchions de quoi nous occuper pour mieux nous découvrir.
N'ayant ni l'un ni l'autre de voiture, il nous fallait donc rester sur place, l'idée me vint alors...
- Dis-moi Thibaut, si on découvrait chacun nos lieux de travail ?
- Oui, si tu veux...
- Quel enthousiasme...
- Si, c'est sympa.
On commença par sa salle de sport. Des machines, son bureau, les vestiaires, bref une salle tout ce qu'il y a de plus classique. Il m'expliqua sa fonction ici, et les tâches qui lui incombaient. Il était intarissable dans sa passion, j'avoue n'avoir pas tout écouté, les différences entre deux machines quasi semblables. Toujours est-il que, lorsqu'on eut fini notre tour dans sa salle, il était trop tard pour aller à mon hôtel, 13 heures sonnaient à la cathédrale.
- Désolé, j'ai été trop bavard Séb.
- Pas de souci, ce n'est pas primordial d'aller à mon hôtel aujourd'hui.
- Quand je parle de ma passion, j'ai du mal à faire court.
- Je confirme. Mais de te voir m'expliquer le fonctionnement de telle ou telle machine, voir l'énergie que tu y mets, t'écouter me raconter tes fonctions ici, ça me permet de mieux te connaitre, et me permet aussi de changer mon regard sur le " sport " d'une manière générale.
- Tu es gentil.
Et me il prit à nouveau dans ses bras.
De retour chez lui, un repas vite fait, il nous restait encore quelques heures ensemble. Comme je travaillais le lendemain, je l'avertis que je dormais chez moi ce soir. Nous avons donc passé le reste de cette journée sur son lit, à nous caresser, à nous embrasser, à profiter l'un de l'autre. Vraiment, moi qui n'avait jamais penser embrasser un mec un jour, j'étais là à me blottir contre Thibaut, à rechercher sa bouche pour que nos langues se mélangent, j'allais jusqu'à essayer de toucher son sexe.
- Séb, tu ne voudrais pas aller plus loin ?
- Plus loin, c'est-à-dire ?
- J'aimerai bien que tu me suces.
- Hein ?
- Oui, que tu me suces.
- Ne va pas trop vite...
- Oui, désolé... mais alors, arrête avec ta main de faire semblant de vouloir toucher ma bite.
Merde, j'étais grillé. Et j'avoue que le mot bite a piqué mon orgueil.
- Ote ton boxer Thibaut.
Il ne me fit pas répéter. Son sexe bien dur était de grosse taille, dans quelle galère je me suis embarqué...
- Tu sais, je n'ai jamais fait ça Thibaut.
- Laisse-toi faire, prends ton temps.
- Je n'ai pas envie de te faire mal.
Je descendis petit à petit sur son torse, en le léchant, et je sentais bien que mon traitement lui plaisait. Je finis par arriver à son sexe, et il mit alors sa main derrière ma tête pour m'encourager. Je le regardais et goba alors son gros sexe, il râla en exprimant un " oh, Séb, c'est bon ".
Encouragé de la sorte, et voulant lui faire plaisir, je continuais en essayant d'aller de plus en plus loin, mais ma gourmandise me valût un haut le coeur et Thibaut réagit quand il sentit mes dents croquer son sexe. Il recula et me dit sèchement :
- Oh fais gaffe, ça fait mal.
- Désolé Thibaut, je n'avais jamais fait ça, c'est une première pour moi, je suis novice.
- Oui, bein, fais gaffe quand même...
Je retournais à mon ouvrage et sentis Thibaut se détendre à nouveau, faisant très attention à ne pas lui faire mal. Subitement, je sentis ses mains de poser derrière ma tête à nouveau et quelque chose arriva dans ma bouche, Thibaut se raidit en soupirant : il se vidait dans ma bouche. J'étais à la fois surpris, fier de moi et aussi dégouté d'avoir du sperme dans la bouche.
- La salle de bain, c'est par là...
J'allais vider ma bouche, la rincer aussi, mais l'arrière-gout resta et je trouvais cela peu agréable.
- Merci Séb, c'était top.
- Désolé pour tout à l'heure.
- Ne t'inquiète pas, ça arrive, surtout pour une première...
- Et tu aurais pu prévenir que tu allais jouir...
- Pas eu le temps, tu m'excites trop.
Prenant un chewing-gum, je me collais à lui, ma tête sur son torse, ses bras autour de moi. On passa une bonne heure ainsi, en silence, profitant de ces derniers moments ensemble.
Carolito
Autres histoires de l'auteur :