Le coup de sifflet fait vibrer les gouttes de sueur sur mon torse. Le match est fini. Trois zéro pour nous, on les a enfoncés. Je continue ma demi course jusqu'au banc de touche. Là les copains me sautent dessus en beuglant, on se serre dans les bras par paquets, certains déjà torse nu.
Comme Adel. Lui, il me soulève carrément en triomphe : c'est moi qui ai mis deux des trois buts. Les mains nouées en ceinture sous mes fesses, il presse mon bassin contre son corps. Je serre ses hanches entre mes cuisses, entoure ses épaules d'un bras et de l'autre fais tournoyer mon maillot en l'air. On fait dix mètres comme ça, puis l'étreinte se desserre, je glisse à terre, mes parties frottent contre les siennes, je me retrouve les deux pieds plantés dans le sol, la queue gonflée, et je passe dans les bras d'un autre copain. L'équipe d'en face a des mines piteuses et basses, ça décuple mon énergie pour sauter dans tous les sens, éprouver les décharges qui raidissent les muscles de mes jambes, comme une corde qui se tend d'un coup. J'ai encore assez de jus pour leur mettre une autre branlée, et faut que ça se sache.
Je file pisser un coup. Adel me suit. Comme d'hab. Me fous à une pissotière, sors le matos. Il se met à celle d'à côté et commence à me parler : " Ouais comment on les a nikés ! Ils ont pris cher aujourd'hui. "... Il refait tout le match. Son bras droit vient effleurer mon bras gauche, au frôlement mon sexe se tend d'un coup, comme un piston qui sortirait de mon bas ventre pour venir cogner vers l'avant. Son coude frotte plusieurs fois le mien tandis qu'il effectue les mouvements nécessaires pour baisser son short et sortir ce qu'il y a dedans. Du coin de l'oeil, j'entrevois une masse sombre : c'est la sienne. La mienne palpite entre mes doigts. Il continue à causer, exhume de vieilles histoires, d'anciennes bagarres : " Mais t'sais quoi moi je l'encule Sacha, ça se fait trop pas, faut pas qu'il vienne pleurer après... " Du pouce et de l'index, je décalotte mon gland. Et là comme d'hab : la vague de plaisir qui remonte jusqu'aux boules. Adel se décale d'un centimètre vers moi, nos bras nus sont en contact ; il écarte un peu les jambes : entre un sujet et le cinquième verbe, son flot de parole s'interrompt d'un léger soupir au moment où il se met à pisser, puis continue à se déverser. Il n'a pas l'air de remarquer où j'en suis. Mais moi je suis à la croisée des chemins. Gland à l'air, la queue frémissante dans ma main droite, je connais la situation : trois pressions fermes du bout des doigts et je sais que je peu basculer dans l'orgasme, celui que je déclenche à mon aise les soirs, dans mon lit, quand mes mains se retrouvent seules avec mon corps et que les images de la journée défilent sur mes paupières serrées. Mais après les matches, c'est une autre affaire. Jusqu'ici Adel m'a jamais tricard, mais j'hésite quand même à tenter le diable une fois de plus. Lui il a les yeux fixés sur sa queue, la regarde faire son boulot, la soutient. " ...mais dtfaçon c'est un bouffon, il a deux pieds gauches, et la vérité il te suce la bite, mec, je te jure, il sait que tu le nikes grave comme attaquant et il est vert... " au mot " suce " mes doigts se raidissent, faisant claquer le plaisir dans ma verge ; au mot " nikes " je recommence en serrant les dents, et mes couilles bouillonnent entre mes cuisses ; " ...sérieux c'est pas trop un pédé steplé ce mec ? Mais t'sais quoi... " malgré moi mon poing se serre comme un étau, les digues se rompent, des légions hurlent dans mes oreilles, je sais que je vais déferler, que l'ouragan va rugir au grand jour. J'ouvre la bouche, ferme les yeux, me raidis, et m'apprête à encaisser le choc.
Un soubresaut, tous les poils de mon corps se hérissent, je sens la peau tiède d'Adel à un millimètre de la mienne, et les flots de lait chaud qui jaillissent de mon sexe droit devant moi dans une lumière vitreuse. C'est interminable, à chaque giclée le plaisir s'échappe de mon corps comme un hurlement silencieux, traverse l'air et vient s'écraser sur l'émail. La voix d'Adel résonne dans un tunnel, en syllabes incompréhensibles. J'entends une voix sortir de mon corps : le quatrième jet a forcé le verrou de ma gorge, l'air des poumons a râclé au passage, le reste s'épanche encore en bas à plusieurs reprises tandis qu'une satisfaction chaude et vicieuse s'installe dans mon slip. La honte éclabousse d'un délice rouge vif mon visage encore suant, un bourdonnement occupe mes oreilles brûlantes. De mes épaules part un dernier frisson qui finit dans mes fesses. " ...mais ça comptait double parce qu'on jouait à l'extérieur, alors c'était le moment de faire voir qu'on avait des couilles, t'ois ç'que j'veux dire... ". Ouais, je vois ce que tu veux dire. Moi les miennes ont éclaté à un millimètre de toi. Et t'as rien remarqué. Toi t'as fini de pisser, tu secoues ta teub comme un mec soulagé. C'est le moment où on voit le mieux si un garçon en a une grosse ou pas. Toi, la tienne, c'est pas la première fois que je la mate. Mais je m'en lasse pas. Ya qu'elle qui me fait gicler comme ça en trois coup de paluches. Moi aussi je secoue la mienne, mec, comme toi. Ça colle un peu plus, c'est tout. J'en ai sur la main, le short essuiera ça. On remballe nos zeubs et on se casse. Tu prends ma nuque dans le creux de ton coude : " ...en tout cas aujourd'hui on leur a bien fait voir ce qu'on avait dans le slip à ces pédés ! Non ? " Oh si. Comme d'hab.
Barkass
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