Premier épisode | Épisode précédent
Eddie s'installa et une ambiance des plus étrange pris place aussi, la tension était palpable, alors qu'il n'y avait pas de raison à cela. On échangea quelques banalités, évoquant le boulot, le rétablissement de Ruben, en survolant les sujets. Je voyais Eddie mal à l'aise, quelque chose ne tournait pas rond en ce début de soirée.
- Tout va bien Eddie, tu es sûr ?
- Oui Ruben, ne t'inquiète pas pour moi.
Toujours pas convaincu de sa réponse, je décidai de sortir quelques minutes prendre l'air, réfléchir à comment le mettre à l'aise, à comment le faire parler pour que le malaise se dissipe et que la soirée soit agréable pour chacun.
A mon retour, je compris vite ce qui avait mis mal à l'aise Eddie... il était moitié nu, devant Justin, à essayer de coucher avec... je n'en revenais pas.
- Ruben, c'est... ce n'est pas ce que tu crois... Justin m'a obligé à me déshabillé devant lui...
- Ça, Eddie, ça m'étonnerait beaucoup tu vois, n'est-ce pas mon coeur ?
- Oui Ruben, je ne lui ai rien demandé moi à Eddie, il m'a dit : " T'as trompé Justin, tu peux bien le faire avec moi. "
- Et Eddie, tu sais, je ne t'ai pas tout dit, regarde bien...
Justin et moi baissons alors notre pantalon, boxer, pour lui laisser apparaitre notre cage de chasteté chacun, le laissant devenir vert de honte.
- Alors, Eddie, maintenant, tu vas bien m'écouter. Ça fait plusieurs années qu'on se connait, on s'est presque toujours tout raconté, on a partagé de chouettes moments, mais ce soir, tout cela prend fin. Tes phantasmes, tu vas les vivre ailleurs, tes pulsions, y'a des boites gays avec backroom pour cela, et dernier point, tu sors de ma vie et d'ici, dehors !
Le week end passa vite, en mode love comme jamais, et lundi au boulot, les choses allaient être moins drôles.
Arrivé dans les premiers, comme d'habitude, le groupe des collègues était divisé comme jamais. Et les commentaires fusaient dans tous les coins :
- Ah, voilà l'encagé...
- Il ne va plus passer aux portiques sans sonner...
J'en passe et des meilleurs...
La matinée se déroula sans accrochage, et vers 11h, le patron me fit appeler dans son bureau.
- Ah Ruben, vous voilà.
- Oui monsieur, vous m'avez appelé.
- En effet, et vous ne sortirez pas ici avant de m'avoir dit oui.
Je repensais à ce week-end et pris peur...
- Et qu'est-ce qui vous ferait plaisir monsieur ?
- Comme vous le savez, d'ici quelques mois, je prendrai ma retraite, et je ne peux pas partir sans avoir un successeur à cette place. J'aimerai que vous soyez mon successeur Ruben, vos résultats sont les meilleurs de la boite depuis des années, votre dévouement sans rechercher d'avantages financiers ou autres sont tout à votre honneur, et vous êtes une personne des plus appréciée de vos collègues. J'attends donc votre oui.
- Mais monsieur, je ne suis pas formé pour de telles responsabilités... Lucas ou Mathéo sont plus qualifiés que moi.
- Ruben, je vous propose ce poste aujourd'hui, je pars dans 6 mois, j'ai encore le temps de vous former, de vous faire connaitre les partenaires avec lesquels nous collaborons, de vous montrer toutes les facettes cachées.
- ... Je ne sais pas...
- Dites oui Ruben, donnez-vous les armes pour évoluer dans la vie, financièrement parlant aussi...
J'avais besoin de réfléchir 5 minutes... des responsabilités... mais plus de pouvoir d'achat, donc réaliser des rêves...
- Monsieur, je vous donnerai ma réponse avant la fin de la matinée. J'ai besoin de penser les choses, de prendre un avis par téléphone, cela vous dérange-t-il ?
- Non Ruben, vous avez raison, et c'est pour cela que je vous veux comme successeur.
J'appelais Justin, et sa réponse fut sans autre forme que " ta gueule, fonce dire à ton boss que tu veux sa place. "
Un café plus tard :
- Entrez Ruben.
- Voilà monsieur, ma réponse est oui. J'accepte votre proposition, mais je n'ai qu'une seule exigence, terminer les dossiers qui sont encore sur mon bureau, les mener à bien, mes derniers dossiers.
- Je reconnais bien votre souci du travail bien fait, mais je ne peux pas vous accorder cette faveur, allez chercher vos dossiers.
Revenant à son bureau, il fit deux piles avec mes dossiers.
- Ceux-ci, à droite, vous finissez. Ceux-là, en revanche, Eddie, votre ami et collègue les terminera.
- Bien monsieur.
- Je me charge de les lui remettre, d'ailleurs, sortons.
Arrivés devant la porte du bureau, le directeur fit appeler tous les employés dans la salle de réunion et dit : " Mes amis, et collègues, me voici bientôt à la retraite, mais cette entreprise a besoin d'un directeur pour continuer sa mission. Voici pourquoi Ruben se tient à mes côtés, Ruben sera dans quelques mois votre nouveau directeur, il a accepté de me succéder. Eddie, venez, et voici les dossiers de votre ami qu'il ne pourra pas traiter, et si Ruben, vous voulez dire quelques mots, n'hésitez pas. "
Ma chance était trop belle pour ne pas profiter de la situation.
" Bonjour à tous, en effet, jusqu'à ce matin, j'ignorais que j'étais pressenti pour assurer la succession de monsieur le directeur. Et aux bruits de certains collègues, je voulais éclaircir 2 points : le premier est que oui, je suis homo, je vis avec un homme, et nous n'acceptons pas que nos amis se mettent à nus devant nous pour essayer de coucher avec l'un ou l'autre dès qu'on sort 2 minutes. Et deuxièmement, celui qui veut des explications saura où me trouver, plutôt que faire des commentaires dans son coin. Cette mise au point faite, j'espère que nos collaborations prochaines seront à l'image de celles vécues par le passé, simple et professionnelle. Bon appétit à chacun. "
Six mois plus tard, je devenais directeur de l'agence, de plus en plus amoureux de Justin, puisque nous ne nous sommes pas quittés suite à son rétablissement, nous avons même des projets d'achat d'une maison ensemble... Eddie ne demeura qu'un simple ouvrier quelques mois avant de démissionner et de créer sa propre entreprise spécialisée en informatique, sans le revoir par la suite.
Ici prend fin cette romance teintée de skets, certains vont être déçus, je le sais déjà, mais j'écrirai autre chose quand le temps me le permettra. Merci à ceux qui m'ont fait part de leurs commentaires, et bonnes lectures à tous.
Carolito
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