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Chapitre 3
Je me réveille doucement. La nuit a commencé à tomber. Tom se réveille aussi. Dormir en cuiller, c'est cool, mais impossible de bouger sans réveiller l'autre. Enfin, ce soir, c'est le grand soir ! Après un repas bref qu'on essaie de pas rendre dans les tournants du bus, nous voilà à Mykonos-ville ! On hésite un peu, puis on rentre dans un petit bar où pas mal de jeunes sont déjà en train de boire. Point positif : ce sont surtout des locaux. Mon dieu, tant de sexitude. Point négatif : ce sont surtout des locaux. Dommage qu'ils soient si machistes. Même ici, à Mykonos, aucun ne répond à mes oeillades appuyées.
22h30, on commence à être bien. Pour moi, ça veut dire que je commence à avoir chaud au cul. Pour Tom, c'est plus avoir de plus en plus envie de serrer le monde entier dans ses bras. Il est temps qu'on change d'endroit. Je fais un peu de charme au serveur et lui demande où deux mecs comme nous peuvent s'amuser ici. Il me regarde avec un air un peu méprisant et nous indique une boîte de nuit à 10 min de marche. On quitte le rade bras dessus bras dessous et on se dirige vers le club indiqué où un malabar nous jauge d'un air impénétrable, demande si on a bien 18 ans, et nous laisse entrer sans même vérifier nos papiers.
À l'intérieur, pas encore grand monde mais quelques mecs sur une scène aménagée font des shows en slip de bain. Bon, le mec nous a pas dirigés vers un strip club, mais c'est pas très loin non plus. Petit à petit, la salle se remplit. Un peu de tous les âges, même si je pense qu'on est de loin les plus jeunes - après nous, ça doit être le groupe de mecs de 25-30 piges qui ont l'air bien allumés au bar. Tom commence à danser, moi aussi, je me rapproche de plus en plus d'un beau latino au regard pénétrant et aux muscles saillants que je vois parler avec ses potes. Ce mec a un peu quelque chose d'un démon. Les yeux vraiment noirs, les dents comme trop grandes quand il ouvre ses lèvres fines... Putain ce mec est une bête de sexe ! Il me jette un coup d'oeil sous lequel je rougis comme un pucelle, sourit, me rejette un deuxième coup d'oeil encore plus dur à soutenir, et va vers les chiottes. Je suis pas trop sûr de ce que ça veut dire, mais je le suis. Au pire je dirai que j'ai envie de pisser !
J'entre, il m'attend dans une cabine, la porte grande ouverte, pas froid aux yeux le mec ! Il me roule un palot direct, moi je bande immédiatement. Il le sent, sort une fiole de poppers de sa poche qu'il sniffe et descend pour me sucer. Putain, j'ai jamais connu ça ! Il avale tout, je sens pas ses dents, toute sa bouche est comme un fourreau pour ma bite, wow ! En plus, les bruits de succion un peu dégueux sont bien couverts par la musique, je pense que personne nous entend. Je le relève, il me tend la fiole, première fois que je vais prendre du poppers. Pour faire bonne mesure je respire bien à fond dans chaque narine, putain l'effet ! Je me sens super chienne d'un coup ! Des chaleurs qui me montent partout le long du corps, et une faim de bite comme j'en ai rarement eue ! Je lui enfile une capote, lui s'en fout un peu, il a l'air de planer de toute façon, il doit pas être shooté qu'au poppers, et je me mets à sucer comme si ma vie en dépendait. Il a une belle bite, large mais pas trop longue, je peux la prendre à fond sans trop m'étouffer, et je m'en prive pas. Lui me coince carrément la tête contre la paroi et fait les va et viens dans ma bouche comme un grand. C'est un peu bizarre, pas forcément déplaisant. Après quelques minutes de ce traitement, je le sens qui me relève, me plaque contre la paroi des chiottes, crache sur sa queue et tente de rentrer direct. Ouais ok le mec est perché. J'attrape une petite capsule de gel dans mon fute, le repousse juste le temps de lui en mettre sur le gland, lui a un peu le regard ailleurs, et une fois que je me remets en position, il s'enfonce d'un coup et commence à me bourriner bien profond. Il reprend du poppers, me passe la fiole, du coup j'en reprends aussi, ça va mieux, putain je sens la chaleur commencer à monter. J'entends au delà de la cloison des mecs ricaner, faire des commentaires sur les bruits qui doivent maintenant s'entendre dans toutes les chiottes, mais putain j'en ai rien à foutre je suis en train de me faire baiser au fond de cette stalle glauque et je kiffe ma race. Je sens le mec en sueur se coller derrière moi, ses poils mouillés de transpiration suinter contre mon dos, sa bouche me mordre le cou bien violemment, sûr que je vais garder la marque de ces dents plusieurs jours, putain, il y va, moi je commence à plus me sentir, il me fait les tétons avec ces grosses mains épaisses, je décolle, bordel je suis en train d'avoir l'orgasme de ma vie là ! Je commence littéralement à crier mon plaisir au monde entier, la jouissance arrive, la jouissance est là ! Mes jambes se dérobent, je sens à peine le mec se retirer et me jouir sur le visage. Je l'entends vaguement se barrer sans qu'on ait échangé un mot, j'ai la présence d'esprit de verrouiller la cabine, et je m'effondre sur le siège des chiottes où je m'endors comme une merde.
Quand je me réveille, la musique est toujours là, et putain mon cul est vraiment en compote. Je sors de ma stalle et lave au lavabo les traces de sperme séché sous les sourires goguenards de deux vieux qui sont en train de se branler l'un l'autre au milieu des chiottes. Apparemment les chiottes se transforment facilement en baisodrome ici. Je réussis à savoir qu'il est 3h du mat, merde j'ai dormi au moins deux heures. Aucune trace de Tom sur la piste, aucune trace de mon baiseur non plus. Je commence à me demander comment je vais rentrer moi. Enfin on verra ça plus tard.
Tiens, revoilà le groupe avec qui parlait mon baiseur tout à l'heure. Je leur demande s'ils ne l'ont pas vu, mais je m'aperçois vite qu'il ne voient pas de qui je parle. Chelou mais bon, y en a un ou deux qui ont pas l'air dégueux, je cracherais pas dessus. Je ne suis pas trop sûr de ce qu'il s'est passé ensuite, mes souvenirs sont un peu vagues, mais je me rappelle être rentré avec deux d'entre eux dans leur chambre d'hôtel. À vrai dire, je n'ai même pas retenu leurs noms. Deux italiens, à peu près 25 piges, ni musclés ni maigres, l'un avec une bite normale et l'autre avec une un peu plus petite. Je me rappelle juste avoir sucé deux bites à la fois avant que l'un passe derrière moi pour m'enculer. Mais honnêtement, après ce que m'avais mis le mec des chiottes, ça ne me faisait plus grand chose. Je me suis barré à l'aube comme un voleur, et après avoir attendu une heure que le bus arrive et avoir enfin réussi à rentrer jusqu'à la tente, je me suis endormi comme une masse en notant juste l'absence de Tom.
Il est 15h, il fait une chaleur de fou sous la toile, et j'ai un mal de crâne terrible. Tom vient juste de rentrer. En deux mots, je comprends qu'il a dormi dans une crique quelconque mais lui-même ne saurait pas dire où. Il sait juste qu'il était sorti prendre un peu d'air à un moment, qu'il s'est fait aborder par un mec aux yeux comme fous, et ‹‹ assez direct ››. Sans qu'il arrive d'ailleurs à se souvenir de quoi que ce soit qu'ils se soient dits, ou même s'ils se sont parlés. Il l'a suivi un peu en dehors de la ville et s'est fait baiser là, au clair de lune et aux vapeurs de poppers, dans une crique. Sa première bite à part moi. Et en plus, il a été passif ! Il s'épanche pas trop sur les détails mais je comprends qu'en gros ce mec l'a baisé comme une bête, qu'il a pris un pied terrible, et qu'il s'est endormi dans ses bras pour se réveiller au petit matin seul, à poil, sous les klaxons hilares des bagnoles qui passaient sur la route surplombant la mer. Il a aussi gardé une trace de sa folle nuit. Une belle trace de dents sur le cou. Je sais pas si c'est le même mec qui m'a baisé dans les chiottes, mais en tout cas y a eu des heureux cette nuit.
On reste dormir un peu, la tente grande ouverte, et c'est quand vient la nuit qu'on se décide à sortir. Barbouillés comme on est encore, entre la sauce Tesco et un bon gyros, on décide de retourner chez Yannis. Yannis qui m'ignore superbement. Devant mon air un peu interloqué, mon voisin de table avec qui on a un peu parlé, m'explique que c'est la troisième année qu'il vient et que c'est toujours comme ça. Yannis te drague le premier jour, mais il passe vite à un autre vacancier, et vu que les bites ici c'est pas ce qui manque... Il faisait quand même moins le fier quand je lui explosais le cul !
Tom a l'air un peu ailleurs. Je suis assez surpris qu'il me lance pas de piques à propos de Yannis. Ou bien les coups de bite de l'autre fantôme lui ont un peu ouvert l'esprit, ou bien ils l'ont fait monter si haut qu'il est toujours pas redescendu. C'est au moment où on se lève pour payer qu'un groupe de vieux clones montrent Tom du doigt et commencent à se marrer comme des baleines. J'entends juste des bribes ‹‹ tellement bourré qu'il se paluchait tout seul hier soir dehors [...] suivi une luciole [...] barré comme un fou". Tom est encore perché de toute façon, il a pas trop l'air de réaliser qu'on parle de lui. En tout cas, après la bacchanale de hier soir, je crois que le mieux c'est d'aller au lit tôt ce soir. On s'endort en cuiller, sans s'être touchés, et chose plus rare encore, sans même bander.
Telperion
Autres histoires de l'auteur : James le punter | James à Mykonos