Épisode précédent
Mon premier texte m'a fait prendre conscience que mon cheminement n'était pas isolé. La société, l'évolution des moeurs, invite à penser que tous commencent leur vie sexuelle au plus tôt. S'il est vrai que l'acceptation de l'homosexualité, par une majorité de la population, permet aux plus jeunes de vivre leurs premières expériences sexuelles beaucoup plus librement, l'acceptation de l'homosexualité par le concerné n'est pas forcément chose aisée. Comprendre sa différence par rapport à la majorité, l'intégrer, l'accepter, la vivre pleinement, sont autant d'étapes que chaque individu se doit de prendre le temps de bâtir.
Certains parmi vous ont eu la chance de la vivre instinctivement parce que vivant dans un milieu plus libre que les autres. Qu'importe la religion ou la couleur politique, les réfractaires à cette possibilité de sexualité entre personnes de même sexe, sont partout. Aidés par des parents ouverts, en pleine découverte de ces stimuli saura très vite vivre les expériences nécessaires à son développement personnel. Par contre, celui, né dans un milieu un peu plus refermé, à moins qu'il ne soit rejeté totalement par sa famille, voudra se conformer à ceux qui lui ont donné le jour jusqu'à aller contre sa nature pour éviter un potentiel rejet.
La peur du rejet, déjà connu dans l'enfance, m'a personnellement amené à vouloir ne point me démarquer plus encore. Très tôt, vers quatre ou cinq ans, je soupçonnais ne pas être dans la norme ; je pressentais que je ne serai pas comme mon père dont tout me séparait. Et je pense que la maternelle l'a ressenti aussi, est-ce certainement la raison qui la fit se pencher plus que de raison vers mon frère et ma soeur. Mes rêves se tournaient vers les hommes les plus dessinés, aux épaules rondes, aux torses en V, et surtout aux fessiers ronds surplombant des cuisses solides et mollets développés. Malgré tout, alors que je fêtais mes vingt ans, je commençais des cours de danses de salon et fréquentais bien évidemment la gente féminine avec laquelle j'adorais parcourir la ligne de danse. Pour endormir la famille, je ramenai quelques-unes de ces partenaires de danse à la maison parce que j'avais un certain béguin pour elles. Mais au moment de formaliser les choses, jamais je ne pu (su) passer le cap.
Ainsi le temps passait et ce n'est que le Service Militaire fait, après les études, que je me lançais enfin dans la recherche d'un homme pour me faire connaitre cette sexualité à laquelle je me refusais jusque-là.
Pour répondre à mes envies plus qu'évidentes de rapports sexuels avec un homme, je lisais toutes les petites annonces des hebdomadaires et autre journaux sans distinction aucune de proximité avec ce milieu auquel je me refusais pour le moment à appartenir. J'ai finalement trouvé celui qui m'a dépucelé... Drôle d'expérience... qui a certainement contribué à me plonger plus encore dans la crainte des rapports sexuels et dans le manque de confiance en moi.
Pourtant prévenant, pourtant sympathique, il s'est finalement joué de moi, a pris son pied, ma perforé de son énorme membre (22cm) sans rien expliquer, sans prendre les devants, en expliquant un minimum ou en prenant le temps de me préparer. Je n'étais que le " morceau de barbaque à déflorer ". L'acte à peine fini, j'étais sur le trottoir devant chez lui... Le suivant, j'en suis tombé follement amoureux mais il s'est arrêté sur un point de discordance... une histoire de slip rouge...
Voilà qui laissait présager un très long cheminement qui m'amène aujourd'hui à rédiger ces quelques nouvelles lignes. Je comprends la volonté de chacun ici à expliciter par le menu les différentes histoires qui ont pu lui arriver sinon celles qu'il souhaiterait vivre. Et, comme je l'ai dit, j'en profite bien. Ce n'est pas tant la facilité des rapports sexuels décrits que la facilité de vivre sa sexualité qui peut être déconcertante pour certains qui ne se sentent pas libre de se vivre pleinement et vivent cachés. Avec quelques sporadiques relations homosexuelles.
C'est à ceux-là que je m'adresse, ceux qui ne sont pas forcément les plus hideux, qui peuvent paraitre les pus à l'aise en société et qui dans l'intimité révèlent des secrets inavouables selon eux. A tous ceux qui connaissent un tant soit peu les questionnements étouffants, à ceux qui ne se sentent pas forcément bien dans leurs basques homosexuelles, je tiens à souhaiter courage et leur dire que quelque part un homme les attend qui saura trouver les mots et les gestes pour les apaiser, au moins leur ouvrir les portes de la plénitude.
Je dédie ces quelques lignes à l'un d'entre vous qui m'a fait l'honneur de s'ouvrir à moi, ce qu'il n'avait jamais fait jusque-là. Merci à toi ! Je suis là si tu souhaites poursuivre la discussion.
Fred
mailinglovestory@gmail.com
Autres histoires de l'auteur : Sexprimer