2 février 2021
Je fus bien décidé à rompre avec ce mignon sans spiritualité qui outrage chaque jour mes bijoux de famille lorsqu’il chasse jours et nuits des ornements moins précieux - évidemment - pour son fessier.
À grand coup de Gilbert Montagné qui chante et crache sa détresse derrière le mot Liberté, mainte fois écouté, je visualisais déjà ma nouvelle vie de cinquantenaire résolument vivant !
J’étais prêt à l’annoncer, provocateur et solide devant ma blessure d’abandon, j’allais à mon tour plaquer l’infidèle.
Sobrement, mais courageusement je lui exprime mon malheur en couple, l’insoutenable mépris que je porte à sa superficielle personnalité qu’il m’expose depuis 2 longs mois, et de ma confiance à jamais perdue par trop de mensonges, preuves à la main.
Ainsi j’allais m'en aller.
Je vous fais grâce des luttes, accusations, jugements de deux désespérés qui peinent à sauver leur dignité. Véronique Sanson pianoterait « Pauvre Maudit »
Je veillais à rendre l’échange constructif. Ses larmes en dernier recours coulèrent. Il m’apparut évident que je n’étais plus celui qui devait le consoler, et le cœur lourd de voir un ami pleurer, je suis parti seul me coucher.
Au cœur de la nuit, j’ai senti son corps se blottir contre le mien. Il plaqua son dos contre mon torse. Je m’attendais à sentir sa croupe de salope impériale onduler contre mon ventre, car il est le maître du pacte de paix signé au foutre dans le seing privé et officiellement public de son cul si divin.
Que nenni ! Son corps était simplement contre le mien.
Bien, pas bien, le laisser, le rejeter, il y avait assemblée générale dans ma tête…
L’Ego, le masculin, le féminin, le père, l’ami, l’amant, le mari, tous argumentaient poliment, mais la mise aux voies fut un échec sans majorité. Je gisais donc immobile contre lui.
Quand soudain un nouvel associé s’exprima et fit taire le vacarme intérieur sans se montrer de prime abord.
Comme tout savant orateur, il prit un ton neutre, s’exprima tout bas pour que l’assemblée se taise, l’écoute et le comprenne.
À bien l’écouter, tous le reconnurent.
Sa voix unique, son rythme régulier, et surtout la vibration de ses battements dévoilèrent le Coeur.
Je n’entendais plus que lui ... en tête à coeur.
- Ok, on y est ... tu m’écoutes maintenant… Écoute encore, ne te laisse pas distraire, il y a plus fort, mais tu ne l’entends pas encore.
Hypnotisé, en transe paisible, je l’écoutais davantage.
Un autre battement, plus loin, mais si semblable à celui de mon cœur.
Était-ce simplement de l’écho ? Mon cœur sourit et j’entendis un autre cœur, celui de contre qui j’étais lové.
J’étais émerveillé. Je ne connaissais pas la mélodie, mais je découvrais les paroles, elles coulaient de source.
Laissez-nous ensemble…
Comme des enfants siamois, les séparer pouvait les tuer ensemble, le sacrifice de l'un n'était pas la survie de l'autre.
Sans débat, l’assemblée nous avait déjà quittés à pas feutrés… et je m’endormis, laissant de l'intimité à ces deux cœurs qui se faisait l'amour.
Quand j’ouvris les paupières au matin, ma première sensation fut celle de l’amour, du bien être donc !
Mon masculin et mon féminin patientaient derrière le voile du réveil.
Gentiment mes deux experts attendaient que j’aspire ma première bouffée de nicotine et gorgée de caféine pour exprimer leur désaccord.
Bien que d’intention adverse, ils étaient de bonne volonté et s’écoutaient.
– Ma chérie, fais-moi confiance, j’ai fait le point sur nos forces et nos faiblesses, je sais où trouver les ressources affectives et aussi matérielles pour que ce changement radical ne soit pas un échec. Nous serons bien dans notre nouvel univers.
– Mon chéri, je te fais confiance, tu me rassures chaque jour en travaillant dur, tu es courageux quand tu nous exposes aux analyses, tes ambitions sont si honorables. Je le sais, nous serons bien dans notre nouvel univers.
– Alors, partons ! Voici le plan, tu vas adorer et nos amis viendront nombreux nous féliciter.
– Mais Chéri ? Comment te sens-tu précisément, à cet instant ?
– Très bien ! Et ?
– Mais encore ?
– C’est vrai, je me sens en amour, confortable, il ne me manque rien !
– C’est pareil pour moi. Comme toi j’ai entendu le chant du cœur, et tout ce qui m’attire c’est l’instant présent. Je ne comprends pas qu’il faille partir.
– Ma chérie, je sais ce que tu ressens, mais quelques fois il faut savoir se résoudre à changer. C’est difficile, parfois cruel, mais nous savons que nous allons faire de belles découvertes et nous épanouir.
– La mission que nous accompagnons est l’amour inconditionnel. Je parierai que ces deux-là, Cyril et Stéphane, ces âmes courageuses, maladroites, mais déterminées veulent le connaître, l’amour inconditionnel. C’est un contrat d’âme !
– Se peut-il sur une terre aussi dévastée par les blessures telles que la trahison, le rejet, l’humiliation ? Il serait plus aisé de chercher une terre vierge et d’y semer nos nouvelles intentions.
– Il va beaucoup s’emmerder ! tu ne crois pas. Rions un peu mon bonhomme, il n’y a rien de trop grave. Tu aimes cette terre, il la cultives avec Stéphane depuis 10 ans, es-tu sûr de vouloir l’abandonner.
– Toi et ta blessure d’abandon !
– Non, cette fois tu te trompes. Ce n’est pas la blessure qui me ferait partir, c’est l’amour qui me fait rester encore. J’ai confiance en toi, ta force, le plan que tu as créé, c’est pour moi très rassurant si je me trompe, si je ne n’ai pas compris le cœur.
– Le cœur ne se trompe pas… Moi aussi je te fais confiance. Passe devant, je t’accompagne. Et si jamais tu trébuches dans les racines de la jalousie, dévale la pente du déni, si tu franchis la limite du respect qu’on se doit de défendre, je serai là. Je ne cesserai jamais de me muscler quand tu peins les émotions sur la toile de la vie.
🌟
C’est comme cela que j’ai lâché prise.
🌟
De retour sur terre, je me suis mis à travailler, les mails arrivaient.
Stéphane s’est levé tard, nous avons échangé un baiser silencieusement et doucement.
Plus tard, j’ai senti le bon moment et je lui ai demandé si nous pouvions parler.
Craintif, mais mature, il a dit oui.
Très factuel, je lui ai raconté ce dialogue intérieur, mon ressenti.
J’ai appris avec bonheur que lui aussi avait entendu mon cœur dans son corps.
Je lui ai dit que je sentais ce laché prise que j’attendais depuis toujours, mon saint Graal, ma liberté d’être.
J’ai partagé les plans de mon masculin, j’ai répété ce que mon féminin désirait le plus.
Qu’il m’était maintenant possible d’accepter mes besoins, les siens, notre amour et nos vides parfois que nous ne pouvons pas remplir. Non seulement son cul jamais repu, mais son cœur aussi.
Mon âme, mon féminin en son porte-parole, je me sens capable de dire que nous sommes des êtres libres. Libre de faire les expériences dont nous avons besoin, peu importe le sujet.
Capable de le dire, de le vivre, de l'incarner.
En protection, très masculin je lui propose de faire le point souvent, d’exprimer ce que nos cœurs disent, d’avertir quand nous sentons un parfum de poison envahir nos poumons, d’accueillir quand une bouffée de BIEN ÊTRE pénètre.
Liberté. Merci Stéphane.
Cyrillo
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