Cybercafe du Havre
La vie est vraiment surprenante, rejouissante !
Il suffit de relever un peu la tête, laisser fureter ses yeux alentour, et l'on découvre des scènes de vie digne de scénarios.
Mardi 10 avril, je suis dans un cybercafé au Havre, quartier de la gare. J'ai deux heures à tuer et je suis collé sur l'écran mon ordinateur portable. Je mets à jour cyrillo.biz, la rubrique histoire.
Je corrige un peu une histoire très excitante, sûrement inventée.
Je lève un peu les yeux, et je ne sais pas encore que je vais vivre une histoire plus originale que celle qui noircit mon écran, et surtout réelle !
J'allume une cigarette, trempe mes lèvres dans le petit café noir et fais le tour de salle avec les yeux.
Nous ne sommes pas beaucoup ici à cette heure de l'après-midi.
Une vieille femme est hystérique. Elle a du perdre ses fichiers Word à remettre à son boss ce soir et elle s'excite comme une folle sur le clavier. Je regarde le patron avec un sourire complice, le pauvre doit se dire que dans une quinzaine de minute, elle aura transpercé le clavier, sera passée au travers de ta table avec ses deux index perforateurs !
Dans le coin de la salle, contre la baie vitrée, coincé entre le mur et le distributeur à coca, me faisant dos, un jeune homme dévisse la webcam du haut de l'écran.
Au bar, deux SDF se réchauffent et comparent leurs rides.
La vieille folle s'est légèrement relevée, prend appui sur un coude puis taper encore plus fort sur les touche du clavier avec l'autre main.
Le jeune homme fait pivoter la chaise à côté de lui et se sert du dossier de celle-ci comme d'un accoudoir.
Les SDF disent qu'ils n'en n'ont plus pour longtemps.
Je reviens au jeune homme et quelque chose sur son écran m'interpelle. Mon radar se met en route...
Je vois une fenêtre de dialogue et deux fenêtres webcam. Celle de son interlocuteur et la sienne plus petite. Mon radar hurle...
Je vois une bite, un corps, bref l'interlocuteur se branle chez lui devant sa caméra et le jeune homme le mate depuis le cybercafé. Tiens un pd dans la salle.
Je me dis que c'est un peu risqué dans un cybercafé, on pourrait le surprendre comme je viens de le faire, surtout qu'il fait dos à la salle.
Et puis... à part mater que peut-il faire d'autre ? Un peu frustrant non ?
Et bien non !
Mon radar explose !
Le jeune homme se branle aussi, rend à son interlocuteur la pareille, l'appareil...
Délirant, je mets en marche arrière ce que j'ai vu avant. Il a devisé la webcam, l'a bloquée entre ses genoux, il s'est servi du dossier d'une autre chaise pour se cacher un peu, a baissé son baggy et branle sa queue devant la caméra et mes yeux ahuris !
Je peux voler cette scène impudique grâce à un champ de vision en diagonal.
J'en ai vu des trucs, vécu des plans hards trash, mais cette situation me met dans un émoi fou. Mon coeur bat à cent à l'heure, je le sens dans mes tempes, je sais mon visage s'empourprer et j'ai une immense bouffée de chaleur. Pas besoin de détailler la situation dans mon ben, ma braguette explose.
Comme si c'était moi qui étais pris en flag, je vérifie que je ne suis pas surpris, comme une proie, je guette, et, bien entendu, j'ai l'impression que tout le monde me regarde.
Le jeune homme ne se soucie de rien, il se paluche comme un chef, jette un regard de temps en temps alentour, mais il ne doit pas sentir mon regard excité dans son dos, comme en conduite, je dois être dans le champ mort.
Putain ! Ça m'excite ! J'ai envie d'aller lui taper sur l'épaule et de lui dire : "hey coco, viens là j'vais te donner un coup de main en live dans les chiottes !"
Mais je suis cloué sur le cul, mes émotions me figent.
Il continue trankilou sa branle, je vois ses joues rougir un peu... non c'est pas vrai...
Si... Il crache le salop !
Mon radar est en poussière !
Il a bien lâché son jus, il semble ennuyé avec ce foutre dans les mains, par terre, sûrement sous la table...
Le gros salop s'empare du tapis de souris en mousse, arrache la première couche colorée, il s'essuie les mains, laisse tomber son mouchoir de fortune par terre et avec le pied, tout en regardant l'écran, il frotte le sol pour effacer tant bien que mal, les traces de son délit.
Moi, je sens que je suis trempé, je n'ai pas joui, mais je suis mouillé. Et forcement, j'aurai adoré que ce plan x surprenant se poursuive dans les chiottes et vous raconter tout cela. Mais cette histoire est quand même... juteuse pour moi.
Il a fini la toilette, remonte son ben, coupe la connexion, et se lève. Évidemment, il tombe dans mon regard, mon sourire vicieux et il comprend sûrement que je suis l'heureux témoin de son soulagement.
Il part.
Moi, comme une âme en peine, à l'agonie.
J'ouvre word et je commence à raconter ce que tu lis.
Je suis toujours ému. C'est vraiment marrant, ce n'est pas a proprement parlé renversant, mais cette situation dans sa globalité m'a renversée.
Une heure après qui rentre à nouveau... hey oui, lui. Vais-je m'évanouir ?
Une seconde chance ? Je ne sais pas, je suis encore en panique, obsédé par ma libido.
Mais il est l'heure de partir, je ne peux attendre plus, j'ai un train à prendre. CHIT !
Je ne peux quand même pas partir comme ça. Au moins lui glisser un mot.
J'arrache un bout de papier dans mon paquet de clopes, inscrit cyrillo.biz
Je me dirige vers lui.
J'étais sûrement comme un gamin honteux, je ne sais plus exactement ce que je lui ai dit, mais en substance, que j'avais adoré, que j'avais un site web et que je raconterai ce que j'avais vu dans l'après-midi.
Voilà bonhomme, si tu lis ces lignes, je te dis merci. Peut-être à + au havre...
Cyrillo
A lire aussi dans le blog :
|
|