Nabil -7Nous sommes samedi matin. Il est 10H passées. Nabil arrive, de mauvaise humeur. Je l'ai déjà vu quelques fois comme ça, c'était avant qu'on soit ensemble. - Qu'est ce qu'il y a? - Rien. Mal dormi. Voilà qui promet un weekend très agréable. Nous avons le reste de la matinée à nous. Ma mère ne rentrera pas avant midi, et mon père pas avant la fin de l'après-midi. Dans ma chambre, il est devant la fenêtre. Il regarde dehors. Je m'approche et me serre derrière lui. Mes bras l'enlacent, je l'embrasse sur la nuque, mes mains soulèvent son pull et cherchent son ventre. - Putain t'as les mains gelées. Je ne veux pas répondre à son irritabilité. - Réchauffes moi... Il se retourne, l'ombre d'un sourire flotte tout de même sur son visage. Il me prend dans ses bras, m'embrasse sur le front et me serre contre lui. - Tu peux m'en parler si tu veux... - Mais c'est bon j'te dis! J'ai mal dormi on va pas en faire un drame! - OK... Allez, viens. Je le fais reculer jusqu'au lit, il s'y laisse tomber. Je viens sur lui. Il a vraiment l'air préoccupé. Je l'embrasse tendrement. - Je suis là Nabil. - Je sais... Il me fait basculer. Je me retrouve sur le dos. Et à son tour, il vient sur moi. Il commence aussitôt à donner des petits coups de bassin. - J'ai trop envie d'toi là... Je lui réponds par un sourire que je veux rassurant. J'essaie de respirer le calme et la décontraction de manière à le détendre un peu. Bien qu'il ne soit pas à prendre avec des pincettes, il reste doux et prévenant. Tout en s'embrassant, on se déshabille lentement, on se caresse, on profite de ce moment qui n'appartient qu'à nous, on profite du corps de l'autre, du fait que nous sommes seuls au monde. Après avoir offert ma bouche à son plaisir, c'est son tour, et il traite mes fesses avec un soin tout particulier. Puis il s'introduit en moi. La chaleur que me procure sa bite réchauffe tout mon corps. Ses va et vient sont généreux, lents, tendres. Je suis sur le dos, son corps est collé au mien. Son visage est enfouit dans mon cou, son souffle est chaud et régulier. Il me souffle qu'il m'aime. Je lui réponds en plaçant une main sur sa fesse, je l'attire à moi, je veux le sentir en entier. Il se redresse juste assez pour me regarder dans les yeux, et reste quelques instants comme ça, totalement en moi. Je lui souris et l'embrasse. Puis il recale sa tête. Je le serre encore plus fort. Je sens tout son poids, et cette pression me donne une sensation de plénitude et de sécurité incroyable. Notre ébat a duré assez longtemps, il a pris tout son temps. Le plaisir qu'il m'a donné est immense. Une fois rafraichis, nous nous recouchons. Je m'installe sur le dos, de façon à poser ma tête sur son ventre, mon corps formant un angle droit avec le sien. Sa respiration est lente et profonde. Sa main se pose sur mon torse. - Kader, mon grand frère, m'a demandé hier soir comment ça s'passait avec les meufs... Voilà qui explique son humeur. Je le laisse continuer. Je ne veux pas qu'il se sente obligé de me parler, je veux qu'il ait envie de le faire. - J'lui ai demandé s'il voulait des conseils... Je ne peux m'empêcher de rire. Il rit aussi. - Non mais sérieux qu'est ce qu'il a à m'casser les couilles celui là! - Il s'intéresse peut être juste à la vie de son ptit frère... - Ouais... Nous avons passé le weekend tranquillement, nous avons trainé un peu ce samedi après-midi, nous avons été au restaurant le soir, nous nous sommes promenés un peu en sortant, histoire de profiter de cette soirée et de la douceur de ce samedi d'avril. Il était quand même plus détendu que lors de son arrivée. Nous avons fait l'amour en rentrant, beaucoup plus fougueusement cette fois, puis nous avons recommencé au réveil. Avant qu'il parte dimanche en fin d'après-midi, mes parents ont tenu à nous dire qu'ils pensaient préférables que nous restions discrets sur notre relation au lycée. Donc dès cette première semaine de reprise des cours, nous nous sommes quelques peu adaptés. Nous n'avons rien changé à notre comportement en public, agissant comme deux potes. Le seul vrai changement, c'est qu'il passait désormais toutes ces soirées dans ma chambre. Vu qu'il ne pouvait pas passer tous les weekends à la maison, il est très vite apparu comme évident que nous allions devoir faire l'amour à l'internat. Ce n'était certes pas l'endroit idéal, mais nous nous en accommodions. Comme convenu avec Nabil, j'en ai parlé à Sam. Je les ai présentés l'un à l'autre, le courant est bien passé. Et Sam a toujours, ou presque, eu la correction de ne pas se montrer trop envahissant. Les semaines se sont enchainées selon ce schéma. Nous nous sommes efforcés de ne pas négliger nos études. Nous sommes samedi soir. Nabil m'a invité au restaurant pour mon anniversaire. Il arrive à 20H. Il monte, un paquet sous le bras. Nous allons dans ma chambre. - Bon anniversaire bébé. Il me prend dans ses bras, m'embrasse, puis me donne mon cadeau. C'est la paire de baskets qui me plaisaient tant et que je n'avais pas encore. - Elles te plaisent? - Carrément! Merci Nabil... Je l'embrasse. - Attends c'est pas tout. Retournes toi. Intrigué, je m'exécute. Je le sens derrière moi. Je vois passé quelque chose devant mon visage, je n'ai pas le temps de voir ce que c'est. Je sens le contact froid d'une chaine qu'il passe autour de mon cou. - J'veux qu'tu la portes, toujours... Je vais me regarder dans la salle de bain. Je porte une chaine en or, fine, que je connais très bien, la sienne. - Nabil, je peux pas accepter. Ses parents la lui ont offerte.Son père est mort quelques semaines plus tard. - Putain Max... C'est ce que j'veux... Elle est à toi maintenant. Comme moi... Ma gorge se sert, je n'aurais pas pu imaginer plus belle démonstration de son amour. Je le serre fort. - J't'aime comme un fou bébé. - Je t'aime aussi Nabil. Merci. Merci... Nous avons passé une merveilleuse soirée, resto, ciné, balade. Quand nous rentrons, je sais que quoi qu'il arrive, le soir de mes 18 ans restera à jamais gravé. Puis les épreuves anticipées du bac sont arrivées. Le français pour Nabil, le français et les matières scientifiques pour moi. Le jour des résultats, nous sommes bien sûr aller au lycée ensemble. Nabil s'en est bien sorti, pouvant espérer un mention l'année prochaine. Quant à moi, mes notes en français ont compensé les résultats plus mitigés des matières scientifiques. Au final, nous nous en sortons avec à peu près la même moyenne. En découvrant les résultats, nous avons dû fournir un gros effort pour ne pas se sauter dans les bras et nous embrasser. Nabil a appeler sa mère qui n'a pas répondu. Nous sommes allés chez moi. - Maman! Papa! - À la cuisine max! Nous y allons et nous figeons tous les deux en même temps en la voyant. La mère de Nabil est là, assise, à boire le thé et papoter avec mes parents. En nous voyant, elle se lève. Je lui tends la main en me présentant. - Ravi de faire votre connaissance madame. - Oh! On peut s'embrasser, depuis le temps que j'entends parler de toi. Elle m'embrasse donc chaleureusement. Je suis très mal à l'aise, tout comme Nabil d'ailleurs. - Alors ces résultats? Le regards des parents rivés sur nous, nous leur annonçons nos notes. Nos mères, la larme à l'oeil, nous gratifient d'embrassades. C'est aussi touchant que ridicule. Mon père, plus pragmatique, prend la parole. - Vous pouvez donc tous les deux viser la mention bien l'année prochaine... Je vous félicite. Il marque une pause et continue. - Nous avons décidé, il y a quelques semaines, si vos résultats vous le faisaient mériter, pour vous récompenser et permettre à Nabil de perfectionner son anglais, de vous envoyer trois semaines à Londres, durant l'été. Nouvelles embrassades, Nabil me prend même dans ses bras, et vu l'euphorie ambiante, personne n'aurait pu interpréter ce geste comme autre chose qu'une simple manifestation de joie et d'amitié. Les parents nous ont expliqué rapidement, trois semaines en août, dans des chambres d'hôtes en banlieue de Londres, et avec en prime, un budget assez confortable. La condition de leur donner des nouvelles quotidiennement s'est bien entendu faite entendre rapidement. La mère de Nabil s'est sentie forcée de préciser qu'elle n'avait pas pu participer au même titre que mes parents, visiblement aussi déçue que gênée. Ma mère s'est empressée de la rassurer en lui assurant qu'il n'y avait pas de problème. Après avoir poser toutes les questions qui nous passaient par la tête, nous sommes aller dans ma chambre pour les laisser finaliser les détails de notre séjour londonien. À l'abri des regards, nous nous sommes embrassé comme rarement auparavant. Trois semaines ensemble, seuls, trois semaines rien qu'à nous. - Et si on a chacun notre chambre? La mine radieuse de Nabil ne s'est pas assombrie une seconde. - On s'en fout! J'viendrais squatter la tienne! Je crois bien que nous avons affiché un sourire béat et stupide pendant une bonne semaine. Nabil remerciait mes parents chaque fois que l'occasion se présentait. Nous avons également rapidement appris que nous allions occuper une chambre double, ce qui évitait tout problème d'intimité. Contre toute attente, le mois de juillet est passé à une vitesse folle. Nous nous sommes vu aussi souvent que possible, Nabil venait dormir au moins un weekend sur deux, si bien qu'il y avait à présent des affaires à lui qui trainaient un peu partout dans ma chambre, la salle de bain et le dressing. Puis le jour du départ pour Londres est arrivé. Les parents nous ont accompagné à l'aéroport. Les mères ont pleuré en nous voyant nous éloigner dans la salle d'embarquement. Nous étions sur un petit nuage, baignés d'un sentiment de liberté qui ne nous a pas quitter jusqu'à notre retour. Ces trois semaines ont bien sûr passé très vite, mais elles restent parmi les plus belles de ma vie, ce qui doit être également le cas pour Nabil. Nous avons visité tout ce que nous pouvions visiter, parfois le même lieu à plusieurs reprises. Les gens chez qui nous étions se sont montrés très disponibles, et nous nous sommes tout de suite très bien entendu. Nabil s'est montré curieux de tout. C'était la première fois qu'il partait à l'étranger, à part quelques vacances passées au Maroc, et il donnait le sentiment de vouloir garder un maximum de choses de notre séjour. Il a été attentif à tout, aux visites, à la culture anglaise, et enfin à la langue. C'est d'ailleurs fou les progrès qu'il a fait en trois semaines. Comparé à lui, j'avais l'impression de moins progresser, ou moins vite en tout cas. La veille de notre retour, nous avions prévenu la famille que nous risquions de rentrer un peu tard. Nous avons testé un dernier resto, puis nous avons longuement trainé. Nous sommes restés un bon moment assis sur les bords de la Tamise, non loin de parlement. Il m'a pris par l'épaule. - Je crois pas que j'pourrais être plus heureux... Ces mots m'ont subjugué. Je n'ai rien pu répondre, rien pu faire d'autre que d'appuyer ma tête contre la sienne. Il m'a embrassé sur le front, et nous sommes restés là. Notre retour en France n'a en aucune façon entaché notre enthousiasme, tant nous avions de souvenirs de ce voyage. Le moment est venu de faire le point sur cet été pas comme les autres. Je me suis fait cette réflexion le soir de notre retour, alors que j'étais couché et que je n'arrivais pas à trouver le sommeil, l'esprit encore trop agité. Nous avons appris à nous connaître sous toutes les coutures, à apprivoiser l'autre, ses réactions, à savoir ce qui faisait le plus vibrer le corps de l'autre, nous étions plus amoureux et plus proches que jamais. La rentrée approchait, et avec elle l'année du bac, puis après... Je ne savais encore pas dans quelle voie j'allais poursuivre mes études, mais je n'étais pas inquiet, j'allais être avec Nabil, et encore une fois c'était tout ce qui comptait. La rentrée s'est faite en douceur, nous avons repris nos habitudes d'avant les vacances. Tout était parfait. Puis le premier vendredi d'octobre, je suis seul dans ma chambre d'internat. Nabil est rentré chez lui, il n'a pas cours le samedi matin cette année. Je lui envoie un message. Pas de réponse. Je décide de l'appeler. - Ouais Nabil c'est moi. C'est juste pour te dire que je t'appellerai demain soir, on va à Vichy avec ma mère demain après-midi donc ça va être chaud. - Ouais OK. - Ça va? T'as une drôle de voix. - Non ça va. - OK. Bah écoute bonne soirée et à demain. - Ouais. - Je t'aime fort Nabil. Il raccroche. Il n'avait pas l'air en super forme. Pourtant quand il est parti tout à l'heure tout allait bien. Il m'expliquera demain. La journée du samedi s'est bien passée, cours le matin, shopping avec le porte-monnaie maternel l'après-midi. Quand je rentre à la maison, j'appelle Nabil. Pas de réponse. Je réessaie plusieurs fois mais il ne répond pas. Je fini par lui laisser un message, lui disant que je rappellerai le lendemain. J'ai donc réessayé plusieurs fois de le joindre mais je tombais directement sur son répondeur. Je suis contrarié. J'ai hâte d'être à demain et de le voir au lycée. Je me couche en regardant une dernière fois mon portable, des fois qu'il aurait tenté de me joindre. Rien. Quand j'arrive devant l'internat ce lundi matin, je tombe sur Sam qui est déjà monté. - Il est là? - Oui. Mais je crois qu'il y a un problème. Je monte comme un dératé. Je jète mon sac dans ma chambre et me presse vers la sienne. La porte est ouverte. Il est en train d'emballer ces affaires, alors qu'on est plutôt sensé faire le contraire aujourd'hui. Il tourne la tête vers moi. Il a un hématome sous l'oeil gauche. Je panique. - Putain Nabil qu'est ce qui c'est passé? Il regarde Baptiste, son voisin de chambre et lui fait signe de sortir. Ce dernier rechigne un peu. - Putain tu comprends quand j'te parles? Tu t'tires! Maintenant! Il s'est rapproché très vite de lui, levant son poing fermé. Il me regarde, comme pour me demandé d'intervenir, visiblement très apeuré. - Laisses nous. Je penses que c'est mieux. Il sort donc en refermant derrière lui. Je fais un pas vers Nabil pour le prendre dans mes bras. Il recule. - Tu m'expliques? Il me jète un regard mauvais, bourré d'agressivité. - Que j't'explique? Bah tu vois c'est super simple. Tu m'as appelé vendredi soir? Le ton de sa voix est méprisant. Je ne comprends pas. Ma gorge se noue. - Oui. - Ouais. Sauf que c'est pas moi qu't'as eus. C'est mon frère. C'est à lui qu't'as dis qu'tu m'aimais. J'ai l'impression qu'une bombe vient d'exploser. Mon cerveau marche au ralenti. - C'est lui qui t'as frappé? Il feint un sourire. - Ouais. Et vu dans la rage dans laquelle il était j'ai eu d'la chance. - Je suis vraiment désolé Nabil... Je m'approche, passe ma main derrière sa nuque. Il la repousse violemment et passe devant moi en me bousculant. Je ne comprends pas. Tout fout le camp. - Putain mais me touches pas! Tu comprends pas? Ils m'ont grillé! Ils m'ont grillé parce que t'as été assez con pour pas t'rendre compte que c'était à mon grand frère que tu parlais! Je ne peux plus retenir mes larmes. - Mais Nabil calmes toi. Faut qu'on en parle. Il doit bien y avoir une solution. Il me pousse contre le mur, son visage tout près du mien. Il est fou de colère. - Une solution? Mais putain redescends là sérieux! Tu vois ça là? Il me montre son oeil. - Le message est clair. C'est soit j'arrête mes conneries, soit j'prends la raclée d'ma vie et j'me retrouve à la rue. Tu comprends là? C'est clair? - Donc c'est fini... - À ton avis! Je pense qu'il a mis tout le mépris et toute la condescendance dont il était capable dans cette dernière phrase. Je sors de sa chambre, en pleurs. Tout le monde me regarde comme une bête de foire, se retourne sur mon passage. Je m'en moque. Je suis à ce moment tellement loin de tout ces gens. Je me rends directement à l'infirmerie. Je ne peux pas aller en cours. Pas dans cet état. Je passe la matinée à pleurer. Je me suis tellement trompé. Je suis sûr qu'on aurait pu trouvé une solution s'il m'avait laissé l'aider. Mais au lieu de ça, il a préféré mettre un terme à notre histoire. Je ne compte pas assez pour qu'il se batte. Voilà tout ce que je retiens. Je ne compte pas assez. Bien que je n'ai pas du tout envie de manger, l'infirmière insiste pour j'y aille. En allant au réfectoire, je passe devant l'entrée des internes. Sa mère est là. Dehors. Elle attend. Elle ne me voit pas et je continue mon chemin. Quelques mètres plus loin, je croise Nabil, chargé comme on peut l'être un jour de rentrée. Sauf que ce n'est pas le cas aujourd'hui. Il ne m'accorde même pas un regard. Je me suis pourtant arrêté. Mais pas un regard, rien. Je comprends donc que sa mère l'a retiré de l'internat, probablement pour l'éloigner de moi. Je change de direction et monte dans ma chambre. J'appelle ma mère. Je lui explique rapidement la situation. Elle est déjà au courant. La mère de Nabil l'a appelé tôt ce matin. - Viens me chercher... Et j'ai donc passé la semaine chez moi. Je ne suis presque pas sorti de ma chambre. Sortir pourquoi faire de toute façon. Au fil des jours, le vide et la peine que je ressentais, se sont associés à une rancoeur, toute aussi profonde. Je pensais que cette colère rendrait les choses plus faciles à supporter, mais je me trompais encore. Mes parents m'ont laissé déprimer, sans me forcer à parler. Encore une fois, ils ont été géniaux. Puis il a fallu retourner en cours. Quitte à vouloir l'éloigner de moi, j'aurais préféré qu'elle le change carrément de lycée. Ça aurait été plus facile. Je ne l'ai croisé que le mercredi matin. Il s'est trouvé derrière moi à la machine à café. Je me suis retourné, il m'a regardé fixement. J'ai eu envie de le toiser, de lui envoyer un regard méprisant, mais je me suis simplement contenté du regard froid qui ne m'a pas quitté depuis notre rupture. Il n'a rien dit, et moi, je n'avais rien à lui dire. J'ai remarqué que son oeil était toujours marqué, et qu'il avait les traits tirés. Le weekend suivant, j'étais décidé à virer toutes les affaires qu'il avait laissé à la maison, et qu'il n'avait pas réclamé. Je n'en ai pas eu le courage. J'ai donc tout laissé en place, ainsi que les photos autour de mon bureau. C'est stupide, mais c'est comme si une partie de lui était accrochée à tous ces objets, et il ne me restait plus que ça maintenant. J'ai retiré sa chaine. Je l'ai déposé à côté d'un cadre dans lequel il y a une photo de nous, qu'on avait prise le premier weekend qu'il avait passé à la maison. Tout doucement, le mois d'octobre s'est étiré. La deuxième semaine de novembre, ça a été à mon tour de me retrouver derrière lui, au réfectoire cette fois ci. Quand il s'est aperçu de ma présence, il s'est tourné vers moi. J'ai volontairement regardé par la fenêtre, pour ne pas avoir à affronter son regard. Je l'ai senti s'approcher. J'ai senti son souffle derrière mon oreille. - Comment ça va? J'avais oublié combien sa voix pouvait être chaude et rassurante. N'étaient présents dans ma mémoire que les tons de mépris et de colère. J'ai fermé les yeux, une larme a coulé sur ma joue. - Putain Max faut que j'te vois... Il m'a soufflé ces mots et j'ai eu le sentiment qu'il me suppliait. - Je doute que ta mère et ton frère soient d'accord. Je me suis tourné vers lui, pour voir sa réaction. Nous n'étions qu'à quelques centimètres l'un de l'autre et jamais je n'ai eu autant besoin qu'il m'embrasse. J'ai vu ses yeux rougir et se mouiller. Il s'est retourné et a avancé. Quelques jours plus tard, il a essayé de m'appeler plusieurs fois. Je n'ai pas répondu. Il m'a envoyé un texto. "Tu m'manques". Et je n'ai pas répondu. Il fallait qu'il arrête de faire ça, de me relancer comme ça. Quand je suis rentré ce weekend là, je savais déjà ce que j'avais à faire. J'en ai parlé à mes parents. - C'est à toi de voir... - Je sais maman. Je suis allé dans ma chambre, et je l'ai appelé. Il n'a pas répondu. Je me suis dit que c'était de bonne guerre et je lui ai envoyé un message. "J'aimerai de te rendre tes affaires. Demain. Maxcence." J'ai signé volontairement, je voulais lui laisser penser que je supposais qu'il n'avait plus mon numéro. Quelques minutes plus tard, il m'appelait. Je n'ai pas répondu. Je ne voulais pas faire face à sa réaction. Il a fait comme moi, et m'a écrit. "Demain je serai pas libre avant 22H" "Ça me va très bien. 22H place de l'hôtel de ville." "OK". Ptigarsptigars1992@live.fr Suite de l'histoireRêve ou réalité, ces histoires ne doivent pas vous faire oublier les dangers d'une relation sexuelle sans protection. METTEZ DES CAPOTES |